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La précarité des conditions de vie influence les lectures du contexte socio-économique et contribue notamment à forger l’ingrédient de l’inutilité de l’école. Mais au-delà de ces conditions de vie, c’est de manière plus générale au parcours biographique des jeunes et aux événements qui le traversent qu’il faut s’intéresser pour mieux appréhender le temps long du décrochage scolaire et restituer la variété des ingrédients de l’action qui peuvent contribuer à l’acter.

Ainsi, une partie des jeunes rencontrés, qu’ils soient issus ou non de milieux sociaux défavorisés, relatent les malheurs biographiques auxquels ils ont été confrontés durant leur enfance et leur adolescence, et qui ont progressivement transformé leurs contextes de vie et les éléments qui les composaient. Leur parcours biographique est parsemé de nombreuses situations douloureuses qui contaminent la trajectoire scolaire et qui contraignent les possibilités objectives de s’investir dans leur scolarité. Comme le souligne un enseignant de microlycée, ces jeunes sont souvent « mal tricotés par la vie ». Leurs histoires personnelle et sociale se construisent à la confluence de ruptures familiales, affectives, territoriales, qui les affectent durablement. À l’écoute de leur récit, on ne peut qu’être stupéfait devant l’enchaînement, semble-t-il mécanique, des événements catastrophes qui trament leur existence. Enserré dans de telles trajectoires, le décrochage scolaire intervient comme un événement parmi d’autres, et ne se voit souvent accorder qu’une place anodine, du moins pour un temps, dans le parcours biographique.

Les événements dont il est question ne sont pas seulement l’apanage des enfants de milieux populaires et, pour certains des événements évoqués, il est très difficile de faire le lien entre leur apparition et le milieu social d’origine. C’est par exemple le cas des violences familiales ou des abus sexuels, qui ont été décrits aussi bien par des jeunes issus de milieux populaires que par des jeunes issus de milieux beaucoup plus aisés et dont les impacts sur la trajectoire scolaire sont similaires : l’installation d’un sentiment de mal-être et/ou de comportements agressifs. Les situations de violences familiales vécues par Léo, fils de chef d’entreprise, et de Marisha, dont le père est décédé et la mère est aide-ménagère, les éloignent pareillement de l’école, indépendamment de leur condition sociale d’origine.

« J’ai toujours été dans un contexte où c’était pas facile avec ma famille dans le sens où mon père il est alcoolique, et du coup il tapait sur ma mère tout le temps

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tout le temps, dès qu’il était bourré. Il rentrait du taff, il picolait et il finissait toujours par lui foutre sur la gueule. Sauf qu’à partir de 12 ans j’ai commencé à réagir, je me suis foutu entre eux. Et ça ça m’a rendu violent au niveau de mon comportement et même de mes relations en général. (…) Ce climat familial-là c’est sûr que ça a été néfaste pour moi. Je m’étais enfermé dans une espèce de truc qui me permettait de me convaincre que si j’arrivais à plus rien ressentir et bah je serais fort et j’arriverai plus à me faire baiser tu vois. Et à force de cultiver ça, j’étais super agressif, super violent avec tout le monde mais pour des broutilles. » Léo, 20 ans, CEPMO depuis 2 ans et demi

« À partir de 8 ans, y’avait trop de violence de ma mère. Beaucoup de violence. C’est pour ça que ma scolarité elle est un peu perturbée.

Mais ça te plaisait l’école ? Oui ça me plaisait mais j’étais plus une élève…

perturbatrice en fait. J’aimais trop faire des conneries. C’est comme si… je voulais dire un truc mais je le disais autrement. J’étais trop caïd.

