• Aucun résultat trouvé

Le site fortifié du Bromont à Belfort (Territoire de Belfort, F) et le Bronze moyen au nord du Jura

2 L’occupation de l’Âge du Bronze C’est dans les déblais et dans les coupes de

2.1 Le mobilier métallique

Une pendeloque discoïde en tôle de bronze légère-ment ovalaire (diamètre max. 4,25 cm) est ornée d’un mamelon central peu proéminent, à sommet aplati, inscrit de trois cannelures concentriques (fig. 4.2). Le bord extérieur de la cannelure externe est décoré de hachures incisées rayonnantes. La languette de suspension, cassée anciennement au départ de l’en-roulement, est décorée de deux rangées de chevrons incisés et porte une perforation circulaire indiquant une réparation.

Cette parure appartient à l’une des variantes des pendentifs du type Stachelscheiben dont la répar-tition s’étend majoritairement entre la plaine hon-groise et le Würtemberg (Wels-Weyrauch 1978). Ces parures, aux décors plus ou moins riches de canne-lures, bossettes, pointillés ou incisions rayonnantes, évoluent depuis la fin du Bz A dans le bassin des Carpates et en Allemagne du Sud (dépôt de Bühl) du début jusqu’à la fin du Bronze moyen. Dans les régions limitrophes, elles entrent dans la compo-sition de colliers et font partie des parures fémini-nes classiques dans les nécropoles du Jura souabe (Pirling et al. 1980), du Haut-Palatinat et du sud de la Bavière (Wels-Weyrauch 1978, 1989 Abb. 2). Leur représentation est exceptionnelle à l’ouest du Rhin : à Haguenau (Bas-Rhin, France) avec le seul exemplaire de Kurzgeländ 8/II (Schaeffer 1926, fig. 38), ainsi que dans le secteur Saône-Jura où un exemplaire inédit à

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

167

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Le site fortifié du Bromont à Belfort (Territoire de Belfort, F) et le Bronze moyen au nord du Jura

trois cannelures concentriques et bouton central à sommet aplati peu proéminent, provient de Tour-nedoz (Doubs, France) 1. Il en est de même en Suisse où quelques exemplaires, également à décors sobres de cannelures concentriques, sont connus dans les Grisons et le Valais. L’exemplaire de Belfort se rap-proche ainsi de celui de l’habitat de Sembrancher, Crettaz Polet (Valais, Suisse) plutôt attribué à la fin du Bronze moyen (David-Elbiali 2000).

Le tube spiralé en bronze (L 3,1 cm ; diam. 0,6 cm) entre également dans la composition de colliers où il se retrouve, entre autres, fréquemment associé en

alternance avec les pendeloques discoïdes (fig. 4.3). Deux bagues en bronze à corps rubané et extrémités enroulées en spirales sont présentes. L’une, cassée en trois fragments, est complète (fig. 4.4). De la seconde ne sont conservés que les deux spirales et le départ du ruban très altéré (fig. 4.5). Ce type d’ornement est fré-quent dans les sépultures féminines du Bronze moyen du Haut-Palatinat et de Bavière du sud à partir du Bz B (Wels-Weyrauch 1989, Abb. 2), ainsi que dans le Jura souabe où il n’est représenté le plus souvent qu’en un seul exemplaire (Pirling et al. 1980). Une bague à extrémités spiralées isolée a été recueillie Fig. 3. Plan du camp du

Bromont. (J.-F. Piningre et B. Turina)

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

hors contexte dans la vallée de la Saône sur l’habitat de Quitteur (Haute-Saône, France) 2.

Le pendentif en bronze, incomplet, à trois lobes ajourés et enroulement de suspension appartient à la variante à trois anneaux du type Gambolo (fig. 4.1). Il représente l’exemplaire le plus septentrional d’un

type de parure transalpine dont la répartition est éten-due aux Alpes du Sud-Ouest et au Piémont (fig. 5). Chronologiquement, les pendentifs du type Gambolo sont attribués à la fin du Bronze moyen et au Bronze récent à partir de plusieurs associations funéraires pié-montaises (Vital 1999 ; David-Elbiali 2000).

