• Aucun résultat trouvé

complexe : jeter les bases

2.5 Attribuer ` a partir des ´ etats instantan´ es de la conscience

2.5.3 Etats Mentaux narratifs ´

O`u l’on voit que les ´Etats Mentaux narratifs, tels les croyances, peuvent ˆetre associ´es `a des propri´et´es des successions des ´etats ins- tantan´es de la conscience. De plus, en raison de la continuit´e de la dynamique de la conscience, ces propri´et´es se rapportent souvent `

a des aspects internes aux ´etats instantan´es `a certains moments ; ainsi, les ´Etats Mentaux narratifs peuvent souvent ˆetre ´etudi´es en examinant des ´etats instantan´es de la conscience `a des moments particuliers. En cons´equence, les propri´et´es de l’´etat instantan´e de la conscience mises en ´evidence dans §2.2 permettent une analyse raf- fin´ee de quelques ph´enom`enes relatifs aux ´Etats Mentaux narratifs, dont certains qui se sont av´er´es difficiles pour les th´eories tradition- nelles (§1.4). D’un autre cˆot´e, d’autres questions relatives aux ´Etats Mentaux narratifs, dont la question des leurs changements ´eventuels, se trouvent renvoy´ees `a la dynamique des ´etats instantan´es de la conscience. Pour terminer, en guise d’´eclaircissement du rapport avec d’autres approches des ´Etats Mentaux narratifs, on contraste l’analyse approfondie des ´Etats Mentaux ordinaires que pourrait of- frir le cadre d´evelopp´e ici avec le « raffinement » propos´e, sous la forme des ´Etats Mentaux sophistiqu´es, par des th´eoriciens comme Ramsey (§1.3.2).

Dans ce paragraphe, il s’agit de consid´erer la question de l’attri- bution des ´Etats Mentaux narratifs, c’est-`a-dire des ´Etats Mentaux qui sont (n´ecessairement) attribu´es sur une base comportant des ´ev´enements (exp´eriences, aspects etc.) parsem´es dans le temps (§1.3.3). Par exemple, la croyance s’attribue ordinairement sur la base de certaines « suites d’´ev´enements » o`u le sujet est dans une situation et ensuite se comporte dans cer- taines mani`eres ; de fa¸con semblable, comme on l’a vu dans §1.3.4, les ´emotions sont elles aussi associ´ees `a des « suites », comprenant aussi bien des actions et des ´ev´enements que des sentiments. Dans ce paragraphe, on travaille seulement sur le cas de la croyance ; n´eanmoins, les ´el´ements g´en´eraux que l’on rep`ere s’ap- pliquent mutatis mutandis `a d’autres ´Etats Mentaux, `a cette diff´erence pr`es que, l`a o`u seulement les pens´ees sont pertinentes aux croyances, les sentiments sont ´egalement pertinents pour certains autres ´Etats Mentaux telles les ´emotions. Naturellement, ´etant donn´e le travail du paragraphe pr´ec´edent, la mise en jeu des sentiments ne pose pas des probl`emes suppl´ementaires.

On adopte ici, comme l’a ´et´e soulign´e pr´ec´edemment, une approche non r´evisionniste de la croyance, en s’int´eressant pour l’essentiel `a la conception

ordinaire et non rigoureuse de croyance (§1.3.2). Selon la tradition r´ecente, les ´

Etats Mentaux sont attribu´es `a un sujet sur la base de ses comportements dans les situations o`u il se trouve (ou, on dit parfois, ses comportement et les « stimuli » qui l’affectent), observ´es `a la troisi`eme personne. Or, on ne dispose ici que des donn´ees `a la premi`ere personne, c’est-`a-dire les ´etats instantan´es de la conscience du sujet. Pour attribuer des ´Etats Mentaux sur cette base, il faut constater que la majorit´e des comportements et des situations pertinents pour l’attribution des ´Etats Mentaux sont observ´es par le sujet lui-mˆeme, de telle sorte que l’on pourrait appliquer les mˆemes proc´ed´es d’attribution d’´Etats Mentaux aux comportements et situations en tant qu’il les saisit (§1.5.4). On obtient ainsi les ´Etats Mentaux qu’il « aurait pu » attribuer `a lui-mˆeme.Dans la mesure o`u les comportements et les situations en tant qu’il les saisit apparaissent de fa¸con plus ou moins complexe dans ses ´etats de la conscience `a des instants particuliers, on arrive effectivement `a attribuer des ´Etats Mentaux sur la base de ses ´etats instantan´es de la conscience81.

