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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL

Dans le document ORGANISATION MONDIALE (Page 134-137)

Annexe II: Contribution par l'intermédiaire du Cadre intégré

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL

CONTRIBUTION DE L'ONUDI À L'AMÉLIORATION DE LA COMPÉTITIVITÉ DU SECTEUR DU COTON ET L'AUGMENTATION DE LA PARTICIPATION

DE L'AFRIQUE AU COMMERCE MONDIAL

Abel J.J. Rwendeire Directeur principal

Division de l'élaboration des programmes et de la coopération technique

Monsieur le Président, Excellences,

Mesdames et Messieurs, 1. Introduction

Au nom du Directeur général de l'ONUDI, c'est véritablement un grand honneur pour moi que de participer à cette réunion en compagnie de très nombreuses personnalités rassemblées pour examiner les questions cruciales qui se posent dans le secteur du coton en Afrique. Au nom de l'ONUDI, permettez-moi de remercier le gouvernement du Bénin, par l'intermédiaire de Monsieur le Ministre de l'industrie, du commerce et de la promotion de l'emploi, pour l'excellent accueil qu'il nous a réservé et la chaleureuse hospitalité dont ont bénéficié les participants à cette réunion, ainsi que le Secrétariat de l'OMC pour l'organisation de cette réunion.

2. L'approche de la coopération technique de l'ONUDI

La mission de l'ONUDI est de contribuer au développement de capacités significatives pour promouvoir un développement industriel durable dans les pays en développement et les économies en transition, tout en accordant la priorité aux pays africains en vue d'intégrer les pays et communautés marginalisés dans le processus de mondialisation. À terme, cette démarche permettra de faire en sorte que la mondialisation devienne une force positive pour tous et contribue ainsi effectivement à la réduction de la pauvreté. Dans la poursuite de cette mission générale, l'approche de l'ONUDI en matière d'aide aux pays africains est principalement fondée soit sur les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) des pays en développement concernés, soit sur la définition des Programmes intégrés permettant de faire face aux exigences du développement industriel de manière globale. Ces programmes intégrés réunissent dans le cadre d'un programme d'aide ciblé un choix de modules de services de l'ONUDI (intégrant des compétences fondamentales dans de multiples combinaisons de services tels que: la gestion du secteur industriel; la promotion des investissements; le développement du secteur privé; le renforcement des capacités commerciales;

l'énergie et les technologies écologiquement rationnelles. Ces programmes intégrés sont conçus en collaboration étroite avec nos partenaires de l'administration, du monde des affaires et de la société civile. Ils constituent ainsi la base de l'aide spécialisée qu'apporte l'ONUDI, mais également le cadre nécessaire pour obtenir la mise en œuvre de programmes et des ressources complémentaires d'autres organismes de développement multilatéraux et bilatéraux.

Lorsqu'il n'existe pas de Programmes intégrés, l'ONUDI utilise les Cadres généraux de services par pays élaborés à la suite d'une évaluation des besoins et de leur classement par ordre de priorité opérés eux-mêmes après des consultations étroites et intensives avec les pays bénéficiaires.

` Outre ses activités opérationnelles, l'ONUDI consacre des efforts importants à des travaux d'analyse et de recherche sur le développement industriel des pays africains, qui vont de l'élaboration de séries complètes de statistiques industrielles à des études sectorielles par pays.

3. Renforcer les capacités de production

La communauté internationale s'est engagée à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement à savoir réduction de la pauvreté, lutte contre les maladies mortelles, égalité des sexes, éducation de base et développement durable du point de vue de l'environnement. C'est un programme qui constitue un défi énorme et extraordinaire pour les pays Membres, en particulier ceux des régions en développement. Compte tenu de la situation économique actuelle, de la mondialisation et de l'évolution technologique permanente, la seule voie pour renforcer la croissance de la productivité exige que les industries nationales se lancent dans la concurrence en recourant à l'innovation et à l'amélioration des techniques. Cela signifie que les gouvernements et les entreprises du secteur privé des pays en développement devront mobiliser et utiliser efficacement des technologies qui permettent de transformer des matières premières abondantes en produits finis à destination des marchés à la fois locaux et internationaux. Cette stratégie englobe l'établissement de partenariats et de relations avec d'autres entreprises et sources de technologies à l'échelle mondiale de façon à améliorer sans cesse les capacités et compétences nationales.

