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Annexe A : étude de corpus Corpus principal (17 pièces)

Lot 1 “Patrimoine artistique et culturel”

- lot 2 “Patrimoine historique et architectural” (4 pièces) - lot 3 “Patrimoine préhistorique” (2 pièces)

- lot 4 “Patrimoine mythologique” (1 pièce) - lot 5 “Patrimoine géologique” (1 pièce) - lot 6 “Patrimoine industriel” (1 pièce)

- lot 7 “Patrimoine alimentaire et gastronomique” (6 pièces)

Lot 1 “Patrimoine artistique et culturel”

Pièce 1 : le site Web du Centre d'Interprétation du patrimoine (CIP) Paul Gauguin, (ex Musée) 255

Le parcours d’entrée : physionomie générale du site

La mise en page emprunte le modèle de la grille rectangulaire . La page d’accueil se divise en deux 256

zones. Le module principal rectangulaire occupe près du deux tiers de la hauteur de la page d’accueil. Le contenu proposé à l’internaute semble assez pauvre : un visuel qui donne une indication “Gauguin, Martinique”, suivie de la mention “Centre d’interprétation (ex Musée) Paul

Gauguin”, doublée d’un message explicatif “L'ancien Musée Gauguin fait peau neuve. En attendant l'ouverture, suivez nos activités hors les murs et explorez les coulisses du centre.” La zone inférieure

que l’on découvre en descendant sur la page, est une mosaïque de “blocs”. Pas de hiérarchisation de l’information, de rubriquage par thèmes : ce qui semble correspondre à des “articles” semble s’entasser, par ordre chronologique de publication simplement. Pas de contenu de fond, les “billets” se révèlent être une succession d’affiches, de “campagnes publicitaires” pour les activités hors les murs. La vue de l’ensemble offre peu de cohérence graphique et visuelle, avec une couleur froide (dominante vert d’eau/turquoise) pour la 1e zone, et des couleurs plus chaudes (rouge/jaune) pour la 2e zone. Un camaïeu qui illustre peut-être la palette de couleurs des œuvres de Gauguin et de la nature martiniquaise.

À première vue, il n’y a pas de barre de navigation. L’image prédominante en page d’accueil est cliquable et renvoie vers elle-même. Notre œil est invité à lire le texte et à descendre plus bas. Nous pouvons donc aisément passer à côté du seul “bouton de navigation” présent (picto blanc en haut à gauche de la page d’accueil). En cliquant dessus, un menu déroulant apparaît : en tête, les archives (qui renvoient vers les articles présentés en page d’accueil), puis un formulaire de contact. Arrive seulement ensuite une présentation de “celui qui parle” et ses objectifs : “Le Centre d’Interprétation

du Patrimoine (CIP) Paul Gauguin, situé au Carbet, est une structure qui appartient à CAP NORD Martinique (Communauté d’Agglomération des Pays du Nord de la Martinique) et qui est gérée par l’Association Martiniquaise Paul Gauguin”. Parmi ses objectifs : le rayonnement des œuvres

martiniquaises de Paul Gauguin (représenté sur le site, grâce à une mini fiche qui raconte brièvement l’histoire de Gauguin sur l’île) et de Charles Laval (étonnement et déception de l’internaute, car après recherche, cet artiste et ses œuvres ne sont pas représentées sur le site). On peut se questionner sur le choix des priorités accordées aux rubriques développées dans cette arborescence. À noter, pas d’information concrète sur le planning et l’ouverture officielle du lieu, par exemple. L’internaute aimerait être guidé d’entrée de jeu dans sa navigation, pour trouver rapidement l’information qu’il cherche : “les coulisses du futur Centre” ou “les activités hors les murs”. Ici, la promesse de

Le Centre d’Interprétation du Patrimoine (CIP) Paul Gauguin, situé au Carbet, est une structure qui appartient à CAP NORD

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Martinique (Communauté d’Agglomération des Pays du Nord de la Martinique) et qui est gérée par l’Association Martiniquaise Paul Gauguin. Site Web : cip-paulgauguin-martinique.tumblr.com/

Intègre texte et image(s) au sein d'une large zone rectangulaire occupant toute la page, entourée d'importantes marges.

découvrir les coulisses, se transforme vite en “chasse au trésor”. L’internaute doit donc être patient ou chanceux.

Le positionnement, la promesse de communication

Le message en page d’accueil ne laisse rien transparaître de l’offre : “L'ancien Musée Gauguin fait

peau neuve. En attendant l'ouverture, suivez nos activités hors les murs et explorez les coulisses du centre.”