Fig. 4. Mobilier métallique. 1. Pendeloque type Gambolo ; 2. Pendeloque discoïde ; 3. Spirale en bronze ; 4, 5. Bagues à spirales ; 6, 7. Fragments de lames de faucilles. (Y. Baudouin - SRA de Franche-Comté) 1 2 3 4 5 7 6 0 5 cm

Fig. 5. Carte de répartition des pendeloques de type Gambolo. (Vital 1999, complété par B. Turina)

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

169

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Le site fortifié du Bromont à Belfort (Territoire de Belfort, F) et le Bronze moyen au nord du Jura

Un tronçon de lame de faucille à double nervure (fig. 4.6) et l’extrémité distale d’une lame de faucille à nervure dorsale unique (fig. 4.7), recueillie à l’exté-rieur du site, complètent cet inventaire.

2.2 La céramique

La céramique grossière, fragmentée, présente des caractères propres au Bronze moyen récent. Elle est caractérisée par des récipients à fond plat débordant, aux parois rugueuses sur la panse et lissées au som-met de l’épaule et sous le col. Les rebords épaissis sont ornés sur la lèvre de mamelons allongés ou d’une ligne d’impressions digitales. La présence d’un cordon plastique, également impressionné, est signalée par une petit fragment. Dans cette catégorie

de récipients, le seul profil partiellement restituable appartient à un pot à profil sinueux à bord vertical court et parois irrégulières, lissé dans la partie supé-rieure (fig. 6.5).

Quoique fragmentée et incomplète, la céramique fine de couleur grise ou beige-orangée peut être attri-buée à plusieurs formes :

– un fragment de panse décorée de sillons verti-caux, rapprochés et couvrants, appartient sans doute à l’épaule d’une amphore ou d’une cruche à panse elliptique comme l’atteste la trace d’arra-chement d’un élément de préhension sommital (fig. 6.1). Les amphores ventrues dotées d’an-ses placées sur le sommet de l’épaule font par-tie des formes caractéristiques de la Civilisation

Fig. 6. Céramique du camp du Bromont. (Y. Baudouin - SRA de Franche-Comté) 1 2 3 4 6 7 8 9 5 0 5 cm

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

des Tumulus du Bronze moyen apparues au Bz B : Bad-Buchau, Forschner (Biberach, Allemagne) (Keefer 1990, Abb. 7), tumulus de Souabe (Pir-ling et al. 1980, Taf. 6, 16, 25, 22, 49, 51). Parmi les exemplaires décorés, quelques-uns sont ornés de bandes de rainures verticales alternant avec des bandes lisses comme l’amphore déjà men-tionnée de Bad-Buchau, Forschner ou celle de Duppigheim (Bas-Rhin, France) 3 ;

– deux fragments de panse, décorés de lignes d’im-pressions au poinçon oblique et de rainures (fig. 6.3 et 4) constituent un thème décoratif éga-lement caractéristique de la Culture des Tumulus du Bronze moyen. Ces impressions entrent dans la composition de bandes verticales ornant la panse des amphores provenant de tumulus du Jura souabe : Trochtelfingen, Trailfingen, Butten-hausen (Pirling et al. 1980, Taf. 51/3, 49/F, 6/X3), ainsi qu’à Haguenau sur la jarre de Haguenau, Kurzgeländ 41/II (Schaeffer 1926, fig. 42/P) et la cruche de Haguenau, Weitbruch 1/IV (Schaeffer 1926, p. 124, non dessinée). Les décors de lignes au poinçon allongé se retrouvent également dans les ensembles domestiques de Suisse ou d’Alsace à l’état de fragments impossibles à rattacher à une forme définie : Payerne, En Planeise (Buard 2003, fig. 4,5), Montricher, Châtel-d’Arruffens (David-Elbiali et Paunier 2002, pl. 24/321-326), Erlen-bach, Im Grund (Fischer 1997, Taf. 68/716-718), Erlenbach, Obstgartenstrasse (Fischer 1997, Taf. 70/756-759), Nidau (Hochuli et al. 1998, Abb. 16/35), Wintzenheim, Hohlandsbourg (Bonnet

et al. 1985) ;

