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Critère X (anciennement IV) contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les

2.1.2 La mise en place du réseau mondial des géoparcs

Un premier projet dénommé GILGES (Global Indicative List of GEological Sites ) est lancé par l’IUGS (International Union of Geological Sciences) et l’UNESCO afin d’inventorier des

Le patrimoine géologique de l’arc alpin : de la médiation scientifique à la valorisation touristique N. Cayla, 2009. Thèse de l’Université de Savoie, Laboratoire EDYTEM

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géosites à l’échelle de la planète (Burlando, 2006). La principale difficulté du projet est d’établir à ce niveau supra-national une liste représentative de la géodiversité. Il est suivi en 1996, lors du comité du patrimoine mondial de l’UNESCO qui se tenait à Merida au Mexique, par un second programme GEOSITES piloté par le groupe de travail sur les géosites globaux (GGWG – Global Geosites Working Group). Les critères de sélection laissés aux groupes nationaux en charge du projet doivent assurer une représentativité tant chronologique que typologique des géotopes retenus (Wimbledon, 1996). Au niveau européen, l’association ProGeo travaillera à l’établissement d’une liste illustrant les géosites associés aux différentes orogenèses du continent (Wimbledon, 1999).

A sa 29e session, en 1997, la conférence générale de l’UNESCO, dans le cadre de son grand programme II fit pour la première fois une place au patrimoine géologique : « Des initiatives seront prises également pour promouvoir un réseau mondial de géosites présentant des caractéristiques géologiques particulières” (29C/5 par. 02036 p.58).

En effet, à ce moment, aucun programme de l’UNESCO n’incluait spécifiquement la prise en compte de ce patrimoine naturel. Or, de nombreux pays soutenaient cette évolution, une trentaine ayant déjà ouvert la voie en signant le 13 Juin 1991 à Digne les Bains (04) la « déclaration des droits de la mémoire de la terre ».

Le Programme International de Corrélation Géologique fut chargé durant les deux années suivantes d’élaborer une stratégie de mise en place de ce réseau de géosites mondiaux.

Au cours de sa 30e session, en 2000, la conférence générale proposa de : “réaliser l’étude de faisabilité sur le développement d’un programme géoparcs de l’UNESCO afin de promouvoir la reconnaissance internationale des zones offrant des caractéristiques géologiques représentatives et d’encourager les initiatives nationales et internationales visant à la conservation du patrimoine terrestre ” (30C/5 par. 02211 p. 84) dans le but d’accroître le nombre des sites du patrimoine terrestre internationalement reconnus.

L’étude de faisabilité fut conduite par Tony Weighell, géologue du Joint Nature Conservation Comittee, et porta principalement sur l’évaluation de la nécessité pour l’UNESCO de lancer une nouvelle initiative visant à promouvoir la mise en place d’un réseau mondial de géoparcs, sur les liens que pourrait avoir cette initiative avec d’autres programmes mais également sur les conditions de faisabilité opérationnelle : critères de sélection, financement…

Le rapport final souligna trois objectifs fondamentaux à la protection et à la valorisation du patrimoine géologique :

“L’utilisation des sites géologiques pour l’éducation du grand public et l’enseignement des sciences géologiques et des questions environnementales

L’utilisation potentielle de ces sites comme instruments du développement durable La conservation du patrimoine géologique pour les générations futures ”

Mais le choix de la structure institutionnelle qui devait porter ce projet ne fit pas l’unanimité. Le PIGC examina la proposition lors de la 28e session de son conseil scientifique mais la déclina au motif que la protection du patrimoine ne faisait pas partie de ses attributions et que la prise en charge de cette mission réduirait d’autant ses capacités financières à assurer ses missions primitives.

Le programme Man And Biosphere (MAB) fut alors proposé comme structure porteuse avec pour mission la création d’un « label d’excellence Géoparc ».

Cette proposition fut présentée en novembre 2000 par Wolfgang Eder, directeur de la division des sciences de la terre à la 160e session du comité MAB, qui, tout en approuvant la prise en compte de ce patrimoine au même titre que les autres patrimoines naturels, rejeta cette charge supplémentaire en invoquant le manque d’expertise géologique au sein du MAB et l’émiettement des moyens déjà limités pour le seul programme MAB.

Au cours de sa 31e session, en 2001, et face aux difficultés de mise en place opérationnelle du réseau mondial de géosites, il fut simplement fait allusion, toujours dans le programme II à

Le patrimoine géologique de l’arc alpin : de la médiation scientifique à la valorisation touristique N. Cayla, 2009. Thèse de l’Université de Savoie, Laboratoire EDYTEM 33 une “ meilleure compréhension par le grand public du patrimoine géologique et du développement durable des paysages géologiques par la promotion des parcs géologiques et la mise en place de partenariats. ” (31C/5 par. 02231 p. 92).

En avril 2001, un partenariat était signé entre la Division des Sciences de la Terre de l’UNESCO et le réseau européen des Géoparcs. L’UNESCO ne souhaitant pas poursuivre la mise en place d’un nouveau programme, elle souhaitait toutefois soutenir les initiatives régionales et nationales initiées par ce nouveau réseau.