Les objectifs et les missions du (futur) Centre d’Interprétation sont décrits dans les pages intérieures du site Web. À savoir :

- “réaliser un projet muséographique moderne autour du rayonnement des œuvres martiniquaises de Paul Gauguin et de Charles Laval

- mettre en valeur le patrimoine martiniquais immatériel à travers les œuvres de Gauguin grâce à une approche pluri-sensorielle innovante et interactive

- créer de nouveaux supports d’apprentissage à l’art, pédagogiques et ludiques, grâce au multimédia et aux nouvelles technologies. Ceci pour être à la portée de tous et particulièrement du jeune public - devenir un lieu dynamique, enrichissant l’offre culturelle et touristique sur le territoire Nord Caraïbe en

proposant de nombreuses activités, et un lieu de recherches sur Paul Gauguin et Charles Laval avec la collaboration de l’Université des Antilles

- devenir un tremplin pour les jeunes artistes martiniquais et caribéens grâce à ses expositions temporaires

- s’ouvrir à l’international grâce à des échanges interculturels (actuellement Etats-Unis et Canada)”.

Des objectifs qui peuvent apparaître “très (trop) ambitieux” aux yeux de l’internaute, au regard des contenus que présentent la page d’accueil et le site Web aujourd’hui. On peut se demander aussi si certains objectifs seront instruits en priorité (pas de priorisation apparente sur le site Web, ce qui pourrait intéresser les publics).

Les fonds sémantiques du site

La pratique sociale dans laquelle s'inscrit ce site Web convoque les champs sémantiques “art de la

peinture”, “culture”, “patrimoine” (à la fois artistique et naturel, avec ce visuel en forme de vagues,

qui invite à la découverte des fonds marins), “voyage” (évocation de l’île, exotisme).

La narration par le texte et l’image

Sur ce site, le premier contact visuel n’offre pas l'impression du réel. On ne visualise pas l’internaute au cœur du Centre d’interprétation (ou de l’ancien musée). Il semble que le futur CIP ne cherche pas d’emblée à se présenter et à nous placer dans l'atmosphère même du lieu.

Avec ce visuel, nous sommes, métaphoriquement, peut-être invités à plonger dans l’univers du peintre, comme dans les eaux turquoises de l’île. Nous avons l’impression d’être “sous l’eau”, submergés par les vagues et de voir le halo des rayons du soleil au-dessus de nous. Invitation à une rêverie poétique, au silence, à l’évasion, l’abstraction ? ce visuel transmet davantage un “flou artistique”, dans lequel on ne reconnaît pas instantanément une œuvre de Gauguin par exemple. Les articles proposés mettent en avant la vie de l’association martiniquaise Paul Gauguin (hommage à ses membres), et ses ateliers artistiques (contes, modelage, dessin…) pour les enfants (photos à l’appui).

Le site web -de par sa page d’accueil et ses pages intérieures- tient davantage du blog d’étudiant/ d’association (représentations de la Martinique, de la “douceur de vivre” antillaise) que d’un site institutionnel.

Le lien avec le visiteur

Nous n’avons aucun état des lieux, aucune information concernant la nature des travaux et leur état d’avancement, ni même d’information la date de la réouverture et du lancement du Centre d’interprétation. Principale cible représentée au travers de l’iconographie : les enfants. On nous

vend un lieu de vie associatif, où l’on se retrouve pour s’amuser, jouer, danser et chanter. On y apprend aussi à dessiner/peindre comme Gauguin (et Matisse), presque accessoirement.

Pas d’intention véritable de créer une relation avec l’internaute, qui ne peut pas s’abonner par exemple à une newsletter. L’association ne révèle pas non plus sa présence sur d’éventuels réseaux sociaux.

Haut de la page d’accueil du site dédié au “Centre d'Interprétation (ex Musée) Paul Gauguin” (Martinique) (Lot 1, figure 1)

Bas de la page d’accueil du site dédié au “Centre d'Interprétation (ex Musée) Paul Gauguin” (Martinique) (Lot 1, figure 2)

En synthèse

Forces Le poids de la marque Paul Gauguin (et sa vie à la Martinique)

Faiblesses Peu d’incitation sur l’image principale (en page d’accueil) et une iconographie inexpliquée

Un “Centre d’interprétation” aux allures de “centre aéré” qui peut étonner certains internautes

Pièce 2 : le site Web du Centre d’interprétation Vincent van Gogh du musée Estrine 257

Le parcours d’entrée : physionomie générale du site

La mise en page croise deux types de grilles, modulaire et hiérarchique . La page d’accueil se 258 259

divise en blocs où sont rangés les éléments textuels et iconiques d'information. Ici, on s’aperçoit très vite que la taille et la position spatiale des blocs dans la page confèrent une valeur spécifique aux contenus. Le musée Estrine est “prescripteur” dans la navigation, la recherche et l’appropriation de l’information.

Le positionnement, la promesse de communication

L’offre est énoncée, sur la page intérieure dédiée au centre : il s’agit de “Comprendre l’apport de Vincent van Gogh à la peinture moderne et contemporaine”. La simplicité n’induit pas toujours la

clarté ni la complétude. L‘internaute reste un peu sur sa faim. Les fonds sémantiques du site

L'examen du site nous amène à extraire les thèmes “culture” et “patrimoine“, à travers les isotopies “musée“, “centre d’interprétation”, “collections”, “expositions temporaires” (les plus importants dans les parcours interprétatifs des pages). Depuis la page d'accueil, dans l'ordre de l'exploration du site, les “expositions temporaires” et “les collections” sont clairement deux parcours mis en avant stratégiquement. Deux isotopies qui s’apparentent à l’univers muséal. On comprend que le Centre d’interprétation Vincent van Gogh est hébergé au sein du musée Estrine, mais qu’il n’est peut-être pas sa priorité.

