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2 4 La diffusion des principes de gestion écologique appliquée au patrimoine vert public des villes françaises dans les années 80-

2.4.1.1. Orléans, une référence à l’art des jardins et à la phytosociologie.

Dès le début des années 80, Yves-Marie Allain, ingénieur horticole et paysagiste D.P.L.G, directeur du service espaces verts d'Orléans, essaie de mettre à profit son goût personnel pour l'urbanisme paysager et les espaces urbains "naturels" en tentant de rapprocher les disciplines de l'horticulture, du paysage et de l'écologie, tout en reconnaissant qu'il s'agit "de démarches, d'approches intellectuelles souvent sans grand point commun ayant même parfois des buts divergents voire incompatibles, le tout parfois renforcé par des querelles d'écoles".50

Il rappelle comment l'écologie a imprégné récemment les démarches des villes: "Ces services ont d'abord été dominés par l'horticulture ; puis la sensibilité "paysage" est entrée petit à petit avec une vision et une analyse plus globale de l'espace libre, l'écologie n'étant apparue que dernièrement à la fois pour des raisons techniques mais aussi politiques et philosophiques. Il semble bien que cela ne soit qu'un début, que dans la pratique journalière, les trois disciplines soient mieux appréhendées pour essayer de répondre de la façon la plus satisfaisante possible aux problèmes posés par le végétal en site urbain ou semi-urbain en ayant toujours à l'esprit que la réponse doit, en théorie, satisfaire à la fois l'utilisateur actif ou visuel et le devenir du végétal à long terme. ”51

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Y.M.Allain, "Horticulture, Paysage, Ecologie", in Paysage Aménagement, juin 1986.

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A Orléans, dans les années 80, une série d'expériences menées en collaboration avec Gaëtane de la Forge, ingénieur horticole, Christine Arlot, docteur en science de la vie (Ecologie végétale) et Claire Fournet, ingénieur horticole, illustre concrètement comment dans une direction d'espaces verts les trois disciplines sont appréhendées lors d'une démarche de conception et de gestion quotidienne, en particulier pour le site du Campus universitaire d'Orléans-"La Source "et sa centaine d'hectares implantés dans des boisements existants .

Parallèlement à ces réflexions, à l'occasion de la réalisation d'un nouveau parc dans le quartier de la Source à Orléans, la direction des espaces verts de la ville, en accord avec le maître d'ouvrage de l’opération (S.E.M), décide d'effectuer une vaste enquête sur les attentes des Orléanais en matière d'espaces verts sous le double aspect des besoins et des désirs. Une étude qualitative réalisée à base d'interviews et de réunions de groupes en 1982 a permis au sociologue V. Chomentowski d'identifier que "les parcs et jardins apparaissent nettement comme des équipements urbains et non comme un morceau de nature situé en ville. A quelques exceptions près, les habitants apprécient leurs espaces verts soit pour y retrouver un autre mode de vie urbaine avec son calme et ses possibilités de rencontre, soit pour simplement contempler les végétaux. De façon générale, les enquêtes rejettent la plupart des propositions d'intrusion du monde rural en ville comme les fermes et autres bergerie "Marie-Antoinette" et n'apprécient que modérément les fleurs d'exposition, symboles de répression ou d'absence de liberté. Ce qui est désiré, ce sont les parcs robustes aux arbres nombreux et aux fleurs que l 'on pourrait cueillir. On y refuse la mise en cage d'une nature qui se trouverait méprisée. On préfère des espaces de liberté pour soi- même mais aussi pour la nature"52.

Cette démarche d'enquête publique est particulièrement originale dans les années 80, d'une part parce qu'elle émane d'une ville réputée pour son image horticole et son parc floral, d'autre part parce qu' elle apparaît comme une recherche de bilan des actions entreprises depuis vingt ans dans les domaines d'espaces verts. Les résultats de cette enquête vont dans le sens de la remise en cause des fondements de la gestion traditionnelle horticole du point de vue de la satisfaction du public.

