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De 1964 à 1971 : République Démocratique du Congo De 1971 à 1997 : République du Zaïre

2 L'ÉVOLUTION DE LA LITURGIE ANGLICANE ET DE LA DOCTRINE DE L'EUCHARISTIE

53 WAND, J W C., op cit, p 19.

2.4. L'évolution de la doctrine de l'Eucharistie

L'Église anglicane s'est toujours affirmée comme une Église à la fois catholique et réformée. Elle reconnaît qu'il n'y a pas de doctrine spécifiquement anglicane. L'évolution de la doctrine de l'Eucharistie y a été influencée par celle des Églises catholique et protestantes.

2.4.1. L'influence du catholicisme, de Luther et de Calvin

La liturgie anglicane de l'Eucharistie - "parfois appelée Cène du Seigneur ou Sainte Communion, ainsi que Divine Liturgie, Messe ou Grande Offrande" (cf. Le Livre de la Prière Commune, États- Unis, 1979/1983, Catéchisme, p. 708) - a retenu souvent des éléments des différentes traditions catholique et protestantes pour conserver une certaine unité et pour ne pas blesser les fidèles qui eux-mêmes avaient été influencés par l'une ou l'autre tradition.

a) Sous Henri VIII, la tradition catholique demeure, même si elle a connu une courte période d'influence luthérienne. Sous le règne d'Édouard VI, Luther aura une grande influence sur le développement de la liturgie eucharistique. Sous Élisabeth I, ce sera plutôt Calvin qui influencera son développement. Ces tendances deviendront rapidement la cause de divisions dans l'Église. L'Église catholique enseigne que, lors de la consécration, il y a véritablement transformation du pain et du vin. Ce changement profond est nommé "transsubstantiation". "Selon l'interprétation

scolastique de la transsubstantiation, rien ne demeure du pain et du vin sinon les accidents (quantité, forme, goût, etc.) supportés par d'autres substances, celles du corps et du sang du Christ en lesquelles ont passé les substances du pain et du vin"56. Cette doctrine peut être illustrée par la confession que le pape Grégoire VH (1073-1087) imposa à Bérenger qui résistait à cette doctrine. Sous peine d'excommunication, celui-ci devait émettre sous serment la confession suivante:

Je crois de coeur et je confesse de bouche que le pain et le vin qui sont sur l'autel (... ) qu'après la consécration ils sont le vrai corps du Christ, qui est né de la Vierge, qui, offert pour le salut du monde, a été suspendu à la Croix, qui siège à la droite du Père, ainsi que le vrai sang du Christ, qui a coulé de son côté ...57

b) En réaction à la position catholique de l'Eucharistie, Luther affirmera que la Cène ne comporte ni sacrifice, ni transsubstantiation; il s'agit d'une répétition des paroles consécratoires du Christ. Luther parlera plutôt de "consubstantiation", selon laquelle la substance du pain et du vin subsistent avec la substance du corps et du sang du Christ dans l'Eucharistie. Pour défendre sa conception, Luther s'appuie sur l'ubiquité (faculté d’être présent à plusieurs endroits en même temps) du corps de Christ. Il reprenait ainsi une doctrine enseignée au 14e siècle par Wyclif (1330-1384), doctrine qui n'admettait pas le changement des éléments eucharistiques en la "substance" du Christ, car selon lui cela aurait limité la présence du Christ. Il invoquait la question de l'ubiquité et plaidait en faveur de la "présence spirituelle". Cette doctrine sera reprise plus tard par les Luthériens et les Anglicans de la Haute Église. La Cène est, pour Luther comme pour beaucoup d'Anglicans, une action de Dieu envers les hommes.

Pour sa part, Zwingli (1484-1531) donnera à l'Eucharistie une interprétation à tendance symbolique, alors que Luther parle de "présence réelle" du Christ dans le sacrement. Pour Zwingli: "ceci est mon corps" veut dire "ceci signifie mon corps". La Cène est avant tout action de grâce et confession de foi de la communauté.

