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Chapitre 5 —De la veille médiatique à l’adaptation des messages journalistiques

5.3 L’adaptation de la production

5.3.1 Accélération et morcellement de l’information

Chaque jour, les journalistes que nous avons observés produisent en même temps des messages pour plusieurs points de diffusion : site Web, application pour téléphones intelligents et tablettes, médias sociaux (Twitter, Facebook et Instagram). Par exemple, un des directeurs souligne que Twitter est un outil important pour positionner le média (Dir06), et ce, bien que l’on considère que ce média social n’est pas utilisé par le grand public. Il s’agit plutôt de positionner le média par rapport aux autres producteurs d’influence du milieu. Des journalistes de la section Économie diffusent aussi du contenu sur le réseau LinkedIn, principalement pour se faire connaître auprès des gens de la communauté des affaires qui s’y retrouvent en bon nombre : « Je publie mes articles là. Ça aide à se faire reconnaître par les gens d’affaires. Ça peut mener à des exclusivités », explique un journaliste (Extrait du Journal de bord, 24 janvier 2014). Toutefois, ce réseau n’est pas très utilisé par les autres journalistes de la salle de rédaction pour diffuser du contenu.

Lorsque les journalistes se questionnent à savoir quoi publier et dans quel ordre de priorité, comme ils l’ont toujours fait, ils doivent aujourd’hui également se demander où le publier et de plus en plus comment, devant la variété d’avenues de mise en forme qui s’offrent à eux, que ce soit parmi la variété de genres journalistiques (nouvelle, chronique, analyse, entrevue, etc.), le multimédia, la présentation de données, voire l’interactivité !

Les journalistes tiennent toujours compte des critères normatifs constitutifs de leur profession (voir à ce sujet la section 1.3.1.1), dont les principaux sont la proximité, les effets, le

changement, l’importance, le conflit, la nouveauté, l’utilité et l’inusité (Cotter, 2010), lesquels font référence à la conception fonctionnaliste de la profession. Toutefois, l’application de certains de ces critères dans la réalité du métier aujourd’hui pourrait présenter des défis, tout comme des opportunités. Prenons d’abord l’exemple du critère de nouveauté ou de l’exclusivité, puisque c’est ce critère qui a suscité le plus de discussions en réunion de production et celui que les participants aux entretiens ont le plus mentionné.

Les journalistes rencontrés constatent qu’à cause d’Internet, l’information vieillit beaucoup plus vite. Diffusée instantanément, elle peut être reprise rapidement dans les réseaux du Web par une plus grande quantité de médias, mais aussi par d’autres organisations et par des citoyens. Il s’agit là d’une accélération de la circulation de l’information qui date de l’arrivée de la télévision en continu, mais qu’Internet a amplifiée, constate notamment un journaliste de plus de 20 ans d’expérience (Jour04).

Par exemple, un journaliste est sur le terrain pour suivre la visite à Québec de l’astronaute Chris Hadfield, récemment revenu sur Terre. Lors de la réunion de production, un des cadres demande si le journaliste va sortir un breaking news. « Il aurait fallu sortir quelque chose la minute qu’il est arrivé. Chris Hadfiled est arrivé ! Mais là, il est déjà trop tard. Il est là depuis 45 minutes » (Dir03, Extrait du journal de bord, 22 janvier 2014).

Pour traiter l’information aussi rapidement que possible, les journalistes du Soleil morcellent les informations pour les diffuser en plusieurs temps et sur plusieurs supports. Décrivons un exemple typique. Un journaliste se rend à la conférence de presse et publie d’abord l’essentiel de ce qui y a été annoncé en direct sur Twitter, en quelques mots. Si ce journaliste n’a pas lui-même de compte sur ce réseau social, un autre journaliste se chargera de diffuser cette nouvelle, soit le responsable du compte Le Soleil ou le chef des nouvelles sur son propre compte. Ces derniers partagent généralement toutes les nouvelles publiées par leurs journalistes sur Twitter. Puis, peu de temps après cette première diffusion, le plus tôt possible dit-on, l’annonce pourra faire l’objet d’un breaking news, c’est-à-dire d’un article de nouvelle publié rapidement sur le site Internet, généralement d’une longueur de trois ou quatre paragraphes. Un des journalistes explique à quel point cela doit se faire rapidement : « Quand on va sur un événement, il faut sortir en ligne, d’ici une heure » (Jour06). Le journaliste rédigera souvent l’article sur place, parfois même avant que la conférence soit terminée

(Jour05) et le transmettra à l’édimestre par courriel. Dans plusieurs cas, l’article est déjà bien entamé avant même le début de la conférence de presse. Il ne reste bien souvent qu’à le compléter avec détails et citations.

