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INTRODUCTION GENERALE

E- HYPOTHESES DE L’ETUDE

Nous nous sommes basés sur les hypothèses suivantes pour réaliser notre travail :

H1 : L’existence d’une gouvernance territoriale active est un potentiel favorable au développement des entreprises sur un territoire,

H2 : il existe une concentration de petites entreprises qui forment aujourd’hui l’ossature d’un « tissu industriel » à Douala,

H3 : à l’heure de « l’économie globale », la dynamique de construction40 des ressources des acteurs locaux peut être améliorée, en vue de marquer davantage la différenciation et la compétitivité de la ville de Douala.

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Michel QUERE (2002), Territoire et gouvernance locale : le cas de Sophias-Antipolis pp. 242

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F-METHODOLOGIE

Pour réaliser ce travail, l’approche méthodologique utilisée s’est trouvée diversifiée. Elle englobe :

1 Les recherches documentaires ;

1 Les enquêtes enrichies des observations, des interviews, des discussions en groupes et avec des chefs d’entreprises et quelques hauts responsables de la ville de Douala, des participations aux séminaires ;

1 Les estimations et extrapolations statistiques et économétriques à travers des instruments d’analyse appropriés41.

1 La définition des stratégies de gouvernance territoriale et la mise à l’épreuve d’une logique d’interaction gouvernance territoriale et développement industriel à Douala à partir des modèles et théories industrielles.

i- Les recherches documentaires

Elles ont porté sur l’examen :

- des documents d’orientations et de planification de développement de la ville de Douala, des articles, revues et ouvrages sur l’économie spatiale et territoriale, le développement local, l’économie des réseaux, l’économie de proximité, l’économie de développement, l’économie industrielle, l’économie urbaine, la gouvernance, etc., des mémoires et thèses en la matière ;

- des documents statistiques des études préalablement menées par certaines institutions, à l’instar de l’INS42, l’OSEED43, le MINEPAT44, la CUD45, le PNUD46, le MINDUH47, etc., - l’internet, les centres ou cabinets de recherches, les documents relatifs aux programmes de

développements en cours ou à venir par l’étude du document stratégique de la ville de Douala pour ne citer que ceux là.

Ces recherches documentaires nous ont guidé dans les approches à la fois, théoriques et, empiriques ayant trait à notre sujet.

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Confère méthodologie dans le résumé infra (Les estimations statistiques ont été faites à travers des instruments d’analyse statistique via les logiciels Cspro, SPSS, Excel et XLstat où nous nous sommes basées sur la courbe de concentration de M.O LORENTZ (1905) et le calcul des indices de C.GINI (1884-1965) et de P.A.P. MORAN (1948) local pour mesurer le degré et la qualité de concentration des entreprises dans la ville. Celles économétriques se sont basées sur un modèle de régression économétrique servant à la vérification de nos hypothèses 1 et 2 à partir du logiciel Eviews 4 .1).

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Institut National des Statistiques

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Observatoire Statistique des Etudes Economiques de Douala

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Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire

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Communauté Urbaine de Douala

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Programme des Nations Unis pour le Développement

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ii- L’enquête de terrain (voir rapport méthodologique de l’enquête en Annexes)

Le travail d’enquête sur le terrain a été axé sur des interviews, des discutions à travers le guide d’entretien (questionnaire d’étude) orienté, précisément, dans les entreprises se trouvant dans la ville de Douala, et auprès des acteurs socio-économiques environnants. Il a porté sur 7 grands axes, les renseignements généraux, la connexion avec le territoire, les relations avec les institutions territoriales locales, la localisation des entreprises, les relations avec les institutions financières locales, le climat des affaires et les relations avec les institutions académiques. La méthodologie que nous nous sommes proposées sur le terrain consiste à faire dans un premier temps un recensement des différentes entreprises installées sur le territoire de Douala à l’aide de la méthode des itinéraires. Cette démarche nous a permis non seulement de localiser les entreprises existantes par arrondissement-taille et secteur d’activités, mais de dénicher toutes celles qui ne sont pas répertoriées. L’objectif a été de toucher le plus grand nombre d’entreprises possibles afin de voir leur encrage sur la polarisation territoriale. Dans un second temps, nous nous déportons, suivant un certain pas, auprès des entreprises installées (par arrondissement, taille et secteur d’activité) à Douala et auprès des acteurs sociaux environnants pour recueillir des informations nécessaires pour notre étude. Cette deuxième étape ouvre les voies à notre échantillon. Aussi, nous nous sommes rapprochés des différents chefs d’entreprises pour recueillir des informations réelles et pertinentes nous aidant dans notre travail. Nous avons également approché des services compétents des différentes collectivités locales décentralisées pour nous approprier des informations en matière de la régulation et/ou de la gestion spatiale. Ces informations nous ont permis d’avoir les données Primaires.

iii- Les estimations et extrapolations statistiques

Elles nous ont servi à :

- Déterminer les variables qualitatives (relatives notamment aux différents comportements et stratégies des acteurs socio-économiques) et quantitatives (relatives aux différentes techniques, catégories, secteurs et outils…) liées à l’environnement des entreprises à Douala ;

- Etablir un protocole d’investigation permettant de ressortir à la fois, un diagnostic des entreprises locales et, les scénarii de développement, en rapport avec les résultats ressortis des études des experts de la Communauté Urbaine de Douala (C.U.D.), de l’O.S.E.E.D et de sa base de données « SECOD48 », du CRETES49, et de la MAGZI50.

