• Aucun résultat trouvé

Le territoire

Le territoire de 1 250 km2 est composé de quarante-quatre communes ayant approuvé la charte du Parc (cf. Figure 83). La population est de près de 65 000 habitants. Le territoire se situe entre terre et mer, à l’ouest de la péninsule armoricaine, depuis les monts d’Arrée culminant à près de 400 mètres jusqu’au littoral de la presqu’île de Crozon et se prolongeant en mer avec les îles d’Iroise. La biodiversité y est diversifiée avec des enjeux patrimoniaux forts identifiés par le PNR sur les landes, les tourbières et le littoral. Le territoire présente un réseau hydrographique dense avec de nombreuses zones humides. Les prairies pâturées sont nombreuses et les cultures s’insèrent dans le bocage. La forêt est peu présente sur le territoire mais est un enjeu, suite aux nombreuses plantations de résineux dans les années 1950 et 1960 arrivant à maturité. Les contraintes climatiques extrêmes ont eu une influence sur les types d’organisation du bâti également.

Figure 83 : Territoire du Parc naturel régional d’Armorique (extrait de www.pnr-armorique.fr, site consulté en mars 2017).

Le projet général pour les CE

Le PNR-A agit pour la préservation et la gestion des CE via les sites Natura 2000, la politique Espaces Naturels Sensibles du département92, le programme Breizh bocage, les mesures agro environnementales et climatiques, etc.

La charte du PNR A de 2009-2021, intitulée « pour des paysages d’Armorique choisis », a notamment pour axes stratégiques : (1) « conforter la richesse et l’originalité des éléments du patrimoine qui fondent la qualité de cadre de vie des habitants », (2) « conjuguer l’évolution des activités de l’homme et la valeur des patrimoines naturels, terrestres, insulaires et maritimes ». Cette charte « suppose de construire une vision culturelle transversale du paysage, établissant des passerelles

entre présent, passé et futur, entre nature, culture et sociétés, d’ici et d’ailleurs ». Le parc s’engage en

particulier à :

- Identifier les principaux corridors écologiques (en lien avec le bilan de la charte précédente) ; - Mettre en œuvre un programme de restauration du bocage ;

- Participer à la résorption des points dangereux dans les couloirs de circulation des mammifères semi-aquatiques.

Un premier travail d’identification des CE a été mené en 2011, par « dilatation-érosion » sur la base d’une espèce virtuelle chimère. Ce travail n’a pas été utilisé. Il a surtout permis de mettre en avant de nombreuses difficultés, essentiellement liées aux données. L’état des lieux est en train d’être

92

Le code de l’urbanisme (L142-2) prévoit que le département peut instituer une part départementale de la taxe d’aménagement destinée à financer les ENS (politique de protection, de gestion et d'ouverture au public). Chaque département, en fonction de son contexte et de ses moyens, adapte la politique. La Charte des ENS de l’Assemblée des départements de France propose un cadre de référence commun et rappelle les objectifs d’une politique ENS, les moyens à mettre en œuvre, la stratégie à développer, les besoins en suivi évaluation…

approfondi afin d’identifier les réservoirs de biodiversité, les corridors écologiques et les ruptures des continuités (com. pers. technicien).

Dans le cadre de l’élaboration du SRCE Bretagne en 2013, un test a été réalisé pour l’identification des CE sur la commune de Hanvec (méthode scientifique et technique mais sans concertation) par le bureau d’études CERESA. Le PNR-A pourrait s’en inspirer.

Le plan sur les CE reste à construire sur le PNR-A. Ce dernier a répondu à l’appel à projet du Conseil régional fin 2016 pour l’identification des CE (au 1/25 000ème) et la définition d’un plan d’actions.

Monts d’Arrée, presqu’île de Crozon (septembre 2015)

5.7.4.1) Gouvernance

« Ne pas amener plus de protection sur le territoire mais amener plutôt du projet » (com. pers.

technicien).

Le syndicat mixte du PNR-A est le garant de la mise en œuvre de la charte du Parc 2009-2021, approuvée par le Conseil régional de Bretagne, l’Etat, le département du Finistère, les communes et les communautés de communes situées (tout ou partie) dans le périmètre du PNR-A, les villes portes (Brest, Carhaix, Chateauneuf du Faou, Landivisiau) et Brest Métrople.

Le syndicat mixte du PNR-A s’appuie sur les travaux des Commissions thématiques (culture, maritime, agriculture, inter-relations urbain/rural) ainsi que sur l’avis du Comité scientifique.

