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Les produits échangés dans le sens Côte d’Ivoire-Mal

DEUXIEME PARTIE

N. B : (7) correspond aux sept jours de la semaine grégorienne J (1) date de la tenue du marché dans le cycle

I. LES AXES DES FLUX COMMERCIAUX OFFICIELS

I.1 Les produits échangés dans le sens Côte d’Ivoire-Mal

Le trafic entre la Côte d’ivoire et le Mali se déroule sur trois axes routiers sur lesquels sont localisés trois postes de douane : à Tiénfinzo sur l’axe Bougouni-Odienné, à Nigouni sur l’axe Tingréla-Bougouni et à Pogo sur l’axe Korhogo-Sikasso. Ce dernier axe, par lequel transite l’essentiel des échanges entre les deux pays, est de loin le plus fréquenté, car c’est une route bitumée en assez bon état. En revanche, les deux autres axes offrent des possibilités d’échanges réduites, à cause de leur impraticabilité en saison des pluies. Ils sont généralement empruntés par des commerçants disposant de petits volumes de produits et par des animaux sur pied à destination de la Côte d’Ivoire. Ces trois axes routiers se partagent le transit des marchandises entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Nous analyserons les flux quantifiés de produits agricoles (vivriers, animaliers et d’exportation), manufacturés, pétroliers, chiffres que la douane a bien voulu mettre à notre disposition.

142 I.1.1 Les produits agricoles

Nous regroupons sous le vocable de produits agricoles, les produits de consommation courante qui alimentent le commerce dit « capillaire ». Ce sont les produits d’origine végétale comprenant les céréales (maïs, sorgho, mil et riz), le maraîcher (tomate fraîche, gombo, piment), les légumineuses (aubergines, arachide, ail, oignon) et les produits d’origine animale et d’exportation. Malgré le caractère très informel du commerce dit capillaire qui se déroule entre populations proches des frontières, un important volume de produits a été enregistré grâce aux directions de l’agriculture représentées aux postes frontières par les agents phytosanitaires. Les statistiques que nous utilisons proviennent de ces structures phytosanitaires.

Tableau 15 : Volume des produits agricoles par poste frontière en direction du Mali Postes frontières Tiéfinfinzo Nigouni Pogo Total

Produits (tonnes) Mil 160 230 260 650 Sorgho 243 437 568 1248 Maïs 342 512 673 1527 Riz 25 54 186 265 Tomates fraîches 200 150 340 690 Gombo 30 40 75 145 Piment 14 56 280 350 Aubergine 34 42 55 131 Ail 54 65 450 569 Banane plantain 120 260 290 670 Cola 325 560 630 1515 Manioc doux 80 123 450 653 Igname 123 234 540 897 Total 1750 3063 4797 9610

Source : Rapport phytosanitaire direction régionale de l’agriculture, Korhogo 2001

Ce tableau fait état des échanges de produits agricoles ivoiriens en direction du Mali d’une façon générale et plus particulièrement en direction des grands centres urbains comme Sikasso, Bougouni et plus loin Bamako. Ces produits proviennent pour la plupart des localités proches de la frontière et des localités forestières de Côte d’Ivoire. Même si leurs volumes sont répertoriés dans ce tableau, les quantités échangées restent en-deçà de la valeur et de la réalité. En effet, une grande partie n’est pas quantifiée aux différents postes à cause de la prédominance des échanges informels de proximité entre les localités rurales.

Les transits à partir des postes frontières de Tiéfinzo et de Nigouni sont devenus très secondaires pour les commerçants maliens et ivoiriens. Ils ne concernent que les transactions

143 sur les biens agricoles du pays rural proche de la frontière et des départements voisins. Le plus gros des transactions se déroule à partir du port d’Abidjan et à un degré moindre à partir de celui de San-Pédro, en empruntant le principal axe routier qui passe par Ouangolodougou- Pogo pour rejoindre le Mali, ce qui explique l’importance des volumes de produits en direction du Mali au poste frontière de Pogo, environ 4797 tonnes.

