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Le géotourisme, une niche touristique à part entière

géologique et de sa protection

4.1 Le géotourisme, une niche touristique à part entière

4.1.1 Définitions

Depuis une quinzaine d’années le terme de géotourisme a fait son apparition. Pour autant, il n’a pas encore fait son entrée dans les dictionnaires et il n’en existe pas de définition consensuelle. Suivant les acteurs, et bien sûr la fonction qu’ils occupent celle-ci peut mettre principalement en valeur différents aspects de cette pratique touristique innovante.

Ibrahim Komoo, propose dès 1993, la création d’une discipline particulière au cœur des géosciences appliquées, il la définit ainsi : “Tourism geology is a specific discipline that deals with the application of geological knowledge for the development of ecotourism activities through a systematic search for geological characterization of new and existing tourism destinations.” L’accent est mis sur les investigations qui doivent être réalisées par les géologues en amont de la création de ces destinations géotouristiques. Acteur de terrain, les travaux du professeur Komoo sont à l’origine du Langkawi Geopark, situé sur l’île éponyme de Malaisie, qui a été labellisé Global geopark en 2006.

En 1998, lors d’une réunion de la Société Géologique d’Allemagne, Marie-Louise Frey, alors en charge de la promotion des géosciences au sein du parc de Gerolstein labellisé depuis European Geopark donne la définition suivante : “Geotourism means interdisciplinary cooperation within an economic, success-oriented and fast-moving discipline that speaks its own language. Geotourism is a new occupational and business sector. The main tasks of geotourism are the transfer and communication of geoscientific knowledge and ideas to the general public” Cette définition insiste sur les interactions entre les acteurs : politiques, scientifiques et professionnels du tourisme. Elle confère deux rôles principaux au géotourisme celui d’une certaine forme de transmission des connaissances mais aussi de ressouce territoriale pour le développement économique (Frey, 2006).

La même année, Jonathan Larwood, paléontologue, qui travaillait alors pour English nature, l’agence gouvernementale anglaise pour la protection de la vie sauvage et de la géologie propose la définition suivante : “ Travelling in order to experience, learn from and enjoy our Earth heritage.” Mais celle-ci a le défaut, selon Hose (2008) de laisser penser que le géotourisme peut soutenir une “geoexploitation.”

En 2002, le résultat d’une enquête conduite par l’association américaine de l’industrie du voyage (TIA) avec le soutien du National Geographic sur un échantillon de 8 000 américains s’appuyait sur la définition suivante : “Tourism (…), concerned instead with preserving a destination’s geographic character—the entire combination of natural and human attributes that make one place distinct from another...” (Stueve, 2002). Définition qui associe visiblement au préfixe Géo le sens de géographie davantage que celui de géologie.

Le patrimoine géologique de l’arc alpin : de la médiation scientifique à la valorisation touristique N. Cayla, 2009. Thèse de l’Université de Savoie, Laboratoire EDYTEM

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La définition retenue ensuite par le National Geographic sera plus complète : “Like ecotourism, geotourism promotes a virtuous circle whereby tourism revenues provide a local incentive to protect what tourists are coming to see, but extends the principle beyond nature and ecology to incorporate all characteristics that contribute to sense of place, such as historic structures, living and traditional culture, landscapes, cuisine, arts and artisanry, as well as local flora and fauna. Geotourism incorporates sustainability principles, but in addition to the do-no-harm ethic, geotourism focuses on the place as a whole. The idea of enhancement allows for development based on character of place, rather than standardized international branding, and generic architecture, food, and so on.” On voit apparaître ici des aspects nouveaux comme celui de la conservation du patrimoine qui pourra être financée par les revenus issus du développement touristique ainsi que la notion difficilement traduisible de « Sense of place » qui associe dans l’interprétation d’un lieu l’ensemble de ses caractéristiques naturelles et culturelles.