Historiquement, le PNR-A a eu des oppositions marquées avec le monde agricole et sylvicole qui sont aujourd’hui bien atténuées (com. pers. technicien). Par ailleurs, le bilan de l’action du PNR-A pour la période 1997-2007 a noté que les relations entre le PNR-A et les structures intercommunales étaient jugées quasi inexistantes et son projet de territoire mal connu par les acteurs. La charte actuelle souligne la volonté de concertation (lors des conseils, comités, etc.), de formation et de participation des acteurs (inventaires participatifs, etc.). Ces axes de travail sont revendiqués dans la réponse à l’appel à projet de 2016. Le PNR-A souhaite avoir un rôle de « rassembleur » après avoir rempli un rôle « d’innovateur » et « d’expérimentateur » et de « passeur de savoir-faire » (cf. rapport de la charte).

Des actions sont engagées avec les agriculteurs en faveur de la trame bocagère sur un sous-secteur du Parc. Des actions sont en train de se mettre en place avec les sylviculteurs via la charte forestière de territoire de 2016.

Une chargée de mission sur le paysage a été recrutée permettant de compléter utilement les compétences au PNR-A.

La sensibilisation des acteurs du territoire aux CE, en particulier les élus, est arrivée récemment avec le travail lié au SRCE Bretagne en 2012-2015 qui a « entrainé tout le monde » (com. pers. technicien.). Le PNR-A dispose depuis mi-2016 d’une carte détaillée des végétations (1/5 000ème et 1/25 000ème) réalisée par le Conservatoire botanique national de Brest (données de terrain et de traitements

d’images aériennes et satellites). Cet outil devrait permettre de préciser les actions du PNR-A et de ses partenaires, en particulier pour l’identification des CE. Le travail mené en 2011 faisait état de lacunes importantes sur l’occupation du sol. Parmi les autres outils, le PNR met à disposition plusieurs guides (plantes envahissantes, jardinage au naturel, etc.), développe un observatoire photographique du paysage depuis 1997 et est en train de construire un observatoire de la biodiversité pour l’évaluation de la charte.

5.7.4.2) Dimension écologique

« On n’est pas très normatif » (com. pers. technicien). Le PNR-A dispose d’un guide pour analyser les

densités bocagères et discuter de l’intégration des zones fortement bocagères en réservoirs, mais ne s’attache pas au seuil de façon stricte. La forme et la superficie ne sont pas un critère direct pour le choix des CE.

« Les cours d’eau, les plans d’eau, les zones humides, les friches, les bosquets et le maillage bocager forment la trame des corridors écologiques » (extrait charte). Le premier travail en 2011 a lancé une

démarche intégrée sur le territoire en croisant les approches jusque là sectorielles par type d’habitat (com. pers. technicien). Le PNR-A, dans sa réponse à l’appel à projets de fin 2016, a proposé une méthode par sous trames et souhaite développer également une méthode par les espèces pour identifier les CE.

La charte actuelle souligne la volonté de protéger la biodiversité « remarquable » comme cela a été le cas jusqu’ici, notamment via Natura 2000, mais également « ordinaire » qui « n’a pas profité de

l’investissement du PNR-A » (conclusion du bilan 1997-2007 de l’action du PNR-A). Le plan de Parc

associé à la charte identifie les couloirs de circulation pour des espèces « remarquables » aquatiques ou semi-aquatiques (Loutre d’Europe, Saumon atlantique, Truite fario, cf. Figure 84), alors que le PNR-A n’est pas positionné directement sur les milieux aquatiques (choix des élus, com. pers. technicien). Les espèces dites « ordinaires » ne sont pas mentionnées dans la charte. Dans sa réponse à l’appel à projet fin 2016, le PNR A a identifié d’autres espèces, « remarquables » (Courlis cendré, Fauvette pitchou, etc.) et « ordinaires » (chiroptères, pollinisateurs, etc.).

Les « points de rupture des couloirs de circulation des espèces sont identifiés pour la Loutre d’Europe et sont hiérarchisés en fonction du niveau de risque de collision routière (risque moyen-élevé-très élevé, cf. Figure 84). Ce travail sur les points de rupture sera également affiné plus largement via l’appel à projet du Conseil régional. Un travail sur les espèces exotiques est mené par le PNR-A pour inventorier les zones infestées, faire des actions démonstratives de gestion, etc.

Outline

Documents relatifs