– une jatte à bord droit dégagé en sommet de panse par un léger ressaut, pâte grise lissée ;

– une jatte (ou tasse ?) à bord droit et ressaut est décorée sur la panse de triangles estampés rehaus-sés de pâte blanche dessinant une large bande de trois registres horizontaux de zigzags. Le fond est orné d’un motif à six branches, également estampé, rayonnant à partir d’une cupule centrale. Les tas-ses à ressaut séparant le col droit ou évasé d’une panse généralement en calotte hémisphérique sont caractéristiques de la céramique de Hague-nau sous différentes variantes lisses ou à décors excisés ou estampés (Schaeffer 1926, pl. 10/A-C, G, S, U ; pl. 14/22, 24-31). Quelques exemplai-res, moins nombreux, figurent également dans le mobilier des tumulus du Jura souabe (Pirling

et al. 1980). L’exemplaire du Bromont se distingue

toutefois des précédents par son grand diamètre de 21 cm et par son profil à paroi rectiligne légè-rement évasée qui diffère de la forme en calotte hémisphérique des tasses alsaciennes.

L’apparition du décor excisé-estampé dans la seconde moitié du Bronze moyen et sa continuité au début du Bronze final sont attestées dans les contextes funéraires en Alsace et dans le Jura souabe. Géogra-phiquement, l’exemplaire du Bromont se trouve en bordure d’une concentration de céramiques excisées qui s’étend en Haute-Alsace et en Suisse orientale

(CTHS-Strasbourg 1989, carte type 23 ; Primas 1989, fig. 10). En Franche-Comté, les décors excisés-estam-pés ne sont connus que sporadiquement dans des ensembles pour lesquels le petit nombre et l’absence de contextes assurés ne permettent pas de proposer une évolution chrono-typologique détaillée : – Saint-Hippolyte, Baume de Montandon

(Pétre-quin et al. 1989) ;

– Bourguignon-lès-Morey, Camp des Romains (fouilles J.-F. Piningre, inédit) ;

– Quitteur, Sur la Noue-la Lande (fouilles J.-F. Piningre, inédit) ;

– Saraz, tumulus du Fourré (Musée d’archéologie nationale, fouilles M. Piroutet) ;

– Gigny, Grotte de la Baume (Pétrequin et al. 1988) ;

– Vaux-les-Prés, Grotte (Pétrequin et Urlacher 1967).

3 Synthèse

Compte tenu de l’absence de contexte stratigra-phique identifié, l’attribution chrono-culturelle du mobilier du Bromont repose exclusivement sur les comparaisons typologiques. Le mobilier métallique, les pendentifs discoïdes et de type Gambolo évo-quent plutôt la seconde moitié ou la fin du Bronze moyen. Il en est de même de la jatte à décor estampé riche et probablement de l’amphore à panse ellip-tique rainurée qui fait toutefois son apparition dès le Bz B. Inversement, aucun des caractères du début du Bronze final mis en évidence dans le Jura par le mobilier de la grotte de Vaux-les-Prés (Pétrequin et Urlacher 1967) ou plus récemment au Châtel d’Ar-ruffens à Montricher (David-Elbiali et Paunier 2002) n’a été décelé sur la céramique.