Cette rapidité est parfois difficile à porter selon certains interviewés. Un participant dit :

Faut tout sortir trop vite. Parce que tout le monde va vite, tout le monde va à une vitesse folle. Souvent les lecteurs vont nous reprocher de juste faire un court texte avec seulement un point de vue, sur un truc, alors que ce qui [aurait été fait] avant était peut- être un papier plus complet. [Maintenant] il est morcelé en peut-être 4-5 papiers, parce qu’il faut en mettre sur le Web, pis il faut nourrir la bête sur Internet. On ne peut pas sortir le dossier en bloc le lendemain parce que le 3/4 des affaires vont déjà être sues. Ce n’est pas toujours gagnant pour nous ni pour le lecteur. Parce que lui se ramasse avec une information partielle. Puis il n’a peut-être pas le goût de les lire les trois. Nous, on est au courant parce qu’on l’a changé trois fois. Mais si quelqu’un est un utilisateur quotidien qui l’ouvre une fois par jour, bien il va peut-être manquer un bout. Il y a des événements qu’il n’aura pas (Jour15).

Un autre explique :

On est plus stressé, beaucoup plus qu’avant. Intervieweur — Ça va plus vite ?

Jour05 — Beaucoup plus vite. Quand on va sur un événement, dans l’heure qui suit il faut qu’il y ait quelque chose en ligne. Même une heure, c’est long. Puis pendant l’événement, les gens sont sur Twitter, des fois Facebook aussi. Ça va vite. Mais je ne suis pas encore très actif sur le terrain parce que je trouve qu’on en manque, si on est dans une conférence de presse et qu’on twitte en même temps. Il y en a beaucoup qui le font, mais on oublie d’écouter. Des fois on manque des bouts (Jour05).

Un journaliste d’expérience, qui a vécu tout le passage vers Internet explique cette difficulté à faire vite par le fait que l’instantanéité amenée par le Web contredit la nature même du journalisme écrit qui est de mettre en perspective les événements :

Le problème qu’on a, dans un média écrit comme le nôtre, c’est de jouer sur les mêmes tableaux que la télé en continu et que la radio. On est dans le monde de l’instantanéité. Alors que le propre des médias écrits est de se donner du temps de réflexion, avant d’écrire. […] L’instantanéité de la radio et de la télé en continu t’amène à réagir directement à chaud. Ce qui n’est pas nécessairement la formation qu’on a quand on vient du monde de l’écrit. Notre formation est là pour nous donner le temps de réfléchir, de peser nos mots, analyser, faire plus de recherches. On ne réagit pas à chaud. Le Web te pousse encore un peu plus vers l’instantanéité et ce que font les médias électroniques (Jour04).

Les breaking news n’ont pas pour objectif d’aller au-delà de l’information donnée en conférence de presse, en allant chercher par exemple des réactions d’autres acteurs impliqués par la nouvelle, ni même de la situer dans son contexte ou de pousser l’analyse plus loin. « Hier, je savais très bien que l’article que j’allais mettre en ligne, avant même la fin de la conférence de presse, allait être très différent de la version papier » (Jour06). Les journalistes se contentent généralement d’écrire ce que tous les autres médias vont diffuser aussi, idéalement un peu plus rapidement qu’eux, même si on peut, même dans ce contexte, chercher à ajouter un petit plus d’exclusivité. Cependant, les plus grosses exclusivités seront gardées pour l’édition papier.

Un pupitreur donne un exemple typique :

Il faut écrire plus rapidement, envoyer des breaking news beaucoup, par exemple hier, [un journaliste] était sur le terrain pour [un] drame familial. Il est arrivé, il a fait une petite entrevue, il a tapé deux paragraphes et il me les a envoyés pour le Web. [L’édimestre] nous est arrivé avec une photo [trouvée sur Facebook]. Puis quand [le journaliste] est revenu au journal en fin de journée, il a écrit son texte papier pour le journal du lendemain. Comme il avait un élément exclusif dans ce papier-là, on ne l’a pas mis sur le Web, mais normalement dès qu’il aurait eu fini d’écrire la version finale, on aurait remplacé la version qu’il avait écrite à midi, pour celle-là (Jour16).

Lors des discussions dans l’équipe, les arguments relatifs au temps reviennent souvent lorsqu’il y a délibération sur la valeur d’une nouvelle :

- Ça a déjà roulé beaucoup ;

- C’est sur le Web depuis longtemps ;

- C’est vieux, c’est un événement de ce matin ;

- On ne va pas à la Une avec un événement de ce matin (Extraits du journal de bord, 21 janvier 2014).

Dans cette course pour publier rapidement, les journalistes du Soleil misent principalement sur les nouvelles technologies de diffusion puisque les journaux papier manquent de réactivité. Un journaliste explique : « Sauf quand on a des exclusifs, souvent, on est après tout le monde. C’est quoi l’intérêt de relire ce que tu as entendu à la radio en revenant dans l’auto, ce que tu as écouté aux nouvelles le soir, puis là tu arrives le lendemain matin avec la même chose ? Tu te dis : “ouais, je le savais !” Pour nous, c’est plus dur » (Jour05).