Comment tu l’expliques ce comportement ? Je me disais que l’école c’était pas

pour moi en fait. Avec tous mes problèmes, je me disais qu’il fallait mieux que je règle mes problèmes que d’aller à l’école. J’étais pas bien dans ma tête. Je voulais prendre le large. Ça me saoulait avec tous les problèmes que j’avais. » Marisha, 22 ans, E2C Paris depuis 2 semaines

Nombre de jeunes ont ainsi relaté des abus sexuels, de la maltraitance ou des rejets familiaux se soldant par des hospitalisations psychiatriques, des tentatives de suicide, de l’alcoolisme, de la consommation de stupéfiants ou de nombreuses fugues. Plusieurs formateurs que nous avons rencontrés nous assurent qu’ils « sont nés sous une mauvaise étoile » (formateur Épide), ou que « ces jeunes là, tu peux être sûre que s’il y a un crash d’avion dans le coin,

l’avion leur tombera dessus ! Ils ont la poisse ! » (formateur E2C).

Toutefois, « la poisse » ne se distribue pas de manière aléatoire et le hasard a ses limites sociologiques. Il existe en effet des liens étroits entre origine sociale et fragilisation des trajectoires de vie. Les difficultés sociales et financières des familles peuvent produire des événements ou des situations peu compatibles avec un investissement scolaire car les jeunes disposent alors de moins de supports pour y faire face. Par exemple, le manque de ressources économiques peut imposer aux familles d’être mobiles et de déménager au gré des offres d’emploi. Or, l’instabilité de la trajectoire résidentielle n’est pas sans dommage sur les autres trajectoires de vie du jeune, y compris sur sa trajectoire scolaire. Comme le notent Millet et Thin, les transformations successives des cadres scolaires imposées par des déménagements nécessitent à chaque fois de s’acculturer à de nouvelles normes : celles du public scolaire (potentiellement changeantes selon ses caractéristiques sociologiques) et celles des nouveaux établissements (dont les règlements, les fonctionnements et les niveaux d’exigences scolaires

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sont variables selon les zones d’implantation). Mais au-delà de ces impacts directs sur la trajectoire scolaire, les déménagements provoquent également une transformation du cadre de vie et de la sphère de sociabilité, bousculent l’ensemble des routines et produisent souvent des sentiments de déracinement (2005, p.50).

Alessandro, dont le père est charpentier, a vécu douze déménagements durant sa scolarité, qui se sont traduits par autant de changements d’établissements, de groupes de pairs, de conditions de logement et de quartiers d’habitation. Ces ruptures forcées et répétitives ont produit des sentiments de colère et de révolte qui ont inondé l’ensemble de ses trajectoires de vie et qui le conduiront finalement à être scolarisé en Institut Thérapeutique, Éducatif et Pédagogique (ITEP).

« Après, je suis parti dans un autre collège et là ça c’est super bien passé ! En plus j’étais super bien accueilli que ce soit de la part des élèves ou des profs ou même les pions. J’avais 17 de moyenne en 6ème

, 19 en 5ème. Et puis après en 4ème c’est là que ça a dégringolé.

Qu’est ce qu’il se passe en 4ème

? Je pars d’Hendaye pour aller en Picardie. Ca

m’a déboussolé. Complètement. Et là je suis resté assez énervé. J’étais furieux. Je le montrais très peu à mes parents mais je le montrais énormément au collège. Une bagarre, deux bagarres et à force… J’en voulais et j’en veux toujours à mes parents d’être parti d’Hendaye parce que moi j’y ai vécu 2 ans et pour moi c’est 2 ans inoubliables. Parce que là-bas j’ai fait le rugby, j’avais mes amis, j’ai tout fait là-bas. Et partir, ça m’a fait un choc au cœur. Donc je suis resté un an en Picardie. J’étais à 7 et demi de moyenne, avec les profs ça se passait très mal. Avec les pions c’était pire, avec les camarades c’était horrible. C’est pas eux, c’est moi. Je voulais pas être là c’est tout. Et juste après, on est redescendu à Hendaye. Une semaine ! J’étais scolarisé et tout quand même ! Mais une semaine… Je m’étais réinscrit au rugby ! Je retrouve mes amis, tout ! Et de là, une semaine après, j’apprends qu’on doit partir dans les Landes… J’ai encore plus pété un plomb ! J’ai failli fracasser mon père par rapport à ça ! C’était catastrophique. Encore pire, 4 de moyenne générale. Comportement… J’étais horrible à vivre que ce soit à l’extérieur ou pour mes parents. Mes parents ils le comprenaient pas et du coup ils m’ont envoyé en ITEP. » Alessandro, 19 ans, Épide Bordeaux depuis 3 semaines

