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2.3 Campantar dans le T¯ ev¯ aram

3.1.1 Hymne I 63

Cet hymne est appelé palpeyarppattu, « dizain à plusieurs noms », parce qu’il est ainsi désigné dans l’envoi et parce qu’il renferme les douze noms de C¯ık¯al

¯i accompagnés d’une allusion à leurs légendes respectives (sauf pour Kal

¯umalam qui renvoie dans l’envoi à la ville d’origine du poète). Ce poème ne suit pas strictement la structure typique de Campantar dans laquelle les quatre derniers quatrains ont une fonction propre (voir 2.1.1) : le mythe de R¯avan.a est absent et la critique des hérétiques (st. 9) est placée avant la strophe consacrée à la manifestation du li ˙nga de feu (st. 11).

eri ¯ar mal

¯u on¯¯ru ¯enti, a ˙nkai it.utalaiy¯e kalan ¯¯a, vari ¯ar val.aiy¯ar aiyam vavv¯ay, m¯a nalam vavvutiy¯e ?— cariy¯a n¯avin

¯ etak¯ıtan¯, t¯amarai n¯an¯mukattan¯, periy¯an

¯, piraman¯ en. i ¯an. t.a piramapuratt¯an¯¯e ! (I 63.1)

Brandissant une hachette enflammée,

Ayant pour bol un crâne placé dans la paume,

Tu ne prends pas l’aumône de celles aux bracelets pleins de lignes, Tu as pris leur grande vertu,

Ô Celui de Piramapuram où a régné avec plaisir Brahm¯a, Celui au chant des Veda sur la langue qui ne faillit pas, Celui à quatre têtes sur le lotus, le grand. (I 63.1)

piyal ¯ar cat.aikku ¯or ti ˙nkal. c¯ut.i, pey palikku en ¯¯ru, ayal¯e kayal ¯ar tat.a ˙nkan. am col nall¯ar kan. tuyil vavvutiy¯e ?— iyal¯al nat.¯avi, in

¯pam eyti, intiran¯ ¯al. man.m¯el viyal ¯ar muracam ¯o ˙nku cemmai v¯en. upuratt¯an

Couronné de la lune dans les mèches gorgées d’eau9, [Allant] dans le voisinage pour l’aumône qu’on sert, Tu as pris le sommeil des yeux des vertueuses

Aux mots beaux et aux yeux longs tels des poissons kayal, Ayant gouverné convenablement et ayant atteint le bonheur, Ô Celui de la belle V¯en.upuram

Où s’élève le son des tambours pleins de grandeur Sur la terre où règne Indra. (I 63.2)

nakal¯artalaiyum ven. pir

¯aiyum nal.ircat.aim¯at.t.u, ayal¯e pakal¯ap pali t¯erntu, aiyam vavv¯ay, p¯ay kalai vavvutiy¯e ?— akal¯atu ur

¯aiyum m¯a nilattil ayal in¯maiy¯al, amarar pukal¯al malinta p¯um pukali m¯eviya pun. n. iyan

¯¯e ! (I 63.3)

Ayant fixé dans les mèches mouillées Le crâne rieur et le croissant blanc,

[Allant] dans le voisinage chercher l’aumône le jour, Tu n’as pas pris l’aumône,

Tu as pris les vêtements qui couvrent [les corps], Ô Vertueux qui réside dans la belle Pukali Qui se développa par le refuge des immortels

Du fait qu’il n’y a pas d’autre place sur ce grand sol Qui demeure sans fin. (I 63.3)

ca ˙nk¯ot.u ila ˙nkat t¯ot.u peytu, k¯atil or t¯al ¯kul¯aiyan¯, am k¯olval.aiy¯ar aiyam vavv¯ay, ¯aynalam vavvutiy¯e ?— ce ˙nk¯ol nat.¯avip paluyirkkum cey vin

¯ai mey teriya, ven. k¯ot taruman

¯ evi ¯an. t.a ve ˙nkuru m¯eyavan¯¯e ! (I 63.4)

Ayant placé une boucle pour qu’elle brille avec la conque, Ô Celui à la boucle qui pend sur une oreille,

Tu n’as pas pris l’aumône de celles aux bracelets larges et beaux, Tu as pris leur belle vertu,

9. Le terme piyal qui signifie « nuque, épaule » pose problème. T. V. Gopal Iyer, fidèle à son édition, propose de lire « les mèches abondantes sur la nuque ». Cette image est inhabituelle dans le T¯ev¯aram. V. M. Subramanya Iyar corrige le terme et lit peyal, « nuage, pluie, eau ». Nous préférons cette seconde lecture qui est plus appropriée à la description de la chevelure de Śiva qui porte la Ga ˙ng¯a.

