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DONNÉES COMPLÉMENTAIRES Coton fibre

Dans le document ORGANISATION MONDIALE (Page 129-134)

Annexe II: Contribution par l'intermédiaire du Cadre intégré

DONNÉES COMPLÉMENTAIRES Coton fibre

Part des recettes d'exportation nationales 2001: exemples pour six grands producteurs

Note

Cette diapositive permet de se faire une idée de l'importance du coton en tant que source de recettes d'exportation pour quelques grands pays producteurs et exportateurs d'Afrique de l'Ouest.

Il est intéressant de noter que le cas du Nigéria est différent: ce pays produit quelque 150 000 tonnes métriques de coton mais n'en exporte qu'entre 8 et 10 pour cent, le reste étant consommé et transformé sur place.

32,6%

Bénin Burkina Faso

49,7% 36,4%

Tchad

Mali

14,6%

Togo

11,2%

Cameroun

5,8%

Source: FAO.

Le graphique ci-dessus, qui repose sur des données tirées d'études Ecoloc du CSAO, montre que, au cours des dernières décennies, la production de coton et celle de maïs étaient étroitement liées et interdépendantes dans la zone du Sikasso, au Mali. Une forte augmentation de la production de maïs allait de pair avec une augmentation de la production de coton. Depuis quelque temps, la courbe, en ce qui concerne le maïs, semble continuer à monter tandis que celle du coton stagne.

Ce rapport n'est pas au premier chef, le résultat d'une intervention de l'État ou le fruit d'incitations à la production car celles-ci ont perdu de l'importance depuis 1994. Il s'explique plutôt par la rapidité de la croissance des villes, l'augmentation de la demande dans les pays voisins et l'approvisionnement en intrants par le biais du système de soutien du coton. Les acteurs régionaux constatent dans d'autres zones l'existence d'un rapport analogue entre coton et millet et même entre coton et sorgho – celui-ci restant toutefois négligeable. Cette relation est avant tout le fait d'un partage d'intrants, de l'existence d'infrastructures, d'innovations technologiques, de l'accès à des services agricoles et d'un accroissement de la capacité d'investissement dans l'agriculture résultant de la constitution de revenus. Ces exemples montrent aussi que l'agriculture familiale peut se diversifier en réponse à l'évolution des incitations et de la demande, lorsque les conditions sont bonnes.

Il peut être utile d'en dire plus ici concernant l'industrie du coton au Mali. Elle ne date pas d'hier et le Mali produit plus de coton que tout autre pays de la région. Le coton a été introduit au Mali en tant que culture d'exportation par l'administration coloniale française. Afin de coordonner les activités de ce sous-secteur, celle-ci a créé un organisme national unique, chargé de superviser la culture, le ramassage et l'égrenage. Il s'agit de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). La CMDT a offert des facilités aux agriculteurs pour les encourager à accroître leur production qui, avec le temps, est passée de 200 kg à 1 600 kg; elle les a encouragés aussi à limiter la superficie des zones ensemencées en coton et leur a fourni des engrais. Les agriculteurs n'ont pas tardé à comprendre que les engrais fournis par l'intermédiaire du système de soutien pour la production de coton pouvaient aussi servir à la culture de céréales et d'autres produits. Aussi

"détournaient-ils" parfois une partie des engrais destinés au coton, au bénéfice d'autres cultures. De manière générale, une partie des revenus du coton servait à l'épargne et à l'investissement: d'abord,

Rendement

D'une culture de rapport à l'agriculture commerciale: le Sikasso 1962-1997

pour développer le cheptel, ce qui était une forme d'épargne; ensuite, pour acheter des animaux de trait afin d'étendre les surfaces cultivées. Lorsque, avec la libéralisation, la CMDT a assoupli son cadre de soutien du coton, les agriculteurs ont de plus en plus souvent utilisé leurs charrues à traction animale pour étendre le domaine ensemencé. En même temps, ils réagissaient à l'augmentation de la demande locale, urbaine et régionale de céréales, en particulier de maïs. Du coup, la culture de ces produits s'est transformée en culture commerciale.

Ce processus a entraîné une transformation de l'agriculture: avec l'introduction de l'assolement et de systèmes mixtes, combinant culture et élevage, l'agriculture itinérante traditionnelle a été écartée. La gageure consiste maintenant à faire adopter des méthodes de régénération des sols efficaces et à supprimer les jachères. D'autres régions du Sahel semblent s'ouvrir à des transformations analogues. À quelques différences près, les études Ecoloc menées à Korhogo et Bobo-Dioulasso ont révélé le même type de transformations. Selon un observateur indépendant, Gérard Magrin, c'est une évolution analogue que connaît le sud du Tchad, où, à la situation politique qui empire se conjugue la fluctuation des cours. Bien que cette région s'urbanise lentement et que sa capitale, N'djamena, soit loin des zones de production, la demande intérieure globale de céréales a augmenté en raison de l'accroissement de la demande des villes de pays voisins (comme le Cameroun et la République centrafricaine). Les producteurs de "coton" du Tchad cultivent des céréales pour ces pays, malgré les problèmes de distance et de médiocrité des transports.

Innovation dans le domaine agricole et production cotonnière au Mali

• Le système de soutien du coton a considérablement favorisé l'accès des agriculteurs de la zone CMDT à l'innovation dans le domaine agricole:

- appuis financier et technique à long terme - processus d'innovation tiré par la demande - facilité d'accès aux services de vulgarisation

- apport efficace de services agricoles en amont et en aval

• La pratique de l'agriculture dans la zone a été révolutionnée

• La CMDT fait face à de nouvelles réformes, à des réductions et à la privatisation: quelles sont les perspectives pour les producteurs de coton?

Des travaux sur le terrain que nous avons récemment entrepris en ce qui concerne l'innovation dans l'agriculture ont confirmé quelques-uns de ces points en rapport avec la réforme en cours de la CMDT. Notre site Internet offrira sous peu une étude de cas plus détaillée.

La production de coton et celle du maïs suivent une évolution étroite et interdépendante. La présente diapositive apporte de nouvelles preuves de l'augmentation remarquable de la production de maïs et de coton et montre combien la courbe concernant le maïs suit de près celle du coton. Cette parenté se manifeste même dans la tendance marquée à la baisse constatée en 2000-2001 et due essentiellement à une grève des producteurs de coton.

Cela étant, le maïs est produit pour des marchés africains où la demande est variable et serrée.

À l'heure actuelle, ce produit reste donc marginal par rapport au coton en tant que source de revenus monétaires. Cependant, cet exemple montre que, si le système de production du coton est gravement compromis, la production de maïs et de millet risque aussi de souffrir, ce qui aurait des effets concomitants sur la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire et la nutrition.

0 100 200 300 400 500 600 700

Mali: production de maïs et de coton 1961-2003 (en milliers de tonnes métriques)

Coton Maïs

Source: FAO.

1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003

ANNEXE 15

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR

Dans le document ORGANISATION MONDIALE (Page 129-134)