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Importance du coton

Dans le document ORGANISATION MONDIALE (Page 53-56)

SÉANCE V: SÉANCE DE CLÔTURE Président: Secrétariat de l'OMC

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE

M. Shangnan Shui

1. Importance du coton

Alors que la production et le commerce mondiaux du coton ont augmenté lentement au cours de la dernière décennie, l'Afrique a vu sa production et ses exportations s'accroître à un rythme rapide.

La production moyenne en Afrique sur la période 1998-2002 a atteint 1,7 million de tonnes, soit une augmentation de 26 pour cent par rapport à la période 1988-1992. Les pays producteurs de coton de l'Afrique de l'Ouest ont connu des taux d'accroissement de leur production beaucoup plus élevés, à savoir 75 pour cent pendant la même période. Plusieurs pays producteurs de coton de l'Afrique de l'Ouest comme le Bénin, le Ghana, la Guinée et le Mali ont vu leur production augmenter de 154, 218, 553 et 193 pour cent, respectivement. Les exportations originaires d'Afrique ont aussi augmenté de

manière significative. Pendant la période 1998-2002, le niveau moyen des exportations de coton s'est établi à 1 million de tonnes, soit une augmentation de 35 pour cent par rapport à la période de 1988-1992. L'Afrique de l'Ouest a représenté plus de la moitié des exportations africaines avec une augmentation de 66 pour cent sur la même période (tableau 1). Avec une augmentation aussi rapide de la production et des exportations, le coton a pris une importance croissante pour l'Afrique, en particulier pour les principaux pays producteurs de coton de l'Afrique de l'Ouest.

1.1 Contribution à l'économie

Dans de nombreux pays, l'importance du secteur agricole du point de vue de sa part dans le PIB a diminué progressivement avec le développement économique. Toutefois, pour la plupart des pays en développement, l'agriculture est encore le secteur clé de l'économie dont dépend une grande partie de la population. Et pour certains de ces pays, le coton représente une part significative de la production agricole. En conséquence, les recettes tirées de la production du coton ont une grande importance dans les économies nationales, en particulier dans les pays africains producteurs de coton.

En utilisant la valeur unitaire à l'exportation, on a estimé que la valeur moyenne de la production de coton sur la période 1998-2002 dans les pays producteurs de l'Afrique de l'Ouest avoisinait 1 milliard de dollars EU, dont 156 millions pour le Bénin, 153 millions pour le Burkina Faso, 169 millions pour la Côte d'Ivoire, 199 millions pour le Mali et 65 millions pour le Togo. Le coton représentait une contribution importante à l'économie nationale de ces pays. Comme il est indiqué dans le tableau 2, la valeur de la production cotonnière sur la période 1998-2002 a contribué pour 6,3 pour cent, 6,3 pour cent, 1,4 pour cent, 6,6 pour cent et 4,8 pour cent au PIB du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Togo, respectivement. De plus, la part de la valeur du coton dans le PIB est en hausse depuis une vingtaine d'années pour certains pays dont le Bénin, le Burkina Faso et le Togo. L'importance de sa part dans le PIB et sa valeur croissante donnent à penser que la production de coton apporte une contribution considérable à l'économie nationale de ces pays.

1.2 Importance pour les recettes tirées des exportations de produits agricoles

Les exportations de produits agricoles de base sont une source importante de devises pour de nombreux pays en développement, en particulier ceux qui sont au stade de développement initial. Le coton est l'un des principaux produits agricoles négociés sur le marché mondial. En 2003, on comptait plus de 100 pays engagés dans le commerce du coton avec des recettes totales avoisinant 7 milliards de dollars EU, dont 85 pour cent étaient imputables à des pays en développement. Dans le classement par groupes de produits, les recettes d'exportation tirées du coton arrivaient au sixième rang après les huiles et corps gras, le blé, les oléagineux, la viande bovine et le maïs. Toutefois, au niveau des pays, ces recettes d'exportation étaient très importantes pour les pays africains producteurs de coton.

Le tableau 3 indique la part du coton dans les recettes totales tirées des exportations de produits agricoles pour certains pays africains. Il en ressort plusieurs faits très importants.

Premièrement, le coton constituait la toute première source de recettes d'exportation du secteur agricole dans plusieurs pays producteurs de coton, où il représentait plus de 40 pour cent des exportations totales de produits agricoles pendant la période 1998-2002. La part du coton dans les recettes totales tirées des exportations de produits agricoles était de 73 pour cent pour le Bénin, 66 pour cent pour le Burkina Faso, 61 pour cent pour le Mali et 41 pour cent pour le Togo, ce qui donnait à penser que les exportations de coton étaient très importantes pour ces pays.

En valeur absolue, les exportations de coton ont rapporté près de 1,3 milliard de dollars EU aux pays africains pendant la période 1998-2002. Le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Mali ont chacun tiré plus de 100 millions de dollars EU de leurs exportations de coton. Des recettes aussi élevées ont évidemment des effets importants sur les économies nationales et les revenus des ménages. En moyenne, le coton représentait plus de 8 pour cent des recettes totales tirées des exportations de

produits agricoles pour les pays africains et environ 14 pour cent pour les pays producteurs de coton de l'Afrique de l'Ouest.

