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L’inondation comme cheval de bataille : la figure du maire protecteur protecteur

Introduction : du marécage à la résidence

Chapitre 3. Les années deux mille : le temps de la protection

3.3. L’inondation comme cheval de bataille : la figure du maire protecteur protecteur

Comme nous l’avons évoqué plus haut, ces inondations sont arrivées à un moment où les catastrophes récentes nationales131 menèrent à des évolutions législatives importantes durcissant les possibilités d’urbanisation en zone inondable d’une part et renforçant les obligations d’informations aux habitants d’autre part. Ces événements ont surtout eu un impact fort dans la prise de conscience du risque possiblement encouru dans ces zones et s’en est suivie une demande de vigilance accrue de la part de l’État. La circulaire du 1er octobre 2002 lance un appel aux communes : une enveloppe leur est proposée pour des projets de protection contre les inondations en incitant à la mise en place de dispositifs de collaboration entre les services de l’État et les collectivités locales. Dans le nouveau contexte politique local et compte tenu des événements récents énoncés, le maire se lance dans les démarches pour l’obtention de grands travaux de protection pour sa ville. L’extrait de presse figurant ci-dessous illustre le rôle « d’entrepreneur du risque » que le maire va tenir, et sur lequel nous reviendrons en détail132.

131 Après les catastrophes précités des années 1988, 1992 et 1993-1994, entre 1999 et 2002, de nombreuses catastrophes se produisent en France : dans l'Aude en 1999 (36 morts et 533 millions d’euros (DPPR, 2004), les inondations en Bretagne et dans la Somme en 2000, en 2002 les inondations dans le Gard (23 morts et 1,2 milliard d’euros de dommages).

132

La mise en politique locale du risque fait l’objet du chapitre 8; nous présentons ici les éléments principaux nécessaires pour dérouler le fil de l’histoire politique locale jusqu’au commencement de l’enquête.

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Figure 12 : Interview de Cyril, article de presse locale [Source : journal montpelliérain La Gazette, n°900, édition du 16 au septembre 2005, p17].

100 La Commune de Lattes, en partenariat avec Montpellier Agglomération, la Commission locale de l’eau (Cle)133 appuyée par les services techniques du conseil général de l’Hérault et les services de l’État a réalisé sur la période 2003-2006 un ensemble d’études recouvrant les différentes modalités liées à la protection des personnes contre les risques d’inondations localement. L’ensemble de ces études a mobilisé une large expertise parmi les acteurs privés et publics locaux et extra-territoriaux. En 2006, une évaluation de la situation par l’inspection générale de l’environnement est ordonnée. Cette mission donnera lieu au rapport Quévremont (Quévremont, 2006). Ce rapport a synthétisé l’ensemble des études réalisées sur ce sujet et statué sur les risques encourus. Ce rapport, alarmant sur la situation et point de départ d’une forte polémique locale, va accélérer encore les choses134

Une nouvelle procédure de PPRI a été prescrite cette même année 2004 (en date du 24 septembre). Le PPRI approuvé en juillet 1997 a été annulé par décision du tribunal administratif en juillet 2004. Parmi les motifs d’annulation du PPRI figurait le fait que les études qui avaient conduit à son élaboration n’avaient pas pris en compte l’incidence éventuelle des travaux de recalibrage et d’endiguement réalisés entre 1978 et 1989, que la carte d’aléa reposait sur des données anciennes et que le risque de rupture de digue n’avait pas été correctement intégré au zonage

. La situation énoncée était alors très préoccupante : le risque de rupture de digue en amont de la ville exposait celle-ci à une rupture pouvant engendrer la mort de 8 000 personnes La nécessité d’une action rapide des pouvoirs publics est établie. Son auteur, ingénieur de l'Inspection générale de l’environnement (IGE) Philippe Quévremont préconisait dans l’urgence une action de mise en sécurité des personnes et des biens. Ainsi, par une action concertée de la Commune, l’Agglomération, le Département, la Région et les services de l’État un vaste projet de travaux de protection fut mis en place pour aboutir deux ans plus tard. Parallèlement, en novembre 2004, l’Agglomération de Montpellier avait acquis les compétences de travaux et de lutte contre les inondations du Lez aval. Le maire de Lattes est nommé vice-président de l’Agglomération en charge des questions hydrauliques se positionnant comme l’acteur incontournable sur ce dossier.

