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Chapitre 7 : Conception de l’ingénierie

7.2. Formalisation du processus de conception mis en œuvre

Rappel. H2 : l’initialisation d’un processus de création de connaissances nouvelles sur les risques naturels s’appuyant sur le développement de l’infrastructure d’information géographique MRN peut jouer un rôle moteur pour l’adoption des technologies de l’information géographique dans l’industrie de l’assurance dommages en France.

7.2.1. Initialisation d’un processus de création de connaissances nouvelles

Nous proposons de nous appuyer sur les lignes directrices de [Nonaka I. et Takeuchi H., 1997] présentées dans la section 1.2.3. du premier chapitre de ce document :

1. création d’une « vision de connaissance » : c’est l’objet même du partenariat intra organisationnel mis en place par la profession en créant une entité autonome, l’association Mission des sociétés d’assurance pour la connaissance et la prévention des risques naturels (voir section 6.3.2.). Comme nous l’avons mentionné, une des ses missions consistent à stimuler l’interaction entre l’organisation, ici la profession, et l’environnement externe, c'est-à-dire toutes les parties prenantes de la gestion des risques naturels. Motivée par l’intérêt général des sociétés mais face à une certaine hétérogénéité des pratiques au sein de chacune, les informations produites au sein de la MRN et restituées aux sociétés vont au delà des exigences opérationnelles immédiates des membres de l’organisation colportées par les représentants des familles professionnelles FFSA et GEMA. La diversité des pratiques des membres de l’organisation et des acteurs de la gestion des risques naturels permet de rencontrer la variété et la complexité de l’environnement afin de faire face aux défis qu’il représente (voir deuxième partie). Le site Internet placé sous notre responsabilité doit permettre à chaque membre de pouvoir accéder à la plus large variété d’informations qu’il juge nécessaires, le plus rapidement possible.

2. développement d’un « équipage de connaissances » : illustration ci-dessous à partir des métiers présentés dans la section 4.1.3. et de leurs compétences par rapport à notre problématique à la marge de leurs activités traditionnelles :

Equipier Familles MRN Société

Opérateurs de la connaissance

Chargés d’études

Ingénieurs d’étude Etudes statistiques, commercial, indemnisation et règlement Spécialistes de la connaissance Sous- directions

Ingénieur de projets Souscripteur, préventeur

Ingénieurs de la connaissance

Direction dommages aux biens

Directeur Membres des directions techniques des sociétés

Officiers de la connaissance

Direction générale

Administrateurs Représentants des sociétés au sein des instances

professionnelles (CPABR, CT IARD) Tab 26. L’équipage qui crée les connaissances

3. adoption d’un management milieu-haut-bas : les ingénieurs de la connaissance déclinent la stratégie de la direction générale de leur société en réalité. Ils font la synthèse des connaissances de la direction et des opérationnels et les incorporent dans de nouvelles technologies, produits et processus de travail.

Fig 116. Processus de management des connaissances milieu-haut-bas

4. création d’un champ d’interactions (assimilable à des communautés de pratiques) : a. du côté des membres de l’organisation :

i. organisation de groupes de travail (« Information géographique et assurance des risques naturels », « Etude PPR », « Changement climatique », « Club des utilisateurs », etc.) ;

ii. participation aux groupes de travail organisés par les familles professionnelles ;

iii. séances de travail avec les sociétés, réalisation d’études pilotes, accompagnement d’un stagiaire, etc.

b. en direction des acteurs de la gestion des risques naturels :

i. participation des acteurs présentés sur la figure ci-dessous aux groupes de travail précédents ;

ii. participation aux groupes de travail organisés par ces acteurs ; iii. contribution aux études collectives.

5. création d’un processus de développement de nouveaux produits : approche adaptative et flexible impliquant un processus itératif, dynamique et continu d’essai et erreur. C’est l’objet de la section suivante.

7.2.2. Processus de conception innovante

Nous proposons deux essais de formalisation du processus de conception de l’infrastructure d’information géographique développée dans le cadre de nos travaux. Celle-ci, présentée dans le prochain chapitre, est composée de trois outils : un SIG Observatoire, un SIG Etudes et un SIG Services. Les deux premiers ne posant pas de problème particulier de conception, nous nous intéressons ici uniquement au SIG Services.

Le premier s’appuie encore sur le formalisme de [Nonaka I. et Takeuchi H., 1997] pour la création de connaissances nouvelles présenté dans la section 1.2.3. La figure suivante illustre les cinq phases du processus : le partage des connaissances tacites, la création de concepts, leur justification et la construction d’archétypes (autrement dit de prototypes).

Fig 118. Les trois cycles de conception du SIG Services de l’infrastructure d’information géographique MRN

Le développement de ce SIG Services a dû se déplacer à trois reprises le long de ces cinq phases pour parvenir à un produit stable et à la création de connaissances explicites suffisantes pour les opérationnels destinés à en faire usage. La dernière étape indique les perspectives d’extension vers d’autres niveaux que nous présenterons dans le chapitre suivant.

Le second s’appuie sur le formalisme de [Le Masson P. et al, 2006] pour la conception innovante présentée dans la section précédente. Selon la grille de lecture des graphes C-K, la figure ci-dessous indique :

- sur fond clair, caractères noirs : les partitions restrictive et les connaissances existantes ;

- sur fond sombre, caractères clairs : les partitions expansives dans C et la création de connaissances dans K.

- les flèches sont des opérateurs C -> K ou K -> C. Elles schématisent les étapes principales du raisonnement ;

- les disques à l’interface de C et de K indiquent les différents espaces de conception, de deux natures distinctes :

o en jaune, les espaces de conceptions relatifs à des études ou tests de méthodes et données, réalisées en interne, avec des sociétés ou d’autres acteurs ;

o en vert, les espaces de conception relatifs au développement du SIG Services de l’infrastructure d’information géographique MRN.

Fig 119. Application du formalisme C-K de [Le Masson P. et al, 2006] à la conception du SIG Services de l’infrastructure d’information géographique MRN

Les hachures indiquent le processus en cours d’extension du champ de conception vers d’autres types de risques, illustrés dans le chapitre suivant.

Cette première tentative d’application du formalisme C-K, qui reste à perfectionner avec un peu plus de rigueur et de recul, a le mérite de mettre en évidence d’une part, l’étroitesse du développement du SIG études et du SIG services de l’infrastructure et, d’autre part, l’importance des interactions avec les autres acteurs du système de gestion des risques naturels pour développer des solutions adaptées. A cet égard, la section suivante présente quelques exemples de la variété des connaissances que nous avons pu acquérir dans la

littérature sur la thématique des risques (naturels) et mettre en pratique à leur contact pour faire avancer le projet.

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