Tandis qu'elle applique également des programmes d'assistance technique portant sur les problèmes de formulation et de mise en œuvre de politiques, l'ONUDI doit constamment collaborer avec les entreprises du secteur privé, qui sont les principaux moteurs du développement industriel, et leur apporter son soutien. L'approche de l'ONUDI consiste à favoriser l'établissement de liens entre les grandes, moyennes, petites et microentreprises afin de favoriser la croissance de la productivité et le transfert et la diffusion de technologies de façon à maintenir la compétitivité. Elle apporte son soutien aux microentreprises pour les aider à passer du "système de survie" à un mode de croissance, l'objectif étant la réduction de la pauvreté. Le soutien aux petites entreprises a pour but d'assurer la mise en place du "maillon manquant" pour approvisionner au départ le marché local en vue d'entrer plus tard sur les marchés de l'exportation. Pour ce qui est des moyennes entreprises, l'objectif est de veiller à leur insertion dans les chaînes de valeur mondiales en tant que participant à part entière dans une économie mondiale équitable.

En réponse aux nombreuses demandes des États Membres et pour tenir compte de la décision prise à la quinzième Conférence des Ministres africains de l'industrie, en 2001, de soutenir l'industrialisation africaine dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) qui s'inscrit dans le prolongement de la résolution 57/297 de l'Assemblée générale des Nations Unies, l'ONUDI a récemment mis au point: l'Initiative de renforcement des capacités commerciales (lancée en 2002, à la Conférence des Nations Unies de Monterrey) et l'Initiative de renforcement des capacités de production de l'Afrique. Le but de ces deux initiatives est de contribuer à une forte augmentation de la part, du volume et du montant de la valeur ajoutée dans le secteur manufacturier et des exportations de produits manufacturés des pays en développement, en accordant une attention particulière aux PMA et aux pays africains. Ces initiatives relèvent du Programme de renforcement des capacités commerciales plus connu sous le nom d'INITIATIVE DES TROIS C, laquelle a pour but de faire en sorte que les produits en provenance de ces pays en développement puissent être concurrentiels, conformes et en correspondance avec le marché mondial.

4. Le secteur du coton et le développement

Le principal objectif de cette consultation régionale est d'étudier les facteurs qui freinent le développement de la production et du commerce du coton des pays africains, dans le cadre de l'Initiative en faveur du coton lancée par les pays africains et l'OMC. Chacun sait que, dans cette région, le coton est l'un des produits agricoles les plus largement cultivés et commercialisés.

L'Afrique est l'une des régions du monde qui produisent beaucoup de coton. Les pays de l'Afrique centrale et de l'Afrique de l'Ouest comptent pour plus de 5 pour cent dans la production mondiale de ce produit. Il convient de noter que la production de coton de cette région a enregistré une progression importante, caractérisée par un triplement du rendement à l'hectare ces dix dernières années et un quadruplement de la production de fibres de coton ces 20 dernières années. Il n'est pas rare de constater une progression moyenne annuelle de 16 pour cent des superficies cultivées en coton. Ce secteur est l'un des plus gros pourvoyeurs d'emplois de l'Afrique et près de 15 millions de personnes y travaillent en Afrique de l'Ouest. En outre, les exportations de coton représentent de 30 à 60 pour cent du total des recettes d'exportation de plusieurs pays africains.

5. Principales contraintes pesant sur l'industrie du coton

Comme nous l'avons déjà vu, le secteur de coton présente un potentiel important en matière d'emplois et d'exportations, mais il doit également faire face à de graves difficultés qu'il lui faudra surmonter avant de pouvoir être pleinement intégré dans le commerce mondial. On a constaté que la production et le commerce du coton dans les pays africains se heurtaient à certaines des contraintes majeures exposées ci-après:

5.1 Insuffisance des capacités de production

On remarque qu'en 2000/01, dans les pays d'Afrique subsaharienne et, principalement, au Nigéria et en Afrique du Sud, moins de 30 pour cent de la production de coton a été transformée.