Pour Calvin, les sacrements (Baptême et Eucharistie) sont uniquement un mémorial du passage du Christ sur terre et aussi un mémorial de son sacrifice. En ce qui a trait à la Cène, Calvin a donc une position intermédiaire entre celle de Luther et celle de Zwingli. Il ne croit pas à une transformation des éléments. "Ceci est mon corps" veut dire "signifie". C'est par la vertu du Saint-Esprit que s'opère la communion au corps et au sang du Christ: le fidèle reçoit ceux-ci réellement, c'est-à-dire vraiment. Comme Zwingli, Calvin rejette la Messe qu'il juge idolâtre. La vision calviniste aura une

56 DURRWELL, F. X., L’eucharistie présence du Christ, Paris, Éditions ouvrières, 1971, p. 48.

grande influence en Angleterre sous Édouard VI, et ce, pour plusieurs raisons: la présence de plusieurs théologiens qui se fixent en Angleterre à cette époque: Pierre Martyr Vermigli (à Oxford), Bernard Ochino et Jean de Laski (à Londres), Martin Bucer (à Cambridge), John Hooper (qui sera évêque de Gloucester); la présence de nombreux réfugiés; et la correspondance que Calvin entretint avec Cranmer, Jane Seymour (mère du roi) et Édouard VI.

Les 42 Articles de la Foi de 1553 (devenus en 1571 les 39 Articles de Religion) donneront une orientation nettement calviniste à la théologie de l'Église d'Angleterre. Mais sous le règne d'Élisabeth I, l'Église anglicane professera un calvinisme modéré, en conservant de nombreux caractères du catholicisme.

Ainsi donc, pour Luther, il y a présence réelle et consubstantiation; pour Calvin, il y a présence spirituelle qui se réalise dans l'action de l'Esprit Saint dans la communauté et dans la foi de celui qui reçoit le pain et le vin; enfin, pour Zwingli, la Cène n'est qu'un rappel de ce qui s'est passé lorsque Jésus a pris le dernier repas avec ses disciples, la veille de sa passion, et elle n'a qu'une valeur symbolique.

c) Cela dit, et sans nous attarder à tous les détails de l'évolution de la doctrine de l'Eucharistie dans l'Église anglicane, rappelons deux autres données. Le Réveil évangélique du 18e siècle s'exprimera dans le réveil de la vie et de la dévotion eucharistiques qu'on découvre à travers les cantiques de John Wesley (1703-1791) et qui apparaissent comme un supplément nécessaire à la liturgie. L'on sait que John Wesley, qui est resté jusqu'à sa mort dans la tradition anglo-catholique, a par ailleurs révolutionné la prédication chère aux Évangéliques; il a également révolutionné la tradition anglo-catholique en encourageant fortement la dévotion eucharistique (cf. participation fréquente à l'Eucharistie; cantiques célébrant l'Eucharistie). Au 19e siècle, "le mouvement d'Oxford mettant l'accent sur l'héritage catholique de l'Église insista sur une présence 'objective' du Christ, mais non physique ni localisée, présence spirituelle qui s'exprime par les signes sacramentels et n'est pas liée à la foi du croyant mais ne peut non plus l'exclure"58.

d) En somme, Cranmer donc a été influencé par la théologie de Luther mais il préférait la doctrine de la "présence réelle" (Real Presence) selon laquelle le Christ est réellement présent dans l'Eucharistie, mais sans que l'on puisse savoir comment il est présent et sans qu'on puisse parler d'une présence réelle objective ou extérieure au croyant qui y communie. Il faut donc !'intervention de la foi. En effet, beaucoup d'Anglicans croient au changement mystérieux du pain et du vin en

corps et en sang du Christ mais !'explication donnée du changement des espèces par l'Église catholique leur semble faire appel plutôt au miracle qu'au mystère de Dieu. Comme l'écrit Mgr Leslie Brown: "Les hommes ont toujours traité le Saint Pain avec révérence, mais maintenant les mécaniques du miracle ont été exposées. Le Christ maintenant peut être trouvé avec certitude localisé, limité à la place où sont placés le pain et le vin"59.

e) Au terme de cette section consacrée aux influences catholique, luthérienne et calviniste, citons quelques textes du Livre de la Prière Commune qui confirment ces diverses influences.