La même année, Andreas Megerle, chercheur à l’Université de Karlsruhe, qui travaille sur les réseaux coopératifs et le tourisme durable et qui a contribué activement à la création du European geopark du Jura Souabe, publie une définition qui suggère que “le géotourisme doit être vu comme un élément d’une approche de management global dans le large champ de l’histoire géologique et des paysages, incluant les interconnections avec la faune et la flore, les espaces cultivés et l’utilisation présente et passée des sols. L’éducation à l’environnement et au développement durable en sont des parties intégrantes.” Les paysages culturels font leur apparition, ils sont aussi un élément important pour l’école de Mario Panizza de l’Université de Modène qui a introduit le terme de géomorphologie culturelle et participe au développement de nombreux produits géotouristiques abordant de façon globale la notion de patrimoine géologique (Panizza, 2003).

Christel Barde, géographe, maître de conférence à l’Université de Pau, insiste dans sa thèse soutenue en 2004 et traitant du géotourisme dans le Verdon sur les opportunités offertes aux géologues par le développement de cette nouvelle pratique touristique : “Le géotourisme s’organise à partir d’un ensemble de géosites identifiés scientifiquement et représentatifs de l’histoire géologique d’un territoire. Il représente l’opportunité pour les géologues de valoriser leur travail de recherche à travers l’interprétation de ces géosites.”

La même année, le professeur Murray Gray du département de Géographie de l’Université Queen Mary de Londres propose la définition suivante dans son ouvrage Geodiversity : “people going to a place to look at and learn about one or more aspects of geology and geomorphology.” Il accorde une place particulière à la géomorphologie, bien compréhensible en raison de l’importance des paysages et de leur formation dans les motivations qui conduisent à visiter des destinations géotouristiques.

Emmanuel Reynard, géomorphologue, professeur à l’Université de Lausanne, impliqué depuis longtemps dans la prise en compte et la mise en valeur du patrimoine géologique suisse le décrit comme un “Ensemble de pratiques, d’infrastructures et de produits visant à promouvoir les sciences de la Terre par le Tourisme” (in Pralong, 2006). Cette définition insiste sur la diversité des outils de médiation qui peuvent être élaborés lors de la mise en valeur de géosites.

D’autres chercheurs sont plus concis. Ainsi, David Newsome, de l’Université Murdoch de Perth, spécialiste de l’impact des pratiques géotouristiques et Ross Dowling, directeur du laboratoire de tourisme de l’Université Edith Cowan, spécialiste de l’écotourisme s’accordent sur la définition suivante : “a specialized form of tourism in that the focus of attention is the

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geosite ” (Newsome, Dowling, 2006). Seul l’objet du géotourisme est définit, l’ensemble des pratiques qui y sont associées relevant de façon implicite de celles du tourisme.

Bernie Joyce, géologue à l’Université de Merlbourne propose lui : “Geotourism is ecotourism or tourism related to geological sites and features, including geomorphological sites and landscapes.”.Lui aussi semble se focaliser sur les objets sur lesquels s’appuie le géotourisme. Trois facettes vont progressivement être introduites dans les définitions données par les auteurs qui, les premiers, ont investi ce nouveau champ de recherche. Ainsi, Thomas Hose, chercheur à l’Université Buckinghamshire de Londres, spécialiste de l’interprétation des sites géologiques parle du géotourisme comme: “The provision of interpretative and service facilities to enable tourists to acquire knowledge and understanding of the geology and geomorphology of a site beyond the level of mere aesthetic appreciation ” (Hose, 1996).

Quelques années plus tard, il précise sa conception en insistant sur les objectifs qui doivent être ceux des promoteurs de cette forme de tourisme : “the provision of interpretative facilities and services to promote the value and social benefit of geologic and geomorphologic sites and their materials and to ensure their conservation, for the use of students, tourists and other casual recreationnalists ” (Hose, 2000).

Cette seconde définition donne une importance reconnue à la préservation du patrimoine géologique sur lequel s’appuie la pratique touristique.