135

. Un nouveau PPRI a été adopté par anticipation le 30 mai 2007. Ce PPRI devait être révisé une fois les travaux de protection terminés136

133

La Commission locale de l’eau (Cle) est l’instance locale de concertation qui élabore la Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage). Sa composition fait l’objet d’un arrêté préfectoral (décret n°92-1042 du 24 septembre 1992). La Cle définit des axes de travail, recherche les moyens de financement et organise la mise en œuvre du Sage. Source :

.

http://www.eaufrance.fr/spip.php?rubrique151&id_article=113; consulté le 8 avril 2012.

« Devant déboucher à terme sur un programme d’actions cohérentes et concertées, le projet de contrat devait s’appuyer sur un diagnostic et des objectifs partagés par l’ensemble des acteurs. Compte tenu de la complexité de la problématique de la gestion de l’eau dans le bassin, et vu les possibilités nouvelles prévues par la Loi sur l’eau du 3 janvier 1992, il a été jugé préférable que l’analyse et le diagnostic de la situation, ainsi que la définition des objectifs et du plan d’action permettant de les atteindre, soient confiés à une Commission locale de l’eau dans le cadre de la réalisation d’un Sage. » (Juvenal, 2010, p 7).

134

Nous revenons sur la polémique lors de la publicisation de ce rapport dans la partie 3 au chapitre 8. 135

Sources : PPRI de la commune de Lattes, rapport de présentation, version d’avril 2007, p 22. 136

Il est à noter que les travaux ayant duré plus longtemps que les 3 ans de validité du PPRI adopté par anticipation, entre juin 2010 et juin 2013, la situation n’était plus réglementée par un PPRI valide.

101 En juillet 2006, Montpellier Agglomération « a acté le vaste programme de protection contre

les inondations de la base vallée du Lez, mobilisant 40 millions d'euros, cofinancé par Montpellier Agglomération, le Département de l’Hérault, la Région Languedoc-Roussillon et

l'État »137. À partir de 2006, il devenait nécessaire de déterminer la structure porteuse de ce

projet d'aménagement. Ce dernier devait être ancré dans une démarche plus globale, le Programme d'actions de prévention des inondations (Papi)138

À la demande des différents financeurs et pour assurer une cohérence territoriale, le Papi devait être réalisé à l'échelle du bassin versant du Lez, ce qui correspondait au périmètre du Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (Sage) dont la mise en place était concomitante. À partir de ce moment, les élus locaux ont pris la décision de créer un syndicat mixte chargé de la mise en œuvre du Sage et du Papi : Le Syndicat du bassin (Syble)

.

139

, qui fut créé en juillet 2007. C. Meunier fut nommé pour sa présidence, qu’il assure depuis. Dans les mêmes temporalités, en 2007, la décision est officielle : 40 millions d’euros vont permettre le renforcement des infrastructures de protection avec renforcement des digues et création d’un déversoir140 en amont de la ville141

Dans ce dossier, C. Meunier va peu à peu gagner en contrôle sur cette question localement par la multiplication des rôles et une appropriation du registre technique de « l’hydraulique » qui rejoint le professionnalisme pour le développement local qu’il affiche par ailleurs. Maire de Lattes en 2001, il devint conseiller général

.

142

à partir de 2004, il est nommé président de la Cle en 2004 puis en 2007 du syndicat de bassin versant, le Syble. En 2004, la compétence de gestion des travaux d'aménagement hydraulique en faveur de la lutte contre les inondations dans la basse vallée du Lez est confiée à l’Agglomération143

137

Lancement des travaux du chenal de la Lironde. Source : http://www.montpellier-agglo.com/nos-grands-projets/lutte-contre-les-inondations/les-travaux/, consulté le 26/05/2010.

