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Flux migratoires contemporains

2.2 Cartographie globale et cartographie locale

2.2.4 Flux migratoires contemporains

Les flux migratoires actuels s’inscrivent au milieu de transformations paradoxales, dans un spectre qui va de la massification de l’accès au passeport à la flexibilisation, la multiplication et au contrôle des frontières. Bien sûr qu’il existe un lien de rétro-alimentation entre transformations et flux, ces derniers se configurent des manières différentes et spécifiques. Toutefois, nous avons décidé de les illustrer à travers les exemples du déplacement d’étudiants, du mouvement de travailleurs d’entreprises, de la chaîne mondiale des soins, du trafic des migrants et de la traite de !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

51 Cette dernière donnée, correspondant au travail de l’INSEE, a été obtenue à travers une demande

d’information à l’Institut National d’Études Démographiques (Dauville, M. communication personnelle, 2 juillet 2012).

personnes. Chacun de ces exemples est complexe et nous sommes consciente de notre incapacité à faire honneur à cette complexité ici. Nous nous concentrerons donc à présenter des éléments qui permettent d’avoir une idée générale sur la situation ces dernières années.

En ce qui concerne les étudiants internationaux, selon l’OCDE et UNESCO « au cours des trois dernières décennies, le nombre d’étudiants inscrits en dehors de leur pays de citoyenneté a augmenté considérablement, passant de 0,8 million dans le monde en 1975, à 4,1 millions en 2010 » (OCDE, 2012 : 368). Par ailleurs, les étudiants internationaux se déplacent dans des directions différentes, mais certaines d’entre elles sont plus importantes au niveau statistique. Par exemple, d’après les données de l’année 2013, la France est le troisième pays dans la réception des étudiants étrangers. La primauté d’une destination sur les autres serait liée à des facteurs divers comme l’homologation de diplômes et de programmes d’études, les programmes d’échanges internationaux, les programmes nationaux de bourses, l’inégalité dans le développement scientifique et technique et la recherche du prestige que donnent les diplômes de certains centres universitaires. Ainsi, il n’est pas surprenant que la majeure partie des déplacements des étudiants se concentre dans les flux Sud-Nord (535 694 - 51 %) et Nord-Nord (297 102 - 29 %) (IOM, 2013).

Dans le cas du Chili, nous pouvons indiquer que depuis l’année 2008 il existe un programme de bourses pour des études à l’étranger (Becas Chile) qui a massifié la mobilité des étudiants chiliens pour suivre des formations de 2e et 3e cycles et des

spécialisations. Pour illustrer leur importance, selon les statistiques internes du programme, en 2007, avant sa mise en œuvre, 144 bourses pour études de doctorat à l’étranger avaient été attribuées. Ensuite, au début du programme en 2008, 665 bourses ont été attribuées. De plus, entre 2009 et 2012, 4 132 bourses (master, doctorat et spécialités) ont été concrétisés sur un total de 5 809 bourses attribuées pendant la période 2008-2011. Selon les statistiques52 de la Comisión Nacional de

Investigación Científica y Tecnológica (CONICYT), il y a 110 boursiers du gouvernement chilien en France, faisant des études de master et de doctorat. Ils sont répartis dans 31 institutions d’éducation supérieure. Parmi eux, 75 se trouveraient dans la région parisienne, répartis dans 10 institutions d’éducation supérieure. Enfin,

quant aux participants de cette recherche, au moment de l’entretien, 7 d’entre eux ont étaient boursiers du gouvernement Chilien.

