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Zone de provenance, caractérisation des dépôts et chronologie relative des échantillons anthracologiques

4.4.4. Patios 28, 31, 32 et 34, Complexe Sud

Délimitant la Place Río Bec au sud, le Complexe Sud est composé de groupes résidentiels à patio, principalement édifiés au Classique récent et dont l’occupation intense jusqu’au Classique terminal correspond à l’ultime phase d’occupation de Naachtun.

Son développement initial se situe en phase Maax II, au cours de laquelle d’importants travaux de terrassement sont menés. Les premières plate-formes apparaissent et les premières structures maçonnées sont construites, notamment dans le Patio 28, en parallèle à l’édification de la Place Río Bec. Mais la majorité des structures est construite lors de la phase Maax III ; un investissement architectural qui traduit l’appropriation de l’espace par des groupes sociaux puissants, au moment où s’opère la transition socio-politique de Naachtun entre l’ancien pouvoir dynastique et la nouvelle société du Classique terminal. Contrairement aux Complexes Ouest et Central, le développement architectural du Complexe Sud continue jusqu’en phase Muuch au Classique terminal. Alors que l’habitat y est initialement moins dense que dans les autres complexes du Groupe B, les nombreux réaménagements architecturaux qui se produisent dès la fin du Classique récent (construction et extension des banquettes, subdivisions internes, réorganisation des espaces) manifestent un besoin d’augmenter la capacité d’accueil des habitats face à un accroissement ou à un phénomène d’attraction de la population. Cette concentration de la population, probablement en provenance des zones résidentielles périphériques, conduit également à une plus forte ségrégation sociale, visible à travers la restriction progressive des accès aux différentes unités d’habitat (Sion, 2016). L’occupation maximale du Complexe Sud au Classique terminal se manifeste également par l’abondance des dépotoirs domestiques (Sion, 2016). L’abondance et la diversité des biens de prestige et matières premières exogènes accumulés dans ces dépotoirs ‒ jade et obsidienne provenant des Hautes Terres du Guatemala et des Hauts Plateaux mexicains, granite issu des Montagnes Mayas au Belize, coquillages marins provenant des côtes caraïbes et pacifiques (Andrieu, 2014a, 2014b, 2009, Cotom-Nimatuj, 2014a, 2014b) ‒ traduisent la prospérité des habitants, qui maintiennent leur dynamisme économique grâce à leur intégration aux réseaux d’échanges interrégionaux.

Dans cet ensemble, les Patios 28, 31/32 et 34/35 ont fait l’objet de fouilles intensives de 2011 à 2014 (Díaz et Sion, 2014; Sion, 2016, 2014a, 2014b, Sion et al., 2013, 2012). Ces fouilles furent complétées par un programme de sondages dans les autres unités résidentielles du Complexe (Hernández et al., 2012; Sion, 2012).

Le Patio 28 (Figure 4.10) est l’unité principale du Complexe Sud, tout d’abord en raison de sa monumentalité et de sa proximité avec le soubassement monumental de la structure 6O-4, mais également par son imbrication avec l’ensemble 6O-5. D’après Sion (2016, pp. 235‒236), les liens entre le Patio 28 et la Place Río Bec permettent de considérer cet espace comme un lieu d’exercice du pouvoir politique au Classique terminal. Délimitant le patio à l’ouest, la structure 6O-7 concentre des fonctions politiques centrées sur la pièce centrale, espace d’apparat et de réception. La construction du soubassement de la structure 6O-4 en phase Maax III, en augmentant la monumentalité de l’édifice 6O-7 vu de l’est, est probablement en lien avec sa vocation politique (Sion, 2016, p. 352). À l’inverse, les structures 6O-8 et 6O-9 au sud et à l’est sont des espaces essentiellement résidentiels, alors que les structures de l’ensemble 6O-5 (6O-7 bis, 6O-5 Sud et 6O-6 Sud), dépourvues de banquette, ont

