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Les marchés liés aux échanges de proximité

DEUXIEME PARTIE

I. LES DIFFERENTS TYPES D’ECHANGES ET LES MARCHES ASSOCIES

I.1 Les marchés liés aux échanges de proximité

Nous pouvons maintenant, tenter de proposer un modèle très général lié aux échanges de proximité en nous référant aux trois niveaux d’observation évoquée plus haut. Pour ce faire, nous utilisons un schéma. Le premier niveau d’observation des flux concerne les relations de proximité. Considérons deux pays, l’un A, l’autre B séparés par une ligne linéaire ou frontière. Dans ces deux pays ou espaces, les zones proches de la ligne frontière entretiennent des relations d’échange ou communiquent entre elles à partir des localités ou des point d’égale valeur ou d’égal volume. Dans ce cas de figure les échanges ou les relations se font de proche en proche dans un espace où les lois qui réglementent les échanges dans chaque espace montrent leurs limites. Les relations entre les points sont de solidarité et se font dans un espace sans équipements majeurs. Pour les localités concernées par ce type d’échange ou de communication, la frontière n’existe pas. Elle n’est qu’apparente (graphe 2, p. 104).

104 Les marchés liés à petite échelle aux flux de proximités sont des marchés ruraux frontaliers, dont la caractéristique est leur périodicité. Suivant la tradition de chaque espace, les marchés sont à jour fixe (par rapport au calendrier grégorien) ou à jour variable. L’une des caractéristiques de ces marchés est leur localisation tout le long des frontières et leur appartenance à un circuit intégré. Interrogés sur l’origine de la périodicité des marchés frontaliers, les chefs traditionnels et les commerçants ont donné diverses réponses :

- A Manakoro (frontière Mali-Côte d’Ivoire, zone d’Odiénné), les gens pensent que la périodicité observée entre les marchés ivoiriens et maliens dans cet espace découle de la volonté des chefs traditionnels des localités de permettre aux populations d’avoir des gammes variées de produits sur les marchés. Toujours selon la même source, avant la périodicité, lorsque des marchés se tenaient le même jour, la clientèle allait vers celui qui offrait plus d’opportunités et plus d’accessibilité. La clientèle se tournait vers le plus puissant. Cette situation désavantageait l’autre marché, comme par exemple à Sampa (au Ghana) qui drainait les vendeurs et visiteurs de Bondoukou quand les jours de marché coïncidaient avec ce dernier.

- A Soko, en mai 2002 (frontière Côte d’Ivoire-Ghana, zone de Bondoukou), le calendrier des marchés a été fixé grâce à un accord entre les anciens chefs traditionnels des villages, ce qui explique l’harmonie constatée sur la périodicité de la tenue des marchés dans cet espace.

- A Lalébra (frontière Côte d’Ivoire-Burkina Faso, zone de Korhogo), selon les informations, il semble que la périodicité constatée dans la région est l’œuvre des commerçants eux-mêmes, car elle leur permet de visiter un grand nombre de marchés dans la semaine pour écouler les produits manufacturés et faire également des stocks de produits agricoles qui pourront être vendus en retour sur les marchés urbains.

105 Nous pensons que cette dernière information est la plus plausible car la circularité permet aux commerçants de visiter tous les marchés de la zone suivant chaque jour de la semaine. A travers cette forme d’organisation, toutes les localités, même les plus reculées, sont fournies en produits de consommation courante.

Ces marchés jouent également un rôle social très important : lieux de rencontre et d’échanges de nouvelles entre ceux qui les fréquentent, mais aussi entre les villes et les campagnes environnantes. C’est à l’occasion de la tenue des marchés que les personnes rapportent les nouvelles de leurs parents habitant dans les villes.

Ces marchés se localisent généralement sur les places centrales des villages et le long de la voie principale qui traverse les localités. Ce sont en quelque sorte des « marchés-rues ». Spécialisés dans la vente des produits locaux agricoles, ils proposent également quelques produits manufacturés provenant soit du marché mondial soit des villes environnantes. Ils ont comme zone d’influence non seulement les villages proches des frontières, mais aussi les villages homologues qui se situent de l’autre côté de la frontière apparente. Les transactions à ce niveau portent essentiellement sur les produits vivriers et d’élevage (Photo 8).