138

Les programmes d’ d'Actions de prévention des inondations furent ordonné par la Circulaire ministérielle du 19 janvier 2005. « Les actions du Papi visent un objectif de réduction progressive et durable des dommages aux personnes et aux biens pouvant découler des inondations susceptibles de se produire, dans le respect global des équilibres et de la prévention de l'eau et des milieux aquatiques ». Source : Le Papi Lez, http://www.syble.fr/spip.php?article39, consulté le 26/05/2010. 139 Le Syndicat du bassin Lez-Mosson-étangs palavasiens (Syble) a pour compétence la maîtrise d’ouvrage d'études. Il a été créé notamment pour permettre la mise en œuvre des travaux de protection de Lattes. « La création du Syble a permis d'avoir une meilleure prise en compte de la gestion globale de l'eau dans l'aménagement pour la mise en œuvre des plans d'action du Sage et du Papi » (Juvenal, 2010). Voir la figure 5 (p.18) pour la délimitation du bassin versant.

140

Appelé également « ouvrage partiteur de débit », cet ouvrage de protection consiste à dévier au-delà d’un niveau défini, une partie du flux d’eau dans un autre lit que le lit principal au cours d’eau. Dans le cas lattois, le déversoir doit permettre de déverser dans le chenal de la Lironde (lit du cours d’eau du même nom aménagé pour) un partie de l’eau du Lez, à partir d’un débit de 450 m3/s. La carte de l’emprise des travaux figure 50 (p.235).

141

La rhétorique des gestionnaires de cette maîtrise technique de la nature sur ce dossier sera analysée dans la partie 3, chapitre 8.

. Le maire de Lattes est nommé vice-président de cette commission. Cet ensemble des compétences dont il portait (et porte encore) les « casquettes » ainsi que l’appropriation d’un discours technique sur le dossier lui

142

Le canton de Lattes est constitué de trois communes (Lattes, Pérols et Palavas), sa superficie est de 36 km² soit 0,59% du territoire départemental. Entre 1999 et 2009, sa population s'est accrue de 4 913 personnes et s'élève à 31 833 habitants. Source : http://www.herault.fr/canton/Lattes ; consulté le 8 avril 2012.

143 En conseil d’Agglomération du 29 juin 2004 est décidé de modifier les statuts par l'introduction de deux nouvelles compétences, les travaux d'aménagement hydraulique en faveur de la lutte contre les inondations dans la basse vallée du Lez et l'étude générale en vue de l'élaboration d'un schéma global de lutte contre les inondations dans les secteurs habités des zones urbanisées de la communauté d'agglomération. Par arrêté n°2004-1-2813 du 19 novembre 2004, ces compétences ont été transférées à Montpellier Agglomération par le préfet de l'Hérault. Source : http://www.montpellier-agglo.com/vivre/lutte-contre-les-inondations/.

102 permettaient de développer un discours d’expert qui assurait maîtriser la situation et pouvait ainsi se montrer rassurant.144

Ce fort engagement sur ce dossier, pour la protection contre les inondations des Lattois, est alors devenu un des piliers de la communication du maire. Il est aujourd’hui reconnu comme ayant admirablement porté ce dossier, y compris par les quelques représentants associatifs qui en contestent certaines parties

145

. Cyril Meunier vante lui-même en public régulièrement le succès de la gestion de ce dossier : son équipe et lui seraient parvenus à faire aboutir en sept ans un dossier dont l’envergure technique et financière demandait ordinairement, selon le fonctionnement complexe de l’administration française, quinze à vingt ans. Pour que le projet d’aménagement du Lez porté par Montpellier Agglomération et les municipalités concernées (Lattes, Pérols, Palavas et Montpellier) puisse être validé une procédure d’enquête publique

conjointe de type « Bouchardeau » a du notamment être menée. Cette procédure146

regroupait : la Déclaration d’utilité publique (DUP), l’enquête parcellaire, la mise en conformité du Plan local d'urbanisme (Plu), la Déclaration d’intérêt général, les demandes d’autorisation au titre de la loi sur l’eau. L’enquête publique afférente a été conduite du 8 janvier au 9 février 2007. Parallèlement, une autre enquête ICPE147

144

Nous reviendrons sur cette posture « d’expert impliqué » et surtout ses effets au chapitre 8, partie 3. 145

Nous reviendrons sur les actions associatives au chapitre 8, partie 3. 146

Arrêté préfectoral n°2006-I-3047 en date du 18 décembre 2006. 147

Installation classée pour la protection de l’environnement.

a été lancée, concernant le stockage provisoire des terres provenant des opérations de terrassement du partiteur et du chenal. Selon lui l’urgence de la situation le justifiait, l’engagement du maire, de son équipe et de l’Agglomération, avec le soutien financier de l’État, l’a permis.

