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Les marchés liés aux échanges de longue distance

DEUXIEME PARTIE

N. B : (7) correspond aux sept jours de la semaine grégorienne J (1) date de la tenue du marché dans le cycle

I.3 Les marchés liés aux échanges de longue distance

Le marché de Ouangolodougou a une capacité d’accueil de 500 à 600 places. Son aire d’attraction va parfois au-delà de 50 km pour atteindre celui de Korhogo dont il est le marché- relais.

Les activités commerciales de ce centre urbain dépendent pour une bonne part d’un important réseau de marchands qui s’est constitué autour du marché de la ville. Ce réseau est constitué de Dioula, de Zerma et de Peul auxquels se sont ajoutés depuis quelque temps ceux des Haoussa, Ibo et Yorouba, connus sous le dénominatif de « Anagos » en Côte d’Ivoire. Ces derniers se sont implantés dans la ville, en installant d’importantes sociétés qui interviennent dans le domaine de la distribution, du textile, du sucre et surtout dans la contrebande de cigarettes, de liqueurs, de pièces détachées et de produits pharmaceutiques en provenance de Chine, de Taiwan, du Brésil et de Turquie, mais aussi de la Côte d’ivoire.

Le rôle de ville-étape que joue Ouangolodougou lui a permis également de voir s’implanter sur son territoire des filiales des grands groupes de transit européens, comme BOLLORE, SAGA, MAERSK et SDV et la SITARAIL, qui y gèrent des entrepôts.

En fait, les marchés urbains des villes secondaires frontalières servent de relais pour la diffusion des produits manufacturés sur de courtes distances avec, comme acteurs principaux, des colporteurs qui ne sont que les envoyés des grands commerçants implantés dans les grandes agglomérations. Dans cet espace, ces commerçants sont en général les Libano- Syriens, les Dioula et bien d’autres grands groupes qui ont fait leur apparition dans le paysage comme les Ibo et Yorouba venant du Nigeria.

Les flux de courte distance s’établissent entre les localités rurales frontalières et les villes secondaires. En aval de ces deux types de flux existe un autre type de flux qui s’établit entre les agglomérations importantes et les villes secondaires.

I.3 Les marchés liés aux échanges de longue distance

Les marchés liés aux échanges de longue distance se situent au dernier niveau d’observation des flux (Graphe 5, p.122). Ce troisième type du niveau d’observation des flux fait apparaître des liens qui gagnent en intensité. A cette échelle nous retrouvons les corrélations entres volumes différents des espaces transfrontaliers des pays A et B. Les flèches correspondent aux relations entre des march és de differents volumes. Les flux de proximité se font entre petits volumes, les flux de courte distance sont marqués par des volumes moyens et en dernier ressort les flux de longue distance concernent des marchés aux transactions importants.

121 Ces différents points entretiennent entre eux des rapports suivant les échelles évoquées et suivant le respect d’une réglementation en vigueur dans chaque espace. Ainsi, ce réseau de relations fait appel à une réglementation à chaque étape de son exécution. Ce type de relation est très structurant.

Ce modèle des flux de longue distance résume l’ensemble des relations d’échanges à travers l’espace du pays frontière. A travers ce modèle les différents niveaux d’échelles auxquelles se déroulent les échanges s’entrecroisent en certains points de l’espace ainsi que la multitude de relations qu’autorise l’accès à ces points. Des lmarchés de volumes importants ouvrent des possibilités de relations à différentes échelles avec les différents points des espaces en relation.

Les échanges frontaliers de longue distance s’insèrent dans une compréhension globale des flux qui différencient les marchés et les relations de l’espace selon l’échelle à laquelle ils se déroulent. Les échanges transfrontaliers, locaux de part et d’autre de la frontière, ne sont pas de même échelle que ceux caractérisant les relations lointaines entre deux villes. Il en est ainsi, non pas en raison de la distance séparant les points en question, mais parce que les échelles, les points accessibles sont infiniment différents selon l’endroit de départ. Ainsi pour un village donné, s’il est difficile d’aller ailleurs que dans le village voisin, l’échelle d’activité restera locale. C’est ce que nous appelons flux de proximité dont nous avons parlé un peu plus haut. En revanche, si de ce village, il est possible d’accéder à une ville, l’échelle change et le niveau d’échange avec elle. C’est le cas des flux de courte distance.

S’il est possible d’aller de cette ville vers une capitale d’Etat ou un port, les flux s’internationalisent. Ces flux de longue distance sont analysés à travers le modèle suivant :

122 Dans notre espace d’étude, cinq marchés sont concernés par les échanges de longue distance : Korhogo, Sikasso, Bobo-Dioulasso, Bondoukou, Odienné, et dans une large mesure celui de Kankan en Guinée. Ces marchés polarisent d’importants flux et jouent un rôle de connexion avec les marchés des villes secondaires mais aussi avec les capitales d’Etats et les ports côtiers. Indispensables interfaces entre les capitales et les villes, ils sont les points de passages obligés des produits manufacturés destinés à l’arrière pays.

