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1. l’Alimentarium à Vevey

2. l’Agropolis Museum à Montpellier 3. la Cité du Vin à Bordeaux

4. la cité de l’Art Culinaire à Valence

Pièce 1 : le site Web de l’Alimentarium de Vevey (Canton de Vaud, Suisse)297 Le parcours d’entrée : physionomie générale du site

En arrivant sur la page d’accueil, l’internaute peut se demander par où commencer, par “quel bout entrer dans le site”. En effet, si la barre de navigation propose un choix de thématiques

Alimentarium, érigé en 1920 à Vevey, a d’abord été le siège administratif de Nestlé. Depuis 30 ans, il est son musée

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(“Découvrir”, “Apprendre”, “Musée”, “Activités”), celui-ci ne permet pas pour autant de savoir ce que l’on va y trouver. La recherche de l’information n’est donc pas intuitive.

Le site Web ne présente pas une vue d’ensemble de toutes les “prestations” offertes par le musée. Il n’y a pas de classement par rubriques, publics, activités, centres d’intérêts, qui permettrait d’accéder facilement à l’information. Là, le visiteur court le risque de passer à côté d’un “service”, d’une “visite”, d’un “parcours” qui pourrait lui plaire.

La page d’accueil est une succession d’articles, qui s’ajoutent les uns sur les autres. Les différentes polices et tailles de polices utilisées ne facilitent pas la lecture non plus (Lot 9, figure 9).

L’internaute peut également chercher un sens au “logo” qui se décline en une multitude de variantes. La signification de ces déclinaisons n’est pas évidente, mais aucune explication n’est

fournie (Lot 9, Figures 6, 7 et 8). Ce que l’on note aussi, c’est leur composition : des symboles qui représentent des outils, ou des ustensiles, et non des êtres humains.

Le positionnement, la promesse de communication

L’internaute peut lire, dans la rubrique “À propos”, que “la fondation Alimentarium” est gouvernée par un Conseil de Fondation composé de représentants des autorités, de Nestlé et d’experts indépendants. Il apprend que la Fondation a une vision, une stratégie et des objectifs précis. Un

peu plus loin, le visiteur peut lire que l’Alimentarium souhaite avant tout adopter “une approche pluridisciplinaire tant culturelle, historique, que scientifique et nutritionnelle”, et favoriser les

nouveaux modes d’apprentissage, de partage et d’enseignement rendus accessibles partout dans le monde grâce aux technologies numériques.

La symbolique des mots et leurs représentations “Latinisation” pour faire plus sérieux ?

Commençons par le nom même du lieu, l’Alimentarium. Il aurait été intéressant que la Fondation

explique le choix de ce nom. Dans la rubrique “À propos/Notre histoire”, la Fondation nous expose brièvement l’histoire du bâtiment, recensé comme monument historique. Rien sur le concept du musée, la naissance du nom.

Par association d’idée, on pense au mot “delirium” : l’alimentation dans tous ses états, peut-être ? Le suffixe “IUM” sert également à former des noms de métaux, ou de termes appartenant au vocabulaire de la chimie et de la physique. Nous retrouvons ici les symboles représentés dans les déclinaisons du logo.

L’internaute peut aussi penser aussi au “Codex Alimentarius” .298

Le Codex Alimentarius est un ensemble de normes alimentaires internationales qui ont été adoptées par la Commission du Codex Alimentarius. Les objectifs fondamentaux du Codex sont de protéger la santé des consommateurs et de garantir des pratiques équitables dans le commerce des denrées alimentaires. Les normes du Codex portent sur la qualité des produits alimentaires du point de vue de l’hygiène et de la nutrition.

On peut se demander si la Fondation ne s’est pas inspirée à la fois du nom, mais aussi du modèle de l’Agropolis Museum de Montpellier.

