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PREMIERE PARTIE

DANS LES ECHANGES REGIONAU

N. B : Les catégories représentent la classification des gammes de produits élaborée par l’ensembles des Etats de l’Union Economique et monétaire A chaque catégorie de produits

II. RESEAUX DE MARCHES

II.4 Les voies de communication

L’ensemble des marchés est relié par diverses catégories de voies de communications. Selon l’importance du marché dans l’orientation et l’organisation du commerce inter-régional, il est desservi soit par une route principale de catégorie « A », soit par une route de catégorie « B » ou « C » selon la terminologie adoptée en Côte d’Ivoire. Les marchés départementaux à vocation régionale sont interconnectés à un réseau de routes praticables en toutes saisons (routes de type A). En général, les routes principales sont bitumées et en très bon état, et permettent de relier ces marchés à ceux des capitales, ainsi que les pays voisins. Ces voies asphaltées traversent la zone du Nord au Sud et favorisent les relations avec le Mali et le

98 Burkina d’une part et avec Abidjan d’autre part. Le réseau bitumé représente environ 660 kilomètres.

Le Burkina Faso dispose d’une autre voie construite en 1934 sous la colonisation, la voie ferrée. Depuis la privatisation, un effort considérable est fait pour sa réhabilitation. L’arrimage de la zone contact aux deux autres pays, le Ghana et la Guinée, est fait par des pistes en plus ou moins bon état et très discontinues. Ces routes de catégories « B » relient également les marchés départementaux à ceux des villes secondaires ou marchés de regroupement. Il en est de même entre les villes d’Odienné et de Bougouni. Le long de ces routes inégalement praticables selon les saisons, se déroule le commerce avec la Guinée, le Mali dans la zone d’Odienné et avec le Burkina Faso, le Ghana dans la zone de Bondoukou. (Voir photo 7)

Photo 7 : Une vue d’une route internationale reliant Bondoukou (C.I) à Sampa (Ghana), août 2002 cliché de l’auteur.

Les routes de type « C » couvrent la majeure partie de notre espace d’étude. Elles relient les marchés ruraux aux marchés des villes secondaires et aux marchés frontaliers satellites. Non bitumées, elles sont praticables seulement par les véhicules tout terrain et certains camions. Les colporteurs les empruntent pour fournir les populations rurales en produits de consommations courants. C’est le lieu de prédilection des contrebandiers et des passeurs pour échapper aux contrôles des douaniers et autres forces de sécurité.

99 Conclusion

L’espace frontalier nord de la Côte d’Ivoire est un espace assez homogène que les frontières ont tenté de diviser en créant des territoires à part entière, faisant fi des relations qui existaient entre les peuples. Dans notre zone d’étude, des relations basées sur la religion, gage de la confiance, se sont établies. Sur cette base se développe un commerce frontalier très actif entretenu par les peuples eux-mêmes.

Ce commerce reste largement complexe dans la mesure où il met en relation sur un très vaste espace transcendant les frontières, plusieurs acteurs sociaux et économiques, qui contribuent à pérenniser les échanges entre les populations que les frontières ont séparées. Ils agissent dans un espace dit autonome qui échappe aux lois économiques dans les Etats qui les abritent. Ainsi par la création de plusieurs marchés homologues, pilotés à partir du marché mondial ou des capitales des Etats, ils orientent et organisent plusieurs types de commerces. Ces différents échanges se pratiquent à la fois sur une variété de marchés et sur des routes de plusieurs catégories.

Les échanges frontaliers restent également très structurés. Ils partent du commerce capillaire, basé sur les produits locaux agricoles, à un commerce de longue distance qui se caractérise par l’importance de son volume et par le nombre de personnes qui y participent. Ces échanges concernent une variété importante de produits à la fois agricoles, industriels, d’élevage avec de très fortes nuances d’un espace à un autre.

100 « Le voisin potentiel a dans sa poche une partie de ta fortune.

Plus tu as des voisins plus tu es riche. Moins tu en as moins tu es riche » Proverbe Sénoufo de la caste des forgerons

Les flux transfrontaliers sont influencés par les courants économiques traditionnels d’échange sur de vastes aires de commerce. Plusieurs marchés les rythment et les drainent. Dans cette partie de notre travail, nous mettons en exergue le fonctionnement des échanges autour des marchés.

S’il est vrai que les marchés, quels que soient leurs caractères, constituent des lieux d’échanges, leur rôle dans la spécialisation des flux n’est pas clairement connu. A travers notre étude, nous proposerons de mettre au grand jour leur influence dans l’organisation des échanges par leur fonctionnement et par leur rôle économique. Nous aborderons également les relations qu’ils entretiennent avec leur environnement immédiat et lointain. A cet effet, nous avons jugé utile d’apprécier les différents types de flux et les prix de certains produits sur les marchés frontaliers qui les orientent à divers degrés. Nous étudierons les grandes orientations et les destinations des flux sur les espaces en relation.

Dans un deuxième temps, nous savons que la notion d’échange inclut celle de rapport et de mouvement de biens, ce qui donne un sens aux échanges. Les flux, de proximité ou non, de courte ou de longue distance, se déroulent entre des marchés ruraux et des marchés urbains et sont spécialisés par produits bien spécifiques. Ainsi le commerce des produits périssables se fait sur une courte distance ; en revanche celui des produits pouvant résister aux intempéries peut se faire sur de longues distances. Cela nous permet de dire que le caractère des flux est fonction de la distance mais également (fonction) du type et de la valeur du produit qui alimente les échanges.