A partir de ce constat, Y.M. Allain s'attache à satisfaire ces nouveaux goûts pour une nature plus diversifiée et libre en s'appuyant sur l'écologie et le paysage : les sites rustiques sont analysés sous l'angle à la fois d’une part scientifique de la pédologie et de la phytosociologie et d’autre part artistique de l'esthétique paysagère. Il définit un code qualité de gestion concernant quatre types d'espaces verts couvrant toutes les gammes d’interventions humaines depuis l'espace sophistiqué fleuri préservé jusqu'à l'espace "ensauvagé" et pérennisé. A chaque potentiel des lieux correspond un type de gestion défini en même temps par les principes d'esthétique et de réponse à la demande publique régis par le paysage, l'écologie avec les méthodes de la phytosociologie, de l'horticulture appliquées aux espaces traditionnels. De nouveaux projets de parcs semi-urbains sont mis en oeuvre en illustrant des images de lisières naturelles, des boisements gérés selon les principes forestiers, des prairies fleuries accueillant des aires de détente et des activités libres.

Cependant, au-delà de ces nouvelles directives et méthodes de travail, l'interview de Y.M.Allain et les publications écrites sur les espaces verts d'Orléans permettent de retracer d'une certaine façon les références et les motivations de la mise en place de nouvelles expériences d'entretien plus écologique des espaces verts publics. A cette période, notons que l'ensemble des articles publiés par Y.M.Allain et ses collaborateurs est illustré par des statistiques, des coupes écologiques mais ne présente aucune image des résultats paysagers ou icônes de communication d'une nouvelle esthétique dans les espaces verts urbains.

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- Une réponse à une demande sociale plus diversifiée

Y.M.Allain définit cette nouvelle approche de l'espace vert public comme une réponse à la demande sociale exprimée lors de l'enquête des années 80 préalablement citée:" Nous ne travaillons plus pour une classe sociale, pour une idéologie, une vision religieuse, une famille. Nous travaillons pour un monde multiple qui de plus a perdu partiellement ses marques, ses références, nous appartenons à une société à la recherche de modèles, à la recherche d'un passé, inquiète pour l'avenir. Nous ne pouvons apporter une réponse unique ni à la valeur, ni à la place du végétal, nous ne pouvons pas nous permettre de choisir un modèle d'entretien, nous devons proposer la multitude des approches que permettent les jardins et les parcs qui sont sous notre responsabilité ” 53

Un espace d'aspect plus naturel constituerait une réponse supplémentaire à l'éventail des types de paysages urbains. Notons que cette démarche qualitative sur les désirs de la population ne fut pas suivie, à cette époque, ni plus tard, par les autres collectivités locales.

-Une rupture avec le modèle banalisé horticole des années 70.

Y.M. Allain prône dès les années 80 une rupture des méthodes de travail des services techniques de villes avec la normalisation progressive des pratiques et des moyens qui concourent à l’ homogénéité, l’ ordre et la salubrité du milieu urbain. Le choix d’une politique écologique permet à Orléans d'opérer à la fois une recherche prospective, mais aussi cette rupture avec le passé strictement et intensivement horticole. A ce titre, C.Fournet, ingénieur horticole, collaboratrice de Y.-M. Allain, rappelle les objectifs différents de la gestion horticole traditionnelle menée jusque là dans le service et la gestion écologique :"La gestion horticole s'attache à des contraintes telles que la qualité esthétique du groupement, l'adaptation de la hauteur de végétation à l'intensité de la fréquentation, le coût d'entretien modéré. Une gestion écologique s'attachera à conserver la diversité de la végétation spontanée. Par ailleurs, le maintien de cette diversité est une condition de l'équilibre de ces groupements et de leur pérennité, compte tenu des contraintes".54 C'est en explorant les champs disciplinaires parallèles à l'horticulture, la phytosociologie, l'écologie, le paysage mais aussi en s'ancrant sur les méthodes historiques de jardinage, (comme vu ci-dessous) que Y.M.Allain a tenté de renouer avec la filiation culturelle du jardin.