Photo 8 : Etal de quelques produits vivriers exposés à la vente à Sokoro en mai 2002, cliché de l’auteur.

106 Quelques colporteurs dioula, haoussa, présentent un éventail de produits manufacturés portant sur une gamme très variée de produits manufacturés fabriqués localement ou importés des pays asiatiques et d’Europe (Italie, Taiwan et Turquie pour l’essentiel des contrefaçons).

Trois exemples de marchés frontaliers permettent de mieux juger de leur structure et de leur aire d’influence : Sokoro, Soko et Débété. Ces aires de commerce ont été retenues pour leur spécificité liée à leur localisation, l’importance du nombre de vendeurs qu’ils drainent, la variété de produits qui y sont écoulés.

I.1.1 Structure du marché frontalier de Sokoro

Le marché de Sokoro est très particulier. A 1 km à la fois de la frontière malienne et guinéenne sur l’axe Minignan-Guinée et Minignan-Mali, il est propice aux échanges triangulaires. Il se tient tous les jours et connaît une animation importante le vendredi entre 10 heures et 16 heures. Sa superficie est d’environ 1000 m², au sein de laquelle se dresse un bâtiment central de forme rectangulaire, utilisé pour étaler les produits agricoles et pour stocker les produits vivriers de consommation courante. Ce bâtiment central est entouré de dix autres hangars construits en matériaux locaux. Ils sont utilisés par des commerçants de produits manufacturés et textiles.

Le nombre de vendeurs qui fréquentent ce marché permet d’apprécier sa taille. Nous avons privilégié ce critère et non celui des acheteurs car ceux-ci sont très mobiles. Ainsi le jour de la tenue de ce marché, nous avons dénombré environ 230 vendeurs. Nous appelons vendeurs, personnes ayant apporté au moins un article à la vente sur ce marché. Ces articles peuvent être des produits manufacturés ou des produits agricoles vivriers. Nous avons constaté que la majorité des vendeurs venait d’autres villages, autre que celui où se tient le marché. Ainsi sur 156 vendeurs que nous avons pu dénombrer, 74 d’entre eux étaient du village où a lieu le marché. Ce sont ces apports extérieurs qui nous permettront plus loin de voir les rapports entre les différents marchés et de mesurer le degré de polarisation de chaque marché frontalier dans sa zone. Nous avons pu établir ce rapport à travers l’aire d’influence de chaque marché de notre espace d’étude. Ainsi, selon le lieu de provenance des vendeurs, nous avons mesuré l’aire d’attraction et le dynamisme de chaque marché. Sokoro draine des commerçants qui viennent des localités situées à une dizaine de kilomètres avec plusieurs variétés de produits : côté ivoirien, des céréales (mil, riz, sorgho), des tubercules (maniocs, ignames, patate douce et taro) et des produits manufacturés (sandalettes, objets en plastique, cubes maggi provenant des usines ivoiriennes implantées à Bouaké et à Abidjan) ; côté

107 guinéen, des arômes (Soumbara), des produits manufacturés issus du marché mondial (cigarettes, chaîne hi-fi, pièces détachées pour motocyclette). Les Maliens apportent du textile sur ce marché (bazins et friperie).

La particularité du marché de Sokoro est également dans le drainage d’une clientèle ivoirienne, malienne et guinéenne qui parcourt parfois des distances de plus de 30 à 50 kilomètres pour effectuer des transactions. Ce marché a ses homologues respectivement du côté guinéen (Tieniny et Noumouguila) situés à 12 et 3 kilomètres de frontière sur l’axe Minignan-Guinée et du côté malien (Sadougoula et Farhala).

I. 1. 2 Structure du marché de Soko

Soko est un village peuplé de Nafana, de Koulango, d’Abron et de Zerma auxquels se sont adjoints quelques fonctionnaires de la douane (18) et enseignants du primaire (14). L’ensemble de la population du village est de 3065 habitants au dernier recensement de la population de 1998. C’est l’un des plus importants villages de la commune de Bondoukou.