La narration par le texte et l’image Une forte volonté pédagogique

Très interactif, le site Web propose dès la page d’accueil, des contenus d’e-learning , des 299

MOOCs pour sensibiliser et former le public aux bons comportements alimentaires. Le musée 300

repose ainsi sur deux axes : scientifique pour comprendre et pratique pour agir.

Les “Jeux”, “Digestix”, “Nutrix” et “Tubix”, collent aussi parfaitement à cette volonté de

transmission scientifique. Ils traitent la question de l'alimentation et non de l'art de cuisiner et de manger. Le public-cible est de toute évidence les enfants/les jeunes (Lot 9, figure 4).

La Commission du Codex Alimentarius est un organe intergouvernemental mixte : la FAO, l’Organisation des Nations unies

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pour l’alimentation et l’agriculture, et l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé. L’Organisation Mondiale de la Santé émet des avis scientifiques indépendants au niveau international concernant les risques microbiologiques et chimiques qui serviront à établir des normes alimentaires par le Codex Alimentarius. Source site Web : OMS (Organisation Mondiale de la Santé).

Désigne l'ensemble des solutions et moyens permettant l'apprentissage par des moyens électroniques. La formation en

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ligne inclut ainsi des sites Web éducatifs, la téléformation, l'enseignement télématique, ou encore l'e-training.

Signe anglophone MOOC qui désigne les "Massive Open Online Courses". En français, on pourrait traduire le terme par

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Plaisir des sens aussi avec “Le jardin du potager”. Mais étonnamment, le contenu tient en deux

phrases, comme si le visuel se suffisait à lui-même (Lot 9, figure 5). Il est noté que cette offre est destinée aux écoles. Une famille ne peut donc pas en profiter ? Là encore, l’internaute peut se questionner sur le contenu de l’offre, penser que cela ne le concerne pas. Le contenu n’est pas explicite.

L’exposition permanente “Manger, l’Essence de vie”

La visite s’articule ainsi autour de trois axes de contenus : le “Secteur Aliment = Moi et l’extérieur”,

le

“Secteur Société = Moi et les autres”, et le “Secteur Corps = Moi et l’intérieur”. L’internaute apprend

qu’il est au coeur du dispositif, qu’il fera une “expérimentation sensorielle et virtuelle”. Très bien, la Fondation y a pensé, elle l’écrit mais elle ne le montre pas. Pas de vidéo, pas de témoignage de visiteur ayant “expérimenté”. Juste un visuel qui fait penser à la salle des commandes d’un vaisseau spatial, sans vie, déserté, “hygiénique”, “immaculé” et “froid” (Lot 9, figure 10). Ce visuel est censé représenter l’acte et le plaisir de “Manger”, et “l’Essence de Vie”.

Le lien avec le visiteur

La fondation met à la disposition de l’internaute un éventail assez large de dispositifs sur le site Web. Il y a la plateforme d’e-learning et les MOOCs, les fiches "Savoir" qui forment “une véritable

encyclopédie en ligne de l’alimentation et de la nutrition”, les fiches de présentation de 400 objets de la collection du Musée, des dossiers thématiques sur des sujets de fond, les tendances, etc.

En synthèse

Forces La volonté de transmettre un savoir et des savoirs-faire, sur place comme à distance, de favoriser l’accès à la culture à tous (grâce aux outils numériques notamment)

L’absence de promotion directe pour les produits Nestlé Un outil de traduction en plusieurs langues

Un accès direct à la billetterie et aux pages sur les réseaux sociaux en page d’accueil

Faiblesses Le manque de structure et d’organisation globale de l’information, qui ne facilite pas l’accès, la recherche et l’appropriation

L’exposition permanente Manger (l’un des dispositifs qui implique le plus le visiteur) pas mise en avant et suffisamment exploitée

Des contenus textuels très minces parfois, qui ne permettent pas au visiteur de se projeter

L’absence de vue d’ensemble, schématique, pour présenter et illustrer tous les dispositifs que proposent le Musée

Le manque de lisibilité des contenus en raison des innombrables variations dans les polices et les tailles des caractères (manque d’homogénéité, de cohérence graphique globale)

