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Critère X (anciennement IV) contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les

2.3 Les programmes à l’ échelle de l’arc alpin

N. Cayla, 2009. Thèse de l’Université de Savoie, Laboratoire EDYTEM 41 Préalpes, où l’eau et la géologie sont intimement liées, ce label devrait permettre de tisser de nouveaux liens entre Haut-Chablais tourné vers la pratique du ski et Bas-Chablais tourné vers le Léman.

D’autres projets sont actuellement en réflexion dans le massif subalpin des Bauges, le parc naturel régional souhaite mettre en place une politique de différenciation de son offre touristique face à la concurrence des autres parcs naturels, comme celui du Vercors. Son patrimoine karstique exceptionnelle mais aussi les contraintes liées à la gestion de la ressource en eau dans le massif sont des thèmes qui seront mis en avant dans le dossier de candidature.

2.3 Les programmes à l’ échelle de l’arc alpin

Les programmes INTERREG, comme les programmes LEADER, ont été mis en place par la communauté européenne afin de participer au développement de zones éligibles situées dans l’espace communautaire. Ils sont divisés en trois volets :

volet A : la coopération transfrontalière qui peut s’exercer même entre un pays de la CEE et un autre pays (la Suisse dans notre étude).

volet B : la coopération transnationale qui réunit des pays aux intérêts communs, comme l’arc alpin.

volet C : la coopération interrégionale qui réunit des régions discontinues ayant un projet commun.

Les volets A et B ont donné lieu à de nombreux projets réalisés au sein de l’arc alpin, le volet C a largement contribué, comme cela a été dit plus haut, au développement du réseau des géoparcs.

2.3.1 Le programme « Iron route » du programme INTERREG III B lié à l’espace alpin

Ce programme, dont le chef de file était la communauté de communes de « Valle Seriana e di Scalve », a associé 9 partenaires. Des acteurs politiques : la région Lombardie, la Région autonome du Val d’Aoste, et la région autonome du Frioul Vénétie Julienne ; des acteurs institutionnels : la communauté de communes du Val Trompia et la communauté de communes des vallées de Seriana et de Scalve ainsi que des acteurs du tourisme minier : le musée de la ville de Gorenjske et la mine de Mezica en Slovénie ainsi que les mines de Hüttenberg en Autriche. Ces acteurs autrichiens, italiens et slovènes avaient un passé minier commun et la nécessité de réorienter leur activité économique en raison de la fermeture de ces mines.

Le projet a eu pour objectif la revalorisation des anciens bassins miniers par la création de la Route alpine européenne des métaux. D’une durée de trois ans, de janvier 2005 à décembre 2007, le financement associé (1.756.240 €) a permis :

- la mise en place du réseau des Routes alpines des métaux

- la création d’un portail Internet (http://www.ironroute.org/site-it/index.asp) - l’élaboration d’itinéraires touristiques, culturels et pédagogiques

- le renouvellement ou la création de musées et de centre de documentation - la tenu de trois conférences internationales.

2.3.2 Les programmes INTERREG III A

Les pays alpins ayant une frontière commune ont déposé, dans le cadre du programme INTERREG IIIA, des projets transfrontaliers dont un certain nombre porte sur la protection ou la mise en valeur touristique du patrimoine géologique. Ainsi, dans le cadre du programme Alpes Latines Coopérations Transfrontalières ( ALCOTRA ), pour la période 2000-2006,

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parmi les 229 projets financés, trois relèvent du thème de notre recherche (figurent en gras les structures porteuses du projet) :

N° du Projet Titre Partenaires Financement

5 Itinéraires géologiques, naturels et sportifs transfrontaliers au col du Montgenèvre

Commune de Clavière

Commune de Montgenèvre

1.033.635 €

120 A la découverte des plus beaux paysages géologiques des pays du Mont-Blanc

Musée régional de Sciences naturelles de la Vallée d’Aoste

Château des Rubins à Sallanches

313.300 €

178 Valorisation touristique de mines abandonnées

Commune de St-Marcel

Syndicat Intercommunal pour le développement des Hurtières

242.713,10 €

2.4 Conclusion

Au cours du XXe siècle, l’intérêt porté à la protection du patrimoine a grandi tout en se déplaçant du patrimoine culturel au patrimoine naturel. Très longtemps négligé, le patrimoine géologique a, parmi celui-ci, tardivement trouvé sa place à part entière, et pas seulement comme substrat d’espèces remarquables ou simple curiosité naturelle.