On note également le transit d’importants volumes d’autres produits par ce même poste frontière. La cola transite par Pogo (630 tonnes), soit 7% des exportations cumulées en direction du Mali, alors que 325 et 560 tonnes transitent par les deux autres postes. La cola demeure le produit le plus important en volume que la Côte d’Ivoire exporte vers le Mali avec 1515 tonnes tous postes frontières confondus.

L’essentiel des transferts se fait par le poste frontière de Pogo. Les autres postes ne reçoivent que des quantités limitées à cause des voies de communications qui sont peu praticables et inadaptées aux camions de grande capacité. La cola continue encore à alimenter les échanges de longue distance dans le sens Sud-Nord. Elle demeure aussi le produit dont la filière et les circuits de commercialisation sont encore aux mains des Africains. A ce propos, l’étude des circuits de commercialisation des produits dans le prochain chapitre nous en dira plus. A ces produits s’ajoutent les produits manufacturés de consommation courante et les produits pétroliers, comme les hydrocarbures et dérivés, le ciment et les produits alimentaires et chimiques.

I.1.2 Les produits manufacturés en direction du Mali

Les produits manufacturés transitant par la Côte d’Ivoire pour le Mali sont les produits pétroliers (essence, gasoil, pétrole à lampe tempête, kérosène et divers autres huiles), les produits chimiques (engrais). Les produits alimentaires sont essentiellement le sucre, la farine, le lait, les cubes maggi auxquels s’ajoutent des produits cosmétiques comme le savon.

Les volumes de ces différents produits en direction du Mali sont très importants et transitent en majorité par le principal axe routier reliant la Côte d’Ivoire au Mali, le couloir de transport régional Abidjan-Bamako et ensuite par l’axe -San-Pédro-Bougouni

144 Tableau 16 : Volume des produits manufacturés et pétroliers par poste frontière

en direction du Mali

Postes frontières Tiéfinfinzo Nigouni Pogo Total

Produits (tonne) Hydrocarbure 10 000 30.000 560.000 600 000 Sucre 3.000 4 000 120.000 127 000 Lait 20 130 250 400 Maggi 25 30 324 379 Emaillés 40 50 245 335 Plastiques 240 340 356 936 Ciment 15.000 25.000 760.000 800 000 Engrais 5000 25000 120000 150000 Total 33325 84550 1561175 1 679 050

Source : Direction des statistiques et des études économiques douane ivoirienne, mai 2002 On note une gamme variée de produits qui montre l’influence de la Côte d’Ivoire, propice à la redistribution des biens importés et à l’écoulement de produits que ce pays fabrique en fonction du marché formé par un vaste hinterland englobant le Mali. Le ciment représente la part la plus importante des échanges en direction du Mali (800 000 tonnes) puis suivent les hydrocarbures (600 000 tonnes). Il faut ajouter les autres produits originaires de la Côte d’Ivoire qui représentent plus d’un million de tonnes, le sucre, le lait, les émaillés, du matériels plastiques et les engrais.

Lorsque nous analysons les échanges par poste frontière, nous observons que l’essentiel du transit passe par le poste frontière de Pogo (151 175 tonnes) et, dans une certaine mesure, par celui de Nigouni (84 550 tonnes). Tiéfinzo vient en dernière position (33 325 tonnes).

Cette situation s’explique par l’état des voies de circulations et de l’importance des postes frontières liée à leurs attributs. Pogo est un poste frontière de deuxième ordre caractérisé par sa capacité à réaliser 75 à 90% des quotas des recettes mensuelles qui lui sont fixées (1 milliard de francs CFA). C’et un axe de transport bitumé à vocation régionale où transitent quotidiennement 300 à 500 camions en provenance et à destination du Mali. Nigouni et Tiéfinzo sont de troisième ordre, situés sur deux axes routiers dont la viabilité est incertaine par temps de pluie, réduisant considérablement leur activité.