En ce qui concerne la mobilité de travailleurs dans le cadre des entreprises transnationales, ses modalités sont diverses. D’une part, il existe un mouvement de travailleurs entre les filiales de grandes entreprises autour du monde, analogue au mouvement de travailleurs dans des organismes internationaux. Quant à ce dernier cas, une participante qui est employée dans un organisme des Nations–Unies, signale :

L’organisation m’a payé tout le déplacement, alors un jour j’ai mis… j’ai embauché une entreprise qui a pris tous mes meubles, nous les avons mis tous dans un conteneur et j’ai pris un avion et je suis venue (…) L’organisation est responsable de la demande de visa. Ils font la démarche d’un titre de séjour qui est accordé par le ministère des Affaires internationales. Toi, tu as un statut diplomatique automatiquement ici et ils facilitent tout (Rocío). Ces mobilités, souvent ne sont pas

considérées comme des processus migratoires, à cause de leurs conditions avantageuses comparatives – concernant, par exemple les régimes de visa et les conditions d’installation – par rapport à d’autres déplacements de travailleurs, en conséquence, les données correspondantes sont rares.

D’autre part, il existe des entreprises internationales qui passent des accords avec des entreprises de sous-traitance à l’origine, lesquelles sont chargées de sélectionner et faire des contrats avec des travailleurs qui migrent alors. L’information à cet égard indique que cette modalité implique des conditions précaires, peu sûres et aussi d’exploitation pour les étrangers, ces travailleurs étant même des victimes potentielles des réseaux de traite d’êtres humains. En conséquence et spécialement à l’égard de ce deuxième type de mobilité des travailleurs, mais pas exclusivement, l’OIT a développé des cadres régulateurs – par exemple les conventions de 1949, 1970 et 1990 – pour protéger leurs droits et ceux de leurs familles. Ainsi, faisant honneur aux principes de sa constitution, l’OIT est engagée dans le bien-être de tous les travailleurs, y compris ceux employés à l’étranger et cela a été l’esprit de leurs orientations pour la législation sur le travail et sur la migration dans les différents pays.

À ce sujet, l’organisation a préconisé l’importance de la promotion et du respect du ‘Travail décent’ pour les travailleurs migrants, et a signalé que au niveau des normes locales, « une attention particulière devrait être accordée aux nombreux

désavantages et à la discrimination à laquelle ces travailleurs sont souvent confrontés en raison du sexe, de la race ou du statut de migrant » (OIT, 2007 :3). Ces indications semblent être pertinentes si nous observons, par exemple, la situation du Chili où d’après le profil migratoire réalisé par l’IOM l’année 2011a, les immigrants travaillent dans des conditions plus précaires que les nationaux – présence/absence de contrat, type de contrat et type de journée du travail – et selon le rapport : « En regardant le type de travail où se concentrent les étrangers, les différences contribueraient à un processus de stratification sociale à partir de la condition migratoire et de la nationalité dans certains cas. Les secteurs de travail où les immigrants participent ont tendance à être de faibles revenus, à exiger un niveau inférieur de qualification et à être plus instable » (Ibid. p. 48). D’autre part, quant aux participants de cette recherche, à part Rocío, aucune autre n’a été déplacé ou ne travaille dans le cadre des organisations ou des entreprises transnationales, mais comme nous l’avons dit, parmi les 54 interviewés, 19 sont des travailleurs et 20 travaillent et font des études simultanément. Dans ces deux ‘groupes’, un élément que à notre avis mérite d’être souligné dans le cadre de la discussion qu’ouvrent les indications de l’OIT est que parmi ces 39 personnes, seulement 14 travaillent dans un domaine directement liée à leur profession et 5 le font dans des contextes qui sont associés d’une façon plus ou moins directe à leur métier ou leurs études.

Par ailleurs, en reprenant le récit de Rocío – qui formellement n’est considérée comme un travailleur immigrant ni par les organismes internationaux ni par la recherche sur les migrations – leurs réflexions nous paraissent particulièrement intéressantes quant à la complexification des catégorisations car, malgré les particularités de leur entrée en France, leur installation en région parisienne ne s’est pas faire sans difficultés : D’abord, ça a été très complexe car j’ai trouvé un

appartement et comme toujours tu commences à faire la queue avec des gens qui sont venus pour le voir aussi… au début je suis arrivée avec beaucoup de confiance et j’ai dit ‘Bon j’ai un statut diplomatique’ et les personnes m’ont répondu ‘ d’accord, on va vous appeler’. Donc, je me suis dit ‘alors, j’ai déjà trouvé un appartement’, très naïve (…) En plus mon français n’était pas assez bon, n’était pas assez bon pour atteindre un niveau de négociation dont tu as besoin pour être convaincante. J’étais très certaine que la lettre du directeur général de mon organisation serait assez pour louer quelque chose (...) quand j’ai vécu l’expérience du rejet, j’ai été angoissée. Au

moment de demander à Rocío, tu te considères toi-même une immigrante?, sa réponse a été : ‘Toujours, sans doute. Toujours’.

