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Chapitre 6 : Etat des lieux des pratiques des sociétés d’assurance en matière de

6.3. L’intérêt du développement d’une infrastructure professionnelle

6.3.3. Vers le développement d’une infrastructure professionnelle dans le cadre d’un

Nous avons relevé dans la première partie de ce document de nombreux freins financiers, techniques, humains et organisationnels dans la diffusion des technologies de l’information géographique. Celles-ci sont considérées comme de simples outils technologiques alors qu’il serait préférable de les apprécier plutôt comme un facteur d’évolution organisationnelle [Chevallier J.-J. et Caron C., 2002]. Les résultats de l’étude de [Tout B., 1997] pour le secteur de l’assurance aux Etats-Unis confirment cet état de fait. Alors que l’industrie prend de plus en plus conscience que pour mieux gérer les risques il serait pertinent d’investir dans ces technologies, il n’en demeure pas moins que les sociétés restent frileuses dans leur adoption. Cet auteur montre que parmi les facteurs critiques de réussite figurent notamment :

- le pouvoir de persuasion des agences de régulation de l’industrie ; - la disponibilité des données ;

- la nécessité de porter le projet : les consultants vendent ce qu’ils savent et pas ce dont l’organisation à besoin ;

- en d’autres termes la présence d’un champion de la technologie ayant un pouvoir de persuasion suffisant auprès des décideurs ;

- la mise en place d’une cellule d’apprentissage qui se développerait au fur et à mesure que la « géo-greffe » effectuée sur un thème précis prendrait dans l’organisation.

Fig 110. Le modèle de diffusion des SIG au sein d’une société d’assurance [Tout B., 1997]

Le développement des deux types d’applications envisagées pour répondre aux besoins émergents de connaissance de l’exposition aux risques naturels des sociétés dans le cadre de la structure partenariale précédemment évoquée semblent alors tout à fait pertinent pour respecter ces facteurs critiques de succès et surmonter les difficultés financières, techniques, humaines et organisationnelles liées à l’introduction des technologies de l’information géographique dans les organisations.

Cette structure partenariale, notre cadre opératoire spécifique, ayant le statut d’association œuvrant dans l’intérêt général des sociétés du marché, il n’est cependant pas de son ressort de développer elle-même l’application de type « cumul », considérée dans le champ concurrentiel parmi les offres de produits et services proposées par les courtiers et réassureurs. Malgré tout, il lui est accordé la liberté de mettre à disposition des sociétés les données et les éléments de méthodes nécessaires au développement de leur propre application.

Finalement, comme nous l’avions pressenti dans le chapitre précédent, il s’ajoute le besoin de disposer d’un outil d’interface technique entre la profession et les Pouvoirs publics afin d’apporter une contribution technique aux politiques de prévention, dès leur conception.

Ces perspectives constitueront les composantes de l’infrastructure professionnelle que nous projetons de développer. Parce qu’elle est orientée « services », elle s’inscrit automatiquement dans la chaîne de valeur de l’industrie.

Conclusion du 6

ème

chapitre

Le sixième chapitre a dressé un état des lieux des pratiques existantes en matière de technologies de l’information géographique par les sociétés d’assurance à l’étranger et en France.

Dans le premier cas, nous avons constaté d’une part, l’émergence d’une certaine insatisfaction des sociétés vis-à-vis des solutions « clés en main », de type « cumul », achetées auprès d’agences de modélisation spécialisées. Celle-ci les oriente vers le développement en interne des solutions appropriées. D’autre part, nous avons observé parfois le choix de mutualiser la réalisation de solutions complémentaires à l’échelle du marché, de type « site par site ». Ces dernières sont fondées sur l’utilisation de données produites par les Pouvoirs publics. Dans le deuxième cas, nous avons montré que mis à part quelques outils ayant plus l’apparence de vitrine technologique, les sociétés se sont contentées jusque là des solutions offertes par leurs partenaires habituels courtiers et réassureurs, dont nous avons identifié les principales limites.

Cet état des lieux nous a permis de confirmer les premiers besoins pressentis dans le chapitre précédent et nous pouvons alors adapter notre sous-hypothèse de recherche n°4 de la manière suivante :

SH4 : les sociétés d’assurance ne disposent pas ou peu de connaissances en matière de technologies de l’information géographique.