-Des références techniques à l'art du jardinage historique

Dans sa réflexion sur l'évolution du concept d'entretien des espaces verts publics, Y.M. Allain rappelle que la pratique de la gestion horticole "monolithique" a été progressivement mise en place à l'occasion de la création des premiers espaces publics au XIXe siècle et renforcée lors de l'intensification de la mécanisation dans les années 70 : "Je souhaite montrer à la fois la dérive de certaines pratiques qui nous ont éloigné de nos racines culturelles, mais aussi à quel point la réflexion engagée sur la gestion écologique n'est jamais que la reprise d'un passé que la technique a occulté pendant des décennies".55 Il cite en particulier les propos de J.B. de la Quintinye, directeur des jardins fruitiers et potagers du Roy à Versailles, qui en 1715 dans son ouvrage "Instructions pour les jardins fruitiers et potagers" distingue deux classes de jardiniers selon qu'ils ont en charge les espaces sophistiqués et fleuris ou les autres

53

Y.M.Allain, "Historique de l'entretien et philosophie de la démarche", in Actes du Colloque européen "Vers la gestion différenciée des espaces verts, Strasbourg, oct 94.

54

Y.M.Allain, ibid.

55

espaces :"Tels jardiniers furent vulgairement nommés fleuristes, à la différence des autres qu'on nommait seulement jardiniers" .56

Il rappelle qu'au XVIIIe siècle, Dezallier d'Argenville précise que les surfaces herbacées de parcs comprennent des graduations d’entretien depuis l'espace soigné engazonné jusqu'à la prairie la plus naturelle. 57 Au XIXe siècle, après Boitard et Noisette, Edouard André écrit dans son ouvrage de référence, L’art des jardins, Traité général de la composition des parcs et jardins:"Dans les parcs, la pelouse soignée doit être réduite aux alentours immédiats de l'habitation et du jardin fleuriste. Plus loin, la prairie naturelle doit reprendre sa place, s'harmoniser avec le paysage environnant et produire des récoltes régulières".

Dans un entretien, Y.M. Allain émet l'hypothèse qu'avec la création du jardin public au XIXe siècle, c'est la compétence du jardinage diversifié qui s'effiloche, celle acquise dans les grandes propriétés bourgeoises comprenant des espaces sophistiqués aux abords de la demeure, des allées et des espaces boisés naturels à distance : "Le fleuriste de la Quintinye va exercer son pouvoir sur tout le territoire en ayant comme référence l'entretien des parterres, c'est à dire la sophistication et la domestication maximum".58

-Des références et des images de pays étrangers.

Lors des entretiens avec Y.M. Allain, ce dernier note avoir été inspiré consciemment ou inconsciemment par les articles de presse sur les expériences menées par les villes étrangères (cf. article d’Anthos dans les années 80), notamment la réhabilitation des mauvaises herbes au pied des arbres, des prairies fleuries de villes suisses, allemandes ou par les visites de sites urbains des Pays-Bas semés avec des graines de graminées prélevées dans les prairies naturelles.

Plus indirectement, ses images de références paysagères auraient pu être nourries par des espaces naturels d'Ecosse ou des Iles Hébrides, visités lors de ses voyages antérieurs, plus que par l'art des jardins anglo- saxons et ses variantes de jardins « sauvages ».

L’expérience de la Ville d’Orléans montre comment un directeur de jardins public a pu expérimenter de façon isolée son idéal d’offre d’une diversité d’espaces du plus artificiel au plus naturel en résistant à la tentation d’homogénéiser les espaces urbains pour en faciliter leur maintenance, et en s’appuyant sur des compétences scientifiques de naturaliste dans le milieu urbain. Nous retrouvons les motivations similaires des services espaces verts des pays du nord de l’Europe dans la rupture avec l’espace vert horticole rationalisé et l’acceptation des essences indigènes contrôlées dans le paysage urbain. Y. M .Allain n’a pas à ce stade entrepris de démarche globale de gestion des milieux ou des corridors écologiques à l’intérieur de l’écosystème de l’agglomération à l’instar de villes européennes citées qui ont intégré la dimension urbanistique de l’écologie. Cependant, il a adopté une démarche personnelle et originale en conciliant l’art des jardins et l’écologie de la nature urbaine tant dans ses références à l’art des jardins historiques que dans sa construction d’espaces rustiques nouveaux.