Les échanges de longue distance se font sur de longs parcours. Ils partent des marchés des villes secondaires via les marchés départementaux vers les capitales ou les ports côtiers. Leurs aires d’influences dépassent largement celles des départements. Les flux s’organisent le long des axes reliant des pôles majeurs d’activités. Ces marchés, le plus souvent quotidiens, regroupent 4000 à 5000 vendeurs.

123 Pour illustrer nos propos, nous prenons à titre d’exemple la structure, la taille, l’aire d’attraction et le fonctionnement des marchés de Bondoukou et de Korhogo. Nous les avons retenus pour leurs spécificités : leur localisation, leur rôle ancien dans les échanges caravaniers et leur rôle actuel dans les échanges transfrontaliers. Ils ont été et demeurent les plaques tournantes du commerce inter-zone traditionnel qui s’est consolidé avec l’apparition des frontières, pour leur donner un contenu nouveau. Actuellement, ces aires de commerce polarisent plusieurs marchés locaux et internationaux.

I.3.1 Caractéristiques du marché de Korhogo et son rôle dans le fonctionnement du commerce transfrontalier

Le marché de Korhogo a été construit à la faveur de la célébration des fêtes tournantes de l’indépendance en 1971. Sa taille est comprise entre 4000 à 5000 places. Il a été construit sur une superficie de 4 ha, en plein centre ville non loin de la gare routière de Ouangolodougou et d’Abidjan. Le bâtiment central de deux niveaux est entouré de quelques hangars qui lui donnent fière allure. Dans un rayon de 100 mètres, se localise l’essentiel du grand commerce de la ville à partir duquel les micro et petits détaillants du grand marché s’approvisionnent. Les demi-grossistes disposent de réseaux de colporteurs et de revendeurs qui travaillent à l’échelle du département et même de la sous-région. Les grossistes du vivrier occupent le rez-de-chaussée du bâtiment central du grand marché et disposent, pour certains, d’entrepôts tout le long des trottoirs menant vers ce marché et dans bien des quartiers de la ville (Ahoussabougou et Delafosse). Cela donne naissance à une autre forme de vente, « le marché trottoir ». Il reste le principal lieu d’approvisionnement des commerçants intervenant sur les marchés des villes secondaires, de regroupement final des produits collectés sur les marchés ruraux frontaliers. Son aire d’influence dépasse le cadre de la région car il est en relation avec les marchés d’Abidjan et de Bouaké et même avec les villes homologues du Mali (Sikasso) et du Burkina Faso (Bobo-Dioulasso).

Des opérateurs économiques le fréquentent pour permettre la distribution et l’acquisition respectif des produits manufacturés et agricoles en direction des plus gros marchés des villes secondaires, Napié, Dikodougou et Ouangolodougou, mais également M’béngué, un des lieux stratégiques des échanges avec le Mali. Le marché quotidien de Korhogo est un pôle dans la distribution et la collecte des produits divers en direction des autres agglomérations de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali, mais la dizaine de marchés secondaires qu’il polarise se tiennent selon un cycle de six jours et permettent le ravitaillement des populations de ces localités par l’entremise de commerçants ambulants et des colporteurs. Une soixantaine de

124 marchés ruraux qui dépendent de ceux des villes secondaires sont approvisionnés en biens manufacturés par des petits commerçants visités par les colporteurs professionnels qui agissent pour le compte des grossistes. Le cycle commercial qui part de Korhogo est résumé dans le graphe suivant :

Source: enquête personnelle

Le marché de Korhogo se compose de 20 établissements de commerce général (chiffre d’affaire cumulé de 45 milliards de francs CFA selon la direction départementale des impôts) et 53 de commerce spécialisé. Douze vendent des produits alimentaires d’importation en gros

125 (riz, poisson congelé, farine) ; huit des pièces détachées de vélo, véhicules, moto ; cinq des matériaux de construction et de la quincaillerie. Cette dernière structure est le domaine de prédilection des Libano-Syriens, toutes les autres sont aux mains des commerçants dioula. Six maisons distribuent des produits phytosanitaires, cinq sont des pharmacies et douze des stations de distributions d’hydrocarbures (5 stations ELF, 3 stations MOBIL, 4 stations SHELL).