L’analyse de la qualité des données publiques sur les risques naturels, le manque de connaissance des sociétés en matière de technologies de l’information géographique et les expériences dans le secteur public présentées dans la première partie du manuscrit nous ont ensuite orientés sur la piste du développement des applications envisagées dans le cadre d’une structure partenariale dans l’intérêt général de toute les sociétés. Cette perspective nous est apparue appropriée pour dépasser les difficultés inhérentes à l’introduction des SIG dans les organisations. Cette structure, notre cadre opératoire spécifique, est l’association Mission risques naturels.

L’application « site par site » et l’application « cumul », restreinte à la livraison de données et méthodes pour ne pas interférer dans le champ concurrentiel, ainsi qu’un outil d’interface technique entre la profession et les Pouvoirs publics, constituent les composantes de l’infrastructure professionnelle que nous projetons de développer. Nous reformulons ainsi notre sous-hypothèse de recherche n°5 :

SH5 : l’infrastructure d’information géographique de la MRN peut se définir comme un système à la fois technique, social, organisationnel et économique qui, en mettant en valeur les technologies de l’information géographique, vise à démocratiser l’accès et l’utilisation de l’information sur les risques naturels dans le but de la rendre la plus utile à tous les niveaux de l’industrie de l’assurance dommages en France.

Parce qu’elle est orientée « services », elle s’inscrit automatiquement dans la chaîne de valeur de l’industrie. Nous reformulons ainsi notre sous-hypothèse de recherche n°6 :

SH6 : l’infrastructure d’information géographique de la MRN s’inscrit dans la chaîne de valeur de l’industrie de l’assurance dommages en France.

Conclusion de la deuxième partie

Le quatrième chapitre a présenté le cas du secteur et des métiers de l’assurance dommages aux biens des particuliers et des professionnels en France. Nous avons tout d’abord proposé une vue d’ensemble du marché, des particularités de quelques métiers et des principales notions théoriques associées. Puis, nous avons présenté le modèle prospectif de l’industrialisation de l’assurance par la chaîne d’activités réalisé par l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. La transposition de ce modèle dans le domaine de l’assurance des risques naturels nous a semblé pouvoir constituer un cadre opératoire adapté pour tester les hypothèses de recherche initialement retenues.

Le cinquième chapitre a été consacré, dans un premier temps, à préciser la place de l’assurance dans un système national de gestion des risques naturels. En effet, celle-ci conditionne en partie l’appétence des sociétés d’assurance pour ce genre de risques et dans les connaissances associées. Dans un deuxième temps, nous nous sommes focalisés sur les caractéristiques du système français d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles fondé en 1982 en partenariat avec les Pouvoirs publics. Les premiers besoins qui ont été dégagées de cet exposé, ainsi que les conclusions du chapitre précédent, ont permis de confirmer la pertinence de l’industrie de l’assurance en France comme cadre opératoire pour notre recherche. Nous avons alors envisagé le développement de deux types d’applications distinctes : une aide à l’analyse de l’exposition d’un lieu de risques (« site par site ») et d’un portefeuille d’assurance (« cumul ») aux risques naturels. Cependant, les caractéristiques actuelles du système nous ont imposé d’infléchir notre principale hypothèse initiale de recherche. L’assurance des risques naturels en France n’étant pas régie par les lois du marché, nous l’avons reformulé de la sorte : l’initialisation d’un processus de création de connaissances nouvelles sur les risques naturels s’appuyant sur le développement d’une infrastructure d’information géographique professionnelle peut jouer un rôle moteur pour l’adoption des technologies de l’information géographique dans l’industrie de l’assurance dommages.

Le sixième chapitre a dressé un état des lieux des pratiques existantes en matière de technologies de l’information géographique par les sociétés d’assurance à l’étranger et en France. Dans le premier cas, nous avons constaté d’une part, l’émergence d’une certaine insatisfaction des sociétés vis-à-vis des solutions « clés en main » achetées auprès d’agences de modélisation spécialisées. Celle-ci les oriente vers le développement en interne des solutions appropriées. D’autre part, nous avons observé parfois le choix de mutualiser la réalisation de solutions complémentaires à l’échelle du marché. Ces dernières sont fondées sur l’utilisation de données produites par les Pouvoirs publics. Dans le deuxième cas, nous avons montré que mise à part quelques outils ayant plus l’apparence de vitrine technologique, les sociétés se sont contentées jusque là des solutions offertes par leurs partenaires habituels courtiers et réassureurs, dont nous avons identifié les principales limites. Cet état des lieux a permis de confirmer les premiers besoins pressentis dans le chapitre précédent.

