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Section I. L’expansion des banques islamiques

Parag 1. Développement de la finance islamique 124

I. Déploiement géographique

Le développement géographique de la finance islamique se présente totalement en masse dans les pays de l’Asie, les pays du Golfe et quelques pays de la région MENA. Aussi, les pays de l’Amérique du nord exploitent la finance islamique d’une manière conceptuelle et selon le besoin du marché.

Figure 96 : Planisphère de la finance islamique

Pour approfondir le diagnostic du développement géographie de la finance islamique et pour aussi comprendre la façon dont les différentes parties du marché se développent au fil du temps, nous basons l’étude sur l’Islamic Finance Development Indicator (IFDI), un indice pondéré créé par l’Islamic Corporation for the Development (ICD) en collaboration avec Thomson Reuters. L'indicateur de développement de la finance islamique est un baromètre composite qui mesure le développement global de l'industrie de la finance islamique en évaluant la performance de toutes ses parties et secteurs et en la combinant dans un indicateur singulier. Il est le produit d'un certain nombre de sous-indicateurs clés sélectionnés sur la base d'un aperçu des éléments clés de l'industrie dans son ensemble et sont basées sur des questions d'actualité telles que, el développement quantitatif (Quantitative Development), la gouvernance d'entreprise (Corporate Governance), la responsabilité sociale des entreprises (Corporate Social Responsibility (CSR)), le savoir (Knowledge) et la sensibilisation (Awareness).Le niveau optimal de développement dans l'un des indicateurs est lié à la valeur maximale de 300.

Figure 97 : Islamic Finance Development Indicator (IFDI)

Au titre de l’année 2014, la Malaisie était à la tête du classement global de l’IFDI, suivie des pays du Golfe qui dominent les dix premières places. Dans le détail, la Malaisie est positionnée première en matière de développement quantitatif, connaissance et Awareness. Le Bahreïn est caractérisé par sa gouvernance solide et l’Arabie Saoudite par son niveau de responsabilité entrepreneuriale et sociale.

L’indicateur de développement quantitatif mesure le déploiement des services et produits des institutions financières islamiques ou zone géographique. Il prend en compte cinq sous-indicateurs constituant les principaux segments de l’industrie de la finance islamique : l’Islamic Banking, le Takaful, l’OIFI (Others Islamic Financial Institutions), le marché des Sukuk et les Islamic Funds. Ces sous-indicateurs se basent sur plusieurs variables de contrôle, dont principalement, la taille de l’industrie (nombre d’institutions financières, valeur des actifs, indicateurs de performance (ROE et ROA), etc,..), la gouvernance, la responsabilité entrepreneuriale et sociale, des connaissances et sensibilisation.

En matière de classement des pays en fonction de l’indicateur de développement quantitatif que la Malaisie occupe le premier rang, suivie du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de l’Iran en 4ème place. Par segment, l’analyse fait ressortir une différence entre le classement des pays par actifs et celui par sous indicateurs entrainée par la règle « plus grand ne signifie pas meilleure performance ».

Ainsi, 5 nations des six du CCG (ex Oman) dominent sur le sous-indicateur de l’Islamic Banking. L’Iran et le Qatar en première place compte tenu aux prix et à la performance (ROA et ROE) de leurs banques, suivis du Bahreïn dont les forces se trouvent dans son nombre élevé d'établissements bancaires, des sociétés cotées et des actifs totaux. Pour le sous indicateur du Takaful, toutes les mesures envisagées, le Qatar est le pays le mieux classé étant propulsé par sa rentabilité moyenne (ROA et le ROE), suivi de la Palestine et des Maldives pour les mêmes facteurs. En ce qui concerne le sous indicateur des Others Islamic Financial Institutions (OIFI), qui comprend les sociétés de financement et de prêts hypothécaires, celles d’investissement et les sociétés de leasing, le Kuweit est en tête du classement supporté par la performance des sociétés de financement et les firmes d’investissement. Vient au deuxième rang la Malaisie et le Qatar. Pour ce qui des Sukuk, la Malaisie conduit le sous-indicateur Sukuk en raison de son nombre élevé et la valeur des Sukuk émis. La Gambie et le Hong Kong arrivent en deuxième et troisième position en raison de leur forte émission et la bonne performance de la propagation de leurs papiers, (par rapport à la taille relative de chaque pays). S’agissant du sous-indicateur des fonds islamiques, l’IFDI considère l'emplacement du gestionnaire d'actifs et non le domicile des fonds islamiques. Ce sous-indicateur mesure le nombre de fonds islamiques lancés et la performance cumulative. La Malaisie est le leader en ce qui concerne le nombre et la taille de leurs fonds islamiques lancés et les fonds en circulation. L’Arabie Saoudite et l'Inde la suivent en se démarquant en termes de performance cumulée sur l'ensemble de ses fonds.

En matière de la taille des actifs, l’Iran concentre la plus grande valeur de l’Islamic Banking avec 329 milliards de dollars. L’Arabie Saoudite (325 milliards de dollars) et la Malaisie (174 milliards de dollars) sont classés en 2èmeet 3èmeposition.Au total, les cinq nations des pays du CCG (hormis Oman) contribuent d’environ 50% des actifs mondiaux bancaires islamiques. Le nombre des institutions de l’Islamic Banking a atteint 436 banques islamiques et Windows islamiques. Au niveau du Takaful, il existe 308 opérateurs dans le monde entier.86% des actifs Takaful sont concentrés autours de trois marchés en l’occurrence l’Arabie Saoudite (12 milliards de dollars), la Malaisie et l'Iran (8 milliards de dollars) et l’UAE (2 milliards de dollars). Les OIFI sont au nombre de 399 dans le monde, leurs actifs sont concentrés en Malaisie (38 milliards de dollars) et au Kuweit (8 milliards de dollars). Pour les Sukuk la Malaisie conduit le plus grand nombre d'émission (147 milliards de dollars), l’Arabie Saoudite se situe après avec 47 milliards de dollars et l’UAE en troisième rang. Concernant les Islamic Funds, l'Arabie Saoudite est le leader relativement au nombre et la taille de ses fonds islamiques lancés et ceux en circulation. La Malaisie est positionnée deuxième et l’USA troisième. Collectivement, ces nations ont tenu 82% de tous les actifs sous gestion.

Au niveau du nombre des institutions, tous segments confondus, L’Indonésie est en première place avec 145 institutions, suivie de l’Arabie Saoudite 105, le Kuwait 100, l’UAE (85), l’Iran (82) et la Malaisie (77).

Il est certain que la finance islamique présente une expansion géographique marquante, mais pour remplir ses aspirations mondiales, elle aura également à étendre sa portée au-delà des

régions spécifiques actuelles. La concentration actuelle de la finance islamique réside dans les pays du CCG, de celles du South East Asia et South Asia en plus de quelques pays de la région MENA. Toutefois, plusieurs marchés potentiels avec de grandes populations musulmanes restent largement inexploités, comme l'Inde et la république des pays des Etats indépendants, composé des anciennes républiques soviétiques.