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CHAPITRE V : CADRE ET CHOIX

V. Contexte de l’expérimentation

V.3. L’enseignement de la littérature

En vue de déterminer avec exactitude la place et le statut octroyés à l’enseignement de la littérature en deuxième année, nous avons choisi de procéder à un recensement de tous les modules littéraires compris dans le programme universitaire. Cela constitue un point de repère et de comparaison pour situer la littérature par rapport aux autres spécialités. Le tableau ci-après met en évidence les donnés relevées :

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Spécialité Modules Volume horaire

annuel Pourcentages

Didactique

-Pratiques et techniques de l’oral 2 -Pratiques et technique de l’écrit 2 -Pratique systématique de la langue 2 -Didactique du français

-Théorie de l’apprentissage (PEP) -Psychologie de l’enfant et de l’adolescent PEM PES 360 53,34% PEP 405 56,25% Linguistique Phonétique et phonologie -Linguistique contrastive (PEP) -Sociolinguistique (PEM+PES) 90 h PEM/S 13,33% PEP 12,5% Littérature -Littérature française 2 -Approche textuelle 2 135 h PEM/S 20% PEP 18,75% TICE et LE2 -TICE -Anglais 90 h PEM/S 13,33% PEP 12,5% Total PEP 12 modules 720 100% PEM+PES 11 modules 675

Tableau 06. Place de la littérature dans le programme universitaire

Pour connaitre la part accordée à la compétence littéraire, les deux secteurs graphiques ci-dessous montrent sa proportion par rapport aux autres modules qui ciblent d’autres spécialités.

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Figure 12. Modules ciblant l’enseignement Figure 13. Modules ciblant l’enseignement littéraire (PEM/S) littéraire (PEP)

D’un point de vue quantitatif, nous notons que les deux formations destinées aux étudiants de deuxième année totalisent 720 heures pour les PEP et 650 heurs pour le tronc commun (PEM et PES). Dans les deux cas, ce qui nous frappe d’emblée, c’est que la littérature ne bénéficie pas d’un statut privilégié dans la mesure où le volume horaire lui est attribué ne dépasse pas 20% du volume horaire annuel. En revanche, la spécialité dont la charge horaire dépasse 50% est la didactique. A notre sens, cela se justifie par la nature et les finalités de la formation axée sur les compétences professorales indispensables aux futurs enseignants que forment les Ecoles Normales Supérieures algériennes.

D’un point de vue qualitatif, nous constatons la présence de deux modules littéraires, à savoir la littérature française enseignée sous forme d’un cours magistral par semaine et l’approche textuelle qui comprend un cours et une séance de travaux dirigés (TD). C’est dans ce deuxième module que s’inscrit notre expérimentation. Il est dédié entièrement au texte narratif et vise à atteindre les objectifs suivants :

- Initier à une approche sémiologique du discours narratif ;

- Identifier son fonctionnement

- Procéder à une approche structurale du discours narratif ;

- Reconnaitre les séquences, leur mode d’organisation ;

- Procéder à une analyse macrostructurale du récit ;

19% 81% Littérature Autres spécialités 20% 80% Littérature Autres spécialités

171 - Analyser la microstructure narrative (notion d’acteurs, de schéma actanciel,

de rôle thématique ou sémiologique)

- Adopter une approche narratologique du récit : notion de mode et de voix de

la narration, narrateur et narrataire intra et extra diégétique ; récits d’évènement et récits de parole (au style direct, au style indirect et au style indirect libre.)

Ainsi, le programme s’articule autour de quelques objets d’étude et des éléments cités ci-après :

- Définition du récit

- Typologie des récits (le conte, la fable, la nouvelle, le roman) - Approche macroséquentielle : étude de la macrostructure - Approche microstructurelle :

 Les fonctions

 Les acteurs et les actants  Les rôles sémiologiques

 Notion d’intrigue, d’incipit, d’excipit - Le discours narratif

 Le mode  La voix

 Les temps de l’histoire et de la narration

Une telle répartition des contenus littéraires reflète la tendance selon laquelle la littérature est enseignée sous forme de genres narratifs avec une approche modale et structurale. Il s’agit donc d’une approche traditionnelle qualifiée de scientifique. D’où il y a lieu de s’interroger sur la possibilité d’introduire d’autres modalités d’enseignement de la littérature à l’université algérienne qui soient plus modernes et plus adéquates avec les recherches qui se font actuellement à l’échelle mondiale en matière de la didactique de la littérature.

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Conclusion

La définition de notre problématique de recherche articulée autour du

développement de la compétence littéraire par le biais de la lecture du récit à l’université algérienne nous a mené à supposer qu’une telle activité serait prolifique dans la mesure où elle procure aux étudiants les moyens de développer leurs compétences à la fois lecturales, orales et scripturales. Les exigences qui conditionnent cependant l’aboutissement à de telles performances seraient liées à un changement paradigmatique des pratiques enseignantes et des modalités de lecture des œuvres littéraires.

Nos interrogations et nos suppositions nous ont poussé à nous orienter vers l’adoption d’une démarche expérimentale au cours de laquelle nous avons défini une variable indépendante pour voir son effet sur la variable dépendante. Cette variable sera explicitée à travers les composants d’un dispositif pédagogique : elle porte sur les multiples façons de l’organiser et de le concevoir avant sa mise en place.

Vu les spécificités intrinsèques de notre recherche, nous avons décidé d’opter pour une méthode d’Analyse Quali-Quantitative Comparée. A cet effet, nous nous sommes orienté vers l’utilisation d’une technique d’observation directe dite participative pour collecter nos données en nous servant des enregistrements vidéo.

Pour avoir une crédibilité scientifique, notre recherche s’appuie sur la comparaison des résultats obtenus par les deux groupes (expérimental et témoin) au terme des séquences d’apprentissage. Cependant, il importe de faire un dépliage des enseignements assurés au cours d’une année universitaire, avant d’entreprendre toute activité d’analyse et de confrontation des résultats. C’est ce que nous ferons dans le chapitre suivant.

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CHAPITRE VI : DEPLIAGE