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probablement servi de lieu de réunion ou de stockage plus que de véritable lieu de vie. Dans son dernier état au Classique terminal, le Patio 28 est complètement fermé, son unique accès à cette période se situant dans l’angle nord-est, via la structure 6O-6 ter. Aucune zone de cuisine n’a été mise en évidence dans ce patio, ni même ailleurs dans le Complexe Sud. En revanche, la présence de rejets domestiques dans le patio même semble indiquer qu’au Classique terminal, une cuisine en matériaux périssables devait être aménagée à l’intérieur du patio. Cette hypothèse est confortée par le caractère de plus en plus résidentiel, domestique et privé du Patio 28 lors de sa dernière phase d’occupation. L’essentiel des opérations de fouilles menées dans cette unité ayant eu lieu lors des campagnes 2011 et 2012, aucun contexte de remblai n’a pu y être sélectionné. Le corpus des contextes généraux dans cette zone se limite à deux dépotoirs, mis au jour lors de la campagne 2013 (voir ci-après).

Au sud du Patio 28, le Patio 31 (Figure 4.10) est un espace essentiellement résidentiel qui comprend trois structures maçonnées ouvertes à l’ouest, 6O-14, 6O-15 et 6O-15 bis. Construites en une seule étape au début de la phase Maax III, elles sont accolées aux structures 6O-16 Est et Ouest (cette dernière étant plus tardive), qui s’ouvrent au nord sur un espace de circulation défini comme le Patio 32. À l’est du Complexe, le Patio 34 (Figure 4.11) se développe entre la fin de la phase Maax II et le début de la phase Maax III. Au Classique terminal, cet espace est délimité par trois structures. La structure 6O-43 au nord, initialement ouverte au nord sur le Patio 33, est rattachée à l’espace du Patio 34 lors de la phase Muuch par l’ouverture de portes au sud et la condamnation des accès nord. Le patio est encadré par les structures 6O-48 à l’ouest et 6O-46 donnant à l’est sur le Patio 35, cette dernière structure étant partiellement construite en matériaux périssables. À l’instar du Patio 28, ces habitats connaissent plusieurs réaménagements internes au cours des phases Maax III et Muuch (construction de banquettes et de sols surélevés, subdivisions internes, réorganisation spatiale), destinés à multiplier les espaces de vie et à restreindre les accès en réponse à une densification de la population. Dans son dernier état, le Patio 34 est d’ailleurs complètement fermé par la construction d’un long muret au sud et la condamnation de l’accès au Patio 35 dans son angle nord-est, un espace ensuite réutilisé comme dépotoir. Le seul accès au Patio 34 lors de cette dernière phase d’occupation se situe dans son angle nord-ouest, accès qui sera lui-même condamné au moment de l’abandon du patio à la fin du Classique terminal vers 950/1000 apr. J.-C.

Les échantillons anthracologiques provenant des niveaux de construction dans ces deux unités résidentielles ont été rassemblés en quatre contextes généraux : terrassement antérieur à la construction du Patio 34, datant de la fin de la phase Maax II ou du début de la phase Maax III (CG 1871) ; terrassement antérieur à la construction du Patio 31 datant du début de la phase Maax III (CG 1855) ; réaménagement de la structure 6O-15 au milieu de la phase Maax III (CG 1851) ; construction de la structure 6O-43 au milieu de la phase Maax III (CG 2404).

Zones de rejets domestiques

Un des principaux objectifs de l’étude du Complexe Sud consistait à caractériser les groupes sociaux qui y résidaient d’un point de vue économique et social, c’est pourquoi les fouilles se sont focalisées sur la recherche de dépotoirs domestiques (Sion, 2016). Plusieurs zones de rejets domestiques distinctes ont ainsi fait l’objet d’un échantillonnage anthracologique par flottation en 2013 et 2014 (Figures 4.10 et 4.11). Tous ces dépotoirs sont datés du Classique terminal puisque l’arrêt des constructions lors de cette phase implique que les accumulations détritiques ne sont plus recyclées

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dans des remblais de construction, contrairement à ce qui se produit aux périodes précédentes (Sion, 2016, p. 322).