L’accès à un second site, la plateforme d’e-learning (informations doublonnées, rejoint le point sur l’organisation de l’information)

“Des” logos composés de pictos qui représentent des outils, des ustensiles (et non des êtres humains)

Haut de la page d’accueil du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figure 1)

Milieu de la page d’accueil du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figure 2)

Bas de la page d’accueil du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figure 3)

Vue de la page intérieure de la rubrique “Apprendre” du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figure 4)

Illustration d’une page intérieure de la rubrique “Activités/Visites guidées” du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey)

(Lot 9, figure 5)

Exemples de déclinaisons du logo sur le site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figures 6, 7 et 8)

Vue d’une page intérieure du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figure 9)

Visuel d’illustration de l’exposition permanente “Manger”,

page intérieure du site Web du Musée l’Alimentarium (Vevey) (Lot 9, figure 10)

Pièce 2 : le site Web de l’Agropolis Museum à Montpellier (Languedoc-301

Roussillon, France)

Le parcours d’entrée : physionomie générale du site

Le message suivant apparaît en “préambule” sur le site Web :

“AGROPOLIS-MUSEUM, Musée des nourritures et des agricultures du monde, a été conçu par Louis

MALASSIS302 avec l’appui de la communauté scientifique de Montpellier à partir de 1986. Dans un

bâtiment inauguré en 1993, plusieurs tranches muséographiques sont venues successivement constituer un ensemble scientifique et pédagogique cohérent de premier plan qui a dû être fermé en juillet 2010 faute de réunir un financement suffisant.

En conséquence, seules les informations scientifiques fondamentales réunies par les divers collaborateurs au cours des ans figurent sur le présent site dont la dernière mise à jour a été effectuée en mai 2011.”

Nous avons choisi de l’étudier en raison du fait qu’Agropolis-Museum était, alors, “le seul musée français d’anthropologie de l’alimentation et de la santé”, à traiter à la fois de l'agriculture et de

l'alimentation dans leur dimension historique et à l'échelle mondiale. Par ailleurs, Agropolis-Museum figure encore aujourd’hui sur la liste des Musées, mis en avant par la Ville de Montpellier sur son site Web (Lot 9, figure 12).

Nous ne nous attarderons pas cependant sur le fond et la forme du site Web, celui-ci n’ayant pas été actualisé depuis 2011.

Le positionnement, la promesse de communication

Nous avons fait des recherches complémentaires sur Internet pour en savoir plus sur les objectifs du musée. Il est apparu nettement que les principaux thèmes abordés étaient l’équilibre et à l’inégalité alimentaire, les liens entre alimentation et santé, les aliments, agricultures et cultures du monde. Son objectif était de donner une perspective dynamique de l'agriculture et de l'alimentation :

comprendre la quête de nourriture au long de l'histoire, au regard de la diversité des cultures humaines.

Agropolis Museum est un établissement français de diffusion de la culture scientifique orienté vers les nourritures et

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agricultures du monde. Ouvert en 1994, labellisé Musée de France en 1995, il ferme en 2010 à la suite du désengagement de l'État et du Conseil régional du Languedoc-Roussillon. Site Web : http://museum.agropolis.fr/index.html

Louis Malassis, chercheur, agronome, membre de l'Académie de l'agriculture de France, a enseigné, entre autres, à l'École

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d'agronomie de Rennes et à celle de Montpellier, et a été directeur général de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'Agriculture. Il a effectué de nombreuses missions à l'étranger et a fondé à Montpellier Agropolis Museum, le musée des Nourritures et Agricultures du monde.

“Musée des nourritures et des agricultures du monde”

Sur le site de l’Agence Nationale de Santé Publique , nous découvrons que le site Web d’Agropolis 303

donnait accès à “plusieurs expositions virtuelles (les aliments du monde, la fresque historique de l’alimentation, etc.), ainsi qu’à une quinzaine de dossiers pédagogiques”.