Pour d’autres types d’événements - tels que les divorces, les décès ou les maladies - c’est moins leurs conditions d’émergence que leurs impacts sur les parcours de vie qui sont liés au milieu social. En effet, lorsqu’ils interviennent chez des familles en grande précarité, ces événements ont des effets dévastateurs car cumulés sur les parcours, et contribuent à dégrader encore davantage les conditions de vie. Du fait de la faiblesse de leurs ressources

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économiques et sociales, les effets de ces événements ne peuvent être contenus et ils se propagent à l’ensemble des trajectoires de vie. Comme le souligne Broccolichi, « les différents aléas de l'existence s'avèrent beaucoup plus lourds de conséquences lorsque l'entourage familial n'a pas les ressources culturelles et financières permettant de remédier rapidement aux difficultés qui peuvent en résulter » (Broccolichi, 1998). Ainsi, les divorces des parents, le décès ou la maladie d’un membre de la famille intervenant dans une situation économique, si ce n’est précaire, tout du moins fragile, s’accompagne, au-delà de la détresse produite par l’événement, d’une baisse conséquente des revenus de la famille et d’une détérioration des conditions de logement (Esterle, 2007 ; Millet & Thin, 2005).

Outre l’épreuve morale qu’il constitue, le décès brutal de la mère d’Alex provoque son départ de l’Afrique car son père n’a alors pas les moyens matériels et temporels de le prendre en charge. Il s’installe en France dans l’appartement de sa sœur aînée, alors sans emploi, qui devient sa tutrice légale. Leurs difficultés économiques sont telles qu’ils sont expulsés de leur logement et ils rejoignent un foyer dont les conditions de vie sont particulièrement difficiles.

« Jusqu’en seconde j’étais en Afrique et quand je suis arrivé ici on m’a remis en 4ème et c’est là que ça commence les absences [à l’école] parce qu’en fait quand je suis arrivé en France… Le truc c’est que quand j’étais en Afrique, j’étais mieux que quand je suis arrivé ici. En Afrique, j’avais un lit, j’avais une chambre et quand je suis arrivé ici on s’est retrouvé à 7 dans une chambre avec 3 qui dormaient sur un lit et 4 par terre. C’était… On dormait par terre, y’avait des cafards, des rats. À la base c’est une chambre pour travailleur. Mais on était 7 à dormir dedans avec un seul lit superposé. » Alex, 21 ans, E2C Paris depuis 8 mois

Sur décision de justice, Alex est séparé de sa sœur pour être placé dans un autre foyer. Ses conditions de logement s’améliorent mais il perd alors le soutien de sa sœur dans sa scolarité et s’éloigne de son établissement scolaire :

« Avant quand j’étais avec ma sœur, quand je séchais les cours, elle le savait mais quand j’étais à l’autre foyer en fait on m’a jamais fait la remarque que j’avais séché les cours. Pendant une semaine j’y vais pas et on me dit rien ! (…) Au premier foyer on n’avait pas toutes les conditions nécessaires mais quand ma sœur elle recevait le courrier, elle me faisait la morale. J’ai commencé à sécher un peu en 4ème comme je disais, mais elle elle me faisait la remarque donc je continuais à y aller. (…) Et puis c’était à une heure du foyer. Quand on commence à 8h par exemple, on fait 8h-9h et t’as un trou jusqu’à 11h. Ok je viens à 8h et 9h mais je fais quoi ensuite de 9h à 11h ? Je me disais bon bah je

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vais rester au foyer. C’est des petites choses comme ça et ça s’est accumulé. » Alex, 21 ans, E2C Paris depuis 8 mois

Puisqu’il intervient dans de telles conditions, le décès de la mère d’Alex produit donc à la fois un profond mal-être, une rupture géographique, elle-même à la source d’une dégradation de ses conditions de logement et de sa situation matérielle, et la perte d’un encadrement éducatif familial.