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Statistique Economique de Douala

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Centre de Recherche et d Etude en Economie et Sondage

46 - L’analyse des indicateurs de concentration spatiale des entreprises à Douala, avec utilisation des indices de C. GINI (1884-1965), d’ELLISON et GLAESER (1997) notamment et de P.A.P. MORRAN (1948 et 1950). Ces indices nous ont aidé dans le rétablissement des facteurs de gouvernance territoriale dans cette ville.

- Faire une analyse comparative avec les données secondaires obtenues dans des recherches auprès des institutions agrées : la communauté Urbaine de Douala, de l’O.S.E.E.D., du CRETES du laboratoire CREPPEM (Grenoble 2) en France, de la MAGZI–Cameroun, du Ministère du Développement Urbain et de l’Habitat (MINDUH), du Ministère des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (MINPMEESA); du Ministère des industries et des mines(MINMINE), etc.

iv-Les estimations et extrapolations économétriques

Elles se sont basées sur un modèle économétrique servant à la vérification des hypothèses 1 et 2.

3 Le modèle

Rappelons que, le but de notre travail a été d’adopter une approche empirique pour, dans un premier temps, valider les hypothèses 1 et 2 d’une relation entre la concentration urbaine des activités au sein de la ville de Douala et les performances de son tissu économique51 puis, dans un second temps, dégager les variables qui influent sur les décisions d’implantation des firmes. L’hypothèse 3 nous a servi de filtre dans les analyses.

Pour cela, nous avons commencé par mesurer l’intensité de la concentration urbaine des secteurs de l’industrie manufacturière. Ce qui nous a permit de présenter un premier modèle économétrique évaluant l’influence de l’ensemble des externalités liées à la concentration spatiale des activités sur la compétitivité territoriale des entreprises. Puis nous proposons un second modèle économétrique estimant les éléments déterminants dans les choix de localisation urbaine des firmes.

L’indice de concentration urbaine que nous avons calculé ici (CONURB52), représente le poids des 3 grands arrondissements d’implantation (sur un échantillon de 5 communes pour la ville de Douala) dans le nombre total des entreprises du secteur.

Nous constatons que les secteurs de l’industrie présentent, pour la ville de Douala, un degré de concentration urbaine relativement élevé dans l’ensemble. Nous allons particulièrement nous

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Nous reprendrons pour cela une démarche déjà adoptée par d’autres auteurs à l’instar de (P.MOATI, 1996), mais en l’appliquant à un niveau spatial plus fin que le niveau régional (i.e. le niveau urbain de Douala).

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CONURBi = Nb d’entreprises du secteur i dans les 3 premiers arrondissements / Nb total d’entreprises du secteur i de la ville de Douala.

intéresser aux secteurs qui se situent à chaque extrémité de la distribution et nous allons regrouper dans une première classe53 les secteurs dont l’indice de concentration est assez faible (< 0,3) puis dans une seconde classe54, ceux dont l’indice de concentration est très fort (> 0,9).

Afin de caractériser ces deux classes, nous avons procédé à des tests de significativité des écarts de moyenne sur un ensemble de variables. Nous n’avons traité par la suite que celles pour lesquelles cet écart est significatif à un seuil de 5 %. Les deux secteurs les moins concentrés de l’échantillon ont une proportion d’entreprises de moins de cinq ans relativement plus importante que les secteurs concentrés.

Pour tester la relation unissant la concentration urbaine et la compétitivité territoriale sectorielle55 des entreprises reparties à Douala, nous avons pris en compte un ensemble de variables dont la littérature économique nous indique les influences supposées sur la compétitivité internationale des firmes dans le processus de localisation.

La compétitivité territoriale sectorielle des entreprises (COMPS) a été appréhendée en se référant à la taille de l’entreprise (TAILLE), le bassin d’emploi analysé ici en termes de cadres professionnels intellectuels du supérieur (CAPIS), le poids des entreprises de moins de dix ans du secteur (ENTJ), le poids des entreprises de plus de dix ans (ENTV). Par ailleurs, l’état des infrastructures (INFRAS), la variable muette mettant en avant les charges de transport (CTRANS), l’indice de concentration urbain (CONURB), l’indice de spécificité de la ville (SPECIF) et le poids mono sectoriel des entreprises dans la région (REGIO) ont des influences sur le processus du choix de localisation et, par ricochet, sur les performances des entreprises.