Si on compare la période 1998-2002 avec la période 1988-1992, on constate que l'importance relative des recettes d'exportation tirées du coton a légèrement diminué pour un grand nombre de pays de l'Afrique de l'Ouest, ce qui peut être attribué en grande partie au fait que les recettes d'exportation totales du secteur agricole ont progressé plus vite que les exportations de coton dans ces pays, et à la baisse de la valeur unitaire des exportations de coton. Sur la période 1998-2002, la valeur unitaire moyenne des exportations de coton était de 1,24 dollar EU/kg alors qu'elle était de 1,61 dollar EU/kg sur la période 1988-1992.

1.3 Contribution aux importations de produits alimentaires

Beaucoup de pays en développement exportent des produits agricoles mais importent des produits alimentaires. Le coût global des importations de produits alimentaires des pays en développement a augmenté de manière constante, ce qui s'explique à la fois par l'élévation des niveaux de consommation liée à la croissance du revenu et de la population, mais aussi dans de nombreux cas par la nécessité de compléter la production nationale de produits alimentaires qui progresse lentement. De ce fait, au niveau national, la capacité de générer des devises pour financer les importations de produits alimentaires nécessaires a son importance. Il est donc important d'examiner la contribution que les recettes d'exportation tirées du coton peuvent apporter aux importations de produits alimentaires. Le tableau 4 indique le rapport des recettes d'exportation tirées du coton aux dépenses liées à l'importation de produits alimentaires pour certains pays africains dont les exportations de coton étaient importantes pour importer des produits alimentaires. En moyenne, les exportations de coton de l'Afrique couvraient plus de 7 pour cent du coût total des importations de produits alimentaires, mais le chiffre était de plus de 100 pour cent au Bénin et au Mali, environ 80 pour cent au Burkina Faso et au Togo, et 38 pour cent en Côte d'Ivoire. Le ratio de couverture pour la plupart de ces pays était en légère baisse sur la période 1998-2002 par rapport à la période 1988-1992, ce qui était largement dû à l'accroissement des dépenses effectuées pour l'importation de produits alimentaires.

Un des aspects essentiels de la sécurité alimentaire est la disponibilité et l'accessibilité des produits alimentaires pour tous. Au niveau national, la disponibilité de ressources pour importer des produits alimentaires est très importante pour assurer l'approvisionnement du marché intérieur en produits alimentaires. Compte tenu de cela, on peut dire que les exportations de coton ont contribué largement à la sécurité alimentaire, en particulier pour les pays africains producteurs de coton. Les recettes tirées des exportations de coton ont permis à ces pays d'accéder aux produits alimentaires sur le marché mondial et d'importer des produits alimentaires pour répondre à la demande intérieure.

1.4 Contribution à l'emploi

Chacun sait que la production du coton contribue à l'emploi, en particulier dans les pays en développement, mais il est difficile d'obtenir le nombre réel des travailleurs agricoles. L'une des difficultés réside dans le caractère saisonnier de la production comme c'est le cas pour de nombreuses autres activités de production agricole. Pendant certaines périodes, les activités de production sont très intenses alors que d'autres périodes nécessitent moins de travail. De plus, selon les structures des exploitations agricoles, les besoins de main-d'œuvre varient. Le nombre des emplois dans la production cotonnière étant difficile à évaluer, nous avons utilisé les chiffres de la main-d'œuvre intervenant dans cette activité, c'est-à-dire le nombre de travailleurs engagés dans la production du coton, sans chercher à savoir s'il s'agissait de travail à plein temps ou à temps partiel, pour avoir une approximation de l'emploi.

Pour obtenir une estimation de la main-d'œuvre agricole engagée dans la culture du coton à l'échelle mondiale, nous avons réalisé des études de l'emploi dans certains pays retenus comme étant

représentatifs de certaines catégories de pays et des structures des exploitations cotonnières. À partir des renseignements sur la quantité moyenne de main-d'œuvre par hectare fournis par ces études, l'évaluation de la quantité de main-d'œuvre employée à la production de coton dans les pays pris séparément a été calculée sur la base des surfaces de plantation effectives en 2002. Le tableau 5 donne un récapitulatif de l'estimation pour certains pays africains producteurs de coton et le ratio main-d'œuvre engagée dans ce secteur/total de la population active a été calculé.

Le tableau 5 donne à penser que la contribution à l'emploi a été très importante dans plusieurs pays africains producteurs de coton, non seulement en valeur absolue mais aussi en importance relative dans l'emploi national. On a estimé qu'il y avait respectivement 450 000, 380 000, 350 000, 800 000, 650 000, 200 000 et 580 000 travailleurs engagés dans la production cotonnière au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Nigéria, au Togo et au Zimbabwe, ce qui assurait l'emploi de 29, 7, 11, 17, 4, 17 et 3 pour cent de la population active nationale de ces pays, respectivement. En plus de l'emploi direct dans les exploitations agricoles, la production cotonnière a aussi induit des opportunités d'emploi additionnelles qui comprennent les activités d'égrenage, de transport, de commercialisation et d'exportation du coton. Si on devait inclure celles-ci, la contribution à l'emploi serait plus importante dans ces pays.

La production et le commerce du coton contribuent à la sécurité alimentaire à la fois au niveau national et au niveau des ménages. Au niveau national, le coton contribue de manière importante à la sécurité alimentaire principalement par le biais de ses contributions à la couverture du coût de l'importation de produits alimentaires, et au niveau des ménages ruraux, il contribue à la sécurité alimentaire par le biais de l'emploi et du revenu. L'accroissement de la contribution de la production et du commerce du coton améliorera la sécurité alimentaire dans ces pays.

2. Stratégies pour accroître les contributions du coton à l'économie et à la sécurité

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