Le marché de cette localité située à 5 km de la frontière ghanéenne sur l’axe Bondoukou-Sampa, a été construit en 1993 sur une superficie de 800 m². Il se situe au centre du village, à proximité de la voie Soko-Sampa. Son accessibilité n’est pas permanente en raison de la saison des pluies car la route qui le relie aux localités de Bondoukou et de Sampa demeure impraticable en cette période de l’année. Cette situation réduit donc sa clientèle et son nombre de vendeurs. Ainsi, le 13 mai 2002, l’activité commerciale du marché a été réduite. La tenue du marché a été clôturée à 14 heures au lieu de 16 heures par manque d’acheteurs et par manque de produits. Après vérification, nous avons dénombré un total de 56 vendeurs dont 26 femmes. La plupart venait du village même. Ainsi, sur les 26 vendeuses, 15 étaient de Soko. Il y avait également 17 colporteurs dioula et haoussa. Sur ce même espace, quelques monnayeurs au nombre de 5 offrent leurs services pour échanger le cédi et le franc CFA en vue de faciliter les transactions entre commerçants et acheteurs ivoiriens et ghanéens. En saison sèche, entre les mois de février et avril, l’activité commerciale du marché connaît une grande intensité et le nombre de commerçants et d’acheteurs augmente, pouvant atteindre une centaine de vendeurs selon la coopérative de la gestion du marché.

Le marché de Soko est composé d’un bâtiment central moitié-hangar dont la superficie est de 100 m² et de cinq abris composés d’un toit monté sur piquet en feuilles de palmiers à huile. Ces abris ont été édifiés pour assurer une protection contre l’ardeur du soleil aux commerçants n’ayant pas trouvé de place dans le bâtiment central, ce qui augmente la

108 capacité du marché. Il peut alors accueillir entre 100 à 200 vendeurs pendant les jours de grande affluence, comme le vendredi. C’est un marché hebdomadaire (photo 9).

Photo 9 : Marché de Soko pendant un jour non ouvrable, mai 2002 Cliché de l’auteur

Sa zone d’influence s’étend à l’ensemble du « pays rural » dont il est le marché principal, mais il attire aussi vendeurs et acheteurs des pays ruraux voisins, en particulier ceux des villages les plus proches (Pinda, Boroko). Nous appelons pays rural, l’ensemble des villages rattachés à un village-centre, qui a acquis un certain nombre d’équipement par le fait de son dynamisme. Cette zone d’influence va au-delà de 10 à 15 km. Elle a été délimitée en prenant comme critère le lieu de provenance des personnes transportant un produit sur le marché, selon le mode de transport (à pied, à vélo et par voiture). Selon ce critère, les comptages des personnes ont donné les résultats suivants :

Tableau 11 : Aire d’influence du marché de Soko

Lieu de provenance Personnes transportant un produit Distances

Bondoukou (Côte d’Ivoire) 10 7

Sampa (Ghana) 7 2

Pinda (Côte d’Ivoire) 12 15

Motiamo (Côte d’Ivoire) 4 15

Zanzan (Côte d’Ivoire) 2 20

Soko (Côte d’Ivoire) 30 -

109 Nous observons que l’aire d’attraction du marché se situe entre la ville de Bondoukou et le bourg frontalier ghanéen de Sampa. Ces deux localités influent sur le déroulement du marché de Soko, car elles ont des marchés quotidiens qui offrent une gamme variée de produits manufacturés et agricoles. Ces deux localités sont les principaux acheteurs des produits vivriers commercialisés dans la zone. Cette situation entraîne une faible fréquentation régulière de celui de Soko qui se trouve coincé entre deux grandes localités au pouvoir d’achat appréciable.