Culturellement, le mobilier métallique fait réfé-rence à des relations avec les groupes de la Culture des Tumulus d’Allemagne du Sud, tout comme cer-taines occurences remarquées à partir de la cérami-que. Comme en Suisse orientale, ces liens, distincts du groupe haguenovien, prédominent dès le Bz B aux côtés d’éléments plus ubiquistes dans la culture matérielle du Jura, du bassin de la Saône et de Bour-gogne orientale. Ils y sont illustrés particulièrement par le mobilier de plusieurs ensembles funéraires espacés suivant cet axe est-ouest : Alise-Sainte-Reine (Mordant 2001), Couchey (Mordant 1989), Cham-pagnole, Orgelet, Guyans-Vennes, ainsi que par de nombreux objets métalliques isolés (Pétrequin et

al. 1989). Ces constatations qui découlent de

l’ana-lyse du mobilier métallique sont plus difficiles à confronter avec la céramique domestique dont la chronologie interne reste pour l’instant difficile à préciser. Depuis peu, le petit ensemble de cérami-ques découvert à Saint-Aubin (Jura, France), à la confluence du Doubs et de la Loue, daté par le radio-carbone de la première moitié du XV e siècle av. J.-C., ainsi que l’étude typologique réalisée à partir de la céramique de la collection Loydreau du Camp de Chassey (Côte-d’Or, France) indiquent l’impact des

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

171

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Le site fortifié du Bromont à Belfort (Territoire de Belfort, F) et le Bronze moyen au nord du Jura

influences nord-orientales qui s’exercent à l’ouest du Jura dès le début de la période aux côtés d’une évolu-tion des influx méridionaux (Piningre et Vital 2005). Dans ce contexte, et bien que les affinités orienta-les prédominent sur le site du Bromont, la pende-loque de type Gambolo illustre ici la subsistance de contacts méridionaux à la fin du Bronze moyen.

La composition de cet ensemble mobilier recueilli sur un espace restreint, mais dépourvu d’homogé-néité assurée permet aussi de nous interroger sur la signification d’une partie au moins de ces objets. La présence d’un lot important de fragments de panse de céramique grossière appartenant à plusieurs réci-pients n’est pas incompatible avec une occupation domestique sur le site. Par contre, la présence de plusieurs parures métalliques féminines dont deux bagues et trois éléments entrant dans la composition de collier, ainsi que d’une jatte décorée reconstitua-ble aux deux-tiers sont autant d’objets inhabituels découverts sur une petite surface en contexte d’ha-bitat terrestre. Sans qu’il soit possible d’apporter une explication dans l’état actuel de la documentation, la question de leur appartenance à un petit dépôt, funéraire ou cultuel, mérite d’être posée.

L’occupation du site du Bromont apporte enfin un nouveau jalon, aussi lacunaire soit-il, sur l’occupa-tion des habitats de hauteur durant l’Âge du Bronze moyen dans le domaine jurassien. La perception dif-férente de l’évolution des occupations des sites de hauteur et de bords de plateau, fortifiés ou non, du Jura et de ses marges durant l’Âge du Bronze reflète dans la littérature récente l’imprécision de la docu-mentation dans ce domaine, ainsi que les contradic-tions qui découlent de la généralisation de données incertaines. La situation a toutefois évolué depuis la synthèse de J.-P. Millotte qui mettait l’accent, certes avec réserves, sur une occupation successive des camps au Bronze ancien, un abandon de cette forme d’habitat au Bronze moyen, puis une reprise à la fin du Bronze final (Millotte 1963). Postérieure-ment, la synthèse de J. Biel sur les sites de hauteur du sud-Wurtemberg-Hohenzollern est venue éclairer à titre de comparaisons l’occupation de ces sites dans les régions limitrophes à son domaine d’étude durant les Âges du Bronze et du Fer (Biel 1987).

Tout en soulignant pour l’Est de la France la diffi-culté d’identification des périodes d’occupation à partir d’une documentation bibliographique lacunaire, ce dernier constate la réalité des indices de fréquentation des sites de France de l’Est et du Jura suisse septentrional au Bronze moyen et dans une moindre mesure au Bz D (Biel 1987, Abb. 8 et 10). Enfin, pour les périodes récentes, en intégrant le schéma des variations des types d’habitats à son modèle d’évolution des cultures du Bronze final en Franche-Comté, P. Pétrequin mettra en avant à son tour le hiatus des occupations de hauteur à la phase moyenne du Bronze final (Pétrequin 1988, fig. 8).