56

J. B La Quintinye, Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, Compagnie des librairies, Paris, 1715, 2 tomes, p. 2 et 3.

57

E. André, l’art des jardins : traité général de la composition des parcs et jardins, Paris, G. Masson, 1889.

58

Y.M.Allain, "Historique de l'entretien et philosophie de la démarche", in Actes du Colloque européen "Vers la gestion différenciée des espaces verts , Strasbourg, oct 94.

2 4.1.2.Rennes, une référence à l’idylle arcadienne et au modèle scientifique

Au début des années 80, le service des jardins de la Ville de Rennes s'oriente vers "une gestion plus naturelle" de ses espaces verts. J.Le Rudelier, alors directeur du service, explique :"Vers les années 80, est née l'idée d'une nouvelle conception de l'entretien des espaces verts, l'objectif étant de moduler cet entretien en abandonnant pour certains espaces les pratiques horticoles traditionnelles de façon à accorder la plus grande place à la nature en favorisant la présence de plantes sauvages entraînant de ce fait même un enrichissement de la faune".59

Denis Pépin et Pascal Meiller, ingénieurs écologues collaborant avec les services techniques de Rennes, apportent leur réflexion scientifique en 1987 : "Le travail de Rennes présente l'intérêt principal d'aborder les espaces verts sous un angle neuf, ni technique, ni esthétique, ni fonctionnel mais biologique. La richesse n'est plus liée à la fréquence de son entretien, à la présence d'essences exotiques ou à son fleurissement, mais à la diversité et à l'intensité de l'activité biologique qu'ils engendrent et qu'ils abritent."60

L'espace vert n'est plus vu essentiellement comme un décor d'accompagnement urbain mais comme une ramification d'une "nature ordinaire" en ville, un support de nidification d'oiseaux indigènes et de développement de plantes . J. Le Rudelier fixe des objectifs : « il nous faut vraisemblablement retrouver le jardinier et l'ensemble de la diversité de ses approches, de ses pratiques d'entretien et de suivi du monde végétal"61.

Les résultats positifs avancés par la ville relèvent de deux ordres écologiques et économiques :

- La première préoccupation du service a consisté à mettre en place un code de qualité62soucieux de l'enrichissement de la flore et de la faune. Des inventaires ont été réalisés par le personnel botaniste horticole des services de ville et des experts écologues : "Ainsi les relevés floristiques ont permis de constater qu'une haie bocagère diversifiée et dense renferme jusqu'à 72 espèces végétales alors que le chiffre tombe à 24 s'il n'y a pas de transition entre la strate arborescente et la strate herbacée". De même nous avons relevé "20 espèces végétales dans une pelouse fleurie contre 6 dans un gazon tondu une fois par semaine et traité sélectivement. Pour ce qui est de l'avifaune, nous avons recensé 44 espèces dans les espaces plus rustiques d'entretien extensif contre 28 dans un parc plus horticole".63 Ces propos révèlent avant l'heure le souci de la biodiversité dans la ville inventoriée selon des indicateurs de réalité biologique: les espèces floristiques colonisatrices et les oiseaux sont dénombrés rigoureusement par de nouveaux partenaires de la gestion d'espaces verts urbains, les experts scientifiques spécialistes de botanique et d'avifaune. Les palettes végétales et les compositions paysagères sont conçues en fonction de trois mots clés "diversité, complexité des structures, densité" et des concepts de support de nidification et de source alimentaire pour la faune.

-Un entretien écologique soucieux d'une nouvelle nature urbaine contribuerait aussi à apporter une

réponse aux problèmes de la diminution du personnel et des crédits. Ce type d’ argument est mis en avant

59

J. Le Rudelier, "Présentation de l'expérience de Rennes", in Actes du colloque européen , ibid

60

Denis Pepin, Pascal Meiller, "La nature en ville, l’exemple de Rennes", in Paysage et aménagement, Mars 1987.