Nous avons utilisé pour cela une équation linéaire de la forme suivante :

COMPSi = constante + 11TAILLEi + 12CAPISi + 13 ENTJi + 14 ENTVi + 15INFRAS + 16CTRANSi + 17CONURB + 18 SPECIF + 19 REGIO + 2

La mise en évidence des liens qui unissent le choix de localisation, les performances et la concentration urbaine des secteurs, nous a amené dès lors à nous interroger sur les déterminants de cette concentration urbaine des activités industrielles à Douala. Ces différents déterminants nous ont ainsi donné des éléments d’appréciation sur la gouvernance territoriale.

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Secteurs Peu Concentrés :(bâtiments et travaux publics (BTP) et transports)

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Secteurs Très Concentrés : (industries, commerces et services)

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48 Par ailleurs, nous avons mis en relief les relations qui existent entre les entreprises de l’arrondissement (j) (PEj) de la ville de Douala et un ensemble de variables explicatives qui vont permettre de tester les principales hypothèses qui fondent, en théorie, le comportement des firmes en matière de localisation.

Tout d’abord, les économies de localisation (générées par la concentration d’entreprises) sont appréhendées ici par deux indices de spécialisation urbaine, spécialisation par secteur d’activité (SPECS) et spécialisation par taille (SPECT). La notion de bassin d’emploi spécifique est représentée par un indicateur de la part des travailleurs de l’industrie manufacturière dans la population totale de la ville (PTI), ainsi que par un indicateur du poids relatifs de chaque secteur dans la main-d’œuvre de la ville (PRS). Nous pouvons nous attendre à ce qu’elles aient un impact favorable sur les choix de localisation des entreprises. La qualification de ce bassin d’emploi est approchée, quant à elle, par les variables cadres (CADR) et ouvriers qualifiés (OUQUAL).

La variable (POP) nous donne une indication des effets de taille du marché final local, de même les variables capacité de regroupement en Clubs (CRCLUB), Associations (CRASS), ou Organisations professionnelles (CROPR), relation avec les institutions locales (RELI) et relation avec les entrepreneurs locaux (RELEL) permettent, en principes, de mettre en exergue les éléments déterminants de la gouvernance territoriale dans le modèle. Enfin, les indices sectoriels de spécificité (ZI et Hors ZI) (SPECIF), de concentration urbaine (CONURB), et de Variables muettes permettant d’intégrer les coûts de transport (CTRANS), ainsi que la présence des institutions de formation (PRINF), complètent les éléments qui doivent influer sur les décisions d’implantation des entreprises à Douala.

Nous avons ainsi une équation linéaire de la forme suivante56 :

PEj = constante + 11 SPECSj + 12 SPECTj + 13 CADRj + 14 OUQUALj + 15 POP2007j + 16CRclubj + 17CRassj + 18CROPRj + 19RELIj + 110RELELj + 111 CONURBj+ 112SPECIFj+ 113 CTRANSj + 114 PRINFj +

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Le traitement et l’analyse des données ont été faits par l’usage, tour à tour, des instruments statistiques (statistique descriptive) et économétriques pour tester les hypothèses. Nous nous sommes servis des moindres carrés ordinaires (MCO) pour estimer les paramètres de notre

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équation. Le test de Chi 2 a été amplement utilisé pour vérifier si le nombre d’entreprises est variable d’une localité de la ville à une autre, afin d’évaluer la pertinence du processus de la planification. Pour tester si le développement des entreprises a une structure constante, indépendamment de la gestion du territoire dans lequel elles se trouvent, nous nous sommes servis du test de student pour déterminer la significativité individuelle des différents facteurs influençant le développement des entreprises à Douala. Le traitement s’est effectué à partir d’un outil informatique et nous nous sommes servis des logiciels : Cspro 4.1 version 2007, Spss 10.1, XLstat 2009 et Excel 2007, pour la saisie et le traitement statistique de nos données ; Eviews 4.1, pour le traitement économétrique ; Word 2007, pour des saisies ordinaires.

La définition des stratégies de gouvernance territoriale est proposée à partir de l’analyse des données (primaires et secondaires), dans la logique de développement industriel à Douala. Cette définition est présentée après étude et recherche auprès des organismes et collectivités locales décentralisées.

La mise à l’épreuve d’une logique d’interaction gouvernance territoriale et développement industriel à partir des modèles et théories industrielles actuelles du développement spatial constitue une dynamique soutenue dans le processus réel de développement des entreprises à Douala. Cette mise à l’épreuve a débouché sur la définition d’un modèle de gestion de l’espace pour un développement industriel (type camerounais) à partir de l’expérience de la ville de Douala et pouvant être généralisé dans la zone CEMAC.

La réalisation de ce travail est faite dans un exposé en deux parties comportant, chacune, deux chapitres. Ainsi, avant d’aborder le cadre analytique de la gestion spatiale et de la prolifération industrielle à Douala (deuxième partie), nous avons passé en revue le cadre théorique et empirique de la localisation industrielle et la dynamique territoriale dans cette ville (première partie).

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