L’UNESCO a joué un rôle important dans cette évolution institutionnelle. En incluant dans ses critères de sélection le critère VIII spécifique au patrimoine géologique, elle a permis d’ajouter à la liste du patrimoine mondial 76 sites pour leur caractéristiques géologiques. Bien sûr, les stratégies mises en place à l’échelle des nations dans la perspective d’un classement UNESCO ne contribuent pas toujours à une reconnaissance objective de la richesse des différents patrimoines du pays. La même année, un seul dossier devant remonter aux instances décisionnelles internationales, des intérêts divergents peuvent opposer des candidatures de patrimoines naturels et culturels ou bien des candidatures s’intéressant à différents types de patrimoines naturels. De plus, si le classement assure une renommée mondiale au site, il ne s’accompagne pas de soutien financier et doit donc pouvoir être assumé par les autorités locales qui s’attendent dans ce cas à des retombées touristiques. Flux touristique qui doit s’accompagner de mesures de protection permettant d’assurer la pérennité du site classé. Enfin, les critères de classement n’assurent pas forcément une représentativité des différents patrimoines géologiques, un seul site illustrant par exemple la stratigraphie, alors que les sites relevant du thème des grottes et du karst sont au nombre de 13.

La création en 2000 du réseau « European geopark », devenu en 2004 un réseau mondial, soutenu là encore par l’UNESCO, a permis la diffusion à l’échelle des continents et des pays d’un label reconnaissant un patrimoine géologique sur lequel pouvait se développer une activité touristique. Ce réseau particulièrement actif regroupe désormais 38 membres dans toute l’Europe. Les réunions sur site réalisées deux fois par an assurent une diffusion des meilleures pratiques de protection, de valorisation, de médiation ou de mise en tourisme. La demande de labellisation, à l’initiative des territoires, la plupart du temps déjà organisés en espaces naturels protégés, nécessite un soutien actif de la part des autorités locales. Différentes stratégies peuvent être observées, les demandes peuvent provenir de pays particulièrement actifs dans la protection des patrimoines naturels et le développement de pratiques écotouristiques : l’Angleterre, l’Autriche ou l’Allemagne par exemple ; dans d’autres cas, ce peut être une recherche de différenciation des pratiques touristiques qui anime la demande, comme en Italie

Le patrimoine géologique de l’arc alpin : de la médiation scientifique à la valorisation touristique N. Cayla, 2009. Thèse de l’Université de Savoie, Laboratoire EDYTEM 43 ou en Espagne. Certains pays valorisent par ce biais le travail important conduit dans le développement du géotourisme, comme en Grèce ou au Portugal. Enfin, pour d’autres pays, c’est la recherche d’une labellisation reconnue à l’échelle européenne, comme en Roumanie ou en République Tchèque. En France, seuls deux territoires ont obtenu le label : la réserve géologique de Haute-Provence et le parc naturel régional du Lubéron. Il est regrettable que la méconnaissance du patrimoine géologique et des pratiques géotouristiques conduise à ce retard de représentativité de la France dans le réseau. En effet, le potentiel de notre pays est certain… mais quand le maillage du territoire européen par les géoparcs sera plus important, l’obtention du label ne sera plus un outil pertinent pour le développement géotouristique d’un territoire.

L’Année Internationale de la Terre qui s’est déroulée de 2007 à 2009 a contribué à montrer au plus grand nombre l’intérêt des géosciences dans l’ensemble des activités humaines. De nombreuses manifestations liées à la mise en valeur de patrimoines géologiques locaux ont mobilisé la communauté des géologues de plus en plus impliquée dans ces aspects de médiation qui renforcent les relations directes avec le grand public. A l’échelle de l’arc alpin, le projet Via Geoalpina réunissant les acteurs des géosciences des six pays a permis de développer des itinéraires d’initiation à la géologie sur le tracé de la Via Alpina. A l’occasion de ce projet, l’implication des différents pays n’a pas été homogène, et il faut noter là encore l’implication particulièrement active de certains d’entre eux comme l’Italie ou la Suisse.

Enfin, soutenus par la communauté européenne, des projets LEADER et INTERREG ont stimulé la recherche, soutenu la constitution de réseaux d’acteurs et permis de réaliser des projets de terrain qui, depuis une dizaine d’années, participent au développement des économies locales au travers par exemple de leurs atouts géotouristiques, de leur mémoire minière ou de la valorisation de leurs ressources paysagères.

Aux différents échelons territoriaux, des acteurs se sont emparés du patrimoine géologique, de sa protection et de sa valorisation, et les projets de développement local fondés sur celui-ci ont gagné une légitimité et une représentativité qui ne cessent de progresser. Toutefois, l’évolution de cette dynamique a été différente selon les pays, les sensibilités nationales, les réseaux d’acteurs. Le chapitre suivant propose de mieux comprendre ces différences, afin d’établir l’état d’avancement pour chacun des six pays de l’arc alpin de la reconnaissance du patrimoine géologique.

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Chapitre 3 : La reconnaissance du patrimoine géologique dans les différents

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