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Le territoire

Nîmes s’étend entre, au nord, collines et plateaux de garrigues et, au sud, le plateau agricole des Costières, sur près de 162 km2 avec plus de 154 000 habitants. La commune est à cheval sur le bassin versant du Vistre (principal) et celui du Gardon au nord-ouest et nord-est des garrigues.

Nîmes est candidate au patrimoine mondial de l’UNESCO, en développant l’argumentaire de « l’Antiquité au présent ». Cette reconnaissance pourrait à terme drainer près de 40% de visiteurs en plus.

Le projet et la méthode générale d’identification des CE

« Inscrire la trame verte et bleue dans le projet urbain et garantir la qualité urbaine » (extrait PLU). La commune a voté en 2010 la révision de son PLU de 2004, en lien avec les évolutions législatives. Avant les années 2000, le concept de « Diagonale verte » est apparu avec les réflexions sur le Plan Municipal d’Environnement de Nîmes de 1992 (et vers un urbanisme durable, Mehdi et al. 2012). Cette diagonale traverse du nord-ouest au sud-est la ville de Nîmes en suivant symboliquement le cours d’eau du Vistre. Puis, dès 2006, Nîmes a réfléchi à la définition d’une armature verte et bleue pour « établir des continuités environnementales entre les espaces naturels extérieurs à la ville et les

espaces non bâtis, privés ou publics, pouvant accueillir potentiellement la nature en milieu urbain ».

Le PLU révisé reprend ces éléments, les complète et propose une Orientation d’Aménagement et de Programmation (OAP) thématique sur la « Nature en ville » (centrée sur la TVB urbaine). L’OAP identifie trois axes directeurs pour localiser les mesures à mettre en oeuvre : la Diagonale Verte, la trame du « Grand Ouest » et la trame des trois Valats à l’est (cf. Figure 51).

L’OAP livrée en 2014, est une base à la construction de l’OAP définitive et pour les autres documents du PLU. Le projet d’aménagement et de développement durable (PADD) s’y appuie.

Les réservoirs majeurs comprennent (i) l’ensemble de l’écrin des garrigues, (ii) le cours d’eau du Vistre pour la trame bleue et le canal de Campagne et (iii) la plaine agricole.

Les corridors écologiques et paysagers sont schématiques et comprennent (i) les « continuités de milieux ouverts » dans le massif des garrigues au nord, (ii) le ruisseau de Campagne qui est un affluent du Vistre, (iii) la « continuité de milieux naturels » identifiée à l’ouest, (iv) les boisements dans la plaine au sud et (v) la trame est-ouest des garrigues habitées au nord de la ville.

L’espace urbain est central : les cadereaux, valats, bassins de rétention et espaces verts urbains sont mis en avant comme corridors (même discontinus et temporaires parfois).

Figure 51 : Les CE sur Nîmes (extraits OAP PLU Nîmes, version mars 2016).

Commune de Nîmes vue depuis les Costières (mars 2017), Jardins de la Fontaine (Daniel Villafruela, commons.wikimedia.org).

5.3.4.1) Gouvernance

a) Outils et processus de gouvernance

La ville de Nîmes est maître d’ouvrage du PLU. Une équipe de bureaux d’étude est en appui sur le PLU et une autre sur l’AEU (approche environnementale de l’urbanisme). L’A’U a proposé une première version de l’OAP thématique sur la TVB urbaine en 2014 et l’A’U appuie la ville pour le PADD. La révision, lancée en 2010, devrait être adoptée en 2017-2018.

Divers temps d’échange rythment la révision du PLU avec des réunions publiques, des Conseils de quartier, des rencontres avec les élus, etc. Des réunions de travail pour les services techniques et les élus de Nîmes ont été animées par l’agence d’urbanisme sur l’OAP thématique « TVB urbaine ». De même, dans le cadre de l’AEU, un des ateliers s’est concentré sur la biodiversité et la TVB (cf. Figure 52).

Figure 52 : Construction du PLU Nîmes pour le volet sur les CE.

La mobilisation des acteurs est difficile à étudier compte tenu de l’accès limité ou tardif aux documents relatifs à la révision du PLU. La chef de projet PLU est formée en écologie et l’élue déléguée à l’urbanisme est sensibilisée à l’enjeu des CE avec le choix d’une OAP dédiée à la question en milieu urbain, pour compléter le règlement du PLU.