Dans le programme en cours, il était proposé que “des efforts seront faits pour lancer ou coordonner des activités consacrées à « l’enseignement et à la vulgarisation des sciences de la Terre » ; dans ce contexte des « géoparcs » nationaux dotés de musées des géosciences et d’histoire naturelle pourraient permettre d’informer des étudiants, des jeunes non scolarisés et des adultes afin de faire mieux comprendre au public la valeur des paysages géologiques et de l’inciter à mieux les respecter ” (32C/5 p.117).

Le 13 Février 2004 lors d’une réunion d’experts internationaux a été créé le « Réseau mondial des Géoparcs soutenu par l’UNESCO » et établi la liste des 25 premiers membres : 17 se trouvant en Europe et 8 en Chine. La Chine accueillit ensuite la première conférence mondiale des géoparcs. En effet, les géoparcs tiennent une place importante dans l’offre touristique du pays puisque dès 1985 des géologues chinois ont conduit une réflexion à l’échelon national, et, deux années plus tard, le ministre de la géologie et des ressources minérales a approuvé une première circulaire concernant une étude de faisabilité de création d’un réseau de géoparcs chinois. En 2003, 44 sites ont ainsi été labellisés dans le pays (Xun et al, 2003). La conférence de Beijing en 2004 a réuni une cinquantaine d’experts. Les thèmes de travail portèrent sur : la signification scientifique d’un réseau mondial de géoparcs, les méthodes et techniques pour assurer la protection du patrimoine géologique, la protection et l’utilisation rationnelle du patrimoine géologique dans le réseau “Global Geoparks “, le rôle joué par les géoparcs dans le développement durable local ainsi que le statut et l’évolution du réseau des géoparcs.

Le 32e programme de l’UNESCO en a rendu compte ainsi : “ Les capacités autochtones d’élaboration de stratégies de développement économique régional et local durable, ainsi que les capacités de protection du patrimoine géologique, ont été renforcées par la mise en place d’un Réseau de géoparcs nationaux qui compte aujourd’hui 33 membres dans neuf pays” (33C/Inf 3 par.02131 p. 32).

Au cours de cette même année, le programme « Global géopark » de l’UNESCO s’est associé au programme des géoparcs européens au travers de « la déclaration de Madonie », qui stipule que tout géoparc européen (voir infra) souhaitant faire une demande d’intégration au réseau global doit le faire par l’intermédiaire du réseau européen et que désormais des experts du réseau européen seront associés à toute demande provenant des autres continents.

Une seconde réunion internationale s’est tenue à Belfast en 2006. Elle a accueilli 320 participants en provenance de 40 pays et a principalement réaffirmé la nécessité de développer le réseau afin qu’il devienne un outil de protection, et de valorisation du patrimoine géologique. Le label, qui n’apporte pas de soutien financier, est un gage de la qualité des processus de valorisation mis en œuvre au sein des territoires labellisés.

Le réseau européen a servi de test grandeur nature à l’échelle d’un continent, l’objectif de l’UNESCO étant de fédérer d’autres réseaux continentaux. Le réseau chinois fut le second à voir le jour, d’autres sont en création en Océanie, en Amérique du Sud et en Asie.

Le patrimoine géologique de l’arc alpin : de la médiation scientifique à la valorisation touristique N. Cayla, 2009. Thèse de l’Université de Savoie, Laboratoire EDYTEM

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L’article premier du guide opérationnel de demande d’entrée dans le réseau des Géoparcs (Eder et Patzak, 2004) en donne la définition suivante :

“Un géoparc recherchant la reconnaissance de L’UNESCO est un territoire aux limites bien définies qui a une superficie assez étendue pour contribuer au développement économique local. Il comprend un certain nombre d’héritages géologiques (à différentes échelles) ou une mosaïque d’entités géologiques d’importance scientifique particulière, pour leur rareté ou leur beauté représentative d’un lieu et de son histoire géologique. Il ne doit pas seulement avoir une signification géologique mais aussi écologique, archéologique, historique ou culturelle. L’importance géologique devra être reconnue par les autorités scientifiques du territoire compétentes en la matière.”

La structure administrative qui gère le géoparc peut être une entité préexistante ( réserve naturelle, parc régional…) ou bien avoir été créée pour cette mission. Souvent implantés dans des zones rurales où l’exode et les difficultés économiques sont importantes, la mise en place des géoparcs permet tant un renforcement de l’identité culturelle de la région qu’une amélioration des conditions de vie de la population locale. Le géoparc assure la protection et la conservation du patrimoine géologique en accord avec les lois du pays dans lequel il a été créé. C’est un outil pédagogique, il doit jouer un rôle moteur dans l’éducation à l’environnement et le maintien d’une recherche active.

La dernière réunion, qui s’est tenue en juin 2008 à Osnabrück, dans le Nord de l’Allemagne, au cœur du géoparc « Terra Vita », a permis de conforter l’existence de nouveaux réseaux en Asie mais aussi bientôt en Amérique du Sud et de confirmer ainsi le dynamisme de cet outil géotouristique. Les ateliers étaient principalement axés sur les outils d’interprétation au service des publics, la durabilité économique des géoparcs, la participation des population locales. Il existe actuellement 57 géoparcs dans ce réseau répartis dans 18 pays (Martini et al, 2008).

2.1.3. L’Union Internationale des Sciences Géologiques et l’organisation de l’Année

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