Tableau 4.8 Caractéristiques des échantillons anthracologiques des Patios 28, 31/32 et 34. Contextes généraux. En gris, les contextes échantillonnés manuellement, non inclus dans le corpus standardisé.

Dans le Patio 28, le premier dépotoir se situe à l’extérieur du patio, au pied du soubassement 6O-4 (CG 2039). Il s’est vraisemblablement formé au tout début de la phase Muuch, avant la condamnation de l’accès nord-ouest. La seconde zone de rejet échantillonnée se situe à l’intérieur du patio au pied de la structure 6O-5 Sud dans son angle sud-ouest (CG 2009). Elle a été identifiée comme une zone de rejet sporadique plutôt que comme un véritable dépotoir, possiblement en lien avec l’importante accumulation détritique découverte en 2011 dans l’angle nord-ouest du patio (Sion, 2016, p. 322). Après la condamnation de l’accès nord-ouest du patio, cette zone fut en effet réutilisée comme dépotoir. Sion (2016, pp. 324‒325) y distingue deux accumulations de déchets successives : la première dans l’espace compris entre les structures 6O-7 et 6O-7 bis (CG 279), la seconde sur le sol du patio dans l’angle nord-est de la structure 6O-7 (CG 278). Cette dernière serait postérieure au début de l’effondrement de la structure 6O-7 bis et correspondrait donc à la toute fin de l’occupation du patio. Les fouilles ont démontré qu’au moins trois de ces zones de rejets se sont formées successivement, c’est pourquoi elles peuvent être considérées comme des contextes distincts. Une seule réserve demeure s’agissant du lien entre le dépotoir 278 et la zone de rejet 2009, qui ont

Id Structure Type Phase UE Vol PM

Contextes généraux

Patio 28

2009 6O-5 Sud Zone de rejet Muuch N13-2009 14 -

2039 6O-4 Zone de rejet Muuch N13-2039 9 1

1377 6O-9 Zone de rejet Muuch N12-1377 - 1

444 Niveau d'occupation, pièce nord Muuch N11-0444 - 1

279 6O-7 Zone de rejet nord Muuch N11-0279 - 1

278 Zone de rejet nord-ouest Muuch N11-0278; N11-0280 - 2

Patios 31/32

2425 6O-16 Est Zone de rejet Muuch N13-2425 8 -

1806 6O-14 Niveau d'occupation / Zone de rejet

Muuch N13-1806; N13-1810; N13-1820; N13-1824; N13-1829

56 -

1839 6O-15 Niveau d'occupation / Zone de rejet Muuch N13-1839; N13-1841; N13-1843; N13-1849; N13-1859 54 - 1851 Remblai de construction de banquette Maax III N13-1851; N13-1852 24 -

1855 Niveau de terrassement Maax III N13-1855 9 -

Patio 34

1872 6O-43 Zone de rejet, angle nord-est Muuch N13-1872; N13-1880 11 1

2460 Zone de rejet, angle nord-ouest Muuch N13-2460 20 1

2404 Remblai de construction Maax III N14-2404 12 -

1871 Niveau de terrassement Maax II-III N13-1871; N13-2407; N13-2439

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provisoirement été considérés séparément. De ces quatre zones de rejet, seules 2039 et 2009 ont fait l’objet d’un échantillonnage standardisé par flottation en 2013 et intègrent donc la séquence anthracologique générale. Aux échantillons 278 et 279, prélevés manuellement en 2011, on ajoutera les charbons d’une dernière zone de rejet située dans l’angle sud-est du patio (CG 1377), ainsi que ceux du niveau d’occupation de la pièce 1 de la structure 6O-9 (CG 444), également échantillonnés manuellement en 2011 et 2012. L’examen de ces échantillons additionnels, non inclus à la séquence générale puisque statistiquement non valides, devrait permettre, au moins, de tester les tendances observées par ailleurs dans les patios résidentiels du Complexe Sud.