L’analyse de la qualité des données publiques sur les risques naturels, le manque de connaissance des sociétés en matière de technologie de l’information géographique et les expériences dans le secteur public présentées dans la première partie du manuscrit nous ont ensuite orientés sur la piste du développement des applications envisagées dans le cadre d’une structure partenariale dans l’intérêt général de toutes les sociétés. Cette perspective nous est apparue appropriée pour dépasser les difficultés inhérentes à l’introduction des SIG dans les organisations. Cette structure, notre cadre opératoire spécifique, est l’association Mission risques naturels.

L’application « site par site » et l’application « cumul », restreinte à la livraison de données et méthodes pour ne pas rentrer dans le champ concurrentiel, ainsi qu’un outil d’interface technique entre la profession et les Pouvoirs publics constituent les composantes de l’infrastructure d’information géographique professionnelle que nous projetons de développer.

Cette partie nous a permis de spécifier nos sous-hypothèses de recherche qui, adaptées à notre cadre opératoire deviennent :

- SH1 : les sociétés d’assurance sont représentées par les deux familles professionnelles : FFSA et GEMA ;

- SH2 : les sociétés d’assurance doivent faire face aux besoins de création et de gestion de connaissances nouvelles sur les risques naturels pour améliorer la cohésion entre les différents acteurs du système d’assurance contre les effets des catastrophes naturelles, et donc leur prévention ;

- SH3 : la qualité de l’information disponible sur les risques naturels ne permet pas de répondre aux besoins émergents des sociétés d’assurance ;

- SH4 : les sociétés d’assurance ne disposent pas ou peu de connaissances en matière de technologies de l’information géographique ;

- SH5 : l’infrastructure d’information géographique MRN peut se définir comme un système à la fois technique, social, organisationnel et économique qui, en mettant en valeur les technologies de l’information géographique, vise à démocratiser l’accès et l’utilisation de l’information sur les risques naturels dans le but de la rendre la plus utile à tous les niveaux de l’industrie de l’assurance dommages en France ;

- SH6 : l’infrastructure d’information géographique MRN s’inscrit dans la chaîne de valeur de l’industrie de l’assurance dommages en France.

Il convient maintenant de tester nos hypothèses principales de recherche qui, en les adaptant à notre cadre opératoire deviennent :

- H1 : le développement de l’infrastructure d’information géographique MRN doit veiller notamment à la cohérence des ressources mises en œuvre, au maintient d’une certaine agilité compétitive ainsi qu’à l’ouverture en direction des autres parties prenantes de la gestion des risques naturels ;

- H2 : l’initialisation d’un processus de création de connaissances nouvelles sur les risques naturels s’appuyant sur le développement de l’infrastructure d’information géographique MRN peut jouer un rôle moteur pour l’adoption des technologies de l’information géographique dans l’industrie de l’assurance dommages en France ;

- H3 : l’adoption des technologies de l’information géographique dans les sociétés d’assurance dommage contribue à l’innovation et à l’avantage concurrentiel au sein de l’industrie.

3

ème

partie : Conception et évaluation d’une ingénierie

géomatique pour l’industrie de l’assurance en France :

l’infrastructure d’information géographique MRN

La troisième partie de ce manuscrit présente l’ingénierie développée et le test de nos principales hypothèses de recherche. Le septième chapitre décrit la méthode de conception mise en œuvre articulant l’initialisation d’un processus de création de connaissances nouvelles sur le territoire avec le développement d’une infrastructure d’information géographique. Le huitième chapitre illustre les différentes composantes opérationnelles de l’ingénierie, à savoir un SIG Observatoire, un SIG Etudes et un SIG Services, ainsi que quelques perspectives d’évolution. Le neuvième chapitre restitue les éléments recueillis lors de la première évaluation de l’ingénierie et analyse la validité de nos principales hypothèses de recherche.

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