Ainsi, ils peuvent continuer à lutter contre les autres médias pour être les premiers à apprendre et à traiter la nouvelle. L’instantanéité des médias sociaux permet aux journalistes de ne jamais être complètement dépassés par la nouvelle, car, s’ils ont le moindre retard, ils pourront réagir en quelques secondes, grâce à un tweet ou un retweet, par exemple. Ils se montrent ainsi en phase avec les autres producteurs du même marché.

En bref, si le journal papier manque de réactivité pour être premier à diffuser la nouvelle, les journalistes considèrent qu’il doit pourtant continuer à traiter des sujets de l’heure, mais sans ennuyer les lecteurs avec des informations qu’ils connaissent déjà. Dans l’idéal, les journalistes chercheront à donner un nouveau souffle aux sujets pour le journal papier, en trouvant un angle nouveau ou en interrogeant une source exclusive, par exemple. De façon routinière, ils cherchent à approfondir le traitement de la nouvelle en vue de la parution papier, en y ajoutant de l’analyse, de la mise en perspective et de la mise en contexte, en plus de peaufiner le style du texte, parfois la présentation visuelle des contenus.

S’il s’avère difficile de renouveler le contenu en adoptant ces stratégies, les cadres décideront en réunion de production de ne pas publier sur ce sujet ou, à tout le moins, de ne pas le traiter en priorité, en choisissant de le positionner dans les dernières pages de la section Actualités et/ou en réduisant la longueur du texte. Ainsi, nous observons que les nouvelles qui sont jugées prioritaires doivent impérativement être les plus récentes et les plus exclusives. Celles- ci se retrouvent en page 2 et 3, puisque la Une, qui présentait traditionnellement les nouvelles jugées les plus importantes, est davantage utilisée comme une vitrine présentant les contenus les plus susceptibles de capter l’attention des consommateurs dans les différentes sections du journal. Ces contenus peuvent être tirés de la section Actualités comme des autres sections ou cahiers spéciaux du journal, et certains de ces contenus doivent absolument être associés à un visuel intéressant et approprié, plus spécifiquement pour celui qui sera placé à la Une principale, qui est toujours en photo. Cette dernière doit idéalement être assez dégagée pour permettre les gros titres. Quelques extraits du journal de bord l’expliquent :

- Je vois que la fonction des pages 2 et 3 est de positionner la nouvelle la plus importante du jour. La Une sert à mettre en valeur le contenu du journal, à accrocher l’attention, à inviter à acheter ou à ouvrir (Extrait du journal de bord, 30 janvier 2014).

- La Une sert à « ploguer34 nos affaires » (Extrait du journal de bord, 7 février 2014; Illustration 10).

- C’est le chef de pupitre qui choisit la photo de la Une principale, avec la direction artistique. On m’explique qu’il faut une photo avec assez d’espace pour avoir de la place où titrer. Le pire, dit-on, c’est la photo d’une foule parce qu’il n’y a pas de place (Extrait du journal de bord, 5 février 2014).

- Je constate que c’est plus une question de créer la bonne émotion avec la Une. Exemples d’arguments dits en réunion à propos de la Une : « ça ajouterait une petite touche d’effervescence » ; « L’objectif est de mettre des visages sur le drame », « On va faire un Full Front (Une à un seul sujet), parce que c’est tragique ». Ils cherchent quelque chose qui frappe, qui choque, toujours plus émouvant (Extrait du journal de bord, 6 février 2014; Illustration 9).

- Ils se demandent quel « feeling » ils veulent pour la Une de demain (Extrait du journal de bord, 10 février 2014).

Illustration 9 — Deux Une cherchant à faire ressentir l’émotion (tragédie de L’Isle-Verte), 24 et 25 janvier 2014.

La hiérarchisation de l’information étant ainsi basée surtout par rapport au critère de la nouveauté, certaines sources, en intervenant plus tard dans un dossier en cours, s’en retrouveront favorisées dans l’article final, comme dans cet exemple, tiré du journal de bord :

Je remarque aussi que le fait de réagir en dernier permet au maire Labeaume de se positionner très favorablement dans l’article version papier, car ce qui est le plus récent va en haut, dans le lead. Ce sera la même chose pour la version finale de l’article sur le Web, car les versions précédentes, dont celle qui débutait par la réaction du chef de l’opposition a été remplacée par la dernière version faisant plus de place à la réaction du maire (Extrait du journal de bord, 28 janvier 2014).

Ainsi, les articles dans le journal papier s’inscrivent dans la logique du temps imposée par le Web. En remettant les informations les plus récentes dans le haut de l’article, on tient compte du fait que les publics ont probablement vu passer les versions précédentes sur le Web. Ainsi, le critère relatif au temps devient plus important que les autres.