61

ibid

62

Un code de qualité consiste à attribuer à chaque type d’espace vert un type de gestion publique du plus intensif au plus extensif selon des critères établis dans un code( c.f. codes ville de Rennes et Montpellier en annexe)

63

par les élus de Rennes : "Cette politique d'entretien des espaces verts est assez avant-gardiste en ce sens qu'elle conjugue intelligemment écologie et économie pour la plus grande satisfaction des Rennais "ou que "les gains économiques résultant de l'entretien différencié, sont considérables"; "ainsi le coût d'entretien annuel au mètre carré varie dans des proportions de 1,5 à 2,5 entre le code de l'espace à caractère rustique et le code de parc très soigné fleuri".64

L'analyse des discours, des images illustrant les documents de la ville, des mots choisis pour caractériser cette nature "ordinaire" urbaine souligne des références culturelles et des motivations latentes dans l'adoption de ce nouveau modèle paysager:

- Une dénonciation des pratiques horticoles traditionnelles.

J. Le Rudelier remet en cause globalement la gestion horticole pratiquée jusque là : "L'entretien traditionnel "tiré au cordeau" est un héritage horticole issu d'un choix esthétique lié à l’art des jardins. Il conduit malheureusement à une banalisation et une pauvreté en matière d'espèces végétales avec comme seuls représentants des végétaux horticoles. C'est au contraire vers la biodiversité qu'il faut s'orienter en s'inspirant de ce qui existe dans la nature".65

Les entretiens écologiques ne s’inspirent plus de la formation horticole enseignée au 20ème siècle et motivée essentiellement par des références esthétiques, culturelles et fonctionnelles mais retiennent comme référence prioritaire la diversité biologique et les images de nature. Les nouvelles directives sont affirmées en opposition avec le savoir-faire des jardiniers. La théorie fondamentale sur laquelle repose la mise en place d'un code de gestion n'est plus l'horticulture, mais la biologie, l'écologie, la botanique, la zoologie. Les techniciens des espaces verts, peu compétents dans ces domaines jusque là, se tournent alors vers des experts scientifiques et non des techniciens partisans de la gestion traditionnelle.

- La création d'espaces "naturels" de références ex nihilo en ville.

J. le Rudelier trace un parallèle entre les milieux urbains et ruraux bretons :"La disparition massive des haies bocagères lors des opérations de remembrement dans nos campagnes avec les conséquences dramatiques que l'on connaît aujourd'hui rejoint tout à fait notre propos sur les dégâts que peut occasionner une action de l'homme trop intensive et trop radicale. "66

La ville se substituerait à la campagne dépérissante pour avancer de nouveaux modèles paysagers intégrant des structures et des occupations de sol typiques des images rurales bretonnes. Les haies bocagères avec une architecture végétale à plusieurs étages arborescents, arbustifs, herbacés, les milieux humides avec des créations d'étangs au milieu de quartiers sociaux (marais dans le quartier Patton, quartier Longs-champs), les prairies fleuries et clairières (parc des Gayeulles, St-Martin). Nous sommes dans des images de nature très éloignées des jardins traditionnels urbains.

Les plaquettes de la ville mettent en avant des photos de daims (Parc des Bois), de renards, de mouflons (parc des Bois), de papillons, d'oiseaux, de petits mammifères à la façon d'un parc zoologique de ville. Elles témoignent d'une volonté d'afficher cette nouvelle philosophie et une esthétique alternative de l'espace vert urbain comme motif paysager rural.

64

J. Le Rudelier, ibid.

65

Direction des jardins, La ville de Rennes, Les espaces verts à Rennes, code qualité, in Les dossiers techniques de la ville de

Rennes, dec.1993, supplément au Rennais, n° 259, 1993. 66

Le directeur du service des jardins se donne une vocation de conservateur de la nature bretonne en "favorisant l'apparition de végétaux indigènes et la protection d'espèces en voie de régression" 67 tel que ce domaine est promu par le magazine ethnologique“ Ar Men ”.

-Un discours qui donne au jardinier une image de paysan

J. Le Rudelier redéfinit la vocation et les compétences du jardinier public :"Le nouveau jardinier devra souvent oublier sa technicité horticole pour devenir artisan de la nature. Il devra accepter, à certains endroits, de voir pousser des mauvaises herbes, des ronces, comprendre le bien fondé de ce choix et aussi

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