I.1.3 Structure du marché de Débété

Débété est une localité située à la frontière ivoiro-malienne dans la zone de Tingréla. Ce village, situé à 2 km de la frontière, a une population estimée à 3372 habitants. La superficie du marché est d’environ 1000 m². Il se localise en plein centre du village, sur l’axe Tingréla- Mali. Il a été construit avec des matériaux modernes, similaires à celui de Soko, qui a une forme rectangulaire et est couvert (Figure 9).

Source : Plan de lotissement du village BNETD 1994

Tout autour du hangar principal se trouvent une dizaine de petits hangars en matériaux locaux, construits par les commerçants eux-mêmes pour éviter la taxe que leur demande le logotigui (chef de marché) quand ils sont installés sous le hangar principal. La taxe s’élève à 50 francs CFA par jour. Elle est aussi fonction de la valeur du produit exposé à la vente. En effet, les colporteurs et les commerçants de friperie payent une taxe de 100 francs Cfa alors

110 que ceux des produits locaux vivriers payent 50 francs Cfa car le logotigui considère que les commerçants de produits manufacturés ont plus de possibilité de faire des bénéfices que ceux des produits vivriers. Cette situation permet surtout d’attirer les vendeurs de produits vivriers pour résoudre les problèmes de tension alimentaires qui pourraient survenir.

Pendant les jours de grande affluence, les activités du marché s’étirent le long de la voie principale, ce qui augmente sa capacité d’accueil autour de 250 vendeurs au lieu d’une soixantaine. C’est un marché quotidien bien qu’il connaisse une animation maximale les vendredis entre 10 heures et 14 heures. Il est régulièrement fréquenté par les Maliens qui y arrivent la veille pour se ravitailler en produits du cru comme la banane plantain, le manioc doux et vendent en retour de la volaille, de la friperie, des cigarettes, des chaînes hi-fi issues de la contrebande et de la pomme de terre. Ils y arrivent à pied ou à vélo ou en camions. Nous en avons dénombré 5 ayant eu comme moyen de locomotion le vélo et une dizaine utilisant les camions. Le reste des vendeurs maliens (20) est arrivé à Débété à pied. De la quantité et de la qualité du produit acheminé sur le marché dépend le moyen de locomotion. Lorsque le produit est périssable et en quantité importante, le commerçant affrète soit individuellement soit par groupe un véhicule pour joindre le marché. Les produits de petite quantité sont acheminés à pied ou à vélo. C’est le cas de cette productrice-vendeuse (dame Kouyaté) venue d’une petite localité malienne frontalière pour la vente d’une cuvette de produits maraîchers et qui nous relate les péripéties pour acheminer sa production sur le marché de Débété :

111 Ce témoignage montre les problèmes que les acteurs du commerce de proximité rencontrent pour s’insérer dans les secteurs d’activité rentables.

La zone d’influence de ce marché est limitée pour les vendeurs et vendeuses à l’ensemble des localités frontalières homologues. Elle est comprise entre 15 et 20 kms et part des localités frontalières de Foutièré au Mali à celle de Diamakani en Côte d’Ivoire.

Retenons que les flux de proximité se font autour d’un semis de marchés ruraux frontaliers qui se caractérisent par une forte fréquentation en période de pleine récolte du vivrier par les basculeurs et collecteurs de produits pour le compte des grossistes restés dans les villes. Ces marchés sont le lieu de regroupements en général de produits agricoles vivriers et d’élevage. Ces flux se font à travers des espaces situés dans un rayon de 10 à 20 km de part et d’autre des frontières. Ils s’apparentent à un commerce de troc et à des échanges qui sont très informels car tolérés par la douane qui représente l’Etat central.

« Je viens vendre ma production sur ce marché depuis longtemps. Avant, j’accompagnais ma mère sur ce marché pour la vente de nos produits issus de nos champs. Il s’agissait du maïs, du mil et quelques légumes des fois. Après le décès de ma mère, j’ai continué l’œuvre et aujourd’hui je ne vends plus les produits que j’ai cités auparavant, mais je vends maintenant du maraîcher que moi-même je cultive et que j’achète également à d’autres producteurs.

