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Référence :

Céré, R., (2003) L’insertion professionnelle des nouveaux enseignants : le point de vue…des gestionnaires, Vie pédagogique (128), 26-30.

Résumé :

Rencontre avec des directeurs d’établissement et de services éducatifs et administratifs afin de discuter de la question de l’insertion professionnelle.

Notes de lecture :

Situation actuelle de l’insertion :

- Plusieurs enseignants débutants arrivent dans les écoles.

- Contexte de réforme.

Table ronde avec dix gestionnaires : représentants des directions des commissions scolaires qui travaillent à la gestion des ressources humaines et des membres du personnel de direction d’écoles primaires ou secondaires.

Quelle est la réalité de votre milieu au regard du recrutement et de l’embauche de nouvelles enseignantes et de nouveaux enseignants et disposez-vous d’un plan de gestion pour la relève ?

Renouvellement accéléré de personnel depuis les 5 dernières années.

Pendant très longtemps : saturation du marché de l’emploi en enseignement.

Depuis la fin des années 90 : beaucoup de départs à la retraite ce qui a entraîné arrivée massive d’enseignants débutants sur le marché du travail.

Les nouveaux enseignants amènent l’apparition d’une nouvelle culture :

« On consacre souvent moins de temps au travail, on cherche moins à obtenir des promotions et le travail à temps partiel et les congés parentaux sont monnaie courante. » (p. 26)

Plus de mobilité chez les jeunes enseignants. Plusieurs commissions scolaires ont de la difficulté à retenir les jeunes enseignants. Compétition entre institutions d’enseignement pour attirer et retenir les jeunes enseignants.

Certaines commissions scolaires font face à une telle pénurie qu’elles réduisent les critères pour l’obtention du CÉFRANC.

« On constate de plus en plus souvent un phénomène qui était pratiquement inexistant jusqu’ici: le bris de contrat. » (p. 27) Certains enseignants débutants choisissent de briser un contrat pour en accepter un autre qu’ils jugent meilleur.

Quelles sont les mesures actuellement mises en place dans les différents milieux pour favoriser cette insertion ?

Plusieurs mesures mises en place par les commissions scolaires ou les écoles.

Commission scolaire New Frontiers (Châteauguay) :

- programme officiel d’accompagnement des enseignants débutants coordonné par deux directeurs.

- Tous les débutants sont encadrés et participent tous les moins à un souper-rencontre.

Commission scolaire des Bois-Francs :

- programme structuré d’accompagnement - accompagnement professionnel

- rencontre collective pour informer les nouveaux enseignants des ressources disponibles.

Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys

- projet qui prend la forme d’une école du mois d’août où sont invités les enseignants débutants et ceux qui changent de cycle ou de milieu (3 journées de formation offerte par les conseillers pédagogiques de la commission scolaire).

Certaines commissions scolaires ont élaboré des protocoles d’accueil pour les écoles + documentation pertinente pour les nouveaux enseignants.

« Il n’existe toutefois pas encore, de façon systématique, de plan de gestion de la relève pour les commissions scolaires. » (p. 27)

Il serait profitable que le rôle d’intégration soit intégré dans la convention collective comme faisant partie de la fonction générale des enseignants.

Les mesures les plus efficaces dans les écoles semblent être celles qui font appel au mentorat.

École secondaire de l’Île, en Outaouais :

Programme d’accompagnement pédagogique des enseignants débutants par des enseignants d’expérience (mentorat).

Base volontaire d’engagement pour le mentor et le mentoré.

Soutien à la tâche d’enseignement en ce qui a trait : (tel quel dans le texte) - au matériel pédagogique,

- à l’encadrement des élèves, - à l’évaluation des apprentissages,

- aux opérations de transmission de notes et de résultats, - aux visites de parents,

- et à tout ce qui concerne la culture et l’organisation de l’école.

Nécessité pour la direction d’offrir un accueil personnalisé à chacun des nouveaux enseignants + prévoir rencontre collective en début d’année pour tous les nouveaux enseignants.