Cette définition montre que le géotourisme repose sur trois piliers :

Des ressources : géotopes, naturels ou anthropiques dûment validés par une expertise

scientifique ;

Des acteurs qu’ils interviennent dans les processus de valorisation, comme les

médiateurs, accompagnateurs en montagne, guides ou muséographes ou que celle-ci leur soit destinée le public dans les différentes acceptation du terme ;

Des moyens et des outils qui sont indispensables à la conservation des sites ou des

objets géologiques, à leur aménagement, sentiers, musées, fascicules didactiques… Nous avons choisi de le définir ainsi :

« Le géotourisme est une niche touristique qui a pour objectif de promouvoir auprès du plus

large public le patrimoine géologique, au travers de pratiques ludiques, culturelles ou sportives s’inscrivant dans des démarches à la croisée de l’écotourisme et du tourisme culturel. Il s’appuie sur une ressource territoriale clairement identifiée, reconnue par les géoscientifiques et dont la protection a été assurée avant sa mise en tourisme. Il mobilise un large réseau d’acteurs qui interviennent dans les différentes étapes du processus de valorisation : géoscientiques et médiateurs, acteurs du tourisme et bien sûr, acteurs des territoires dont la société civile à part entière. Il génère des pratiques, des outils et des infrastructures qui participent au développement durable des territoires concernés. »

Le développement d’un produit géotouristique va donc nécessiter de faire travailler ensemble, outre les politiques locaux soutenant le projet, des spécialistes de différents domaines de recherche : des scientifiques, des médiateurs scientifiques, et enfin des acteurs du tourisme et des territoires. Bien que revendiquant des particularités qui lui sont propres, le géotourisme s’inscrit donc bien au cœur des pratiques touristiques mais comment le situer par rapport à celles qui lui sont les plus proches ?

4.1.2 Place du géotourisme par rapport aux autres formes de tourisme

Le géotourisme, nouveau venu dans la sphère de l’offre touristique se situe à la croisée de plusieurs formes de tourisme, relevant toutes du tourisme de découverte qui s’appuie

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principalement sur les aménités du territoire qui sont : "les attributs, naturels ou façonnés par l’homme, liés à un territoire et qui le différencient d’autres territoires qui en sont dépourvus" (OCDE, 1999). Il répond à l’évolution des demandes et des besoins de la clientèle. Une étude prospective réalisée à l’échelle internationale à la fin des années 90 (Morucci, 2003) montre que le tourisme du XXIe siècle devra répondre aux besoins "d’Environment and clean nature (91 %), d’Educational tourism, culture and history (83 %), d’Event and Mega Event (78 %) et d’Entertainment and fun (69 %)” Les quatre E succèdent aux 4 S (Sand, Sea, Sex, Sun) des années 70 et renforcent la perspective des 3R des années 90 (Ressourcement, Rupture et Retrouvailles).

A l’interface de l’écotourisme et du tourisme culturel, le géotourisme intègre parfaitement ces nouvelles attentes des clientèles s’inscrivant ainsi comme une déclinaison du tourisme durable.

4.1.2.1 Le géotourisme, une nouvelle déclinaison de l’écotourisme

En 1995, lors de la Conférence de Lanzarote sur le tourisme durable organisée par le PNUE, l’UNESCO, l’OMT et le Gouvernement espagnol, fut arrêtée la Charte du Tourisme Durable. Celle-ci stipule que "le développement touristique doit reposer sur des critères de durabilité ; il doit être supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, et équitable sur le plan éthique et social pour les populations locales. (…) Le tourisme étant un puissant instrument de développement, il peut et doit jouer un rôle actif dans la stratégie de développement durable. Une bonne gestion du tourisme doit donc garantir le caractère durable des ressources dont cette activité dépend.”

