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Chapitre 2 : L’approche système d’information géographique pour la gestion

2.2. Synthèse des caractéristiques des systèmes d’information géographique

2.2.3. Définition et typologie des SIG

La définition du concept de SIG est rendue difficile par les nombreuses appellations voisines11 qui se substituent parfois au terme de SIG et les différentes significations qui lui sont attribuées.

[Denègre J. et Salgé F., 1996] indiquent qu’en tant qu’outil, les SIG comportent des fonctions de saisie des données géographiques sous une forme numérique (Acquisition), un système de gestion de ces données (Archivage), des fonctions de manipulation, de croisement, et de transformation de ces données spatiales (Analyse) et des outils de mise en forme des résultats (Affichage). De plus, ils précisent qu’en tant que système d’information, un SIG suppose une certaine modélisation du monde réel et qu’il comprend donc des outils permettant de rendre compte de cette abstraction de la réalité (Abstraction). Cette définition est souvent appelée les « 5A » des SIG : Abstraire A cq u ér ir A rc h iv er A n al y se r A ff ic h e r

Tab 5. Schéma de principe des SIG [Denègre J. et Salgé F., 1996]

10 Qui est au cœur de la géographie en tant que discipline scientifique. 11

[Bordin P., 2002] propose deux types d’approche pour définir les SIG :

- la première considère le SIG comme un outil d’analyse travaillant dans le cadre d’une application, d’une utilisation spécifique. Elle remarque que ceci peut se traduire sous la forme de la question « pourquoi faire ? ». Cette définition par l’usage est proche de la notion des « 5A » mentionnée ci-dessus. L’auteur en propose quatre types, résumés dans le tableau ci-dessous :

Type d’usages des SIG Fonctions principales Stade du développement de l’application

Type inventaire-observatoire Acquisition de données, mise en cohérence, mise à jour

Mise en place

Type étude-aide à la décision Analyse Etude

Type gestion-suivi Application Phase opérationnelle Type communication Diffusion d’informations Valorisation des résultats

Tab 6. Les différents types d’usages des SIG et le cycle de vie d’une application [Bordin P., 2002]

Le type inventaire ou observatoire a pour objet de répondre à des attentes en terme de connaissance et de bilan sur un territoire. Un SIG de type étude ou aide à la décision a pour objet de mettre en évidence des faits spatialisés, de réaliser des analyses, de chercher des solutions à des problématiques, de comparer des scénarios, etc. Le type gestion-suivi exploite des informations géographiques dans le cadre de procédures établies à des fins de gestion. Enfin, le type communication semble suffisamment explicite…

Dans le même ordre d’idée, [Riedo M., 2005] suggère de partie d’une certaine hiérarchie des utilisateurs pour mettre en évidence la segmentation du marché des logiciels de SIG. Les figurent suivantes illustrent son point de vue :

Fig 14. Une hiérarchie d’utilisateurs [Riedo M., 2005]

Fig 15. Une segmentation du marché des SIG [Riedo M., 2005]

Les fonctions ou plus généralement la complexité de l’outil ainsi que le coût associé croissent avec le niveau d’expertise requis, tandis que le nombre d’utilisateurs diminuent. Ce mode de présentation fait le lien avec la seconde approche :

- la seconde regarde moins les objectifs que les éléments techniques et organisationnels qui le constitue. [Bordin P., 2002] remarque que ceci peut se traduire sous la forme de la question « fait de quoi ? ». Elle distingue alors :

o le SIG comme base de données qui est, selon [Didier M., 1990], un ensemble de données repérées dans l’espace de façon à pouvoir en extraire commodément des synthèses utiles à la décision ;

o le SIG comme chaîne de traitement, défini par [Grimshaw D. J., 1994] comme « a group of procedures that provides data input, storage and retrieval, mapping and spatial analysis » ;

o le SIG comme logiciel et matériel qui est celle généralement défendue par les principaux constructeurs de logiciels et que [Riedo M., 2005] élargit à la notion de technologies SIG :

Fig 16. Les logiciels SIG [Riedo M., 2005]

o le SIG comme organisation ou service qui englobe tous les points de vue précédents : données, chaîne de traitement, matériels et logiciels. De manière plus large encore, certains choisissent d’ajouter aux composantes techniques la structure organisationnelle et humaine qui les supporte. Le Conseil de l’information géographique de l’association australienne ALGA12 illustre schématiquement cette solution intégrée de gestion de l’information géographique :

Fig 17. Schéma d’une solution SIG intégrée [ALGA, 2005]

12

Enfin, plusieurs auteurs classent les SIG par champs d’applications possibles : agriculture, aménagement, défense, environnement, géomarketing, risques naturels et technologiques, santé, services, télécommunications, tourisme, urbanisme, etc. Quel que soit le champ d’application, la réussite des projets SIG, comme tous les autres reposent avant tout sur les hommes. Face à l’explosion des projets SIG dans tous ces domaines, l’Association française pour l’information géographique (AFIGEO) est à l’initiative, depuis 2002, d’un projet d’observatoire des métiers de la géomatique avec pour objectif de mieux connaître et faire connaître les métiers concernés en cernant les conditions d’accès ou d’exercice, les activités communes exercées mais aussi les besoins et problèmes rencontrés par la profession. Parmi les résultats attendus, le plus symbolique est sans doute la confirmation par l’ANPE de l’intégration d’une fiche métier spécifique à la géomatique dans son Répertoire opérationnel des métiers et des emplois (ROME). Cette fiche, dénommée « spécialiste de l’information géographique », devrait être diffusée dans le nouveau ROME courant 2009.

En complément, parmi les nombreuses déclinaisons actuelles de ce métier (technicien SIG, chargée d’étude ou de mission SIG, responsable SIG, chef de projet SIG, etc.) révélées par les enquêtes conduites par l’AFIGEO entre 2003 et 2005, figure notamment le poste d’ingénieur en géomatique, peut être le plus adapté pour le développement de solutions SIG intégrées :

Fig 18. Le profil d’un ingénieur en géomatique [Riedo M., 2007]

En effet, de solides compétences pluridisciplinaires semblent nécessaires pour dépasser un certain nombre de difficultés rencontrées lors de la construction de projets SIG dans les organisations.

2.3. Quelques questionnements actuels de la communauté des

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