• Aucun résultat trouvé

Section I. L’expansion des banques islamiques

Parag 1. Développement de la finance islamique 124

II. Evolution des volumes et parts de marché

La valeur totale des actifs de la finance islamique a atteint 1,814 milliards de dollars en 2014 et l'industrie a augmenté avec un TCAM de 2,37% dans cinq segments différents. Cette croissance a été drainée principalement par l’Islamic Banking, qui s’est arrêté à 1 345,9 milliards de dollars en 2014 avec une moyenne de 74% du total des actifs de la finance islamique pour la période 2012-2014et ont augmenté d’un TCAM de 1,84% dans la même période. Les Sukuk et les fonds islamiques, quoiqu’ils aient enregistré des taux de croissance supérieurs à l’Islamic Banking de 5,48% et 6,4% respectivement, leurs tailles restent quasiment faibles avec 295 milliards de dollars pour les Sukuk et 55,8 milliards de dollars pour les fonds islamiques. Ces deux classes d’actifs représentent respectivement 3% et 16% du total des actifs islamiques. Toutefois, les autres institutions financières islamiques (OIFI), ne gèrent que 83,9 milliards de dollars soit 5% du total des actifs en repli soutenu ses dernières années. Le marché du Takaful a affiché une taille limité à une moyenne de 33 milliards de dollars et ne constitue que 2% de l’assiette globale des actifs islamiques.

Figure 99 : Evolution des actifs de la finance Islamique par segment

Le marché des capitaux, quoiqu’il affiche une croissance soutenu, reste marginalisé devant l’activité bancaire. Ceci s’explique, d’une part, par la préférence du marché aux instruments de dette plutôt que celles participatifs basés sur le partage du profit et risque. Et d’autre part, par les contraintes règlementaires et Shariatiques (obligation de screening) du marché des capitaux. Par segment, les actifs gérés par l’Islamic Banking continue d’augmenter d’une année à l’autre. Cette augmentation est imputable aux banques commerciales détenant 97% du total des actifs bancaires islamiques (une valeur de 1 299 milliards de dollars). Le reste sont détenus dans les banques d'investissement (1%), les banques spécialisées (2%) et les banques des gros comptes (Wholesale) (0,5%). Cependant, la croissance des actifs la plus rapide est pour les banques d'investissement (7,8%). les banques commerciales islamiques ont augmenté à un TCAM de 1,73% sur la période de référence, les banques de gros comptes avec 3,81% et les banques islamiques spécialisées (4.20%). En outre, les fenêtres contribuent seulement 17% au total des actifs bancaires islamiques (233,43 milliards de dollars en 2014) malgré nombre élevé des

fenêtres (40% total des banques) et la meilleure croissance de celles-ci jouissant d'un TCAM à deux chiffres de 14% depuis 2012 et surpassant les banques Fully Fledged (dont TCAM plongé 0,11% depuis 2012). La taille de l’Islamic Banking est faible comparativement aux banques conventionnelles, elle ne constitue qu’environ 1% des actifs bancaire une seule nation. Par ailleurs, de nombreuses banques islamiques sont beaucoup plus petites que leurs concurrentes conventionnelles dans leurs marchés intérieurs. En outre, même les plus grandes banques islamiques sont généralement de petite taille par rapport aux concurrents classiques internationaux.

La valeur des actifs du marché Takaful évolue sensiblement d’une année à l’autre. Les fenêtres Takaful constituent un tiers de tous les opérateurs Takaful globalement mais ils ne détiennent que 2,5% des actifs totaux Takaful, ce qui ralenti la croissance de cet industrie. Le Général Takaful trace une forte croissance à l'échelle mondiale par rapport aux autres catégories Composite, Takaful-Vie et Re-takaful. Cependant les opérations du Composite Takaful contribuent le plus à l'ensemble du secteur (73%), atteignant 24,42 milliards de dollars en 2014. Le marché du Re-takaful a une capacité limitée et évolue à un rythme plus lent que les autres segments.