Figure 4.10 Localisation des zones de rejets domestiques et dépôts spéciaux dans les Patios 28, 31 et 32, Complexe Sud.

Dans les Patios 31 et 32, trois accumulations détritiques ont été échantillonnées en 2013. La première se situe au pied de la structure 6O-14 immédiatement à proximité de la porte (CG 1806). Ici, les charbons issus des niveaux d’occupation face à l’entrée, à l’intérieur de la pièce comme à

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l’extérieur sur le sol du patio, ont été réunis en un unique contexte d’occupation / zone de rejet, dans la mesure où ils caractérisent la dernière occupation de l’édifice 6O-14. De même, l’occupation de la structure adjacente 6O-15 est représentée par une zone de rejet sporadique répandue sur le sol du patio contre sa façade ouest, et par plusieurs échantillons issus de son niveau d’occupation interne (CG 1839). Une dernière accumulation de déchets se situe dans l’angle sud-est du patio 32 (CG 2425), au pied de 6O-16 Est, et s’est formée après le début de l’effondrement de cette structure.

Figure 4.11 Localisation des zones de rejets domestiques et dépôts spéciaux dans le Patio 34, Complexe Sud.

Dans le Patio 34, deux vastes zones de rejets associées à la structure 6O-43 ont fait l’objet d’un échantillonnage anthracologique en 2013 et 2014. La première est située au pied de la façade sud de la structure 6O-43 Ouest dans l’accès nord-ouest du patio (CG 2460). La seconde, très riche en grands fragments de charbons, se situe dans l’angle nord-est du patio (CG 1872), dans l’espace formé entre les structures 6O-43 Est et 6O-46 suite à la condamnation de l’accès au Patio 35 lors de la phase Muuch (Figure 4.11). Les charbons issus du niveau d’occupation du patio adjacent à ce dépotoir ont été considérés comme appartenant au même contexte.

Contextes funéraires du Complexe Sud

Sur les neuf sépultures mises au jour dans le Complexe Sud (Sion, 2016, p. 507), deux présentaient un sédiment plus ou moins cendreux et ont donc fait l’objet d’un échantillonnage anthracologique : la sépulture 35 du Patio 31 et la sépulture 39 du Patio 34 (Barrientos, 2014c; Sion, 2014a)16

La sépulture 39 est une sépulture intrusive en fosse, qui fut installée dans l’axe de la structure 6O- 43 Ouest (Patio 34) en phase Muuch du Classique terminal (Figure 4.13). Le corps d’un individu

.

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La sépulture 31 (structure 6O-7, Patio 28), fouillée en 2011, présentait également une petite concentration cendreuse localisée, mais ce dépôt ne contenait pas de charbon (Sion et al. 2012, p. 98).

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masculin adulte était disposé en décubitus dorsal étendu tête au nord, auquel était associé un récipient céramique miniature déposé à l’envers au niveau du crâne. Toute sa partie supérieure était recouverte d’un sédiment cendreux très riche en charbons d’environ 6 cm d’épaisseur (DS 2326), unique cas d’un tel dépôt funéraire dans le Complexe Sud. D’après Sion (2016, p. 451), ce dépôt pourrait correspondre aux restes d’un feu rituel effectué in situ, toutefois sans volonté de crémation puisque les ossements ne présentaient pas de trace de brûlure.

La sépulture 35 fut mise au jour et fouillée dans une tranchée de pillage. Il s’agit d’une ciste mise en place sous une banquette dans la pièce est de la structure 6O-14, qui contenait le corps d’un enfant disposé en décubitus dorsal étendu, tête au nord. Son installation semble avoir été associée à la construction de la banquette en phase Maax III. Le mobilier funéraire survivant comprenait deux fusaïoles ainsi qu’un récipient-figurine miniature en céramique, l’ensemble contenu dans une matrice cendreuse. Du fait de ce pillage moderne, la destruction partielle de la ciste empêche pour l’instant de statuer sur le caractère intentionnel de la présence de ces cendres associées aux ossements. Mais bien que provenant d’un contexte perturbé, les charbons issus de cette sépulture ont tout de même été examinés (DS 2301), afin de vérifier si la composition taxonomique de ce dépôt cendreux peut procurer des informations sur son processus de formation.