En Franche-Comté, bien que peu de fouilles récentes, à l’exception du site du Camp de la Roche à Bourguignon-lès-Morey, ne soient venues compléter ces données déjà anciennes, les résultats de prospec-tions entreprises récemment 4 contribuent à étoffer et à préciser nos connaissances. Elles apportent notam-ment les élénotam-ments d’une réévaluation de la chrono-logie des occupations de ces sites entre le début et la fin de l’Âge du Bronze. Au moyen d’une documenta-tion inégale et de validité variable, certaines tendan-ces se dégagent à partir d’une quinzaine de sites du Jura et de la bordure vosgienne orientale (fig. 7). Une première étape d’occupation apparaît à l’extrême fin du Bronze ancien et au début du Bronze moyen sur quelques sites peu nombreux, attestée par du mobi-lier céramique : Mesnay, La Roche Maldru ; Cernans, Camp de Grandchamp (Jura, France) ; Bourguignon-lès-Morey, Camp de la Roche, ou par la présence de quelques objets métalliques : Surmont (Doubs, France) et Tournedoz. Les occupations qui semblent limitées dans le temps, sans continuité attestée à la phase suivante, témoigneraient d’une certaine ins-tabilité des réseaux de contrôle. Des indices plus nombreux indiquent ensuite une recrudescence de l’occupation des sites de hauteur dans le courant du Bronze moyen récent puis une densification au début du Bronze final. La plupart de ceux-ci réuti-lise un emplacement déjà fortifié au Néolithique, mais des créations nouvelles peuvent également être signalées témoignant du renouvellement de l’impor-tance de certaines zones géographiques, des réseaux de communication et des points de contrôle (Châ-tel d’Arruffens et Wintzenheim, Hohlandsbourg). Si la chronologie de ces occupations reste à affiner dans le détail, il apparaît clairement qu’une rupture intervient à la fin du Bz D et que seul un très faible nombre de ces sites sera réoccupé dans le courant du RSFO.

Après une longue période d’abandon ou de fré-quentation discrète depuis la fin du Néolithique moyen jusqu’à la transition du Bronze ancien et du Bronze moyen, les sites de hauteur font à nouveau partie des types d’habitat utilisés au Bronze moyen et au début du Bronze final. Cette réapparition coïncide avec une évolution culturelle sensible : intensification des influx nord-orientaux de la Culture des Tumulus du Bronze moyen, densification de la diffusion des productions métalliques et des dépôts de bronzes, Fig. 7. Tableau des

occupations des sites de hauteur du domaine jurassien et de ses marges à l’Âge du Bronze. (B. Turina)

Bz B Bz C Bz D Ha A1 Ha A2 Bourguignon-lès-Morey, Camp des Romains

Noroy-lès-Jussey, La Bridelle Cohons, La Vergentière Belfort, Bromont-Miotte Tournedoz, Château de Bermont Salins, Camp du Château Mesnay, Roche Maladru Cernans, Grandchamps Écrille, Château Surmont

Montricher, Châtel d’Arruffens Cornol, Mont Terri

Ottrott, Mont-Sainte-Odile Wintzenheim, Hohlandsburg

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

mise en place du groupe de la céramique cannelée à l’ouest du Rhin au début du Bronze final.

Dans l’attente d’une documentation plus étof-fée qui permettrait de mieux connaître le statut, la chronologie et l’organisation de ces habitats de hau-teurs, voire même pour certains d’entre eux l’exis-tence d’un dispositif défensif, la répartition des sites connus montre des implantations de petite superfi-cie réparties suivant un maillage espacé le long de la bordure du Jura et du bassin supérieur de la Saône (fig. 8). Le choix des sites naturels occupés s’accorde avec la recherche de points de contrôles de voies de communications en périphérie de plaines alluvia-les importantes : Cohons (Haute-Marne, France) ; Bourguignon-lès-Morey, Noroy-lès-Jussey (Haute-Saône, France) ; Belfort, Le Bromont ou de voies de pénétration du massif du Jura jalonnées par des nécropoles tumulaires. C’est le cas du Châtel