En ce qui concerne la chaîne des soins, comme nous l’avons déjà mentionné dans ce chapitre, les femmes migrent comme jamais auparavant dans l’histoire. Toutefois, au milieu de ces déplacements il existe un flux qui semble avoir été abordé de manière approfondie qu’après la dernière décennie : le flux des nounous, des filles au pair et des domestiques dans le cadre du transfert des soins. Ce phénomène a été défini comme « des chaînes de dimensions transnationales qui sont formées avec l’objectif de soutenir la vie quotidienne et dans lesquelles les foyers transfèrent des uns vers les autres les travaux des soins sur la base des axes de pouvoir, au nombre desquels il convient de signaler le sexe, l’origine ethnique, la classe sociale et le lieu d’origine » (Orozco, 2007 :3)53. Dans le cadre de la migration internationale, le

transfert entre les foyers se manifesterait dans la mesure où « les femmes pauvres des pays en développement migrent vers les pays développés pour travailler comme des domestiques et des nounous, pour élever les enfants d’autres personnes, mais elles ne peuvent pas élever leurs propres enfants dans leurs pays d’origine » (Ehrenreich et Hoschschild, 2002:21).

Les causes invoquées pour cette chaîne sont multiples et couvrent des processus et des agents divers. Brièvement, nous pouvons indiquer que dans les foyers qui font appel au travail de soin, on assiste à l’entrée des femmes dans le monde du travail sans une diminution ou redistribution de leurs responsabilités quant à la reproduction sociale. Cette diminution ou redistribution n’est pas prise en charge ni par les hommes au niveau de la famille ni par l’État au niveau institutionnel (Cerruti et Maguid, 2010) et, en conséquence, les femmes sont obligées d’embaucher d’autres femmes pour les assister ou les remplacer dans cette responsabilité féminisé54. Ainsi,

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53 Cité par Cerrutti et Maguid, 2010, p. 13.

54 Ceci non pas pour dire que la chaine est un problème à résoudre entre les femmes, même s’il n’est

pas moins vrai que : d’une part ce sont les femmes qui sont responsables de trouver leur remplacement à la maison. A cet égard, nous trouvons l’exemple de la recherche de Correa et Vidal (2013) qui, en analysant les données relatives à l’emploi domestique des étrangers du Centro Integrado de Atención al Migrante (CIAMI) à Santiago du Chili, pour la période 2004-2011, ont montré que, parmi les personnes qui arrivent à l’institution pour trouver un travailleur des soins, 85 % sont des femmes. D’autre part, même si les hommes migrants travaillent aussi dans la sphère des soins, en suivant la tendance déjà énoncée, « leur départ ne donne généralement pas lieu à une réorganisation majeure du foyer d’origine (…) Les hommes, ni avant ni après leur migration, n’assument la responsabilité d’être les soignants principaux de manière régulière, et de ce fait ne forment pas de chaînes » (Orozco, 2010 : 9)

des recherches montrent que « l’importation de main-d’œuvre féminine pour faire le travail de la reproduction sociale est une stratégie de plus en plus utilisée par les familles, tant dans les flux migratoires Sud-Nord que dans les Sud-Sud » (Acosta, 2010 :78). Cependant, face à l’absence de relève à l’intérieur des familles et d’une réponse institutionnelle, se produisent une forte différenciation et une stratification dans l’accès aux soins, car « la capacité des foyers à trouver une solution qui permet l’accès aux soins et / ou de soigner avec dignité dépend directement de leurs ressources économiques et sociales » (Molano et al, 2012 :19).