Ayant régné avec un sceptre juste

Pour que les nombreux êtres connaissent La vérité de leur actions accomplies Ô Celui qui réside à Ve ˙nkuru

Où a régné avec plaisir Dharma au sceptre cruel. (I 63.4)10 tan. i n¯ır matiyam c¯ut.i, n¯ıt.u t¯a ˙nkiya t¯al

¯cat.aiyan ¯, pin. i n¯ır mat.av¯ar aiyam vavv¯ay, pey kalai vavvutiy¯e ?-an. i n¯ır ulakam ¯aki e ˙nkum ¯al

¯kat.al¯al al ¯u ˙nka, tun. i n¯ır pan. iya, t¯an

¯ mitanta t¯on. ipuratt¯an¯¯e ! (I 63.5)

Couronné de la lune et de l’eau apaisée,

Ô Celui aux mèches pendantes portées en permanence,

Tu n’as pas pris l’aumône des femmes aux humeurs amoureuses, Tu as pris leurs vêtements ornés,

Quand le monde s’orna d’eau

Et souffrit partout à cause de la mer profonde Ô Celui de T¯on.ipuram

Qui émergea quand l’eau pure décrut. (I 63.5)

kavar p¯umpun

¯alum tan. matiyum kamal¯cat.aim¯at.t.u, ayal¯e avar p¯um paliy¯ot.u aiyam vavv¯ay, ¯aynalam vavvutiy¯e ?— avar p¯un. araiyarkku ¯ati ¯aya at.al man

¯¯nan¯ ¯al. man.m¯el tavar p¯um patikal. e ˙nkum ¯o ˙nkum ta ˙nku tar¯ayavan

¯¯e ! (I 63.6)

Ayant fixé dans les mèches parfumées

La fraîche lune et l’eau parfumée qui charme, [Allant] dans le voisinage,

Tu n’as pas pris l’aumône avec leur offrande de fleur, Tu as pris leur belle vertu,

Sur la terre où a régné le roi victorieux,

Le premier des rois parés de leur ornement [respectif], Ô Celui de l’éternelle Tar¯ay

Où s’élèvent partout les beaux temples des ascètes. (I 63.6)

mulaiy¯al

¯kel¯uma, montai kot.t.a, mun

¯kat.aim¯at.t.u ayal¯e,

10. Nous ne comprenons pas si le sujet de l’absolutif nat.¯avi et de l’infinitif teriya est taruman ¯ (Dharma) ou m¯eyavan

nilaiy¯ap pali t¯erntu, aiyam vavv¯ay, n¯ınalam vavvutiy¯e ?— talai ¯ayk kit.antu iv vaiyamell¯am tan

¯atu ¯or ¯an. ai nat.¯ay, cilaiy¯al malinta c¯ırc cilampan

¯ cirapuram m¯eyavan¯¯e ! (I 63.7)

Quand le y¯al

¯ de poitrine jouait,

Quand le tambour (à une face) frappait, [Allant] dans le voisinage,

Chercher offrande à l’entrée, debout, Tu n’as pas pris l’aumône

Tu as pris, toi, leur vertu, Ô Celui qui réside à Cirapuram De Cilampan

¯ à la gloire étendue par [son] arc,

Qui étant une tête plaça sous son autorité tout ce monde. (I 63.7)

"erut¯e kon. arka !" en

¯¯ru ¯er¯i, a ˙nkai it.u talaiy¯e kalan ¯¯a, karutu ¯er mat.av¯ar aiyam vavv¯ay, kan. tuyil vavvutiy¯e ?— oru t¯er kat.¯avi ¯ar amarul. orupatut¯er tolaiyap

poru t¯er valavan

¯ evi ¯an. t.a pur¯avu amar pun. n. iyan¯¯e ! (I 63.8)

