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Structures et contexte de fouille, décor et représentations figurées

3 Un portrait (?) d’homme barbu

3.1 Problématique de reconstitution

La tête d’un homme barbu a été découverte hors contexte stratigraphique lors du contrôle des déblais. Elle est composée de deux parties, le haut et le bas du visage, et provient probablement de l’une des Fig. 15. La Communance.

Essais de reconstitution. 1-3. Module minimal entraînant un rapprochement maximal des deux parties ; 3-5. Décalage de l’axe médian du visage par rapport à la séparation des mèches ; 6. Proposition finale. (C. Gigon - OCC/SAP)

Fig. 14. La Communance. Tête avec positionnement correct des fragments. (B. Migy - OCC/SAP)

deux zones denses en fragments sculptés formées par la démolition du mausolée (chap. 1.6). La partie médiane comprenant les yeux manque. Une grande lacune sur le côté droit permet d’assurer que les deux fragments appartiennent bien à la même pièce. Le nez, les oreilles et le sommet du crâne sont muti-lés. La faible épaisseur du visage (7 cm) prouve qu’il s’agit d’un relief et non d’une statue en ronde bosse. L’arrière de la partie supérieure porte des traces d’oxydation.

3.1.1 Description

La tête représente un homme barbu coiffé de mèches frontales réparties symétriquement de part et d’autre de la ligne médiane du front (fig. 14). Les poches sous les yeux sont marquées à gauche par un sillon, à droite par un trou de trépan. Le modelé des joues est fin et naturaliste, les pommettes bien marquées. La barbe dégage largement les joues et les lèvres, ainsi que la partie supérieure du menton. La lèvre supérieure est dépourvue de moustache en son centre. Les narines sont représentées par deux trous asymétriques. La bouche est entrouverte, les lèvres bien dessinées. Les commissures sont accentuées chacune par un trou de trépan de grandeur consi-dérable. Le sillon naso-labial est prononcé. Le traite-ment de la chevelure et de la barbe, quoique stylisé, est très soigné. Chaque mèche est finement ciselée et accentuée par un petit trou de trépan.

3.1.2 Essais de reconstitution

Les essais de reconstitution ont eu pour but, non seulement de certifier l’appartenance des deux frag-ments à la même pièce, mais encore d’établir leur orientation correcte, afin de déterminer la taille réelle de la représentation (fig. 15). Compte tenu de la bonne facture de la tête, nous sommes partis du présupposé qu’elle était sculptée suivant des propor-tions anatomiques équilibrées.

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Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

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Selon les normes actuelles de dessin, le visage humain s’insère dans un cadre de sept modules en hauteur pour cinq en largeur. La seule mesure conservée qui nous permette de restituer le module utilisé pour la composition de la tête est la distance entre la base du menton et la base du nez, équiva-lant à deux modules. Elle est toutefois imprécise en raison de l’épaisseur de la barbe et de l’érosion de la partie inférieure. Nous avons donc utilisé plusieurs variantes de ce module, de la plus petite à la plus grande, et avons procédé à des essais en variant verticalement et latéralement l’orientation des fragments, et en observant les résultats obte-nus par rapport au cadre défini par le module de départ. Outre la distance verticale entre les deux fragments, le problème était de déterminer la posi-tion de l’axe médian vertical du visage passant ou non, pour la partie supérieure, par la fourche de la frange – ouverture créée dans la chevelure par deux mèches de mouvement divergent – et approximati-vement par le milieu de la partie inférieure. Le nez et la bouche n’étant pas alignés perpendiculairement, il était nécessaire d’orienter la pièce de manière à conserver une découpe symétrique de la barbe de part et d’autre du visage 4.

Nous nous sommes limités à illustrer six essais, de manière à mieux mettre en évidence le relatif équi-libre de la proposition finale (fig. 15.6) aux dimen-sions reconstituées de 25,5 sur 20,5 cm, comportant une lacune plus grande que celle prévue initialement (pour le détail, Légeret 2001b, p. 17-24). La largeur excessive de la tête est due à son traitement en relief qui a poussé le sculpteur à élargir la figure de façon à y inclure les détails latéraux comme le collier de barbe et les oreilles.

Le résultat est un visage grandeur nature vu de face, fondé sur des rapports symétriques correspon-dant au canon gréco-romain classique, tel que repris par Vitruve (Vitruve III,1,2 + n. 1.2.1, p. 61-63).

3.2 Hypothèses de travail

Dès sa découverte, la question s’est posée de savoir si cette tête reproduisait une physionomie individuelle – un portrait – ou un être imaginaire et idéalisé, en d’autres termes, si nous avions affaire à un person-nage concret ou à une figure mythologique, voire à un masque théâtral.