Plus pr´ecis´ement, une croyance particuli`ere est attribu´ee sur la base des successions des ´etats instantan´es de la conscience. Dans un premier temps, on consid`ere, sans entrer dans les d´etails, les genres d’aspects de ces successions que l’on associe normalement aux croyances ordinaires, afin de montrer la pos- sibilit´e d’attribuer des croyances ordinaires dans le cadre propos´e. Or, le fait de retrouver les ´Etats Mentaux narratifs dans ce cadre permet de se servir des outils conceptuels d´evelopp´es dans §§2.1–2.3. En particulier, en cons´equence de la continuit´e de la dynamique de la conscience (§2.3.4), une croyance, qui est d’abord associ´ee aux aspects des successions des ´etats instantan´es, pourrait ˆetre souvent pens´ee en termes des aspects de l’´etat de la conscience `a un instant parti- culier. Ce qui permet parfois d’aborder les croyances dans des ´etats instantan´ees de la consciences `a des instants particuliers ; par cons´equent, les propri´et´es des ´etats instantan´es mises en ´evidence dans §2.2 s’av`erent utiles pour comprendre les croyances, offrant d’ailleurs la possibilit´e de rendre compte de certaines des aspects des croyances relev´es dans §1.4.2 comme difficiles pour les th´eories tra- ditionnelles. D’un autre cˆot´e, apr`es avoir ramen´e des croyances aux aspects des successions des ´etats instantan´es, d’autres questions `a leur ´egard, dont les ques- tions relatives `a leur « sens » et `a leur changement, se pr´esentent sous un nouveau jour : elles renvoient effectivement `a la dynamique de la conscience. Jusque l`a, il ne s’agira que des ´Etats Mentaux ordinaires, lesquels sont employ´es habituel-

81Comme on l’a d´ej`a fait remarquer dans la note 132 de §1.5.4, la question de la concep-

tion appropri´ee du contenu des ´Etats Mentaux, et en particulier de sa d´ependance sur des facteurs externes au sujet, a peu de rapport avec le but de la pr´esente discussion. Pour des consid´erations suppl´ementaires, voir la note 59 de §2.4.

lement dans la vie quotidienne, et non pas des ´Etats Mentaux sophistiqu´es tels les degr´es de croyance et pr´ef´erences propos´es par la th´eorie de la d´ecision (voir §1.3.2), qui pr´etendent en un certain sens « raffiner » la conception ordinaire. Pour terminer cette section, on comparera l’analyse approfondie des croyances que l’on pourrait s’attendre d’une th´eorie mˆure de la dynamique des ´etats ins- tantan´es de la conscience avec le « raffinement » propos´e par les partisans des ´

Etats Mentaux sophistiqu´es et notamment de la th´eorie de la d´ecision.

Croyances comme propri´et´es des successions des structures instan- tan´ees de la dynamique

Pour le dire de mani`ere tr`es approximative, les croyances ordinaires sont associ´ees `a des dispositions ou des tendances. Ceci est admise par les th´eoriciens des croyances sophistiqu´ees aussi bien que par les th´eoriciens des croyances ordinaires82. Comme on l’a soulign´e au d´ebut de la section, la question de la

teneur m´etaphysique ou autre de ce rapport entre croyance et disposition (la croyance est-elle une disposition ? ou correspond-t-elle `a une disposition ? ou la disposition est-elle l’effet d’une croyance ?) est carr´ement hors sujet ici, si bien que l’on parle des croyances comme ´etant, correspondant `a, ´etant associ´ees `a, ou mˆeme ayant pour effet des dispositions sans diff´erence entendue entre ces expressions. Corr´elativement, on dit qu’une croyance est « effective » ou « en jeu » ou qu’elle « s’exerce » lorsque la disposition est « en jeu » ou « s’exerce » (lorsqu’elle est, pour ainsi dire, sur la voie vers l’actualisation).