Par ailleurs, quant aux femmes qui se déplacent le long de cette chaîne, les interprétations des facteurs push-pull abondent, mais ils sont progressivement accompagnés d’entendements plus complexes qui intègrent des motivations multiples. Ainsi, si a pauvreté a d’abord été considérée comme la raison principale de la participation des femmes dans la chaîne, aujourd’hui il est connu que les raisons sont diverses y compris l’abandon des dynamiques familiales abusives et/ou violentes, la réponse à la fin des mariages, et la recherche d’indépendance économique et d’autonomie pour développer des projets personnels. Toutefois, le motif de la pauvreté a été déplacé non seulement en raison d’autres motivation, mais aussi par des données qui indiquent que les migrants ne proviennent pas des secteurs les plus pauvres de leur population d’origine et que parmi eux, les femmes ont des niveaux de scolarité plus élevés que les hommes. La question est alors, pourquoi quand elles migrent, travaillent-elles principalement dans le secteur des soins ? (Orozco, 2010). La réponse semble être d’une part dans les politiques des pays de destination qui accordent des permis de travail au sein d’une division sexuelle: permis de travail pour les soins et les services dans le cas des femmes, et pour la construction et l’agriculture dans le cas des hommes, auxquelles il faut ajouter la difficulté pour la reconnaissance des diplômes universitaires dans les deux cas (Molano, 2012) ; et d’autre part, dans les politiques des pays d’origine qui encouragent les femmes à migrer, même si leurs possibilités d’insertion sur les marchés du travail étrangers sont limités, car elles sont protagonistes des envois de fonds. Elles envoient à leurs pays d’origine un pourcentage de leur salaire qui est supérieur au pourcentage envoyé par les hommes (Molano, 2012).

Par rapport à la situation des participants de cette recherche, face aux chaines des soins, nous pouvons exprimer que même si certains d’eux aient travaillé ou travaillent encore dans le secteur des soins, ils ne participent pas à la formation des chaines, car ils n’ont pas confié leurs enfants à leurs familles au Chili. Toutefois, nous considérons pertinent d’ajouter l’information que parmi eux, 6 ont travaillé comme nounou (4 femmes et 2 hommes) et 2 ont travaillé comme filles au pair, pendant leur processus migratoire. Parmi ces 8 personnes, 6 ont fait cette activité en complémentarité avec leurs études. Au moment de l’entretien, seulement une participante travaillait comme nounou, en activité principale. Ici nous présentons le témoignage d’une participante qui a travaillé comme fille au pair :

Il s’agit d’habiter dans la maison, s’occuper des enfants et dormir là-bas. Ils te donnent un argent de poche (…) Je vais te raconter en quoi consiste le travail. D’abord il dépend de chaque famille, ils te demandent de réveiller les enfants, cela dépend si la mère travaille ou pas. Ils étaient des bourreaux de travail. Ça a été : ‘Tu le réveilles, tu l’habilles, vous prenez le petit déjeuner et toi tu l’amènes à l’école.’ (…) Ensuite j’avais eu le matin libre, alors j’allais à l’université. Je m’inscris toujours au cours du midi. Je n’ai jamais pu choisir le cours que j’aurais voulu. Jamais. (…) C’était la routine de toutes les semaines à midi, sauf le mercredi. Le mercredi les enfants n’ont pas école, alors je l’emmenais à ses cours d’anglais le matin. Puis je prenais la voiture et la conduisais à ses leçons de golf. Après le déjeuner nous partions pour le cours de danse (…). Le jeudi nous répétions la routine. Se réveiller, l’habiller. À la fin c’est comme d’avoir… çà semble lourd, mais tu te réveilles tôt et c’est comme d’avoir une petite sœur, un enfant, je ne sais pas (…) Je crois qu’ils étaient une famille riche normale, mais j’ai commencé à m’épuiser. Tout a commencé à me manquer. Je n’avais jamais été avant au service de personne. J’étais professeure et j’avais de l’autorité et la liberté de dire ‘au revoir’ le vendredi. Honnêtement je me suis sentie comme une esclave et cela a commencé à me baisser le moral complètement (Macarena).