Dans les pays d'Afrique de l'Ouest, ce chiffre est inférieur à 5 pour cent. Les pays subsahariens producteurs de coton apportent très peu de valeur ajoutée à ce produit, contrairement à la plupart des autres pays en développement producteurs, tels que le Pakistan, l'Inde et la Chine, qui transforment un pourcentage élevé de leur récolte en produits à valeur ajoutée destinés à la consommation locale et à l'exportation.

5.2 Mauvaise qualité des infrastructures matérielles: énergie, eau, communications.

5.3 Faiblesse des institutions d'appui, dont les infrastructures destinées à assurer la qualité, les centres de recherche et les centres techniques.

5.4 Insuffisance des capacités d'exportation (par exemple: accès limité aux marchés internationaux et à l'information commerciale).

5.5 Capacités limitées dans le domaine de la conception et du développement des produits.

5.6 Baisse des prix du coton ces dernières années, laquelle a entraîné une forte chute des recettes d'exportation des pays de l'UEMOA estimées à environ 150 millions de dollars EU par an entre 1997 et 2000.

5.7 Politique protectionniste adoptée par plusieurs pays développés sous la forme de subventions et d'un soutien financier aux producteurs et exportateurs de coton, au plan national ou dans l'Union auxquelles ils appartiennent.

6. Stratégie dans le secteur du coton

S'agissant du secteur du coton, l'ONUDI s'efforce en particulier d'aider les pays africains à atteindre les objectifs suivants:

6.1 Supprimer les contraintes du côté de l'offre et accroître la compétitivité du secteur, par des mécanismes de collecte plus efficaces, la réduction des pertes au minimum, l'introduction d'un classement en fonction de la qualité, une restructuration et une amélioration des capacités de production.

6.2 Faire en sorte que les produits soient conformes aux exigences du marché, grâce à la mise au point et à l'adoption de normes et de réglementations techniques et de procédures d'évaluation de la conformité, ainsi qu'à une assistance pour l'agrément des laboratoires.

6.3 Permettre aux producteurs de coton et aux entreprises textiles d'être en relation avec le marché international et renforcer leur intégration dans le système commercial, multilatéral par le développement de systèmes d'information sur les marchés, de partenariats et d'opportunités commerciales sur les marchés de destination.

L'ONUDI favorise depuis un certain nombre d'années le développement de l'industrie des textiles et vêtements de coton dans plusieurs pays en développement, en particulier en Afrique. Plus précisément, une assistance technique a été fournie aux pays suivants (liste indicative): Algérie, Égypte, Tunisie, Ghana, Sénégal, Nigéria, Madagascar, Maurice, etc.

Il importe également de mentionner qu'à la demande des pays de l'UEMOA, l'ONUDI a lancé un programme d'assistance technique en faveur des pays de cette union afin d'accroître la compétitivité du secteur du coton et d'augmenter la part de l'UEMOA dans le commerce international.

Les Ministres de l'agriculture, de l'industrie et du commerce des pays de l'UEMOA se sont rencontrés à Ouagadougou, en juin 2003, et ont adopté une stratégie de renforcement de la compétitivité du secteur du coton dans les pays membres de l'Union. L'UEMOA a pour objectif de transformer 25 pour cent de la production de fibres de coton en textiles et de créer 50 000 emplois dans cette branche d'ici à 2010. Toutefois, compte tenu des contraintes actuelles au niveau des infrastructures, des entreprises établies et de la demande mondiale de coton et de produits dérivés, il est probable que l'on observera une répartition inégale des pays dans la chaîne de valeur du coton. Dans un premier temps, il conviendrait de renforcer la coopération régionale et des pays africains comme l'Afrique du Sud, le Maroc, Maurice et la Tunisie devraient être encouragés à accroître leurs importations de coton en provenance des pays africains.

7. Le programme UEMOA-ONUDI en faveur du coton

La stratégie de mise en œuvre de l'ONUDI, conçue afin d'aider les pays de l'UEMOA, comporte deux phases:

Phase 1 - Renforcer les capacités commerciales en mettant l'accent sur l'infrastructure destinée

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