3.2.1 Une tête idéalisée

La mutilation du nez et l’emploi accentué du foret à l’endroit de la bouche, des commissures des lèvres et des narines confèrent à cette sculpture une apparence presque caricaturale. La bouche entrouverte et les proportions ramassées de la tête peuvent faire pen-ser à une face grimaçante. Dans un contexte mytho-logique, c’est une caractéristique des personnages du cycle bachique, tels Silènes, Satyres 5 ou Pan. C’est également le cas des divinités fluviales et éoliques, ou marines comme Triton (fig. 16). L’emploi de tel-les figures mythologiques est habituel dans le cadre funéraire (chap. 2.1).

Interprétée comme un masque à fonction apotro-païque et eschatologique, cette tête pourrait s’insérer dans le même contexte mythologique dionysiaque et funéraire. Dans les provinces, on trouve en effet souvent des masques sur des tombeaux ou des sar-cophages. Le plus fréquemment en relief, ils peuvent être également utilisés en acrotères sur les toitures des monuments funéraires (fig. 17) – sarcophage ou mausolée – comme par exemple à Cologne sur le mausolée de Lucius Poblicius ou encore sur la Krufter Grabkapelle (Kruft, Rhénanie-Palatinat, Allemagne) (Andrikopoulou-Strack 1986, p. 20-22, 73-74, 162-163 et fig. 3-4).

Il semblerait que leur iconographie soit inspi-rée de celle des Silènes qui souvent portent barbe et moustache, attributs qui peuvent désigner une posi-tion hiérarchique particulière comme celle d’une divinité. Leur fonction eschatologique serait de pro-téger et d’accompagner le défunt dans le thiase de l’au-delà.

3.2.2 Un portrait

Nous ne pouvons cependant pas ignorer le trait dis-tinctif de notre pièce. La coiffure en mèches styli-sées, arrangées symétriquement sur le front, trouve ses plus proches parallèles dans les portraits de l’époque de Trajan (fig. 18). Cette constatation est corroborée par la définition que donne du portrait Hans Jucker : « Pour pouvoir considérer une sculpture

comme un portrait, il faut un traitement de surface par-ticulier et un type de coiffure caractéristique. La coif-fure est l’élément d’interprétation le plus fiable et le plus facilement contrôlable d’un portrait. Cette règle vaut en particulier pour la frange. La mode de la cour est sou-vent copiée par les citoyens et un portrait impérial mar-que, par conséquent, toute une époque » (Jucker 1981,

p. 8).

Nous trouvons un nombre considérable de sculp-tures gallo-romaines de la même période dotées d’une coiffure identique (fig. 19). H. Jucker va même jusqu’à affirmer que cette coiffure avec les mèches réparties symétriquement sur le front a été importée des provinces par Trajan, dans le but de bien se diffé-rencier de son prédécesseur Domitien. Pour le savant bernois, ce type de coiffure serait donc caractéristi-que des Celtes (Jucker 1959, p. 282).

Il est ainsi tout à fait justifié d’émettre l’hypothèse selon laquelle le barbu de La Communance repré-senterait bien un citoyen romain.

3.3 Datation et conclusions

Les principales caractéristiques du relief examiné permettent de le rattacher à l’époque de Trajan ou d’Hadrien (fig. 20).

Comme nous ignorons la place qu’il occupait dans le décor du mausolée, il est difficile de plai-der en faveur de l’une ou l’autre interprétation. Les recherches de M. Bossert ont cependant démontré que des médaillons représentant des divinités déco-raient probablement le podium du monument funé-raire. La tête pourrait ainsi très bien s’insérer dans ce Fig. 16. Mausolée nord

d’Avenches, En Chaplix. Détail du triton. Calcaire urgonien blanc. Avant 40 ap. J.-C. (Bossert 2002, pl.13 no N13) (D. Fibbi-Aeppli)

Fig. 17. Mausolée de Faverolles (Haute-Marne, France). Masque, acrotère. Calcaire blanc. Époque de Tibère. (Deyts, in Walter 2000, pl. CV, 2. (D. Geoffroy, Université de Bourgogne)

Fig. 18. Buste de Trajan (?) ou anonyme, Nimègue ou Xanten. Bronze. Nimègue, Rijksmuseum G.M. Kam (Lahusen et Formigli 2001, pl.107.1). (E. Formigli)

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

Le mausolée de Delémont, La Communance (Jura, CH)

Fig. 19. Tête en bronze d’un notable helvète ou romain dit de Prilly. Provenance Lousonna. Époque de Trajan. Musée historique de Berne (Lahusen et Formigli 2001, pl. 109.1). (E. Formigli)

Fig. 20. Tête de jeune homme, Ostie, 110 - 20 ap. J.-C. (Calza 1964, no 105, pl. 61)