Dans d’autres familles moins fragilisées économiquement, c’est l’événement qui occasionne - plus qu’il n’aggrave - le déclassement social. L’événement n’a alors pas le statut d’ « amplificateur » (Millet & Thin, 2005) de la précarité mais de « producteur » de celle-ci. Pour Lydia, dont la mère est femme de ménage et le père intérimaire dans le BTP, la dégradation des conditions de vie se fait à la suite du divorce de ses parents. Ce divorce produit une instabilité économique et résidentielle puis l’emménagement dans un des quartiers « chauds » de Paris qui produit une transformation radicale de ses fréquentations. Elle découvre alors la vie de quartier et s’adapte à ses normes ce qui n’est pas sans influence sur sa trajectoire scolaire.

« Moi, j’ai mené une scolarité normale jusqu’en CM1.

Qu’est ce qui se passe en CM1 ? Mes parents se sont séparés. Ils se sont séparés

et on a vécu dans les foyers avec ma mère. Puis après dans un hôtel où il y avait pleins de familles avec des mères et un ou deux enfants. Après, on a trouvé l’appartement dans le quartier et on a vécu dans le 13ème. Bon, c’est vrai que étant donné que j’avais déménagé dans le 13ème

c’était un quartier un peu plus chaud… C’est pas comme… Mon entourage avant, même mes copines, c’était des gens, voilà, polies. Je connaissais pas de gros mots avant d’arriver là. Le seul que je connaissais c’était « merde » et je le sortais pas ! Seulement en cas de nécessité ! Et là, je suis arrivée dans le quartier et j’ai vu que c’était un tout autre langage. Pourtant, c’était des enfants de mon âge ! Et pour m’intégrer bah j’ai fait comme eux ! Même si moi j’étais pas comme eux, j’ai pris leur mentalité.

Quand vous dites « j’étais pas comme eux », ça veut dire quoi ? J’avais pas le

même passé. Mes parents… Nous, on est tout calme. Et eux la plupart c’était pas ça… Eux c’était « moi mon frère ou mon père il m’a tapé hier » et l’autre « ah ouais moi aussi ! ».

Et ça ça joue à l’école ? Bah oui, imaginons que tu sois qu’avec des personnes

très studieuses. Tous les gens que tu côtoies, ils sont comme ça. T’es tout le temps avec eux. Bah forcément tu vas pas dire « non, moi nanana ». Non, eux, ils vont pas à l’école alors tu y vas pas ! Parce que c’est tout un quartier. On est tous ensemble à l’école. On est tous tout le temps ensemble, on se connaissait

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tous. C’est un village, vraiment. Et en fait, on se tire tous vers le bas je crois. » Lydia, 23 ans, E2C Paris depuis 2 mois

Le contexte dans lequel prennent place ces événements influence donc les possibilités d’en gérer les contingences. Dans les milieux les plus défavorisés, les événements se propagent à l’ensemble des trajectoires de vie car les familles, exposées au risque de vulnérabilité, ont peu de ressources pour en restreindre les effets. Marc-Henry Soulet rappelle que « nous sommes inégalement positionnés dans ce contexte social d’incertitude, pas seulement en conséquence de nos choix mais avant tout parce que nous sommes inégalement protégés. Certains disposent d’armures, d’autres de boucliers et d’autres entrent dans le jeu, sans défenses, à mains nues » (Soulet, 2014, p.21). Pour autant, la vulnérabilité est une « notion potentielle » (Ibid., p.22), et le fait de posséder des armures ou des boucliers n’est pas toujours la garantie de sortir victorieux de l’arène. Si ces événements produisent des effets négatifs en cascade dans les milieux populaires, ils ont aussi une portée négative dans les parcours biographiques des jeunes issus de milieux favorisés. Certes, ces événements n’ont que peu d’impacts sur les conditions matérielles d’existence car des supports sociaux et économiques sont présents en plus grand nombre, mais il reste qu’ils sont vécus dans la douleur par les jeunes et sont également producteurs de mal-être.