Trousse d’information à remettre aux débutants qui contient des informations sur les services du secrétariat, l’utilisation des photocopieurs, le stationnement, le matériel audiovisuel, les salles réservées au personnel, les services pédagogiques, etc.

La supervision pédagogique de la part de la direction d’école peut faciliter l’insertion des nouveaux enseignants. Il faut toutefois qu’une relation de confiance soit établie entre la direction et le débutant.

En tant que gestionnaires, considérez-vous que les programmes de formation offerts par les universités facilitent l’insertion harmonieuse des nouveaux enseignants dans le milieu ? La formation initiale ne pourra jamais être complète et parfaite. Les directions ne remettent pas en doute la formation pratique de 700 heures.

Nécessité de mettre en place des mécanismes d’échange et de concertation entre les écoles et les universités afin de discuter de la gestion de classe, la gestion du temps, l’intégration des TIC, le développement d’approches appropriées aux milieux défavorisés, la connaissance des programmes axés sur le développement de compétences.

On entend souvent dire que la profession enseignante est marquée par un haut taux d’abandon de ses membres en début de carrière. Selon vos expériences respectives, comment peut-on expliquer ce phénomène et surtout comment contribuer à le résorber ?

3 causes qui expliquent le phénomène du décrochage de la profession :

- la tâche d’enseignement : Les nouveaux enseignants sont souvent confrontés aux tâches les plus difficiles délaissées par les enseignants d’expérience. Exige souvent beaucoup de déplacements et de planifications différentes (plusieurs disciplines, plusieurs niveaux, etc.) - la gestion de classe : Même si l’enseignant a pu expérimenter la gestion de classe lors des stages, la situation est désormais différente puisqu’il a maintenant l’entière responsabilité du groupe.

- le salaire : Le salaire est incomparable avec celui d’autres finissants universitaires débutant dans d’autres professions.

Les gestionnaires peuvent apporter un soutien aux nouveaux enseignants quant à la gestion de classe : soutien individuel, groupes d’entraide.

Quelles sont les recommandations que l’on pourrait adresser aux instances décisionnelles pour favoriser l’insertion la plus harmonieuse possible des enseignants débutants ?

Deux recommandations au Ministère de l’éducation : (p. 30)

1. Appliquer dans les conventions collectives la préoccupation de l’insertion professionnelle des débutants en l’intégrant dans la fonction générale des enseignants;

2. Faire en sorte que les conventions collectives soient plus accueillantes pour les débutants, particulièrement en vue de favoriser la stabilité requise pour l’implantation de la réforme.

Recommandations aux commissions scolaires :

1. Développer des centres de formation intégrée et de formation professionnelle, ou créer pour leurs écoles des forums d’insertion professionnelle;

2. Favoriser les programmes de mentorat à l’intérieur des écoles et collaborer à la formation des accompagnateurs.

3. Faire davantage la promotion de leur service d’aide aux employés auprès des jeunes enseignants;

4. Inclure surtout, dans leur plan stratégique, un volet qui traite de l’insertion professionnelle de leur personnel.

Recommandation aux universités et aux commissions scolaires :

1. Mettre en place de meilleurs mécanismes de concertation entre les établissements et les facultés de sciences de l’éducation en tablant sur l’expérience de jeunes enseignants ayant travaillé un an ou deux dans des écoles et même de redéfinir, à la lumière d’un système scolaire à transformer, le concept d’écoles associées.

Recommandation aux directions d’établissements :

1. Assurer une présence constante pour accueillir les nouveaux enseignants et adopter une attitude qui favorise le soutien et la valorisation.

2. D’être créatifs et d’utiliser toutes les marges de manoeuvre à leur disposition, financières ou autres, pour mettre en place des mécanismes d’accompagnement des jeunes enseignantes et enseignants et permettre du temps d’échange entre les personnes.

3. De promouvoir et de favoriser des tâches équitables à l’intérieur des établissements d’enseignement.