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Notes

1 Ces communications ont, pour l’essentiel, fait l’objet en 2004 d’une présentation devant l’Association pour l’ar-chéologie romaine en Suisse à Windisch-Vindonissa (Argo-vie, Suisse). Les résultats des recherches, en cours d’étude, seront publiés dans les Cahiers d’archéologie jurassienne. Merci à Béatrice Thièry pour ses patientes relectures. 2 Vers 640 ap. J.-C., fondation de l’abbaye de Moutier-Grandval

par saint Germain (Trèves 610 - La Communance env. † 675). contexte. Il est vrai que les fragments attribués aux médaillons du podium sont stylistiquement diffé-rents, relief plus prononcé et plus épais, autre type de sculpture, mais il ne faut pas négliger le fait que le mausolée avait quatre côtés décorés et que la thé-matique, de même que la qualité de leur décor

pou-vaient varier en fonction de l’importance qui leur était accordée.

Rien ne s’oppose donc à ce que cette tête ait pu décorer un médaillon en applique sur l’un des côtés du socle, ni à ce qu’elle représente un portrait ou un personnage idéalisé.

3 Moyenne ajustée d’après le logiciel OxCal v3.10, (Stuiver

et al. 2005).

4 Une vue latérale aux deux tiers (fig. 15.4) qui expliquerait l’asymétrie de la barbe, a été écartée avant tout en raison du graphisme frontal de la chevelure et de la bouche. 5 À ce sujet, Erica Simon, LIMC 1997, T.8 Suppl. s.v.

Sile-noi. Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

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Résumé

En 2004, la restructuration du collège Lumière à Besançon a permis de mettre au jour les vestiges de plu-sieurs résidences aristocratiques urbaines. La domus la plus remarquable, datée de la deuxième moitié du IIe siècle ap. J.-C., se distingue par une succession de séquences monumentales : un grand péristyle à douze colonnes corinthiennes hautes de près de 6,7 m ; un vaste oecus de 200 m2, à deux accès tripartis, orné d’une mosaïque avec, dans le médaillon central, Neptune sur son char ; et une galerie à portique, mosaïquée, don-nant sur un viridarium. L’oecus s’ouvre sur le jardin d’agrément par l’intermédiaire d’un grand avant-corps tétrastyle à fastigium, bordé d’un bassin ornemental. Deux pièces secondaires de réception ont été dégagées, ornées elles aussi de mosaïques, dont l’une portait en motif central la tête de Méduse au centre de l’égide. La richesse et l’échelle de cette demeure en font certainement l’une des summae domus de Vesontio, abritant peut-être même le siège d’une corporation professionnelle (schola).

Abstract

In 2004, the restoration of the Collège Lumière in Besançon has permitted to unearth the remains of several urban aristocratic residences. The most remarkable domus, dated from the end of the second century AD, is characterized by a succession of monumental buildings : a large peristyle with 12 Corin-thian columns, approximately 6,7 m high ; a vast oecus of 200 m2, with two tripartite entrances deco-rated with a mosaic pavement with, in the central medaillon, Neptune on his chariot ; and a portico gallery paved with a mosaic, overlooking a viridarium. The oecus opens onto the garden through a large tetrastyle front building with fastigium, bordered with an ornamental fountain. Two secondary recep-tion rooms, also paved with mosaics, have been excavated. One of the central medallion is drawn as an aegis with Medusa’s head on. The luxury and scale of this residence certainly makes it a Vesontio’s

summae domus, and this one might perhaps have been used as a guild-hall for a schola.

Zusammenfassung

Während der Renovierung des Collège Lumière im Jahre 2004 wurden mehrere Funde römischer Stadtresi-denzen im Zentrum von Besançon gemacht. Die bedeutendste domus wird gegen Ende des 2. Jahrhunderts n. Chr. datiert und zeichnet sich durch ihre Monumentalität aus. So schmückten 12 korinthische Säulen von beinahe 6,7 Metern Höhe den Peristylhof ; im weiten 200 qm grossen oecus mit zwei Eingängen war ein grosses Mosaik mit der Darstellung von Neptun auf dem Wagen angebracht und ein Portikus mit Mosaiken führte zum viridarium. Durch einen tetrastylen Vorbau mit Giebel gelangte man vom oecus in den Ziergarten, in dessen Mitte ein Becken stand. Zwei sekundäre Empfangsräume konnten zusätzlich freigelegt werden ; auch diese Säle waren reich mit Mosaiken verziert, z.B. mit Medusa und Aegis.

Die Dimensionen und Reichtum dieser Villa lassen den Schluss zu, dass es sich möglicherweise um eine der

summae domus von Vesontio handelt, in der vielleicht eine Berufsgenossenschaft (schola) untergebracht war.

Une luxueuse domus de la fin du II

e

siècle à Besançon,

collège Lumière (Doubs, F)