Rappelons d'abord le 28e des 39 Articles de Religion de l'Église anglicane tels que retenus par l'Église épiscopale des États-Unis au début du 20e siècle. L'article 28 dit ceci:

La Cène du Seigneur n'est pas seulement le signe d'une charité mutuelle que les chrétiens doivent avoir les uns pour les autres, mais c'est de plus un sacrement de notre Rédemption par la mort de Jésus Christ, de telle sorte que pour ceux qui le reçoivent convenablement, dignement et avec foi le pain que nous rompons est une participation au corps du Christ et pareillement, le calice de bénédiction est une participation au sang du Christ.(...) Le Corps du christ est donné, pris et mangé dans la Cène d'une manière céleste et spirituelle. Et le moyen par lequel on reçoit et l'on mange le Corps du Christ dans la cène, c'est la foi.60

Cet article de la foi est, on le voit, grandement influencé par la tradition calviniste. C'est par la foi et d'une manière spirituelle que l'on reçoit le corps et le sang du Christ.

Dans la Prière eucharistique I, tirée du même livre (édition 1983), nous avons la prière suivante: Nous t'en supplions humblement, Père miséricordieux: exauce-nous et dans ta bonté daigne bénir et sanctifier, par ta Parole et ton Saint Esprit, ces offrandes de pain et de vin, fruits de ta création, qu'en les recevant suivant la sainte institution de ton Fils, en mémoire de sa passion et de sa mort, nous ayons part à son corps et à son sang précieux.61

Dans la Prière eucharistique A, tirée du même livre, nous trouvons la prière suivante:

En rappelant la mort de Jésus Christ, sa résurrection et son ascension, nous t'offrons ces dons qui viennent de toi. Sanctifie-les par ton Esprit Saint, qu'ils deviennent pour ton peuple, le corps et le sang de ton Fils, nourriture et boisson saintes de la vie

59 LESLIE, B., Relevant Liturgy, London, SPCK, 1965, p. 40.

60 Le Livre de la Prière Commune selon ... - Articles de Religion (établis par les évêques, le clergé et les laïcs de l'Église Protestante Épiscopale aux États-Unis d'Amérique, le 12 septembre

1801), op. cit., p. 723.

nouvelle en lui. Sanctifie-nous aussi, pour que nous puissions recevoir avec foi ce saint sacrement, ...62

Alors que dans les textes précédents nous percevons une influence plutôt protestante, ici nous découvrons une influence luthérienne et catholique. Dans la Prière eucharistique B, le prêtre dit:

Nous t'en prions, Dieu de bonté, envoie ton Esprit Saint sur ces dons, qu'ils devien- nent le sacrement du corps du Christ et du sang de la nouvelle Alliance.63

Enfin, la Prière eucharistique D, toujours tirée du même livre, montre des influences qui récon- cilient à la fois les tendances protestante et catholique:

Nous t'en prions, Seigneur, dans ton amour, que ton Esprit Saint vienne sur nous et sur ces offrandes, qu'il les sanctifie et les manifeste comme les dons saints destinés à ton peuple saint, le pain de la vie et la coupe du salut, le corps et le sang de ton Fils Jésus Christ.64

f) Pour notre part, nous pensons que l'insistance sur de telles interprétations trop philosophiques n'est pas de nature à aider et à raffermir la foi de beaucoup de chrétiens. C'est ainsi que, tout en soulignant la place de la foi pour recevoir convenablement un sacrement, beaucoup d'Anglicans préfèrent mettre l'accent, non sur la nature de la présence de Jésus (qu'ils ne nient pas) en relation avec le pain et le vin, mais sur le Christ lui-même qui les prend, les rompt et les donne, et en faisant ainsi, se donne lui-même aux croyants.

Notre intention n'était pas d'entrer dans le détail de l'évolution de la notion de "sacrifice" appliquée à l'Eucharistie. Il s'agissait simplement de présenter comment Luther et Calvin définissaient et comprenaient la Sainte Cène et comment les Anglicans ont repensé quelques-unes de leurs idées (en rapport avec le repas sacré). Une étude spécifique sur le "sacrifice eucharistique" pourrait se faire dans le même sens et dont nous avons déjà donné l'essentiel.