Figure 4.12 Vue de l’intrusion au-dessus de la sépulture 37, Patio 31 et de la sépulture 39, Patio 34.

Dépôts exposés

L’abandon progressif et planifié des unités résidentielles du Complexe Sud à partir de la fin du Classique récent et jusqu’à la fin du Classique terminal (950/1000 apr. J.-C.) se manifeste par la condamnation de l’accès à certains espaces ainsi que par de nombreux dépôts de matériels sur les sols et les banquettes, souvent associés à des concentrations cendreuses ou à des destructions volontaires

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des sols. Plusieurs d’entre eux ont fait l’objet d’un échantillonnage anthracologique par flottation, un seul ayant été prélevé manuellement lors d’une campagne ayant précédé la mise en place du protocole d’échantillonnage standardisé.

Dans la pièce centrale de la structure 6O-7 (Patio 28), un dépôt de charbons, coquillages et ossements humains était situé dans la niche latérale nord de la banquette axiale, restée ouverte malgré les réaménagements successifs de la pièce. Ce dépôt (DS 1342), prélevé manuellement lors de la campagne 2011, a pu être effectué au moment de l’abandon, mais il peut également résulter d’activités rituelles antérieures qui ont certainement été réalisées au cours de l’occupation dans cette pièce d’apparat.

Dans l’angle nord-est du Patio 28, face à la structure 6O-6 Sud, deux concentrations de matériel dans des matrices cendreuses étaient disposées dans chaque angle formé avec les structures adjacentes. La concentration ouest (DS 2027) ne contenait que des fragments de céramique. Initialement perçu comme le résultat de simples rejets domestiques (Díaz et Sion, 2014, pp. 143–144), ce dépôt a ensuite été envisagé comme un possible dépôt d’abandon (Sion, 2016, p. 338). De même, la nature de la concentration est (DS 2034), qui contenait de la céramique et des éclats de silex, n’est pas clairement établie. Ce dépôt fut d’abord enregistré comme possiblement lié à l’abandon du patio (Díaz, com. pers.), mais cette hypothèse n’a pas été confirmée (Sion, 2016, pp. 551‒552).

Tableau 4.9 Caractéristiques des échantillons anthracologiques issus des Patios 28, 31/32 et 34. Dépôts spéciaux. En gris, les contextes échantillonnés manuellement, non inclus dans le corpus standardisé.

Id Structure Type F Phase UE Vol (L)