Je viens sur ce marché, car ici les produits sont achetés à meilleur prix que chez moi au village. Je peux avoir 12 000 francs Cfa pour une cuvette de tomates fraîches ici à Débété, alors que chez moi (Foutièré) je ne peux même pas avoir la moitié de cette somme.

Pour venir à Débété, quand j’ai beaucoup de marchandises, je viens en camion la veille et je dors près de mes articles au marché. Mais quand la quantité de mes marchandises est faible, je me lève à 5 h 30 du matin de mon village et j’effectue le trajet à pied pour arriver au marché à 9H30. Quand j’ai beaucoup de marchandises, je les vends en gros et si c’est peu je les vends au détail.

Pour vendre ici maintenant ce n’est plus comme avant. Maintenant il y a beaucoup de contrôles sur la route. Les « corps habillés » (terme ivoirien pour désigner les forces de l’ordre et de sécurité) nous prennent de l’argent à chaque barrage, des fois ils nous laissent passer aussi. Nous payons également nos places sur ce marché au responsable. C’est très difficile pour nous de nous en sortir. Si tu as fini de payer toutes les taxes, il ne te reste plus rien comme bénéfice. Des fois je perds de l’argent. Mais faire le commerce n’est pas chose aisée, on ne peut pas faire des bénéfices à chaque fois, c’est une question de chance. Aujourd’hui, je peux faire des bénéfices et demain faire des pertes. L’argent que je gagne par ce petit commerce est utilisé en retour pour les besoins de ma famille et pour accroître mon commerce ».

112 Ce type de flux symbolise une forme de solidarité entre les peuples pour marquer leur volonté de complémentarité en matière de sécurité alimentaire. La frontière n’est qu’apparente et loin de les diviser, elle leur permet de consolider leurs rapports.

Les échanges à ce niveau d’échelle se déroulent autour des marchés ruraux et marquent le début et la fin d’un territoire à part entière que nous pouvons qualifier de véritable pays frontière. Un pays frontière peut être défini comme un espace géographique situé à cheval sur les lignes de partage apparentes (frontières) de deux ou plusieurs souverainetés limitrophes où vivent des populations liées par des rapports socio-économiques et culturels. Les acteurs qui interviennent dans le processus de diffusion des flux de proximité ne sont que les habitants des localités frontalières d’une manière générale, auxquels s’ajoutent des petits commerçants colporteurs qui ne sont que les envoyés des grands grossistes libano-syriens et Dioula installés dans les villes proches.

113 I.2 Les marchés liés aux échanges de courte distance

Essayons de construire un deuxième graphe de relations multilatérales, après celui de premier niveau d’observation relatif aux échanges de proximité. A ce deuxième niveau d’observation des flux, nous avons toujours deux pays A et B en situation relationnelle à partir de leur zone frontière. Admettons par convention que les flèches indiquent le degré ou l’intensité des relations qui ont lieu entre les points ou les localités. Les relations peuvent être symétriques ou dissymétriques. Dans les espaces A et B, nous avons des points de valeurs ou de volumes différents. Ces points représentent des marchés frontaliers de chaque espace ou pays (A et B). En situation relationnelle, les marchés aux transactions importants) peuvent échanger entre eux mais également communiquer avec des lieux de volumes sans grandes transactions majeures de part et d’autre de la ligne frontière. L’intensité des relations entre les lieux-marchés suit la même logique. Elle est importante entre points ou localités de volume moyen et moins importante entre points de faible volume. Cette dernière situation concerne aussi les relations entre points de faible volume et de volume moyen. Appliquons ce schema à notre étude.

Les marchés liés aux échanges de courte distance se situent au deuxième niveau d’observation des flux (Graphe 3, p. 114). Nous notons l’apparition d’importants points peu éloignés les uns des autres et séparés par la ligne de discontinuité spatiale. L’apparition de points de volumes différents et les relations qui en découlent, permet d’influencer la nature des flux.

La frontière prend tout son sens en se fonctionalisant entre le passage à chaque point du territoire des espaces en relation sous la forme des lois. Ces lois réglementent les liaisons et les flux entre les points. Les points de volume important offrent des possibilités d’échanges à