• Aucun résultat trouvé

Dans le monde actuel: des conflits armés nationaux et internationaux et la

1. LE CONTEXTE DU MONDE CONTEMPORAIN: ENTRE GUERRE ET

1.3 Dans le monde actuel: des conflits armés nationaux et internationaux et la

Battistella (2011) rapporte que la dialectique de la paix et de la guerre se caractérise dans le monde contemporain par la coexistence entre une paix systémique et des guerres limitées: « d’un côté, la paix prévaut au niveau du système dans son ensemble, c’est-à-dire entre grandes puissances en général; de l’autre, subsistent des guerres limitées entreprises par les puissances occidentales face à des États et/ou des régimes tiers à l’échelle locale ou régionale. » (p. 10) À ce propos, David (2006) considère qu’à la fin du XXe siècle, même si la guerre entre les grandes puissances a perdu sa raison d’être, les rivalités persistent et consistent toujours une menace pour le monde. Ainsi, malgré la fin pacifique de la Guerre froide, des guerres ont lieu à travers le monde et des vies humaines continuent à être sacrifiées.

1.3.1 Des conflits armés nationaux et internationaux

Bien qu’aucune guerre mondiale majeure n’ait lieu, nous dénombrons durant les trois dernières décennies, près d’une vingtaine de guerres internationales comme celle du Golfe, de Bosnie, la Guerre entre l’Éthiopie et l’Érythrée, ou entre l’Équateur et le Pérou, celle du Kosovo, la guerre en Afghanistan, Irak, Lybie, Syrie. Ajoutons à cette liste, les guerres sans fin telles que la guerre israélo-arabo-palestinienne ou la guerre indo-pakistanaise. Cependant, nous assistons en même temps à une diminution des guerres interétatiques et à une augmentation des guerres civiles, car « les enquêtes empiriques montrent que, depuis la fin de la Guerre froide, il y a quatre fois plus de guerres civiles que de guerres internationales, sans parler de leurs impacts autrement destructeurs notamment en termes de vies humaines. » (Battistella, 2011, p. 17) De l’Afrique occidentale au Soudan, du Sri Lanka à la Birmanie, et de l’Indonésie à la Colombie, la plupart de ces guerres civiles se déploient dans les pays du Sud. Très souvent, les sources de ces conflits sont liées aux divisions religieuses et ethniques,

mais l’objectif des belligérants reste toujours le même: conquérir des pouvoirs, des territoires, des ressources naturelles de toutes sortes, y compris l’eau (Badie et Vidal, 2014). Si bien qu’un des résultats de ces conflits est non seulement l’augmentation de l’écart entre les plus riches et les plus pauvres, mais aussi l’affaiblissement des États.

De plus, à la suite des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, une guerre de grande envergure contre le terrorisme a été déclenchée par les grandes puissances du fait des attaques terroristes sur leur territoire et un peu partout dans le monde. À ce propos, dans le Global Terrorism Index 2015, l’Institute for Economics and Peace (2015) rapporte qu’en 2014 le nombre de personnestuées par des attaques terroristes a augmenté de 80 % par rapport à l’année 2013 et que 78 % des morts ne concernaient que cinq pays: Irak, Afghanistan, Pakistan, Nigeria et Syrie. Au regard de ces statistiques, le terrorisme représente un phénomène très inquiétant qui est pleine expansion en ce début du XXIe siècle. Il prend des formes diverses et nouvelles, à l’exemple du terrorisme « kamikaze », du cyberterrorisme, du « gansterrorisme », des enlèvements ou des sectes terroristes. Sa cible est la population civile et ce terrorisme s’exprime souvent, par des actes violents, spectaculaires et médiatisés pour intimider les civils ou contraindre un gouvernement. Aussi, nous pouvons remarquer que la phrase de Laqueur (1996) écrite à la fin du XXe siècle, « alors que le siècle prend fin, le terrorisme remplace les grandes guerres

des années 1800 et début 1900 » (p. 34), prend tout son sens.

Enfin, la guerre en Syrie a fait suite aux divers « printemps arabes ». Ces mouvements de révolte débutés en 2010 en Tunisie, qui se sont étendus en Lybie, au Yémen ou en Égypte ont abouti à des changements de régime. Depuis juillet 2014, au Moyen-Orient, un mouvement islamiste sunnite ultra-radical s’est constitué avec la création d’un califat. Ce groupe nommé État islamique ou Daech, non reconnu internationalement, qui se revendique de la charia ou loi islamique, est considéré comme l’organisation djihadiste la plus violente au monde avec Al-Qaïda et Boko

Haram. De plus, l’Organisation de l’État islamique attire des volontaires venant d’autres pays par des propagandes médiatiques.

La multiplicité des formes des guerres actuelles demande que des changements soient opérés dans la manière d’intervenir pour résoudre les conflits (Sciora et Stevenson, 2009). Quand on fait le bilan des guerres du XXIe siècle, on

peut comprendre qu’elles provoquent de graves problèmes institutionnels et sociaux et qu’elles sont souvent associées à des rivalités, entre les grandes puissances anciennes ou nouvelles, ainsi qu’entre les religions (Badie et Vidal, 2014). On peut non seulement relever que les gouvernements du monde entier dépensent des sommes d’argent considérables pour acheter des armes offensives et défensives, mais aussi que ces guerres contemporaines entraînent des pertes humaines considérables.

1.3.2 L’ONU ne suffit plus

Le constat des conflits actuels qui perdurent amène à penser que l’ONU ne suffit pas à empêcher les guerres. Pourtant, des contingents militaires multinationaux appelés les Casques bleus sont envoyés régulièrement en mission dans le cadre du programme de maintien de la paix de l’ONU. La protection des civils est leur priorité et, actuellement, on estime à presque 97 000 Casques bleus mobilisés dans le cadre de missions d’observation, de stabilisation et de reconstruction, dans 16 pays répartis principalement sur le continent africain et au Moyen-Orient. Cependant, ces opérations de prévention des conflits et de consolidation de la paix « restent des outils peu adaptés aux situations complexes qu’elles sont censées gérer. » (Tardy, 2000, p. 402) L’analyse et le bilan des opérations de maintien de la paix montrent que l’ONU a souvent été tenue pour responsable des échecs du passé. Lewin (2006) considère même que l’ONU utilise « des instruments traditionnels qui se sont révélés très onéreux et parfois même peu efficaces, voire contre-productifs, par rapport à l’objectif de retour sur un long terme d’une situation durable de non-violence et de stabilité. » (p. 59).

Quand bien même l’ONU cherche à apporter de l’espoir et se fait championne de la paix, elle ne peut à elle seule construire la paix de nos jours (David, 2006). Malgré sa promotion des valeurs universelles de la paix, de l’humanisme et de la solidarité internationale, le monde oscille entre espoirs et déceptions. D’ailleurs, la situation actuelle du monde montre que l’ONU ne suffit pas pour établir une paix durable sur la planète. Si, comme l’écrit le psychologue Pierre Weil (1990) « la paix est possible à tous les niveaux de vie, et c’est l’être humain qui forge son avenir de paix ou plonge dans les désordres de la guerre » (p. 3), on doit se demander quel est l’idéal de paix à atteindre?