La narration par le texte et l’image

On propose au visiteur “un éclairage approfondi sur l’univers de Vincent van Gogh, son parcours de

peintre, d’écrivain, d’homme exigeant, d’érudit curieux de découvertes, amoureux d’art et de littérature.” il ne sait pas quels moyens, quels outils sont mis à la disposition du visiteur pour

appréhender la peinture de Vincent van Gogh, quel type d’expérience, de parcours, il lui sera proposé. Le choix des visuels n’aide pas l’internaute à se projeter : la photo montre des espaces dépeuplés du centre. Pas d’animation vidéo (témoignages de visiteurs par exemple), pour donner envie, susciter une émotion.

Quelle que soit la page consultée, nous retrouvons à chaque fois en haut de page, le logo du musée Estrine, la barre de navigation (qui nous permet de changer de menu, d’univers, de thème, selon nos besoins et nos envies), le moteur de recherche, les pictos des réseaux sociaux sur lesquels le musée est présent. “Celui qui parle” se veut rassurant, et affiche sa volonté d’accompagner l’internaute. Gage de sérieux, professionnalisme, stabilité, crédibilité… mais l’internaute se sent-il “pris en considération”, “écouté” pour autant ? Se met-on dans ses baskets ?

Dans l’ensemble, le choix des photos représentent des espaces et des extérieurs sans vie, sans visiteurs. À noter, la photo de l’Hôtel Estrine, où est installé le musée : une façade un peu austère avec sa porte et ses fenêtres fermées. Cette photo aurait pu être prise par un passant, un touriste ; elle ne témoigne pas de la beauté du lieu, de son histoire. Le choix des œuvres (sur la page des “Collections”) est également étonnant : curieusement, aucune de ses œuvres ne témoigne de la gamme chromatique de la Provence. Un peu “hermétiques”, trois d’entre elles sont “commentées”. Mais la nature même des commentaires peut poser question : on peut lire une courte biographie du peintre et, bref instant narratif, la “petite histoire” de la peinture.

Le lien avec le visiteur

Le musée, installé dans un hôtel particulier, l’hôtel Estrine, offre aux publics un Centre d’interprétation consacré à la vie et

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l’œuvre de Vincent van Gogh. Site Web : http://musee-estrine.fr/centre-dinterpretation-vvg

Grille en colonnes avec un grand nombre de séparations horizontales qui découpent les colonnes en rangées, créant une

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matrice de cellules appelées "modules". Chaque module définit les limites d'une zone d'information.

Classe les informations en ordre d'importance dans l'espace de la page en les y répartissant en modules et/ou en

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Sur la page dédiée au Centre d’interprétation Vincent van Gogh, on s’aperçoit que celui-ci s’inscrit dans un parcours de visites beaucoup plus vaste et insoupçonné de prime abord. Le site met en avant ses partenaires de développement du territoire : Saint-Paul de Mausole et son Office de tourisme, qui “veille à créer les conditions d’une entrée privilégiée dans l’univers qui fut celui de

Vincent van Gogh lors de son séjour à Saint-Rémy de Provence” en “proposant des parcours de visite accompagnés et libres”, Van Gogh Europe (un vaste projet européen associant lieux et musée concernés par la vie et l’œuvre du peintre, dont les partenaires ont pour objectif de mettre pleinement en valeur la vie et l’œuvre de Vincent Van Gogh en développant projets culturels, éducatifs et touristiques de grande qualité”).

On retrouve cette volonté de faire “visiter” un territoire (la Provence) à travers la peinture de

Vincent van Gogh (la marque), dans le choix même du thème de l’exposition actuelle, “Portraits et paysages dans les collections provençales”, énoncé sur la page d’accueil. Nous restons sur notre faim : pas de parcours mis en mots ou en images, pas de représentation visuelle ou sensorielle d’expériences de visites.

On nous fait la promesse d’une “entrée privilégiée” dans l’univers des peintres, mais nous ne visualisons rien, concrètement.

Haut de la page d’accueil du site dédié au Centre d'Interprétation Vincent van Gogh du musée Estrine Lot 1, figure 3

En synthèse

Forces Un “centre d’interprétation” qui s’intègre dans un vaste projet de développement d’une marque / d’un territoire

Le poids de la marque “Vincent Van Gogh” de la marque “Provence”

Faiblesses Une invitation à vivre une expérience qui reste virtuelle, non palpable, un peu “fermée”, “inaccessible”, à l’image du message des oeuvres contemporaines pour un néophyte

Des invariants qui témoignent de la volonté de créer du lien… et un choix de visuels qui le dénoue

Bas de la page d’accueil du Centre d'Interprétation Vincent van Gogh du musée Estrine 
 Lot 1, figure 4

Page intérieure du site dédié au Centre d'Interprétation Vincent van Gogh du musée Estrine 
 Lot 1, figure 5