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Annexe A : étude de corpus Corpus principal (17 pièces)

Lot 4 “Patrimoine mythologique”

Pièce 1 : le site Web du portail de la Soule qui héberge Herauskorritxe , le Centre 270

d'interprétation de la mythologie basque à Tardets (en Soule, Pays basque)

Le parcours d’entrée : physionomie générale du site

L’internaute arrive sur une page d’accueil assez classique : on retrouve un module principal rectangulaire, qui occupe la moitié de la hauteur de la page, et une bande intermédiaire qui constitue la barre de navigation. Chacun de ses onglets présente une thématique, qui sera présente sur toutes les pages du site, et identifiable par un code couleur, “Tourisme”, “Loisirs et animations”, “Vie pratique”, “Éducation et jeunesse”, “Langue basque”, “Économie” et “Territoire” (Lot 4, figure 1). On

Le Centre d’interprétation de la Mythologie basque Herauskorritxe est situé à l’étage de l’Office de Tourisme de Tardets.

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se dirige naturellement vers l’onglet “Territoire”, où l’on trouve d’ailleurs un espace dédié à la “Soule, le coeur basque”. Mais étonnamment, la présentation du Centre d’interprétation Herauskorritxe est accessible dans l’onglet “Loisirs et activités” (Lot 4, figure 3).

On peut s’interroger sur ce choix éditorial : en effet, le logo du portail, deux coeurs qui symbolisent l’amour pour la terre et la culture basques (Lot 4, figure 2), la promotion de la “Langue basque” et du “Territoire”, témoignent de la volonté de défendre l’identité basque. Le Centre d’interprétation

Herauskorritxe en est un ardent défenseur ; ses missions devraient donc être davantage mises en avant.

Par ailleurs, on retrouve une thématique “Activités et visites” dans l’onglet “Tourisme”. Une organisation de l’information à revoir donc, pour garantir une recherche plus facile aux internautes.

Le positionnement, la promesse de communication

La découverte des mystères de la mythologie en redonnant vie aux mythes , et ainsi donner une 271 représentation du monde.

Le goût (ou le retour) des publics vers les mythologies correspond à une quête de sens. En Pays Basque, la mythologie n'a rien d'un folklore désuet, elle enrichit considérablement la découverte de ce pays et permet l'approfondissement de sa culture et de ses modes de vie. De plus, cette mythologie rejoint des courants universels affirmant ainsi sa portée humaniste.

Le visiteur est ainsi invité à faire un voyage dans l'imaginaire pour rencontrer des êtres mythiques (elfes, dragons…), très liés au monde souterrain, aux forêts et à l'eau (gardiennes des sources et des cours d’eau), et qui se mêlent facilement aux humains via les sas que constituent les cavernes et les gouffres. Du mythe au symbole, on va lui expliquer, lui transmettre les clés pour comprendre ce qui régit notre univers. En effet, le mythe expose une histoire qui va servir de modèle, et permettra de donner un sens à l’existence. Il devient une forme de pensée collective, le fondement d’une culture commune. Expliquer les origines du monde et de l’homme, c’est tenter d’expliquer à travers la

parabole, le symbole, les phénomènes naturels, l’évolution, l’apparition de l’homme.

C’est aussi la conservation d’un art et d’une tradition populaire : une ancienne “religion”, forgée

par les chasseurs puis pasteurs du mégalithique, les Celtes, les Romains. Aujourd’hui encore nombre de sources, grottes, sommets et autres lieux portent le nom des divinités d’autrefois et des traces des rites (paganisme, animisme).

Le site web propose un parcours “libre”, sous forme de vidéos, de dessins, de sculptures et de sons, dans un lieu résolument contemporain pour parler des croyances d’hier avec des supports techniques d’aujourd’hui.

