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X X D : l’interaction entre l’élève et

Fiche 6 Consignes pour les animateurs avant leur participation à l'expérimentation de

4.2.4 Étude de cas multiple 1 La population et l’échantillon

4.2.6.1 Les échanges orau

Pour Sinclair et Coulthard, ainsi que Stubbs (1983), les interventions sont liées par une organisation plus large qui donne une cohérence au discours : les échanges. Dans sa thèse doctorale, Sizmur (1996) a identifié les échanges à partir de la cohérence sémantique de plus de deux interventions qui se suivent, énoncées par des locuteurs différents.

Pour étudier l’interdépendance des interventions, il a été nécessaire non seulement d’analyser les interventions individuelles des élèves mais aussi l’enchaînement des interventions dans le groupe selon leur lien de signification. Nous l’avons vu, les échanges sont « la plus petite unité dialogale » (Trinh, 2002), et montrent l’interdépendance entre les interventions (Schrire, 2006), puisqu’ils sont un enchaînement d’interventions par différents locuteurs qui gardent un lien de signification.

Les travaux de Järvelä et Häkkinen (2002) proposent 3 catégories d’interventions du discours : (1) le type d’intervention, (2) le niveau de discussion et (3) les phases de discussion. Pour ce qui est du niveau de discussion, Järvelä et Häkkinen ont différencié les degrés de discussion des élèves pour évaluer s’il y avait des sujets qui nécessitaient plus d’interventions que d’autres. Ces auteurs ont classé les niveaux de la discussion en sous niveaux :

- degré progressif de discussion : niveau moyen d’interventions dans l’échange ;

- degré bas de discussion : niveau bas d’interventions dans l’échange. 4.2.6.1.1 Un exemple d’échange dans le temps

Dans le graphique 10 ci-dessous, nous présentons un exemple du nombre d’interventions des élèves qui sont liées par leur signification, c’est-à-dire, qui appartiennent au même échange. Afin de faciliter la visualisation des interventions, nous affichons le graphique par rapport à l’ordre chronologique des participations des élèves. Dans le graphique, l’ID des échanges est dans l’axe X et le temps est affiché dans l’axe Y.

Graphique 10 Exemple des échanges dans le temps, groupe 1, séance 2, Aliénor

Nous pouvons observer grâce au graphique que les élèves décident de parler de certains sujets. Par exemple, dans l’échange nº101, minute 42,2, les élèves parlent du contenu de l’étiquette du lien entre « Seigneurie » et « bible ». Quelques secondes plus tard, les élèves ALG1.1 et ALG1.3 proposent d’étiqueter les autres liens (échange nº 102). Cependant, ils ne reçoivent pas de réponse immédiate du groupe à cette proposition ; les élèves finissent de parler de l’étiquette du lien entre « Seigneurie » et « bible » dans la minute 42,4.

L’analyse de chaque échange nous permet d’identifier les sujets traités par le groupe dans l’ensemble de la séquence : une idée est complétée par une autre idée, par l’ensemble du groupe au cours de différents échanges.

97,5 98 98,5 99 99,5 100 100,5 101 101,5 102 102,5 41,4 41,6 41,8 42 42,2 42,4 42,6 echange

4.2.6.1.2 Echanges oraux complexes

Rappelons-le, les échanges sont « la plus petite unité dialogale » (Trinh, 2002). À l’instar de Kerbrat-Orecchioni, Trinh décrit les types d’échanges qui existent dans les dialogues. Pour ces auteurs, un échange est constitué de deux interventions, où la première intervention est « initiative » (du type à ouvrir le discours) et la deuxième intervention est « réactive » (du type à répondre au discours). Cependant, un échange peut aussi comporter uniquement une intervention quand la deuxième intervention (réactive) est réalisée par des actes non langagiers (ANL). Pour Trinh, ce type d’échange est appelé « échange tronqué ». De la même manière, un échange peut aussi comporter plus de deux interventions, initiées par le même acte de langage. Trinh, appelle ces types d’échanges, des « macro-échanges ». Quand les échanges correspondent à des actes de langage différents, nous pouvons parler de séquence afin de nous référer à la totalité des échanges.

Dans cette recherche, nous nous référons aux « échanges complexes » quand nous identifions plus de 4 interventions qui correspondent à la même intention communicative (acte de langage), mais aussi quand ils traitent d’un même sujet (contenu des interventions) au cours de 4 interventions. Si nous avons vu que les interventions peuvent contenir un ou plusieurs actes de langage, Trinh (2002) établit que les échanges répondent à un même acte de langage au niveau dialogal et que les séquences sont l’ensemble des échanges contenant des actes de langage différents. Au niveau polylogue, les échanges répondent à une même intention communicative (acte de langage), mais, au niveau monologal, les interventions, qui composent les échanges, sont interdépendantes les unes des autres et correspondent à des actes de langage également.

Ce type de hiérarchisation peut être comparé à l’analyse des contributions de Weinberger et Fischer (2006). En effet, ils ont classés les niveaux « micro » des segments du discours par rapport aux niveaux « macro » du discours. Un exemple de cela figure dans le tableau 19 ci-après.

Tableau 19 Extrait des échanges complexes ALG2, ARN AEP

Minutage Message Emetteur Destinataire Commentaire Échange CODE 44 min 51 s AlG2.1 : « Dieu, il est en bas, mais... » AlG2.1 AlG2.4 105 EXP 44 min 53 s AlG2.4 : « Non, Dieu, il est en haut. » AlG2.4 AlG2.1 105 OPP 44 min 54 s AlG2.3 : « Non, il est en bas ! » AlG2.3 AlG2.4 105 OPP 44 min 56 s AlG2.4 : « Non, Dieu, il est en haut ! »

AlG2.4 AlG2.3 AlG2.4 désigne le ciel. 105 OPP 44 min 57 s AlG2.3 : « Non, mais il est en bas, sur la... truc. Pfff... »

AlG2.3 AlG2.4 Elle lui montre l’écran.

105 OPP

L’élève AlG2.1 explique (EXP) que le nœud « Dieu » est situé en bas de la carte conceptuelle. Son intention communicative (acte de langage) est de structurer le nœud « Dieu ». La proposition de cet élève entraîne une discussion avec les autres élèves sur la place du nœud « Dieu » dans la carte. La totalité des interventions qui traitent de la même intention communicative a été identifiée dans le même échange (nº105). Nous pouvons observer que, même si les 5 interventions du tableau 19 ne correspondent pas aux mêmes types d’intervention (EXP, OPP), la totalité de ces interventions correspondent au même échange. En fait, l’ensemble des interventions correspondent à un seul acte de langage au niveau dialogal : l’intention de structurer le nœud « Dieu ». Mais en même temps, au niveau monologal, l’ensemble des interventions représentent des intentions individuelles en réponse à l’intervention précédente. Nous pourrions dire que les intentions individuelles des élèves dans les échanges, correspondent à des sous-actes de langage qui dépendent de l’acte de langage principal de l’échange : à partir de l’intention du groupe de structurer le nœud « Dieu », chacun des élèves a l’intention individuelle de manifester son désaccord (OPP) ou d’expliquer (EXP) cette structuration du nœud.

4.2.6.2 Identification de nouvelles catégories d’intervention : les actes de langage ADiCRE