• Aucun résultat trouvé

épistémologique et méthodologie adoptée

Section 2 : le Choix méthodologique

2.5 La méthode de collecte de données

L’étude de cas suppose que l’on documente un phénomène en utilisant plusieurs techniques de collecte de données (étude de documents, entretiens, observations, etc.) (Giordano, 2003). Miles et Huberman (1991 p.11) soulignent que les données qualitatives sont séduisantes car elles « permettent des descriptions et des explications riches et solidement fondées de processus

ancrés dans un contexte », ce qui répond à notre objectif de recherche. Nos sources

d’informations sont essentiellement de deux ordres. D’abord, la collecte d’archive est mise à contribution pour accéder à des données historiques et essentielles. Ensuite, ces données secondaires sont complétées par des entretiens semi-directifs que nous avons menés auprès des startups sociales étudiées et auprès de leurs partenaires. Dans une perspective d’analyse longitudinale, nous avons réalisé une collecte des données de deux manières :

• Une collecte en temps réel, afin de suivre l’évolution des cas pendant la durée de la thèse.

• Une collecte a posteriori, pour reconstituer le parcours des cas étudié depuis leur création.

2.5.1 La collecte de données en temps réel

Les méthodes de collecte des données en temps réel consistent à étudier un phénomène au moment où il se déroule (Thiétart, 2014). Les méthodes préconisées sont l’observation par une immersion prolongée sur le terrain de recherche, la discussion interactive, les auto-rapports et la recherche menée par le praticien (Thiétart,2014). Dans notre cas, nous avons suivi en temps réel, pendant les trois ans de ce travail de recherche, les actualités des entreprises de notre échantillon en s’inscrivant pour recevoir des newsletters, des alertes sur les réseaux sociaux, leurs rapports annuels, etc. Les technologies numériques offrent aujourd’hui des moyens de collecter des données en temps réel sans se déplacer. Par exemple, nous avons suivi en direct

189

certains évènements ou interventions de nos cas sur les réseaux sociaux et des applications comme « Périscope » ou « Facebook direct » ou You Tube. Les données ont été consignées sous forme de prise de notes.

Par ailleurs, nous avons collecté des données primaires en se rendant à des workshops, des conférences, des salons, etc. organisés par les cas étudiés ou auxquels ils sont invités. Ces données ont été collectées aussi bien en France qu’au Sénégal. Certains évènements en France impliquaient des cas sénégalais comme l’impact journalism Day 2016 ou l’observatoire de la e-santé dans les pays du Sud en 2016. Nous avons présenté en annexe 2 ces évènements dans un tableau détaillé avec les dates, le nom des évènements, les organisateurs et les résultats obtenus. Nous présenterons en synthèse dans le tableau 17 suivant le nombre d’évènements auxquels nous avons assistés.

Tableau 17: synthèse des évènements pour la collecte de données

Evènements en France Evènements en Sénégal

Présence physique 11 Présence Physique 8

Présence virtuelle 2 Présence virtuelle 1

Total 13 Total 9

Vu également le nombre de cas étudiés, vingt au total, dans deux pays, nous ne pouvions pas utiliser les autres moyens de collecte des données en temps réel cités précédemment comme l’observation participante. Selon Thiétart « les méthodes de recueil de données en temps réel présentent l’avantage d’éviter le biais de rationalisation a posteriori et permettent de jouer sur les temporalités. Toutefois, ces méthodes peuvent influencer le déroulement du phénomène » (Thiétart, 2014 p.397). Dans notre cas, vu la nature de nos participations, nous ne pouvions pas influencer sur le déroulement des évènements. La plupart du temps, nous avons été invités pour les évènements organisés par les cas à l’étude. Pour les autres évènements auxquels les startups étudiées ont été invitées, nous étions informés en général via les réseaux sociaux (Facebook, Tweeter). Lorsque le thème de l’évènement pouvait apporter des informations supplémentaires par rapport à notre collecte de données, nous y assistons. Dans beaucoup de ces évènements, nous avions l’occasion de poser des questions en rapport avec notre recherche. Enfin, nous pouvions également discuter avec des dirigeants et des entrepreneurs durant les activités de

190

networking lors de ces évènements. C’était l’occasion pour nous d’obtenir des réponses à certaines questions ou d’approfondir certaines réponses auprès de ces derniers. Ces répondants ne sont pas souvent accessibles par mail ou par téléphone. En effet, beaucoup de nos mails destinés aux entrepreneurs sont restés sans suite. En somme, ces évènements étaient des moyens pour nous d’obtenir des rendez-vous pour des entretiens physiques ou téléphoniques et de récolter des données.