La narration par le texte et l’image

Une fois dans l’espace réservé au Centre d’interprétation Herauskorritxe, l’internaute découvre un

teaser , un clip vidéo de deux minutes. Il s’agit d’une succession de tableaux, qui met en scène 272

des acteurs incarnant les déesses et les dieux, aux noms mystérieux et évocateurs, en les situant dans leurs milieux naturels (forêts, rivières…). Didactique, le site Web présente “Les légendes évoquées” dans le clip. On se rapproche là plutôt de “l’invocation des dieux ou des divinités”. Le

site Web les “invoque”, il les nomme un à un et nous raconte leurs légendes en quelques lignes. Pour aller plus loin, le site Web met à la disposition de l’internaute, une seconde vidéo, un “reportage” qui retrace le tournage, la conception du clip, sa mise en oeuvre (Lot 4, figure 4). Avec

ce making-of , nous entrons dans le secret des dieux.273

Nous pouvons lire également, que des conteurs, comme Jüje Etxebarne, et des spécialistes reconnus de la mythologie basque et pyrénéenne comme Claude Labat , ont pris part à la 274

conception du projet. Selon Claude Labat, “toute mythologie parle de la condition humaine, elle éclaire avec pertinence notre histoire et notre quête du bonheur en nous replaçant face à nos

Du latin mythos (fable), lui-même emprunté au grec muthos (parole), qui relève à la fois de la parole et du récit. Le mythe

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est la transmission par la parole d’une histoire que l’on raconte, d’un sens.

Le teaser est le premier message d'une campagne de teasing, destiné à attirer l'attention et à susciter la curiosité, et

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normalement suivi d'une phase ou message de révélation.

Film documentaire relatant le tournage ou la production d'un film ou d'une œuvre audiovisuelle (téléfilm, série télévisée…).

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On peut aussi trouver l'expression “coulisses du tournage”.

Écrivain, historien, mythologue français, spécialiste et chercheur de la mythologie basque et pyrénéenne

responsabilités sans pour autant nous imposer une doctrine. Les mythes sont des balises qui guident l’Humanité vers plus d’humanité !”.

Les fonds sémantiques des pages

Au centre de tout, il y a la langue basque, aux origines et consonances mystérieuses. Une langue ancienne et bien vivante, qui a traversé les âges, aux mots indéchiffrables et imprononçables aussi, pour celui qui n’est pas basque, ce qui vient renforcer cette sensation de mystère.

“Herauskorritxe” désignerait pour certains une entité prenant la forme d'une "poussière rouge", pour d'autres, il s'agirait plutôt de "poussière terrifiante", mais dans les deux cas ces appellations s'appliquent à la foudre. On convoque donc aussi les éléments, les forces de la Nature.

Le lien avec le visiteur

La représentation et l’immersion se font d’abord par la langue. Elle tient lieu d’initiation.

Ensuite, via les deux vidéos disponibles en ligne, le visiteur perçoit qu’une scénographie riche en émotion a été pensée : 5 modules thématiques déclinant plusieurs aspects de la mythologie basque, pour dire et montrer les mythes en évitant de les figer dans une seule représentation.

Des vidéos, des choses à voir et à écouter, des dessins sont autant de supports qui sont mis au service des émotions du visiteur, relayées via la plaquette de présentation en document lié à l’article (Lot 4, figure 5).

Haut de la page d’accueil du site Web du portail de la Soule, qui héberge le Centre d'Interprétation Herauskorritxe (Lot 4, figure 1) En synthèse

Forces “Parler des croyances d’hier avec des supports techniques d’aujourd’hui”

Un parcours libre dans la mythologie basque (les légendes et les mythes qui se cachent dans les objets, les modes de vie, les coutumes et les paysages) pour une représentation plus juste du monde

Initiation et immersion par la langue et le clip vidéo

Faiblesses Mériterait la création d’un site Web dédié, pour répondre notamment au regain d'intérêt pour ce patrimoine immatériel

Logo du portail de la Soule (Lot 4, figure 2)

Vue du menu déroulant de l’onglet “Loisirs et Animations”, du site Web du portail de la Soule, qui héberge le Centre d'Interprétation Herauskorritxe (Lot 4, figure 3)

Extrait de la plaquette de présentation, en ligne sur le Portail de la Soule, et du Centre d'Interprétation Herauskorritxe (Lot 4, figure 5)