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gestion différenciée pratiquée dans les villes françaises :_____ 226

431 La comparaison des 2 sites : l’identification du pôle pictural et du pôle naturaliste ____________ 227 432 La généralisation des pôles picturaux et naturalistes aux projets de parcs publics de villes françaises issus de la gestion différenciée. ________________________________________________________ 231 433 Les nouveaux référents des projets de paysage issus de la gestion différenciée _______________ 232

Préambule

Dans les chapitres précédents, nous avons étudié les approches pluridisciplinaires des notions de nature sauvage et champêtre puis les nouveaux types de projets de parcs publics dans les villes européennes liées aux modes de gestion dits différenciés ou durables qui se sont

généralisés dans les services des espaces verts des villes. La majorité des publications portant sur l’émergence de la gestion différenciée relate des expériences menées en terme de

réorganisation des compétences du personnel, de réadaptation ou de diversification du matériel et des principes de gestion (cf. chap2), sans pour autant analyser l’impact sur la construction des nouveaux parcs publics.

Or, un changement radical de mode de gestion des parcs publics par leurs gestionnaires et leurs commanditaires depuis les années 90 a, de fait, entraîné de profondes modifications dans les intentions de conception de cette nouvelle nature. En pleine période de « retour au

naturel » du jardin public, les services des espaces verts de villes interprètent cette nouvelle mouvance en expérimentant des formes paysagères alternatives au « tout horticole » traditionnel des années 80-90.

Depuis les années 90, se multiplient en effet des projets désignés comme champêtres et écologiques: « improvisations rurales maîtrisées » au Parc de l’île Saint- Germain à Boulogne, près de Paris, conservatoires naturalistes dans les Villes de Zurich et de Barcelone, gestion agro- horticole dans les Villes de Rennes, de la Grande Synthe, etc.

En particulier, depuis les années 90, un "vent nouveau" souffle dans l'organisation du service des espaces verts de la Mairie de Montpellier, avec l’émergence d’une nouvelle culture professionnelle de la biodiversité.

A la suite des Services d’espaces verts d'Orléans, de Rennes en France et de villes suisses et allemandes, la Direction Paysage et Nature a voulu pratiquer une "gestion différenciée de son patrimoine". Dans un article de Paysage Actualités ,"Montpellier, la naturelle", il est précisé: "Cette gestion fait la part belle au retour au plus de naturel, à la mise en valeur de la biodiversité, mais aussi à l'utilisation systématique des technologies nées de l'informatique. Selon P.Croze, directeur de la direction Paysage et Nature, "Il faut définir des interventions nécessaires et suffisantes pour tirer parti d'une végétation spontanée en réalisant un compromis entre l'aspect sauvage et l'aspect dirigé".1( c.f. Les mesures adoptées pour une meilleure prise en compte de l’environnement au service des espaces verts de la Ville de Montpellier et code de qualité de gestion différencié en annexe5, p. 315)

Un dépliant conçu par le service des espaces verts explique la gestion différenciée au public montpelliérain : "Il n'est pas question de brader ou de renier une tradition et un savoir- faire horticole. Les solutions globales adoptées consistent à :

- perpétuer le savoir-faire du service des espaces verts dans les parcs et squares à caractère historique ainsi que dans les entrées de ville,

- restreindre l'utilisation de produits phytosanitaires et utiliser tous les moyens de lutte biologique mis à disposition,

- substituer le terreau issu de compostage des déchets verts aux engrais classiques,

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- introduire ou favoriser le développement d'une flore locale sauvage,

-concevoir et réaliser de nouveaux espaces dans cet esprit global de recherche de biodiversité et de respect de l'environnement.

-former le personnel du Service des Espaces verts au repérage de la flore spontanée et à l'entretien sélectif

Dès 1994, sous l'impulsion du directeur de la Direction Paysage et Nature, la Ville devient promotrice de ce concept au niveau national en participant à l'organisation du colloque européen "Vers la gestion différenciée des espaces verts"à Strasbourg.

Mais le jardin ne saurait évidemment être réduit à un espace rural ou de nature sauvage. Il demeure un art de la représentation et un fait culturel. On peut dès lors s’interroger sur les modèles de construction esthétique et scientifique de cette nouvelle nature dans la ville et sur le sens même de cette quête paradoxale du champêtre et du sauvage dans les compositions végétales publiques urbaines.

Comme ce champ d’étude est vaste, nous avons étudié plus spécifiquement deux sites d’études conçus et gérés par le service espaces verts de la ville de Montpellier, en particulier Le Parc Méric et Le Parc de la Grande Lironde, réhabilités après les années 90 et reconnus par les gestionnaires et les commanditaires de projets de nature de la ville en tant que parcs

publics d’une nouvelle génération issus le la gestion différenciée.

Nous avons choisi ces deux sites dans la mesure où ils illustraient des formes différentes de nature, des références complémentaires au sauvage et au champêtre, ce qui nous permettait de valider notre hypothèse de recherche.

Dans la mesure où les raisons paysagères sous-jacentes de ces compositions sont difficilement cernables, tant de la part des concepteurs que de celle des chercheurs, nous avons exploré la généalogie de construction de ces parcs en étudiant les sites avant les projets, les partis

d’aménagement et les motivations évoquées lors de leur choix, les réalisations et les modes de gestion et d’animation de ces sites. L’ensemble de ces étapes participant à la construction matérielle des projets de parcs publics, nous avons pris soin d’établir un protocole d’études des sites définis dans le chapitre 1.

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