Qui plus est, les journalistes-cadres préfèrent exclure de l’édition papier une nouvelle qui a déjà circulé abondamment dans l’espace public, plutôt que de risquer d’ennuyer les lecteurs du journal papier avec des informations déjà connues, et ce, même si un journaliste a déjà produit un texte. Dans ces cas, ils disent qu’il vaut mieux « le laisser mourir sur le Web », une expression que nous trouvons très révélatrice des perceptions qu’ils ont de cette plateforme dont l’utilité reste encore pour eux de second ordre, après le papier. Nous l’avons déjà dit, une règle non écrite circule dans l’équipe voulant que la priorité doive être donnée au papier pour diffuser le meilleur contenu. Le contenu exclusif, les scoops, est réservé au papier et il ne faut absolument pas le « brûler » en les diffusant avant, en partie ou en tout, sur le site Internet ou sur les médias sociaux. Il s’agit, en quelque sorte, de donner le contenu que l’on juge le meilleur aux lecteurs payants, et cela se fait dans l’édition papier, d’abord, bien que tout ce contenu se retrouve dès le matin sur le site Web. L’exemple suivant relatant une erreur dans l’organisation de la diffusion montre bien que la diffusion sur le Web ne doit pas être privilégiée pour les exclusivités :

Deux nouvelles judiciaires exclusives sont enlevées du budget pour le journal de demain (vendredi), car elles ont été mises par erreur en ligne mardi soir (en pensant qu’elle serait dans le papier de mercredi matin). Cela donne lieu à une discussion. L’éditeur Web explique qu’il y a une sorte de règle tacite : s’il n’y a plus de place dans l’édition papier, on le met en ligne au moins. « Mais là, les deux textes sont brûlés, on ne peut plus les reprendre », dit Dir02 (Extrait du journal de bord, 6 février 2014).

D’ailleurs, nous avons remarqué que certains journalistes n’aiment pas que leurs productions soient exclues du papier, comme si cela était une critique de la qualité de leur travail. Toutefois, un pupitreur Web spécifie qu’il observe un clivage entre la vision des plus jeunes, qui comprennent bien l’impératif de publier en ligne, et les plus âgés qui n’ont pas développé ce réflexe (Jour16).

Rappelons que lorsqu’une nouvelle circule déjà abondamment dans l’espace public, elle n’a qu’une faible valeur marchande et l’entreprise médiatique doit aller au-delà si elle veut la rendre pertinente de nouveau aux yeux du public, c’est-à-dire en produisant du contenu à valeur ajoutée ou de l’exclusivité. Le journalisme d’enquête et le journalisme de données sont des exemples de pratiques qui génèrent ce type de contenu. Mais dans les petites et moyennes rédactions, comme celle du quotidien Le Soleil, il est difficile, voire impossible, de miser sur ce genre de journalisme, parce qu’il est plus coûteux en temps et en effectifs.

D’autres stratégies moins coûteuses peuvent être utilisées pour produire ce contenu à valeur ajoutée. L’équipe du Soleil a notamment misé sur la division de la couverture en sous- secteurs spécialisés. Les organisations médiatiques ont traditionnellement organisé la couverture selon des beats. À la base, les beats ont été définis comme des routines de surveillance de l’information et des actions de sources officielles et reconnues à l’intérieur d’un territoire, parfois dans des lieux physiques tels que les conseils municipaux, les postes de police, le parlement, les hôpitaux (Tuchman, 1973). Aujourd’hui, ces territoires de couverture se sont davantage spécialisés, parfois selon des thèmes précis. Parmi les beats qui ont été créés au Soleil, on retrouve celui du transport, celui de l’éducation, celui du monde du travail, celui de l’environnement, ainsi qu’un beat « dossiers », dont le but principal est de fournir du contenu se rapprochant du journalisme d’enquête, mais avec des ambitions plus modestes. Ces contenus produits par des journalistes qui se sont spécialisés sont généralement gardés pour le journal papier, bien que parfois déposé sur le Web si on craint par exemple qu’un autre média ne soit sur le coup. Un participant explique : « Je suis comme plus dans un beat […] Je fouille des nouvelles, je parle à du monde. Donc, généralement, mes nouvelles sortent le matin » (Jour17).

Cette façon de faire est avantageuse pour l’organisation, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, le journaliste qui couvre de façon quotidienne un secteur spécialisé gagne ainsi un statut d’expert du point de vue du public et peut gagner de la notoriété, voire devenir un reporter-vedette. De plus, ses relations privilégiées avec les sources œuvrant dans ce champ de couverture peuvent donner lieu à des exclusivités, dont la valeur est élevée. En même temps, le journaliste sur un beat spécialisé peut produire plusieurs nouvelles par jour,