2.5.2 La collecte de données rétrospectives

En outre, « les méthodes de collecte de données longitudinales a posteriori (c’est-à-dire lorsque le phénomène est révolu) sont utilisées pour des raisons pratiques. Le phénomène peut ne plus exister ou encore une étude longitudinale sur plusieurs décennies ne puisse être réalisée en temps réel pour une thèse ou un article. Les études rétrospectives font appel à des données secondaires archivées et/ou à des données primaires retraçant a posteriori l’évolution d’un phénomène » (Thiétart,2014). Dans cette recherche, nous avons mobilisé à la fois des données secondaires et des données primaires issues de nos entretiens pour reconstituer l’histoire des startups sociales étudiées. C’est pourquoi, on parle de données de processus. Elles sont « largement constituées d’histoires sur ce qui s’est passé et qui a fait quoi et quand – c’est-à- dire les évènements, les activités et les choix effectués au fil du temps » (Langley, 1999 p.692).

2.5.3 La collecte de données d’archives

Ainsi, nous avons commencé par la recherche d’archives afin de construire l’évolution de chaque entreprise. Ces archives comprennent l’information publique (plaquette, site web, presse en ligne, etc.), les rapports et documents internes et les entrevues accordées à des tiers. Ainsi, nous avons fait appel au site archives.org pour suivre l’évolution de leur site web et les changements apportés. Par ailleurs, nous avons eu la chance que la plupart des entreprises étudiées soient très médiatisées et par conséquent, beaucoup de vidéos sont disponibles sur internet (Tableau 18).

191

Tableau 18 : exemple de vidéos exploitées

Date de consultation

Types Sources durée en

minutes 02/03/2015 Pitch du fondateur de S1 au Demo

Africa 2012

https://www.youtube.co m/watch?v=WEvH5bSjg

yU

5

29/04/2016 Documentaire sur l'ESS en France, Intervention du cofondateur de F9

“Changeons tout !”, le documentaire qui vous explique l'économie solidaire diffusé le 30

novembre 2016 sur France 3

52

30/04/2016 L'entrepreneuriat qui change le monde, Thierry Sibieude, Professeur

à l'ESSEC

https://fr.coursera.org/lea rn/entrepreneuriatquicha

ngelemonde

28

30/04/2016 L'entrepreneuriat qui change le monde, Témoignage du fondateur F3

https://fr.coursera.org/lea rn/entrepreneuriatquicha

ngelemonde

4

30/04/2016 L'entrepreneuriat qui change le monde, Anne-Claire PACHE, Professeur ESSEC titulaire de la

chaire Philanthropie

https://fr.coursera.org/lea rn/entrepreneuriatquicha

ngelemonde

5

2.5.4 L’entretien semi-directif source principale de

données.

L’entretien semi-directif consiste à laisser l’acteur s’exprimer librement sur des questionnements précis et prédéfinis par le chercheur. Il donne un cadre aux entretiens tout en laissant suffisamment de la liberté aux personnes interrogées pour nous apporter des éléments auxquels nous n’aurions pas pensé dans la préparation de la rencontre. Pour les répondants, nous avons appliqué les mêmes principes que ceux appliqués pour déterminer nos

192

cas notamment la saturation théorique. En effet, nous avons multiplié les interlocuteurs (fondateurs, collaborateurs, bénéficiaires, accompagnateurs, etc.) dans le but d’atteindre une saturation des données par cas et croiser les points de vue.

Plus spécifiquement, au total, 55 entretiens semi-directifs ont été menés auprès des 20 startups sociales étudiées et auprès de leurs partenaires. Les entretiens ont duré en moyenne une trentaine de minutes. Le plus long entretien a duré une heure cinquante minutes et le plus court est de vingt minutes.

Le guide d’entretien comportait les thèmes suivants : caractéristiques de l’entreprise (contexte de création, activité, chiffre d’affaires, effectif, etc.), les différentes composantes du BM et leurs évolutions (tableau 1), ainsi que les évènements marquants. Certaines questions du guide ont été ajoutées ou retirées en fonction des catégories d’interlocuteurs (entrepreneurs, accompagnateurs, bénéficiaires). Le guide d’entretien principal adressé se trouve en annexe.

Tableau 19 : Synthèse des principaux outils de collecte de données

Méthode de recueil Nombre de sources

Format disponible

Entretiens semi-directifs (2014-2017) 55 Transcription intégrale

Participation Workshop, panels,

conférences, salon, etc. (2014-2017)

19 notes de terrain et

enregistrement audio Participation à des événements (présence

virtuelle) (réseaux sociaux : Facebook direct, Périscope, etc.)

193

Section 3 : les méthodes d’analyse de nos