Le document graphique du PLU sera composé de 60 planches au 1/2000ème.

Dans l’OAP livrée par l’A’U, les rédacteurs ont précisé que « « l’approche TVB va permettre de mieux

cerner et qualifier ces espaces, en identifiant leur rôle écologique et paysager. Cette reconnaissance amène des recommandations plus fines et spécifiques, au-delà des règles basiques affectées à la zone » [A – agricole - ou N - naturelle]. Des zonages indicés ont été proposés.

b) Discussion sur la pertinence des outils et des processus

 La révision est en cours et les documents ne sont pas encore tous validés par les élus de la commune. L’ambition de préservation des CE dépendra des choix à venir des élus, en particulier pour les documents opposables (OAP et règlement). Les élus souhaitent que l’OAP soit un document plus concis que celui proposé actuellement et reprendront ou non les orientations proposées par l’A’U.

L’Approche Environnementale de l’Urbanisme a été et est une aide importante pour le suivi du PLU en donnant une vision d’ensemble, appréciée par la commune.

5.3.4.2) Dimension écologique

a) Bien-fondé/viabilité et connectivité

Des bonnes pratiques d’aménagement des espaces urbains ont été illustrées dans l’OAP thématique, en termes de superficie, de forme et de position géographique.

L’hétérogénéité de la mosaïque agricole, alternant divers espaces « naturels » et agricoles, a été privilégiée dans l’OAP.

Le PADD précise (i) que « les arbres remarquables et les principaux alignements sont identifiés et

protégés au titre du PLU et les nouveaux espaces verts ou parcs urbains viendront compléter le panel offert aux nîmois » ; (ii) qu’il est nécessaire de « maintenir et restaurer les haies dans l’espace agricole ». La protection, la préservation sont soulignés dans les documents de travail mais

également la création de continuités urbaines et d’espaces verts urbains.

b) Représentativité

Les CE identifiées n’ont pas été reliées à des espèces et très peu à des habitats (semi-)naturels. La biodiversité urbaine a régulièrement été signalée dans l’OAP, mais c’est le caractère « vert » des espaces urbains qui semble prédominer, pour une biodiversité peu avérée.

Les milieux à l’interface entre l’intérieur et l’extérieur de la ville ont été étudiés de façon plus approfondie. Ces milieux sont les garrigues habitées, les franges urbaines, les coteaux est et ouest, les cadereaux et affluents du Vistre, la plaine cultivée de Vallongue, les îlots de végétation en milieu urbain.

c) Redondance

Dans l’OAP, peu de priorisations ont été proposées au niveau de la ville et les préconisations de préservation de la biodiversité portent sur de nombreux espaces (semi-)naturels et donc avec une redondance qui semble optimisée pour le territoire.

d) Discussion sur l’utilisation des concepts d’écologie du paysage

 Quelques grandes idées issues de l’écologie du paysage sont reprises (connexions nord-sud, importance de certains éléments du paysage tels que les haies, les bosquets, etc.). L’approche semble surtout être paysagiste.

Dans l’OAP, l’approche a été menée par secteurs pour les CE et non globalement au niveau de la commune. L’OAP s’est concentrée sur le cœur urbain et sur les projets d’aménagement futurs de la commune.

Les garrigues habitées au nord du cœur de la ville sont un enjeu fort de préservation de la biodiversité pour la commune qui a commandé une étude faune, flore et paysages afin de mettre en avant les atouts de ces espaces et ainsi en justifier le zonage N – naturel - dans le règlement.

Les connexions entre milieux semi-naturels situés à l’extérieur et à l’intérieur de la ville sont les enjeux principaux pour le PLU. Les espaces verts urbains sont mis à l’honneur pour leur rôle potentiel de support de nature.

5.3.4.3) Multifonctionnalité

a) Multifonctionnalité et notion de services écosystémiques

« Continuités paysagères, potentiellement écologiques », « consolider les fonctions écologiques et

Plusieurs fonctions de la TVB urbaine (i.e., la nature en ville) ont été notées : écologiques, paysagères, économiques, sociales, urbaines et aménagement, expérimentales, sanitaires et protection contre les risques, historiques.

b) Discussion sur la complémentarité des fonctions et la contribution de la notion de services

 La multifonctionnalité des CE est au cœur du projet de développement durable. La dimension paysagère, en lien direct avec le cadre de vie, est centrale dans l’OAP. La nature est « mise en scène », comme le répète l’OAP.

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