PM

Dépôts spéciaux

Patio 28

2027 6O-6 Sud Concentration cendreuse sur sol extérieur, angle ouest

? Muuch N13-2027; N13- 2033

19 -

2034 Concentration cendreuse sur sol extérieur, angle est

? Muuch N13-2034 11 -

1342 6O-7 Concentration cendreuse dans la niche

de la banquette axiale

Oui Muuch N11-1342; N11-

1344

- 2

Patio 31/32

1840 6O-15 Concentration cendreuse dans les décombres sur le sol, pièce est

? Muuch N13-1840 5 -

1842 Concentration cendreuse sur sol extérieur dans l'axe de l'entrée

? Muuch N13-1842 9 -

1830 6O-14 Concentration cendreuse au pied de la banquette, pièce sud

Non Muuch N13-1830 13 -

2408 6O-16 Est Concentration cendreuse sur la banquette

? Muuch N13-2408 16 -

2311 Dépôt intrusif dans le sol extérieur, au- dessus de la sépulture 37

Non Muuch N13-2311 3,5 -

2301 Sépulture 35, sédiment cendreux dans la ciste

Non Maax III N13-2301 5 -

Patio 34

2326 6O-43 Sépulture 39, sédiment cendreux dans la ciste

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Dans la structure 6O-15 du Patio 31, le départ des habitants fut marqué par plusieurs dépôts de matériel sur le sol dans l’axe de l’entrée, dont des ossements humains, des ornements en coquillage et un récipient céramique brisé in situ. Associé à ces dépôts, une concentration cendreuse (DS 1842) d’environ 0,5 m de diamètre était disposée directement sur le sol du patio, au pied de l’entrée de la structure. Elle contenait quelques fragments de céramique et des éclats de silex. Une seconde concentration de cendres (DS 1840) d’environ 0,5 m de diamètre, associée à deux fragments de meule en calcaire, était située dans le niveau de décombres sur le sol de la pièce dans l’axe de l’entrée et correspond à un dépôt post-abandon.

Un dépôt similaire, effectué après le début de l’effondrement, a été mis au jour dans la structure 6O-16 Est, donnant sur le Patio 32. Cette concentration cendreuse (DS 2408) d’environ 0,5 m de diamètre contenant des fragments de céramique était située dans le niveau de décombres au-dessus de la banquette dans l’axe de l’entrée. Ce dépôt surmontait un dépôt cendreux antérieur (n’ayant fourni que très peu de charbons et donc non intégré à l’étude), qui reposait directement sur la banquette.

Dans la pièce sud de la structure 6O-14 du Patio 31, une concentration cendreuse (DS 1830) contenant de grands fragments de céramiques déposées sur le sol au pied de la banquette a également été interprétée comme un possible dépôt d’abandon (Sion, 2016, p. 412).

Également dans le Patio 31, une intrusion contenant une concentration de charbons était située au- dessus de la sépulture 37 (DS 2311) (Figure 4.12). La sépulture 37 (qui ne contenait ni cendre ni charbon) est une sépulture infantile qui fut installée dans l’angle sud-est du patio vers le milieu de la phase Maax III, rouverte et démantelée rituellement à la fin de cette même phase, puis scellée à nouveau par la reconstruction du sol du patio (Barrientos, 2014c). Au moment de l’abandon de l’habitat, le sol fut perforé à l’emplacement de cette sépulture et trois dépôts de matériel y furent installés, après quoi le sol ne fut pas reconstruit. Le dépôt central où se trouvaient les charbons consiste en une fosse semi-circulaire peu profonde d’environ 0,2 m de diamètre qui contenait une grande quantité d’obsidienne (lames et nucleus) et de coquillages marins (Barrientos et al., 2015; Sion, 2016).

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4.5. La zone résidentielle sud

4.5.1. L’unité 5N6

Situé au nord de la zone résidentielle sud et séparé du Complexe à enceinte par une petite ravine qui rejoint à l’ouest un canal de drainage, l’unité 5N6 (Figure 4.13) a fait l’objet de fouilles intensives depuis 2014 (Arredondo et al., 2014; Goudiaby, 2016; Goudiaby et al., 2016), après qu’un premier sondage a été effectué dans ce groupe en 2011 (Cotom-Nimatuj et al., 2012). Les fouilles ainsi que l’analyse du mobilier céramique ont montré que les six structures maçonnées qui composent l’unité furent édifiées durant la première moitié du Classique récent lors des phases Maax I et II, et occupées jusqu’à la fin de la période en phase Maax III. La nature et la qualité du mobilier mis au jour dans cette unité suggèrent qu’elle pourrait avoir abrité des membres d’une certaine élite sociale vouée à la production artisanale de luxe, au moins durant sa première phase d’occupation (Andrieu, 2016, p. 353; Goudiaby et al., 2016, pp. 210–211). Cela n’exclut pas de possibles activités agraires, ainsi qu’on l’envisage pour les habitats des zones résidentielles périphériques. En effet, les carottes sédimentaires extraites à la tarière au sud du groupe ont révélé la présence d’importants horizons cultivés, qui n’ont toutefois pas encore été datés (Purdue et Goudiaby, 2016, p. 411).

Tableau 4.10 Caractéristiques des échantillons anthracologiques issus de l’unité 5N6.

Sous le remblai de construction de la structure 5N-6 qui constitue la limite nord du patio, les