En ce qui concerne le trafic de migrants, il s’agit aujourd’hui d’un phénomène global et croissant. Comme modalité de déplacement, il est très difficile à contrôler car, contrairement aux idées reçues, c’est une pratique consentie par les migrants, qui

paient des sommes d’argent importantes aux trafiquants en échange de leur assistance pour traverser les frontières. Ainsi, le trafic consiste à transporter des gens – sans papiers, avec de faux papiers ou avec des papiers dont la validité est locale – à travers les frontières, sans respecter la procédure de chaque pays. De ce fait, le trafic implique la participation des réseaux délictuels et représente un risque énorme pour l’être humain et ses droits. Cependant, malgré sa gravité, les données sont assez faibles, parce que la recherche des agences internationales directement liées au phénomène migratoire se concentre plus sur la migration irrégulière que sur le trafic. Rendre compte du trafic des migrants est une tâche qui a été transférée aux divisions en charge des problèmes de criminalité. Par exemple, c’est le Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Crime qui a informé que les trafiquants obtiennent 6,75 milliards de dollars par an pour transporter des migrants entre l’Afrique et l’Europe et entre l’Amérique Latine et l’Amérique du Nord (UNODC, 2012). Une information préoccupante, spécialement si nous considérons que dans l’année 2010 les données pour les mêmes circuits ont été de 3 750 millions de dollars par an (UNODC, 2010) et dans les années 90, de 3 500 par an (Sassen, 2003).

Par ailleurs, le fait que le cadre de la discussion sur le trafic soit la délinquance est, à notre avis, problématique, dans la mesure cela où risque de réduire la compréhension du phénomène et de soustraire du débat le rôle des politiques de contrôle migratoire dans la redéfinition des trajectoires migratoires et de ce fait, dans la vulnérabilité des migrants à l’utilisation des réseaux du trafic et à l’exposition à d’autres dangers, y compris la mort55. Cependant, cela n’est pas un débat

complètement laissé de côté par l’organisme en charge des enquêtes mentionnées ci- dessus. Ainsi, au milieu de son travail nous trouvons des réflexions comme celle qui suit : « En raison des inégalités mondiales et du durcissement des politiques d’immigration, de nombreux travailleurs dans les régions en développement sont prêts à s’endetter fortement avec leurs communautés et à risquer leur vie pour accéder aux pays riches. Comme ils ne peuvent pas le faire légalement, ils emploient souvent des criminels organisés afin qu’ils leurs portent assistance et cela probablement va devenir de plus en plus fréquent dans le mesure où les contrôles de l’immigration !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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À ce sujet l’UNODC a indiqué que « les migrants sont vulnérables à l’exploitation, et leur vie est en danger plusieurs fois: des milliers de victimes du trafic de migrants ont suffoqué dans des conteneurs, ont péri dans les déserts ou se sont noyés en mer. Souvent les trafiquants effectuent leurs activités avec peu ou aucune considération pour la vie des personnes dont les difficultés ont généré une demande

seront plus stricts » (UNODC, 2010 : 6). À cet égard, des chercheurs comme Saskia Sassen ont déjà exposé des exemples concrets des risques de cette dynamique. Selon elle, « la tentative de faire face à l’immigration et au trafic illégal avec plus des contrôle de frontières, rend plus probable que les femmes utilisent des trafiquants pour traverser les frontières, et certains d’entre eux peuvent être des organisations criminelles liées à l’industrie du sexe » (Sassen, 2003 :58).

Comme nous l’avons déjà mentionné, le trafic de migrants est un phénomène présent dans plusieurs pays du monde. Quant à sa manifestation au Chili, l’information et très faible est souvent mélangée avec des données sur la traite d’êtres humains. Cela n’est pas surprenant, considérant que la loi qui distingue et qui sanctionne les deux délits n’est entrée en vigueur que depuis 2011. Le trafic, étant une