Les OIFI sont constitués des sociétés de financement (23% des actifs sous gestion équivalent à 19 milliards de dollars), des entreprises de gestion des fonds d’investissement (63% des actifs d’une valeur de 53 milliards de dollars), des compagnies de prêts hypothécaires (5%), des entreprises de gestion de l’immobilier (7%) et des sociétés de leasing islamique (2%). Ces institutions sont constituées de Fully Fledged à 80%. Les actifs gérés par les OIFI sont en repli de 1,26% entre la période de 2012 à 2014. Cette baisse de l'actif est causée par des sociétés de Mudaraba, de location et de financement des entreprises.

Figure 100 : Evolution des valeurs des actifs des OIFI

S’agissant du marché des Sukuk, le volume d'émission est faible par rapport au marché obligataire classique compte tenu de la taille de ses entreprises. 25% de l'émission de Sukuk étaient de l'ordre de 10 à 50 millions de dollars, suivi des Sukuk inférieures à 1 million de dollars avec 24% de proportion. Pour les Sukuk exceptionnelle, la plupart sont répartis entre 10 et 50 millions de dollars (27%) et sont principalement des émissions souveraines à court terme) ainsi qu’entre 100 et 500 millions de dollars, essentiellement des émissions internationales.

Les marchés domestiques sont les piliers de l'émission de Sukuk, en effet, 76% des Sukuk émis en 2014 provenaient de marchés locaux menés par la Malaisie, l'Arabie saoudite, Bahreïn, Brunei et les EAU. Toutefois, les Sukuk internationaux prennent aussi une ampleur plus globale mais les Sukuk en monnaie locale restent moins chers et liquides à court terme. De nombreux émetteurs ont émergé récemment vers les Sukuk transfrontaliers dans d'autres marchés nationaux à la recherche d'un financement moins cher (comme en Malaisie). Ceci est bien accueilli par les gouvernements locaux étant donné qu’il active les marchés locaux et augmente leur efficacité. D’une manière plus précise, les Sukuk souverains émises par les gouvernements dominent les autres types de Sukuk. Ils constituent63% des Sukuk émis en 2014 cette part remonte à 78% si on inclut l'émission Quasi-souveraine. En outre, au titre des dernières années, les pays occidentaux et les pays de l’Asie, etc…, commencent eux aussi à émettre des Sukuk souveraines (exemple le Royaume-Uni, Hong Kong, le Luxembourg et l'Afrique du Sud, …..). Le marché des Sukuk est encore limité à certaines régions / pays. Aussi, l'émission des Sukuk reste impactée entre autres par les mouvements de taux d'intérêt et la baisse des prix du pétrole. En revanche, les émissions souveraines seront non seulement aider l'industrie à maturité, mais aussi d'ouvrir la voie pour le secteur privé et pour le développement des marchés de capitaux dans les pays où ils sont encore naissant.

Aussi, il est nécessaire de développer un cadre des Sukuk Retail qui se révèlent de plus en plus attrayant pour les émetteurs particuliers à la recherche de nouvelles classes d'actifs financiers conformes à la Sharia comme une alternative aux dépôts bancaires. Ce cadre leurs offrira un régime d'information prenant en charge la transparence ainsi que la visibilité supplémentaire pour ces investisseurs (Comme en Malaisie et Indonésie)

Pour ce qui est des Islamic Funds, ils sont caractérisés par la prépondérance des actifs à petite taille. Ainsi, 52% des fonds islamiques en circulation en 2014 était inférieure à 10 millions de dollars ; ceux-ci étaient pour la plupart des fonds d'actions basés en Asie du Sud-Est, au Pakistan, en Arabie Saoudite et en Luxembourg. En ce qui concerne les fonds de grande taille, ils constituent globalement des parts faibles.

Figure 102 : Parts de marché des Islamic funds par tranche de montant

De plus, les marchés de croissance de base des Islamic funds restent la Malaisie et l'Arabie Saoudite ; ils détiennent 74% des fonds islamiques encours total, ils continuent à lancer régulièrement de nouveaux fonds, et ont été parmi les 10 premiers marchés en termes de croissance de l'actif géré pour 2014.

Ces fonds islamiques dont la taille est relativement réduite peuvent être développés en exploitant par exemple les fonds de pension, Selon Ernst & Young, si les pensions publiques dans les principaux marchés à majorité musulmane déplacé une partie de leur argent dans des initiatives conformes à la Sharia, il pourrait ajouter entre 160 milliards de dollars et 190 milliards de dollars au secteur.