Que les jeunes soient ou non issus de milieux sociaux défavorisés, on constate donc à travers ces différents exemples que les trajectoires de vie sont toujours dans une certaine mesure interreliées : un événement intervenant sur la trajectoire résidentielle (un déménagement) peut avoir des impacts sur la trajectoire de sociabilité (perte des amis), la trajectoire familiale (disputes, tensions), la trajectoire personnelle (comportements violents) et sur la trajectoire scolaire (placement en ITEP). De même, un événement intervenant dans la trajectoire familiale (violences parentales) peut avoir des effets sur la trajectoire résidentielle (placement en foyer), sur la trajectoire de sociabilité (transformations des caractéristiques socio-démographiques du groupe de pairs), sur la trajectoire personnelle (conduites addictives / mal-être). Il convient toutefois de souligner que le caractère réciproque des influences entre les différentes trajectoires de vie rend, si ce n’est impossible, tout du moins délicat, l’identification du déroulé temporel des effets de ces événements. L’événement a de multiples conséquences – pouvant par ailleurs elles-mêmes devenir des événements - dont les articulations sont variables puisqu’elles sont le fruit du social tout autant que de la singularité des parcours. Il n’y a donc jamais de configurations d’effets types : tous les déménagements

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ne conduisent pas à la scolarisation d’un jeune en ITEP, de même que des violences familiales ne produisent pas systématiquement des conduites addictives ou des comportements violents. En outre, tous les jeunes ayant connu des trajectoires de vie difficiles et affronté des événements de vie douloureux ne décrochent pas pour autant. Disposent-ils de davantage de ressources pour y faire face ? Nous l’avons observé, plus les ressources familiales sont faibles pour affronter ces événements, plus ces derniers ont le loisir d’étendre leur influence au sein du parcours biographique et si leurs effets - quelle qu’en soit la forme - ne parviennent pas à être contenus, ils peuvent rapidement prendre de l’envergure et contaminer l’ensemble des trajectoires de vie. Malgré tout, nous l’avons également constaté, ces événements ont des impacts négatifs dans les milieux sociaux favorisés et même si leurs effets ne sont pas toujours cumulatifs, ils produisent également des conditions peu propices à l’investissement scolaire. Les conditions d’existence et les ressources sociales et économiques qu’elles proposent - ou non - ne peuvent donc à elles-seules déterminer les trajectoires. Marc-Henry Soulet le souligne : si la vulnérabilité est potentielle, elle est aussi relationnelle (Ibid., p.31). Cette potentialité ne s’actualise que dans certaines situations et à certains moments et il faut distinguer « les conditions sociales de production de la potentialité à être blessé » et « les conditions sociales de la matérialisation de la blessure » (Ibid., p.33). Ce basculement s’opère « lorsqu’il n’y a pas d’action sur l’environnement afin d’en modifier les propriétés ou de les aménager aux caractéristiques du groupe ou de l’individu menacé, et qu’il s’avère impossible pour l'individu ou le groupe de se protéger de cette menace en développant de nouvelles capacités ou en modifiant ses comportements » (Ibid., p.31). Or, si le milieu social d’appartenance peut entraver le développement de ces nouvelles capacités, il faut aussi rappeler que les éléments des contextes sont multiples. Chacun d’entre eux est susceptible de devenir un ingrédient de l’action et d’offrir une protection face aux situations de vulnérabilité produites ou accentuées par des événements douloureux. Mais l’influence de ces éléments des contextes est réversible : ils peuvent aussi renforcer les effets de ces événements, de sorte que même des jeunes issus de milieux favorisés ne sont pas toujours en mesure de s’en protéger.