Selon la direction régionale du commerce et l’office pour la commercialisation des produits vivriers, à Korhogo, on dénombre 67 grossistes de produits vivriers et de rente par lesquels passent l’essentiel de la collecte et de l’évacuation des produits du cru. A ceux-ci s’ajoute un nombre important de demi-grossistes qui ravitaillent à leur tour les détaillants. Ainsi, Korhogo se signale comme un pôle d’entretien de réseaux de distributeurs, dans tout le nord ivoirien et en particulier à proximité des zones frontalières malienne et burkinabé. En retour, il bénéficie des retombées de la proximité avec les frontières ivoiro-malienne et ivoiro- burkinabé, avec un important trafic non enregistré portant sur des produits venant du Mali et du Burkina Faso : des pièces détachées, des biens d’équipement ménager, des cigarettes, des pagnes (Wax et Fancy), des liqueurs, des produits alimentaires, de la volaille et du bétail.

Le prochain chapitre portera sur les produits échangés, le rôle de cette localité de Korhogo dans le commerce non enregistré.

I.3.2 Caractéristiques du marché de Bondoukou et son rôle dans le déroulement du commerce transfrontalier

Le marché de Bondoukou a les mêmes caractéristiques que celui de Korhogo à quelques nuances près. Bondoukou historiquement était la plaque tournante du commerce régional à l’image de Kong qui s’est vu effacé du paysage marchand par Korhogo au nord de la Côte d’Ivoire. Le rôle de ce marché s’est renforcé avec l’apparition de la frontière ivoiro- ghanéenne dont nous avons déjà parlé : frontière qui crée deux espaces distincts, par les lois tarifaires, douanières et monétaires entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. La situation frontalière de la ville fut anciennement un élément majeur de la prospérité économique locale. Principale capitale du royaume du Gyaman, Bondoukou en était aussi la capitale économique. Le commerce dioula y était prospère grâce à la situation de ville-carrefour, postée à l’intersection de diverses pistes caravanières où s’échangeaient des noix de cola, des bandes de coton tissées par les Koulango, de la poudre d’or de l’Indenié et de Bondoukou même, du bétail du Mali, des couvertures de Massina, du sel et du poisson fumé du Ghana, du fer et des cauris. Les paysans des villages agricoles Dioula, Gbin et Nafana venaient y vendre des produits

126 vivriers pour l’approvisionnement permanent de la ville et des marchands de passage. De 1912 à 1919, un ralentissement progressif des flux commerciaux apparut. Bondoukou perdit peu à peu son rôle de ville-étape, suite à l’émergence de nouveaux axes marchands et à la constitution, plus à l’Ouest, de pôles nouveaux de Dimbokro et de Bouaké avec la construction du chemin de fer Abidjan-Ouagadougou.

De nos jours, la frontière reste un vecteur de dynamisme économique de la localité, même si ses avantages ne sont que partiellement exploités. Les populations ghanéennes et ivoiriennes continuent d’entretenir des échanges commerciaux par la fréquentation régulière des marchés frontaliers, dont ceux de Bondoukou et de Sampa sont les plus en vue. La zone frontalière est aussi un espace de transit important de produits provenant du Sud de la Côte d’Ivoire vers le Ghana et, inversement, des biens d’importation fabriqués au Ghana et destinés à Abidjan traverse la ville. Bondoukou est également une étape pour un important commerce de bétail provenant du Burkina Faso à destination d’Abidjan, d’Abengourou et de Bouaké.

Le marché de Bondoukou a été reconstruit à son emplacement actuel à la faveur de la célébration des fêtes tournantes de l’indépendance en 1972. Cette politique de fêtes tournantes permettait d’équiper et de réduire les disparités régionales entre les régions du sud et du nord de la Côte d’Ivoire. Ce marché est d’une capacité d’accueil de 4000 places et à deux niveaux. Il est bâti sur une superficie de 4 ha et situé en plein centre ville, non loin des gares routières pour Abidjan, Nassian et Bouna. Il est alors accessible pour l’écoulement et la réception des produits vivriers locaux en provenance des ses marchés satellites des villes secondaires et des localités rurales. Le département compte 21 marchés importants dont six frontaliers avec le Ghana, comme Soko, Tambi, Boroumba, Débango, Sorobango et Bondoukou même. Mais pour notre étude, nous avons privilégié ceux de Bondoukou, de Soko et de Sampa, car ce sont des localités équipées de postes frontières douaniers et de marchés par lesquels transite un important trafic.

Bondoukou reste le principal lieu d’approvisionnement des commerçants intervenant dans des villes secondaires et demeure également le lieu de regroupement final des produits collectés sur les marchés ruraux. C’est aussi l’un des points de passage des produits manufacturés en provenance et en partance vers le Ghana dans le Nord-Est.

La dizaine de marchés-relais autour de Bondoukou se tiennent selon un cycle calqué sur le calendrier grégorien. Ils sont hebdomadaires. Mais avant le passage du fonctionnement de ces marchés au calendrier grégorien, leur fonctionnement était calqué sur le calendrier koulango qui comprend six jours au lieu de sept (Graphe 7, p.127)

127 N.B. Le fonctionnement périodique des marchés selon le calendrier koulango a été remplacé par le calendrier grégorien par arrêté préfectoral 1978 pour permettre d’intégrer d’autres marchés dans le circuit.