C’est dans ce cadre qu’est apparue la notion d’écotourisme. Dans une première définition, formulée en 1996 par l’UICN, l’accent est mis sur le côté participatif de l’écotourisme et le rôle que doivent jouer les communautés locales dans son organisation. L’Année Internationale de l’Ecotourisme, en 2002, a permis d’en élaborer une définition plus complète. Cette dernière englobe les principes du tourisme durable en ce qui concerne les impacts de cette activité sur l'économie, la société et l'environnement. En outre, elle comprend les principes particuliers suivants qui la distinguent de la notion plus large de tourisme durable :

-" l'écotourisme contribue activement à la protection du patrimoine naturel et culturel et s’accompagne de retombées négatives limitées sur l’environnement naturel et socioculturel ; - il inclut les communautés locales et indigènes dans sa planification, son développement et son exploitation et contribue à leur bien-être ;

- il propose aux visiteurs une interprétation du patrimoine naturel et culturel ;

- il se prête mieux à la pratique du voyage individuel ou en groupes restreints, organisés généralement par de petites entreprises locales spécialisées.”

De façon plus concise, l’écotourisme est axé sur la nature, comporte une composante éducative, reste à taille « humaine » et répond au principe de durabilité (Berger, 2007).

La Société Internationale de l’Ecotourisme (TIES) donne, de celui-ci, la définition suivante : "L’écotourisme est une visite responsable dans des environnements naturels où les ressources et le bien-être des populations sont préservés." Dans cette perspective, l’écotourisme assure la protection des zones remarquables par la gestion des flux touristiques, la connaissance de la ressource par la conduite de programmes de recherche, l’éducation des touristes ou des habitants par le développement d’outils de médiation scientifique, la participation de la population locale par la formation des guides, l’hébergement chez l’habitant… Et bien sûr la pérennisation du produit par la mise en place d’une conservation efficace.

Les pratiques écotouristiques auxquelles se rallie le géotourisme sont principalement la visite de sites naturels ou liés au travail de l’homme comme les gorges, canyons, grottes, mines ou carrières ainsi que le parcours de sentiers d’interprétation qui mettent en réseau un ensemble de géotopes tels que des affleurements, des gîtes fossilifères, des ensembles glaciaires, et des paysages. Les clés de compréhension de ces géosites sont alors apportées soit par des médias

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99 interprétatifs élaborés par des spécialistes soit par un accompagnement pour lequel des guides auront été formés à la connaissance spécifique des milieux parcourus.

En dehors de sites naturels, le géotourisme est partie prenante du tourisme culturel et de ses différentes déclinaisons qui ont vu le jour plus ou moins récemment.

4.1.2.2 Le géotourisme, une nouvelle déclinaison du tourisme culturel

Le tourisme culturel est un déplacement d’au moins une nuitée dont la motivation principale est d’élargir ses horizons, de rechercher des connaissances et des émotions au travers de la découverte d’un patrimoine et de son territoire. La culture est ici prise en compte dans sa double dimension, humaniste, comme participant du développement harmonieux des facultés de l’individu et comprenant alors l’ensemble des connaissances qu’il acquiert et des créations qu’il réalise ; et sociale, équivalente alors au terme plus général de « civilisation » (Emmanuel, 1980). On peut lui ajouter une troisième dimension, la culture déclarative, qui répond à la revendication d’une identité de groupe, dans notre cas celle des passionnés de géologie, des paléontologues amateurs (Poulot, 2006).

Par extension, on y inclut les autres formes de tourisme où interviennent des séquences culturelles. Le tourisme culturel est donc "une pratique culturelle qui nécessite un déplacement d’au moins une nuitée, ou que le déplacement va favoriser” (Origet du Cluzeau, 2007).