Ayant monté [le taureau] en disant : " ô taureau avance ! Et ayant pour bol un crâne placé dans la paume,

Tu n’as pas pris l’aumône des belles femmes désireuses, Tu as pris le sommeil de leurs yeux,

Ô Vertueux qui réside à Pur ¯avam

Où a régné avec plaisir le vaillant au char de combat Qui conduisant un char

A détruit une dizaine de chars dans la guerre cruelle. (I 63.8)

tuvar c¯er kali ˙nkapp¯orvaiy¯arum, t¯uymai il¯ac caman. um, kavarceytu ul

¯avak kan. t.a van. n. am, k¯arikai v¯arkul¯al¯ ar-avar p¯um paliy¯ot.u aiyam vavv¯ay, ¯aynalam vavvutiy¯e ?— tavarcey net.uv¯el can.t.an

¯ ¯al.ac can.pai amarntavan

¯¯e ! (I 63.9)

Ceux couverts de vêtements jaunes (les bouddhistes) Et les jaïns sans pureté

Dans la mesure où [tu les] as vu errer commettant des fautes, Tu n’as pas pris l’aumône et les offrandes de fleurs

Des femmes aux longs cheveux, Tu as pris leur belle vertu,

Ô Celui qui s’est installé à Can.pai Quand régnait Can.t.an

¯

À la longue lance faite par des ascètes. (I 63.9)

nil

¯al¯al malinta kon¯¯rai c¯ut.i, n¯ır

¯u mey p¯uci, nalla kul

¯al ¯ar mat.av¯ar aiyam vavv¯ay, k¯olval.ai vavvutiy¯e ?— al

¯al¯ay ulakam kavvai t¯ıra, aintalai n¯ıl. mut.iya kal

¯al n¯aka (a)raiyan¯ aval ¯akak k¯al¯i amarntan¯¯e ! (I 63.10)

Couronné de la fleur de cassier pleine de brillance, Ayant enduit le corps de cendres,

Tu n’as pas pris l’aumône des femmes à la belle chevelure, Tu as pris leur larges bracelets,

Ô Celui qui s’est installé à K¯al ¯i

Quand, pour détruire la calamité du monde en feu, Devint gardien le roi des serpents aux anneaux Et au capuchon haut de cinq têtes. (I 63.10)

kat.t.u ¯ar tul

¯¯ayan¯, t¯amaraiy¯an¯, en¯¯ru ivar k¯an. pu ariya cit.t.¯ar pali t¯erntu, aiyam vavv¯ay, cey kalai vavvutiy¯e ?— nat.t.¯ar nat.uv¯e nantan

¯ ¯al.a, nalvin

¯aiy¯al uyarnta kot.t.¯ar

¯u ut.utta tan.vayal c¯ul

¯koccai amarntavan¯¯e ! (I 63.11)

Celui à la guirlande pourvue de basilic [Vis.n.u] et Celui du lotus [Brahm¯a], De manière à ce qu’ils sachent, sans voir ;

Ayant cherché des offrandes pleines de grandeur, Tu n’as pas pris l’aumône,

Tu as pris leur vêtement porté, Ô Celui qui s’est installé à Koccai, Entourée de rizières fraîches,

Habillée de la rivière Kot.t.u qui croît par ses bons actes, Quand Nantan

¯ régnait au milieu d’amis. (I 63.11)

kat.ai ¯ar kot.i nal m¯at.a v¯ıtik kal

¯umala ¯urk kavun. i— nat.ai ¯ar pan

¯uvalm¯alai ¯aka ñ¯an¯acampantan¯—nalla pat.ai ¯ar mal

¯uvan¯el mol¯inta palpeyarppattum vall¯arkku at.aiy¯a, vin

¯aikal. ulakil n¯al.um ; amarulaku ¯al.pavar¯e. (I 63.12)

Pour ceux qui sont forts dans le dizain aux différents noms Dit sur Celui à la hache de combat,

En tant que guirlande de mètres au bon style, Par ѯan

¯acampantan¯, Le kavun. i de la ville de Kal

¯umalam

Aux rues pourvues de belles maisons avec des drapeaux à l’entrée, La [reconduite] des actions ne les atteindra jamais dans ce monde, Ils régneront sur le monde les immortels. (I 63.12)