Ainsi, à Débango le jour de marché était djinisongo (vendredi), à Boroumba soupé (jeudi), à Tambi tangbigo (mardi), à Bondoukou djimingo (samedi). Ce fonctionnement périodique est perceptible à travers le schéma selon le calendrier Koulango.

La situation frontalière de la zone avec le Ghana a fait d’elle une zone active d’échanges internationaux à travers le semis de marchés frontaliers qui s’est organisé autour de celui de Bondoukou. Soko, Débango, Sorobango, Pinda et Sampa, marchés de contacts, drainent depuis bien longtemps de nombreux paysans et commerçants et sont particulièrement animés suivant un cycle de 7 jours (Tableau 13, p.128)

128 Tableau 13 : Périodicité des marchés autour de Bondoukou

Localités Jours de marchés Pays d’appartenance

Tiéfrodougou Lundi Côte d’Ivoire

Tambi Mardi Côte d’Ivoire

Sorobango Mercredi Côte d’Ivoire

Boroumba Jeudi Côte d’Ivoire

Sampa Lundi Ghana

Flakiédougou Jeudi Côte d’Ivoire

Gouméré Vendredi Côte d’Ivoire

Tabagne Vendredi Côte d’Ivoire

Débango Samedi Côte d’Ivoire

Soko Vendredi Côte d’Ivoire

Bondoukou Dimanche Côte d’Ivoire

Source : Direction régionale de l’OCPV 2002

Durant la période de récolte des produits vivriers, de septembre à décembre, ces marchés sont fréquentés par les collecteurs travaillant pour le compte de marchands dioula, koulango et ghanéens le plus souvent basés à Bondoukou. Dans cette zone du nord-est, à la frontière ivoiro-ghanéenne, les marchés de Bondoukou, de Sampa sont plus importants en taille et très influents sur les autres aires de commerce de la région, influence qui va au-delà de 50km.

Ils servent à la fois de lieux d’achat pour les consommateurs finaux, de points de collecte secondaire et de regroupement pour les biens agricoles mis en marché à l’échelon régional et enfin de centres d’approvisionnement pour les colporteurs et commerçants fournissant les villages et petits marchés de la région.

A Bondoukou, les grossistes préfinancent la quasi-totalité des collecteurs basés dans le département et une partie de ceux implantés à Bouna, avant de revendre les produits aux détaillants de la ville ou de les exporter vers les grandes agglomérations et vers le Ghana, en passant par les petites localités frontalières de Soko et de Sampa.

Il est possible de distinguer un cycle marchand principal à partir de Bondoukou, la desserte des pôles marchands régionaux, et un ensemble de cycles secondaires rattachés à un ou plusieurs pôles. Mais il est important de savoir que le marché de Bondoukou joue un rôle important dans l’organisation des flux dans le nord-est. Il est le nœud des échanges non enregistrés en matière de produits manufacturés venant du Ghana, mais aussi du Nigeria et du Burkina Faso.

129 II. LES PRIX DES PRODUITS SUR LES MARCHES ET LEUR RÔLE

DANS LES ECHANGES

Le prix des produits sur les marchés est l’un des facteurs importants dans le déroulement des échanges entre les localités. Lorsqu’il existe une différence de prix sur un certain nombre de produits entre deux marchés et si le différentiel de prix est supérieur au coût de transfert, il s’ensuit une affluence très importante des commerçants et des acheteurs sur les marchés à prix plus faibles. A travers cette étude, nous essayons de montrer que le commerce se déroule entre les différents espaces, grâce au différentiel prix, ce qui permet également de voir le processus d’intégration des marchés, par la comparaison et la vitesse à laquelle l’information « prix » est diffusée sur les marchés. Si l’information « prix » sur un marché pouvait se transmettre immédiatement sur les autres marchés pour les rendre uniformes, nous pourrions mesurer rapidement leur intégration. Mais ce n’est pas souvent le cas, car d’autres facteurs interviennent : la distance et l’état des voies qui séparent les marchés, la situation géographique et la date du relevé des prix, la quantité et la qualité des produits vendus, la personne qui réalise le relevé et les obstacles liés aux barrages routiers dressés par les agents de sécurité et contrôle. Nous allons étudier la dynamique des prix des produits vivriers, des produits manufacturés et les prix des produits issus du marché mondial. Nous proposons de montrer qu’il existe un lien entre les facteurs explicatifs du différentiel prix sur les marchés et les échanges des biens entre les espaces transfrontaliers, facteurs interprétés grâce aux données recueillies sur les différents marchés, en collaboration avec l’Office d’aide à la Commercialisation des Produits Vivriers en Côte d’Ivoire (OCPV) et par nos propres enquêtes.