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Chapitre 1 : Recension des écrits

1.2 L’éducation préscolaire au Québec

Selon le Programme de formation de l’école québécoise (Gouvernement du Québec, 2001), l’éducation préscolaire se caractérise par le début des apprentissages scolaires et sociaux. S’adressant à des enfants de 4 ou 5 ans, son programme vise le développement de plusieurs compétences s’inscrivant au regard d’une triple mission :

« (…) faire de la maternelle un rite de passage qui donne le goût de l’école; favoriser le développement global de l’enfant en le motivant à exploiter l’ensemble de ses potentialités; et jeter les bases de la scolarisation, notamment sur le plan social et cognitif, qui l’inciteront à continuer à apprendre tout au long de sa vie » (p.53).

Ainsi, les compétences poursuivies à travers le programme d’éducation préscolaire, au nombre de six, sont de divers ordres, soit d’ordres psychomoteur, cognitif et méthodologique, affectif, social et langagier. C’est d’ailleurs majoritairement à travers le jeu et l’activité spontanée que l’enfant sera amené à expérimenter au quotidien de sorte à graduellement construire ses connaissances et élaborer sa propre vision du monde. En ce sens, la classe préscolaire organise massivement le temps et l’espace pour privilégier les activités dans lesquelles l’apprenant à recours à ces deux moyens.

1.2.2 Les six compétences développementales

Au Québec, le programme d’éducation préscolaire se caractérise par le développement de six compétences interreliées s’inscrivant dans un processus de développement global de l’enfant (Gouvernement du Québec, 2001). En classe, chacune des activités déterminées par l’enseignante est ainsi susceptible de faire intervenir l’une ou l’autre de ces compétences, voire même plusieurs d’entre elles. Par exemple, la compétence 1, « Agir avec efficacité dans différents contextes sur le plan sensoriel et moteur », fait référence au développement psychomoteur de l’enfant, c’est-à-dire à l’ensemble des activités faisait intervenir sa motricité globale et fine. Parmi les activités d’ordre psychomoteur, il peut ainsi être demandé à l’élève de sauter et de courir dans un endroit approprié, de tracer un dessin, le colorier, le découper, le coller, etc. Au terme du programme d’éducation

corps de même qu’il puisse pratiquer aisément différentes activités motrices, qu’elles soient fines ou globales.

« Affirmer sa personnalité » est la deuxième compétence constituant le programme d’éducation préscolaire québécois. À travers des expériences quotidiennes, cette compétence contribue au développement affectif de l’enfant, d’une part, par l’acquisition d’une estime de soi positive, d’autre part, d’une connaissance de soi tangible. En effet,

« En vivant des expériences diversifiées, l’enfant apprend à se reconnaître comme un être unique ayant des goûts, des champs d’intérêt et des besoins qui lui sont propres. Il apprend à se faire confiance, devient plus accessible aux relations avec les autres, manifeste son désir de savoir et son plaisir de faire, et s’engage de façon autonome dans les activités d’apprentissage » (Gouvernement du Québec, 2001, p.21).

Comme pour l’ensemble des autres compétences, le cheminement de l’enfant au regard de son développement affectif se poursuivra graduellement au fil de l’année scolaire. Au terme de celle-ci, il est néanmoins attendu qu’il puisse, par exemple, exprimer ses besoins et y répondre, reconnaître ses forces et ses limites de même que discerner les bons comportements de ceux inappropriés.

Pour ce qui est de la compétence 3, il s’agit d’ « Interagir de façon harmonieuse avec les autres », référant directement au développement social de l’enfant. Cette compétence se manifeste au quotidien à travers les différentes interactions qu’il réalise avec l’environnement qui l’entoure. Grâce aux différents jeux, aux activités et aux projets se déroulant à l’intérieur de la classe de préscolaire, l’enfant est amené à prendre sa place dans le groupe et à apprendre la coopération, c’est-à-dire la conciliation de ses besoins et de ses intérêts avec ses pairs. Cette compétence est également associée à l’apprentissage de la gestion de conflits pouvant survenir avec autrui. Lorsqu’un conflit survient, il est prévu que l’enfant soit en mesure de poser des gestes de sorte à mener à sa résolution. Sans prétendre être exhaustives, telles sont différentes manifestations de la compétence susceptibles d’être attendues chez l’enfant au terme du programme de préscolaire.

Quant à la compétence 4, elle a trait à l’aspect langagier: « Communiquer en utilisant les ressources de la langue ». En effet, elle réfère à la fois au développement de l’expression du langage qu’à sa compréhension. Tel que souligné dans le programme de formation de l’école québécoise,

« Placé dans un environnement riche et stimulant, l’enfant développe, à l’oral et à l’écrit, des habiletés de communication qui lui permettent d’affirmer sa personnalité, d’entrer en relation avec les autres, de construire sa compréhension du monde et de mener à terme une activité ou un projet » (Gouvernement du Québec, 2001, p.61).

Il apparaît ainsi que cette compétence est directement reliée avec celles d’ordres affectif et social. Du point de vue de l’expression du langage, graduellement, il apprendra, par exemple, à exprimer de mieux en mieux sa pensée ainsi qu’à respecter les règles associées à la pragmatique sociale. Sous forme d’écritures spontanées, il explorera également des façons distinctes afin de traduire sa pensée. Sous l’angle de la compréhension, il peut être escompté, au terme de l’année scolaire, que l’enfant soit apte à faire preuve d’écoute et d’attention lorsqu’autrui lui adresse un message. Par ailleurs, le programme d’éducation préscolaire attribue à cette compétence une grande importance considérant qu’elle agit tel un pilier au regard du développement cognitif de l’enfant.

À cet effet, le développement cognitif réfère à la cinquième compétence, soit « Construire sa compréhension du monde ». Celle-ci s’inscrit à la fois dans un processus d’acquisition de connaissances que dans la découverte et la compréhension du monde environnant. C’est par le biais de cette compétence que, dans la classe, l’enfant aura la possibilité d’observer, d’anticiper et d’expérimenter de sorte à favoriser chez lui l’acquisition de multiples connaissances relevant de divers domaines d’apprentissage. En effet,

« À l’éducation préscolaire, l’enfant devient membre d’une communauté d’apprentissage : sa classe représente un lieu de stimulation intellectuelle. Il pousse son exploration du monde par des manipulations et des expérimentations, par des productions et des créations, par des communications verbales et des réflexions » (Gouvernement du Québec, 2001, p. 63).

Au fil des mois, le programme prévoit ainsi que l’enfant soit en mesure de développer différentes attitudes et habiletés qui serviront de fondation à ses apprentissages scolaires futurs.

Enfin, la compétence 6 consiste à « Mener à terme un projet ou une activité ». Par le biais de cette compétence, l’éducation préscolaire vise le développement de méthodes de travail appropriées au contexte d’une tâche. S’appuyant sur les intérêts de l’enfant, celui-ci est amené à s’engager activement dans une démarche de projet personnel au cours de laquelle des difficultés potentielles sont à anticiper. Mettant à profit la persévérance de l’élève, il est prévu que ce dernier développe, d’une part, des stratégies susceptibles de lui permettre de terminer le projet en question, et d’autre part, qu’il soit habile à les réinvestir dans le cadre d’autres contextes.

1.3 L’intervention éducative auprès d’enfants manifestant un TSA