Cela dit et reconnu, d'un point de vue proprement pastoral, ce qui préoccupe davantage les fidèles, c'est de savoir ce qu'ils reçoivent effectivement comme nourriture et boisson spirituelles lors de la communion. S'ils célèbrent la mort et la résurrection du Christ, l'idée de sacrifice ne peut pas ne pas leur être présente. Par ailleurs, s'ils reçoivent dans la communion la grâce du sacrifice «parfait et suffisant» du Christ qui leur est toujours offerte et présente aujourd'hui, cela veut dire qu'il y a

62 IDEM, p. 265. 63 IDEM, p. 271.

sacrifice. C'est ce qui nous importe ici, et cela suffit pour les fidèles d'un point de vue pastoral. Cela les intéresse plus que les questions touchant le «sacrifice».

2.4.2. L'Eucharistie comme "sacrifice" et comme "présence réelle" du Christ

Les questions concernant l'Eucharistie comme sacrifice et comme présence réelle du Christ ont fait couler beaucoup de salive et d'encre en Occident. Cependant les membres de l'ARCIC (= Anglican- Roman Catholic International Commission)65, qu'ils soient anglicans ou catholiques, reconnaissent aujourd'hui le caractère sacrificiel de l'Eucharistie et la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Ils soulignent la place de la foi dans la réception du sacrement, quoique les Évangéliques et les Anglo-catholiques ne considèrent pas le problème exactement de la même façon. Cela est déjà un grand pas vers l'unité de la foi et que les Églises se doivent d'exploiter et d'approfondir.

Sur ce point, nous ne pouvons passer sous silence par exemple la Déclaration de la Commission mixte internationale entre l'Église catholique et la Communion Anglicane (ARCIC), qui a travaillé dans l'esprit de la réconciliation et qui est très significative pour ces deux Églises. La Déclaration sur la doctrine eucharistique (Windsor 1971, Angleterre), dans sa section 5, dit ceci au sujet de l'Eucharistie comme sacrifice du Christ:

La mort du Christ sur la croix, sommet de toute sa vie d'obéissance, a été le sacrifice unique, parfait et suffisant pour le péché du monde. Il ne peut y avoir de répétition de ce sacrifice ni addition à ce que le Christ a accompli une fois pour toutes. Aucune tentative faite pour exprimer un lien entre le sacrifice du Christ et l'Eucharistie ne doit obscurcir ce fait fondamental de la foi chrétienne (...) La notion de 'mémorial', telle qu'elle était comprise dans la célébration pascale au temps du Christ - c'est-à-dire rendre effectivement présent un événement du passé, - cette notion a ouvert la voie à une meilleure intelligence de la relation entre le sacrifice du Christ et l'Eucharistie. Le mémorial eucharistique n'est donc pas le simple rappel d'un événement passé ou de sa signification, mais la proclamation efficace par l'Église, de l'oeuvre puissante de Dieu (...). Dans la prière eucharistique, l'Église continue de célébrer le mémorial perpétuel de la mort du Christ. Ses membres, unis à Dieu et entre eux, lui rendent grâce pour toutes ses miséricordes, implorent les bienfaits de la passion du Christ au nom de l'Église entière; ils participent à ces mêmes bienfaits et s'unissent au geste d'offrande du Christ à Dieu.66

65 ARCIC. Cette Commission, née en 1966, fut l'initiative du Pape Paul VI et de l'Archevêque de Cantorbéry, Michael Ramsey, en vue d'étudier ce qui sépare les deux Églises sur le plan doctrinal et de chercher les voies et moyens d'y pallier.

66 Anglicans et Catholiques, Déclaration de la Commission mixte internationale entre l'Église catholique et la Communion Anglicane, 1971-1976, Montréal, Fides, 1977, p. 8.

La notion de sacrifice est présente dans la célébration eucharistique anglicane comme le catéchisme anglican le définit bien: "Elle (Eucharistie) est appelée aussi sacrifice, parce que l'Eucharistie, sacrifice de louange et d'action de grâce de l'Église, est le moyen par lequel le Christ nous unit à sa propre offrande faite une fois pour toutes"67.