C. Meunier, dès sa campagne de 1995, a su également répondre aux attentes des deux catégories d’habitants de la commune, schématiquement les nouveaux et les anciens. D’un côté, il annonçait vouloir stopper l’urbanisation continue qu’avait connue Lattes jusque là. Ce discours de protection de l’existant est congruent avec cette figure du maire protecteur vis-à-vis de l’inondation, mais aussi vis-vis-à-vis des attentes locales – particulièrement chez les anciens - de ne plus urbaniser ce territoire pour ne pas rejoindre la cité montpelliéraine et conserver les avantages constitutifs d’être « à la campagne près de la ville », ainsi que cela est souvent revenu dans les entretiens avec les habitants. D’un autre côté, le discours de la nouvelle équipe se voulait intégrateur des nouveaux habitants de la commune, les dits «nouveaux venus ».

« Nouveaux lattois, soyez les bienvenus ! En 1995, Lattes autrement, équipe d’intérêt communal sans étiquette, a été créée par des nouveaux arrivants de l’époque, en synergie avec des anciens lattois. Ceux-ci constataient alors qu’ils étaient peu considérés et leurs besoins ignorés. (…) Pour nous, les nouveaux arrivants ne sont pas, comme pour certains, seulement des « clients » prêts à payer plus de 1 000 franc le m2 bâti. Vous êtes des Lattois à part entière qui devez être considérés et bénéficier d’un accueil et de services spécifiques à la hauteur de la qualité de notre commune ».

103 Nous lisons aussi dans cet extrait que la question foncière a pris de l’ampleur ; car depuis que l’urbanisation a cessé, les prix n’ont cessé de grimper. Il est d’ailleurs assez difficile d’un autre point de vue de déconnecter la décision forte (et coûteuse) de protéger cet espace bâti des enjeux fonciers qui la caractérise par ailleurs. Déjà, à l’arrivée de la nouvelle équipe, le marché de l’immobilier se portait plutôt bien. Un article du journal régional Midi Libre en 2001 titrait ainsi « Urbanisme : la ruée éperdue vers l'immobilier. » Le journaliste y souligne la forte pression immobilière de Lattes : « Un marché qui tend à se saturer. Tout se vend, sans

attendre la fin d'une promotion. Si vous cherchez un appartement ou une villa sur Lattes-Maurin-Boirargues, armez-vous de patience, invitez votre banquier à dîner et ne craignez pas, surtout pas, d'arpenter les trottoirs, d'agences immobilières en bureau de vente... Bref, la demande bat l'offre à plate couture, et donc le mètre carré se fait rare. Et, comme le dit fort justement un proverbe gravé dans le bon sens populaire : tout ce qui est rare est cher. Sur la commune de Lattes les prix flambent et s'y loger devient un luxe [...] Pour le négociateur à Lotti Immo à Lattes : « C'est de la folie.... » Cette flambée de l’immobilier était contingente à

plusieurs éléments. Tout d’abord la continuité de développement de l’agglomération montpellieraine continuait d’alimenter une demande locale en logement. Récemment, le même journal local Midi Libre (édition du 30 décembre 2011) titrait : « Le

Languedoc-Roussillon, région la plus attractive » et indiquait148 que sur les 10 dernières années, la région

avait connue une augmentation de sa population de 14%, soit la plus forte de l’Hexagone. Dans le même article, un entretien avec Jean-Paul Volle149

Après ça a été un choix, déjà pour... par rapport à... une zone géographique. Un choix aussi

précise que la croissance démographique s’est accélérée fortement depuis 1999 et y voit comme explication principale : « L’effet sud », dans un contexte où la région PACA sature déjà et où les prix y sont en augmentation constante. Cet effet serait accentué par la structure « métropolitaine » de l’agglomération montpelliéraine qui permet aux villes d’avoir encore de la marge pour se développer (Viala, 2010).