d’Ar-ruffens et des sites de la région salinoise de part et d’autre du principal axe de franchissement du Jura central, du site d’Écrille (Jura, France) entre les vallées d’orientation nord-sud de l’Ain et de la Valouse, du Mont Terri ou de Surmont au nord du Jura. De même, le contrôle des sources salées de la région de Salins-Grozon trouve de sérieux arguments compte tenu de l’intensification de la production du sel récemment mise en évidence par P. Pétrequin durant le XIV e siè-cle av. J.-C. dans le secteur de Grozon (Pétrequin et

al. 2001). Elle coïncide de façon remarquable avec les

témoins d’occupation mis en évidence à cette époque sur le Camp du Château à Salins. Dans ce contexte, l’occupation du site fortifié du Bromont, au contact nord-oriental des groupes rhénans de la Culture des Tumulus, occupe une place importante pour l’étude de la diffusion des influences de cette culture en direc-tion du Jura occidental et de la vallée de la Saône. Fig. 8. Sites de hauteur du

domaine jurassien et de ses marges à l’Âge du Bronze. 1. Cohons ;

2. Noroy-lès-Jussey ; 3. Bourguignon-lès-Morey ; 4. Belfort, Le Bromont ; 5. Cornol, Mont Terri ; 6. Tournedoz ; 7. Surmont ; 8. Montricher ; 9. Cernans ;

10. Salins, Camp du Château ; 11. Arbois, Roche Maladru ; 12. Écrille.

(B. Turina)

Notes

1 Musée de Montbéliard. 2 Fouilles J.-F. Piningre, inédit.

3 Musée de Strasbourg, fouilles Forrer, 1912. 4 Prospections H. Grut, P. Guillot, R. Parisot.

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien

173

Premières journées archéologiques frontalières de l’Arc jurassien Le site fortifié du Bromont à Belfort (Territoire de Belfort, F) et le Bronze moyen au nord du Jura

Bibliographie

Biel 1987 : BIEL (J.). Vorgeschichtliche Höhensiedlungen in

Südwürttemberg-Hohenzollern. Stuttgart, Forschungen und Berichte zur Vor- und Frühgeschichte in Baden-Württem-berg, 1987, 24.

Bonnet et al. 1985 : BONNET (C.), PLOUIN (S.),

LAM-BACH (F.). Linsenbrunnen II, un nouveau secteur de la station d’altitude de Hohlandsberg (commune de Wintzen-heim, Haut-Rhin). BSPF, t. 82, 10-12, 1885, p. 449-509.

Buard 2003 : BUARD (J.-F.). Payerne, En Planeise (Vaud,

Suisse) : la céramique d’un habitat du Bronze moyen. In : BESSE (M.), STAHL GRETSCH (L.-I.), CURDY (P.) (dir.). Constellation, hommage à Alain Gallay. Lausanne, 2003, p. 255-266. (Cahiers d’archéologie romande 95).

daVid-elBiali 2000 : DAVID-ELBIALI (M.). La Suisse

occidentale au IIe millénaire av. J.-C. Chronologie, culture, intégration européenne. Lausanne, 2000, 570 p. (Cahiers d’archéologie romande 80).

daVid-elBiali et Paunier 2002 : DAVID-ELBIALI

(M.) et PAUNIER (D.). L’éperon barré du Châtel d’Arruffens (Montricher, Vaud). Âge du Bronze et Bas-Empire. Lausanne, 2002, 232 p. (Cahiers d’archéologie romande 90).

Fischer 1997 : FISCHER (C.). Innovation und Tradition in

der Mittel-und Spätbronzezeit. 1997, 295 p., 70 Taf. (Mono-graphien der Kantonsarchäologie Zürich 28).

Glory 1942 : GLORY (A.). La civilisation du Néolithique

en Haute-Alsace. Strasbourg, 1942, 412 p.

hochuli et al. 1998 : HOCHULI (S.), NIFFELER (U.),

RYCHNER (V.). La Suisse du Paléolithique à l›aube du