Étaient proposés : l'étonnant parcours des aliments du monde, de la nature à l'assiette, la comparaison leurs fonctions nutritionnelles, leur histoire, leur production, leur transformation, leur consommation et les traditions culturelles qui les entourent, ou encore un voyage dans le monde des céréales en Égypte ancienne, réalisé en collaboration avec le musée d'agriculture du Caire.

L’objectif premier de son fondateur, Louis Malassis, était de présenter l’humain à travers sa quête de nourriture car, selon lui, “c’est par cette dernière qu’il va évoluer et se développer biologiquement et culturellement.” En témoigne un document que nous avons trouvé sur le site Web de l’ANAFIDE , 304

dans lequel Louis Malassis explique le concept du projet Agropolis Museum (Lot 9, figure 13).

Les fonds sémantiques des pages

Dans le domaine de la linguistique, le préfixe “agro” vient du grec agros = champ. En étant placé avant un mot ou la racine d’un mot, il permet de modifier le sens du mot qu’il précède. Dans le cas d’Agropolis (agro -champ- et polis -cité-), cela pourrait vouloir dire par exemple, “Les champs de la ville /ou/ de la société”.

La symbolique des mots et leurs représentations

Avec les nourritures terrestres, les aliments du monde, les nourritures et agricultures du monde, le banquet de l’humanité, les savoirs partagés, la communauté de scientifiques qui ont collaboré et contribué, l’internaute découvre un site Web qui respire l’Humanité.

Le logo exprime également cette démarche profondément humaniste : trois enfants, tous trois d’origines, de continents différents, en train de manger. En arrière-plan, on devine le globe terrestre sur lequel apparaît en filigrane les frontières géographiques et les répartitions des richesses.

La narration par le texte et l’image

Pour aborder ces thèmes universels, le visiteur pouvait découvrir une fresque historique présentant les trois âges de l'alimentation humaine (de la cueillette ancestrale aux aliments du 21e siècle). Il entrait ensuite dans la vie quotidienne des agriculteurs du monde en découvrant leurs outils et pratiques (projection d’un film, qui emmenait le public à travers les paysages variés créés par l'agriculture). S’offrait ensuite au visiteur, le “Banquet de l'humanité”. Une scénographie tellement bien pensée, qu’elle a été traduite, concrétisée sous la forme d’une sculpture (Lot 9, figure 15). Le muséum proposait également des expositions thématiques, cyber-museum, visite de cuisines et animations, inventaire des aliments et boissons consommés dans le monde, en mettant l'accent sur leur infinie diversité.

Aujourd’hui, le musée est peut-être fermé, mais sa présence en ligne se poursuit grâce à des expositions virtuelles au contenu scientifique foisonnant de textes, d'illustrations et d'hyperliens. C’est donc bien un musée “vivant” et “de société” car l'alimentation et l'agriculture sont le support

d'enjeux sociaux et techniques, dont le plus important est le combat contre la faim. La grande majorité des dossiers thématiques est (malheureusement) toujours d’actualité aujourd’hui.

Le lien avec le visiteur

Établissement public administratif sous tutelle du ministre chargé de la santé, l’agence nationale de santé publique a été

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créée par le décret n° 2016-523 du 27 avril 2016 et fait partie de la loi de modernisation du système de santé (loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016). Santé publique France a pour mission de protéger efficacement la santé des populations. Source site Web :

http://inpes.santepubliquefrance.fr/

L’ANAFIDE (Hommes, Terre et Eaux) est une ONG marocaine, qui œuvre depuis plus de 40 ans dans le domaine du

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développement rural et agricole. Reconnue d’utilité publique, représentant officiel du Maroc au sein de la Commission Internationale des Irrigations et du Drainage et de la Commission Internationale du Génie Rural, elle a comme Présidents d’honneur Messieurs le Ministre du MADRPM, le Ministre du MATEE, le Ministre de l’Equipement et du Transport. Source site Web : http://www.anafide.org/