Quant à la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, la même Déclaration de Windsor de la Commission ARCIC affirme dans sa section 6: "La communion au Christ dans l'Eucharistie suppose sa vraie présence, efficacement signifiée par le pain et le vin qui, dans le mystère, deviennent son corps et son sang,Et la Déclaration de continuer dans la section 7:

Le Christ est présent et agissant de plusieurs manières dans toute la célébration eucharistique. C'est le même Seigneur qui, par la proclamation de sa Parole, invite son peuple à sa table; qui, par son ministre, préside à cette table, et qui se donne ensuite sacramentellement dans le corps et le sang de son sacrifice pascal. C'est le même Seigneur présent à la droite du Père, et donc transcendant l'ordre sacramentel, qui offre ainsi à son Église dans les signes eucharistiques le don spécial de lui-même.68

Le catéchisme du Livre de la Prière Commune de l'Église Épiscopale des États-Unis (1979/1983, p. 708) définit l'Eucharistie comme "le sacrement ordonné par le Christ comme mémorial perpétuel de sa vie, de sa passion, de sa mort et de sa résurrection jusqu'à ce qu'il revienne". On ne peut donc dissocier le sacrifice du Christ de sa présence réelle tout en reconnaissant aussi la dimension eschatologique de l'Eucharistie comme le sacrement du royaume.

2.4.3. L'Eucharistie comme célébration

Par "célébration eucharistique", nous entendons toute la liturgie au cours de laquelle se célèbre l'Eucharistie depuis le "chant d'entrée" jusqu'au "renvoi", la liturgie de la Parole et la Prière eucharistique étant les deux moments clés de cette liturgie. Les autres sacrements, exception faite du sacrement des malades, sont également administrés au cours de la célébration eucharistique, normalement après le Credo. Ils peuvent être célébrés également hors de l'Eucharistie, exception faite du sacrement des Ordres.

La célébration eucharistique est appelée aussi Sainte Eucharistie, Sainte Cène du Seigneur , Sainte Communion, Divine Liturgie, Messe ou Grande Offrande, avons-nous déjà dit. Les Anglicans se servent de tous ces termes mais parfois avec une idée qui sous-tend l'arrière-pensée théologique et

doctrinale. Ainsi, un Évangélique fondamentaliste n'aimera pas utiliser le terme Messe; cela suggère pour lui l'idée du sacrifice (supplice) de Jésus recommençant à chaque messe, le prêtre, comme substitut du Christ, l'immolerait devant Dieu. Cette idée n'est pas loin de la définition donnée dans le Catéchisme du diocèse de Québec (1702), citée par Raymond Brodeur (Université Laval), et où il est question de "l'offrande du corps et du sang de Jésus-Christ, faite à Dieu par le prêtre":

Le sacrement de l'Eucharistie se fait à la sainte messe. Celle-ci se définit comme l'offrande du corps et du sang de Jésus-Christ, faite à Dieu par le prêtre. Comment doit-on alors assister à ce culte? Le catéchisme répond que c'est en s'occupant principalement d'offrir Jésus-Christ à la Sainte Trinité dans les intentions pour lesquelles il s'offre lui-même.69

Pour un Évangélique, un homme ne peut jamais se substituer à Jésus qui est Dieu. Le sacrifice que Jésus a fait de lui-même au Père à la place de toute l'humanité et pour ses péchés est satisfaisant et parfait pour le salut et a été fait une fois pour toutes. Celui-ci préférera par contre le terme Sainte Communion ou Sainte Cène du Seigneur qui lui rappelle le dernier repas de Jésus avec ses disciples et surtout cet ordre d'en faire le mémorial perpétuel.

Quant à un Anglo-catholique, il préférera par exemple le terme Messe qui lui fait penser au sacrifice perpétuel du Christ ou le terme Eucharistie qui le renvoie à la transsubstantiation ou à la présence réelle et substantielle du Christ (= du Christ tout entier) sous les espèces du pain et du vin.

Il y a donc parfois, à tort ou à raison, toute une doctrine derrière ces appellations. C'est par exemple le cas du mot "messe" qui tire son origine du mot latin Ite Missa est qui était la formule du renvoi à la fin de la communion et qui n'a rien à voir avec le sacrifice. Au Congo, on utilise ces