Ensuite, la politique menée par la nouvelle équipe municipale lattoise et sa participation active dans l’Agglomération, en concluant son inscription définitivement urbaine, a permis à la ville d’étoffer son offre de services : structures d’accueil pour la petite enfance, aménagement de la zone naturelle du Méjean, aménagement de pistes cyclables, création d’une médiathèque, annonce d’une ligne de tramway, d’un complexe nautique. Sur le plan des nuisances potentielles également : la décharge du Thôt qui a pu être un des éléments de déclassement de la commune fut fermée et des travaux de modernisation de la station d’épuration – génératrice d’odeur – furent lancés. Cette valorisation de la ville a su de plus se faire avec une capacité de communication digne d’un marketing d’entreprise. Cette compétence communicationnelle s’inscrit dans celle de Montpellier Agglomération, l’Agglomération française qui a le plus gros budget communication. Le slogan de la ville « La

vie naturellement » séduisant les familles avec enfants s’installant dans la région et désirant

bénéficier d’un lieu de vie calme, à proximité de la ville.

« Et donc... Comment vous avez fait pour choisir... vos critères de choix pour... ?

148

Selon des sources Insee (chiffres exprimés en population municipale) 149

Professeur émérite de géographie à l’université de Montpellier 3, il a notamment coordonné dernièrement l’ouvrage « Montpellier, la ville inventée » (2010) dans la collection Parenthèse des éditions du Puca.

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au niveau de la qualité de vie. Ça correspondait aussi à... un moment où on avait envie d'avoir des enfants, donc on n'avait pas envie... on n'avait pas envie, bon bah… Paris, c'était hors de question, parce que plus jeunes, pourquoi pas, mais bon après... Avec des enfants, non, on s'y voyait pas, on avait envie de quelque chose... où on puisse sortir… Enfin proche de la nature en fait. »

[Madame Partais, environ 35 ans, habitante depuis sept ans]

L

es deux dernières décennies du XXe siècle donnent à voir à Lattes une période de transition. La ville était déjà bien développée, et après vingt-quatre années de gestion communale sous la même équipe, une nouvelle dynamique politique se créa avec l’arrivée d’une nouvelle équipe. Dans ce changement, l’inondation tint une place de premier ordre. Tout d’abord parce que c’est sa crainte qui a fait se constituer une association de riverains puis une liste d’opposition à l’équipe municipale. Si la menace de l’inondation n’a pas suffit à faire adhérer suffisamment de monde pour détrôner l’équipe en place lors de la première tentative (1995), ce sujet, avec d’autres préoccupations sociales du vivre ensemble, mena à la victoire la liste de C. Meunier ainsi constituée. Ce virage politique dans l’histoire de la ville fut d’autant plus net que les éléments sont venus accélérer une prise de conscience locale du risque et la nécessité de protéger davantage la commune de la possibilité de l’inondation. Au niveau national tout d’abord où plusieurs événements catastrophiques ont marqué les années 1990 et où l’État raffermit ses positions en matière d’urbanisation en zone inondable et où des moyens pour protéger celles existantes furent donnés. Au niveau local ensuite, où plusieurs épisodes cévenols intenses ont provoqué à quelques mois d’intervalles des inondations sur la commune. Le maire va alors faire de ce sujet son cheval de bataille politique et devenir en quelques années l’acteur incontournable de la gestion locale du risque inondation. Érigé en le

maire protecteur, il va engager sa commune dans un énorme chantier de protection, et

s’engager lui très personnellement dans la gestion du dossier en endossant progressivement les casquettes faisant de lui l’acteur politique et expert incontournable localement. Parallèlement, tout en assurant à ses électeurs une limitation de l’urbanisation, en maire entrepreneur aussi, il a accompagné une autre évolution importante pour la commune. En sortant Lattes de l’isolement politique local par l’adhésion à l’agglomération de Montpellier, en étoffant ainsi considérablement peu à peu l’offre des services de la commune, il a su mettre en valeur sa commune. Dix ans plus tard, en 2011, le chantier de protection contre les inondations pratiquement terminé et l’offre communale encore étoffée, Lattes était classée commune la plus chère des communes de l’Hérault150

150

Lors d’un entretien, été 2011 avec un agent immobilier de la commune, celui-ci m’expliquait : « Sur du bâti on est dans les 4500 euros/m2 c’est du délire ! On est sur du 685 euros/m2 pour de la parcelle nue. Mais bon, des terrains, il n’y en a

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