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l'arrivée de 2 des enseignantes sur la commune, il a 19 ans. La décision de faire du projet avec les nouveaux commanditaires est elle arrivée en

2007, et l'école a été inaugurée en 2015. De nombreux petits projets ont aussi été développés tous les ans.

L'histoire commence par un constat : les enfants et personnes âgées, se croisant le soir devant l'école, ne se disent pas bonjour. À partir de là le projet d'école est écrit avec

une surdimension  : «  recréer un

écosystème de société  » dans le village.

Cela commence par la recherche L ' é co l e fo n c t i o n n e s u r u n e systémique  : autonomie de l'enfant et pédagogie de projet sont des constantes, avec un projet par classe et un projet pour tout l'école par an. Les projet ont pu être repenser la cour, travailler sur le numérique, … Et tout cela passe par à chaquefois par u processus établi  : «  Avec la définition de l'objectif, l'échéancier, tout ça se construit avec les élèves, les différents partenaires qu'on peut solliciter. Donc projet qui permette à chacun de trouver une place dans la réalisation finale. Si c'est juste apporter un morceau de bois, peu importe si la personne a fait que ça. À chaque fois, en fait sur des projets assez humbles on redonne une posture professionnelle qui donne une vraie valeur au projet, et en plus une finalisation ... ça peut paraître disproportionné mais en tous les cas, c'est ce qui fait valeur aux yeux de chacun qui a participé. »

Le premier pas a été de trouver un nom à l'école pour aff irmer son

identité. Puis de fédérer d'autres acteurs  : l'école a ainsi lancé des opérations de jardinage mobilisant en demandant de l'aide au club de l'amitié, association de personnes âgées, la mairie laisse son parterre à refaire pour l'occasion. Et puis les projets se sont enchaînés :

« par exemple, au début ça nous est arrivé d'écrire une histoire, y'avait un arbre rouge dans l'histoire et donc les enfants ont peint un des arbres du jardin en rouge, et on a mis des production avec toujours un ancrage de références culturelles fortes, c'est à dire que ça fait référence à tel ou tel artiste, qui nous permettait de donner de la caution par rapport aux familles, voilà. Et donc … voilà, à un moment donné on a commencé à travailler avec les CAUE, dans le cadre des classes à PAC, Projet Artistique et Culturel, qui existaient à ce moment là, avec l'éducation Nationale. Et donc, au final de cette phase là, qui se poursuit toujours hein  ! Puisque c'est pas que une phase chasse l'autre, c'est qu'elles s’enchaînent au fur et à mesure. »

Et puis il arrive un moment où les enseignantes se sentent presque à la limite de leur rôle. Didier Pidoux, paysagiste du Caue 22 qui travaille beaucoup sur Trébédan est également relais de la démarche Nouveaux Commanditaires  : il va

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leur en parler, et elles vont être convaincues.

Un groupe se constitue : des élus, de parents d'élèves, les enseignantes, des personnes du club de l'amitié, un ancien élève, etc décident de devenir commanditaires d'une création artistique sur leur village. La Fondation de France soutient le projet, et par le biais des médiateurs d'Eternal Network, la designer Matali Crasset est proposée. L'objectif fixé est d'élargir à tout le village la démarche de l'école. Des projets de parcours du patrimoine sont proposés, mais c'est finalement le médiateur d'Eternal Network qui redirigera le sujet vers l'école, en mauvais état, et de laquelle tout est parti. Un architecte , Matthieu Le Barzic, est trouvé pour accompagner la rénovation, comprennant et respectant les idées de la designer.

En 2015 l'école est terminée, passive, à 3 classes, avec des espaces plus

collectifs : la salle de partage ( cantine, lieu d'exposition, salle de motricité et salle pour le club de l'amitié) et la médiathèque ( bibliothèque de l'école et relais médiathèque). Des structures en bois se font le relais entre école intime et place de village : une mongolfière dans la cour, une bulle comme entrée de l'école, et La rencontre sur la place.

Depuis, les projets continuent : le bac de l'amitié avec le Caue 22, des chaises faites par les enfants pour le nouveau café associatif, un projet de résidence d'artistes dans l'école, ...

«Le Protocole Nouveaux Commanditaires :   Il propose à toute personne de la société civile qui le souhaite, sans exclusive et en n'importe quel lieu, seule ou associée à  d'autres, les moyens d'assumer la responsabilité d'une commande d'œuvre à un artiste. En tant que commanditaire, il lui appartient dès lors de comprendre et de dire une raison d'être de l'art et d'un investissement de la collectivité dans la création.

  -    il propose aux artistes d'inventer les formes qui puissent répondre, dans leur infinie diversité, aux demandes d'une société et d'accepter, ainsi, un partage

des rôles qui fait de la création artistique une responsabilité collective et non plus seulement privée.

 -   il propose aux médiateurs dont le rôle est d'établir des liens entre les œuvres et le public, de le faire également entre les personnes : l'artiste, le commanditaire et, au-delà, entre tous les acteurs sociaux qui se trouveront concernés. Ce médiateur organise leur coopération. Il apporte les connaissances nécessaires au choix du médium et de l'artiste appropriés ainsi que les compétences qui permettront d'assurer la bonne fin d'une production d'œuvre dans le respect des exigences de la demande et de la création. fig. 15

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Les enfants

Les réalisations sont multiples, et toujours partagées aux yeux de tous, restituées. Les installations artistiques encore en place sur certains chemins de randonnées, des architectures en terre en face de la mairie ou le mobilier du café associatif sont là pour montrer la démarche. Et l'école transformée par Matali Crasset est devenu le manifeste d'un long travail, la preuve mise en espace.

Le partage au public est systématique

à Trébédan, que cela soit pour la réalisation d'une petite cabane ou l'inauguration de l'école, avec toujours beaucoup de monde à venir. L'école de Trébédan est également très médiatisée  : par les Nouveaux Commanditaires, par la Fondation de France, qui n'avait jamais eu de projet aussi complexe, par Matali Crasset, mais aussi par la télévision ( TF1) et la presse ( Le Monde ).

Dès le choix du nom de l'école, les enfants ont été impliqués. Les projets permettent parfois de mêler les trois classes, de la maternelle au CM2. Les enfants ont participé à leur échelle au projet des Nouveaux Commanditaires : matali Crasset leur a présenté ses propositions, expliqué ce qu'elle voulait faire, et ils ont visité d'autres écoles pour avoir d'autres référentiels et donner des idées. Ils ont aussi aidé au chantier, transportant

les choses les moins lourdes lors du déménagement provisoire de l'école dans la salle des fêtes, réalisant le journal du chantier, pouvant voir tout ce qui se passait depuis les fenêtres de leurs classes. Ils sont force de proposition pour des projets comme celui de la Kachbane (projet d'une cabane à poser sur sa table, pour que les enfants énervés puissent se calmer sans sortir de classe) ou du mobilier du café associatif ( pour dire merci ).

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