C’est un tourisme qui puise ses racines dans le "Grand Tour” étape incontournable de l’éducation des jeunes aristocrates anglais dès la fin du XVIIe siècle. C’est aussi un tourisme qui véhicule une image de qualité pour les territoires. Il s’appuie sur des patrimoines matériels : architecture, muséums, écomusées… et immatériels : culture, savoir-faire, événementiels… L’Organisation Mondiale du Tourisme estime sa part de marché à 6 à 7 % des déplacements touristiques c’est donc une niche touristique à part entière. Cette pratique est une opportunité pour la culture puisque 60 % des entrées de musées en France proviennent du tourisme, dont 34 % de touristes étrangers et 24 % de touristes français. Il se pratique tout au long de l’année sans dépendance saisonnière au contraire de certaines pratiques liées au tourisme vert ou de nature qui seront réservées, dans les Alpes à la saison d’été ou d’hiver. Il favorise un brassage culturel qui renforce les identités locales. Le tourisme culturel s’adresse à un public toujours croissant et 1/3 des français, par exemple, ont visité un site culturel en 2004. En réponse à cela, dans le cadre de la diversification de la notion de patrimoine, l’offre s’est considérablement développée depuis une trentaine d’années. Il existe actuellement en France plus de 1000 écomusées. Les jardins, les entreprises et sites industriels, les sites archéologiques s’ouvrent aussi à cette forme de tourisme.

Le rapprochement des acteurs du tourisme avec ceux de la culture a nécessité une phase d’adaptation. Lorsqu’en 1987, une convention de partenariat a été signée en France, entre le ministère de la culture et celui du tourisme, les réticences sur le terrain étaient bien présentes. Les acteurs culturels plaçaient la protection du patrimoine au cœur de leur préoccupation et ceux du tourisme bien sûr le touriste au cœur de leur pratique. Les premières études sur les retombées économiques du tourisme culturel montrent que seulement 3 % de la dépense touristique reviennent à la culture par le biais des entrées dans les musées. Le reste profite au territoire dans le cadre de la logistique touristique qui y est associée : hébergement, restauration, achats divers…dopant ainsi l’économie locale.

Plusieurs déclinaisons de ce tourisme culturel intéressent notre propos. Le tourisme scientifique prend ses racines dès le XVIIIe siècle dans la visite des premiers cabinets de curiosités puis très rapidement des premiers muséums d’histoire naturelle (Rochas, 2008). Il connaîtra un essor remarquable avec les premières expositions universelles où la science mais

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aussi l’industrie, les découvertes liées aux grands voyages sont exposés avec le plus grand faste à un public international venu en grand nombre. A l’aube du XXe siècle quelques réalisations remarquables : Crystal Palace à Londres ou bien Le Palais de la Découverte à Paris mettent la science à l’honneur. Mais les événements qui bouleversèrent ce siècle ont ralenti le développement de cette offre touristique jusqu’au renouveau observé à partir des années 1970. Renouveau à mettre en relation avec deux phénomènes : l’apparition en Europe de nouvelles formes muséales, et la naissance du tourisme industriel. Alors que dans toute l’Europe les sites industriels et miniers ferment leur porte ne laissant derrière eux que friches et désertification, des acteurs locaux s’emparent de ce champ laissé libre pour travailler au devoir de mémoire ou réfléchir au renouveau économique de ces patrimoines en développant leur mise en tourisme. Parallèlement, alors que l’offre muséale liée aux muséums d’histoire naturelle ne suffit plus à répondre aux attentes des publics venus à la découverte de territoires en relation avec leur environnement, de nouveaux outils de médiation apparaissent avec les écomusées, musées de sociétés et autres représentants de la nébuleuse muséographique qui se développent principalement à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Dans ce courant, et afin de renforcer l’offre liée spécifiquement à la diffusion du savoir scientifique, apparaissent, à partir des années 1970, les Centres de Culture Scientifique Technique et Industrielle (CCSTI). L’ensemble de ces supports va permettre de construire une offre de tourisme culturel spécifiquement centrée sur le patrimoine géologique.

Ainsi, le géotourisme se trouve à la croisée de nombreuses formes de tourisme, au sein desquelles il a dû progressivement affirmer sa place spécifique (Figure 2.1).

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