Comme l’a fait remarquer Ryle, le terme disposition ou tendance, lorsqu’il est associ´e `a la croyance, ne signifie pas une disposition `a faire une seule chose ou `a se comporter d’une seule fa¸con, mais une disposition plus souple, ouverte, et impr´ecise83. Pour ainsi dire, dans les situations diff´erentes o`u la disposi-

tion ou la croyance est en jeu, elle s’actualise ou s’exerce dans des mani`eres diff´erentes. D’une mani`ere g´en´erale, on peut associer `a des « conduites » du su- jet des croyances ou des dispositions qui sont en jeu lors de ces « conduites » : souvent, la mˆeme croyance, ou la mˆeme disposition, intervient de mani`eres diff´erentes dans des « conduites » diff´erentes relatives aux situations diff´erentes. Dans la suite, pour consid´erer une croyance et son rapport aux ´etats instantan´es de la conscience, on consid`ere des « conduites » particuli`eres auxquelles cette

82Voir Ryle (2000, p114) et Ramsey (2003, p164) (les citations sont reproduites dans la note

56). La diff´erence remarque-t-on r´eside dans le sens rigoureux ou autre qu’on accorde `a cette disposition ; voir §1.3.2.

83

« Les termes dispositionnels tels ‘connaˆıtre’, ‘croire’, . . . signifient des capacit´es, des ten- dances ou des inclinations `a faire, non pas des choses d’un seul et unique genre, mais des choses de plusieurs genres. » (Ryle, ibid.)

croyance peut (ou non) ˆetre pertinente.

Par exemple, on associe intuitivement la croyance que le parapluie prot`ege de la pluie `a une disposition `a un certain nombre de comportements diff´erents dans des circonstances diff´erentes, tels que prendre le parapluie lorsqu’il risque de pleuvoir, le porter dans la pluie, affirmer cette croyance en cas o`u l’on est questionn´e l`a-dessus, et ainsi de suite. Dans chacune de ces circonstances par- ticuli`eres, la croyance ou la disposition est ou pourrait ˆetre en jeu, et certaines « conduites » correspondent `a « l’actualisation de l’une des facettes de la dis- position » ou « une exercice » de la croyance. Chacune de ces circonstances et conduites est, remarque-t-on, relativement locale, ayant trait `a un intervalle temporel limit´e. Dans une circonstance o`u le sujet regarde par la fenˆetre et voit la pluie, sa « conduite » ult´erieure, consistant `a prendre le parapluie en sortant, repr´esente une « actualisation » de (une facette de) la disposition, un « effet » ou une « exercice » de la croyance ; ´evidemment cette circonstance et cette conduite n’occupent qu’un intervalle temporel limit´e.

Dans le cadre adopt´e ici, la conduite du sujet se rapporte `a une certaine succession des structures instantan´ees de la conscience, laquelle m`ene d’une structure instantan´ee o`u le sujet remarque la pluie `a une structure instantan´ee o`u il sort avec le parapluie. Ainsi, de la mˆeme fa¸con que l’on associe la croyance que le parapluie prot`ege de la pluie `a la suite d’´ev´enements observ´es publiquement, on peut associer la croyance `a cette succession de structures instantan´ees de la conscience. L’« exercice » de la croyance dans une circonstance particuli`ere, sa « mise en jeu » dans cette circonstance, « l’actualisation » de la disposition qu’on lui associe dans cette circonstance, a trait `a ou r´ef`ere `a ou est une propri´et´e de la succession des structures instantan´ees de la conscience, en l’occurrence, la propri´et´e de mener des structures instantan´ees o`u le sujet remarque la pluie aux structures o`u il sort avec le parapluie. Lorsque l’on attribue des croyances du point de vue d’autrui, il s’agit des « successions » d’´ev´enements ; de mˆeme ici, il s’agit des successions des structures instantan´ees de la conscience.

Il est donc possible d’attribuer une croyance `a un individu dans le cadre pro- pos´e, en regardant les successions des structures instantan´ees de la conscience, et en y rep´erant des propri´et´es qui ressemblent aux propri´et´es des suites des ´ev´enements, observ´es `a la troisi`eme personne, que l’on rattache habituellement `

a la croyance. Tout ce que l’on fait ordinairement, on peut reproduire, grosso modo, dans le cadre propos´e84. En effet, on peut faire plus, dans la mesure ce

84A des r´` eserves pr`es relatives `a la question de l’« externalisme » en mati`ere du contenu des ´

Etats Mentaux, qui ont ´et´e d´ej`a constat´e dans la note 132 de §1.5.4. Voir ´egalement la note 59 de §2.4.

cadre procure des outils puissants pour analyser les successions des structures instantan´ees de la conscience.

La croyance sur et dans les structures instantan´ees de la conscience Une croyance, lorsqu’elle « s’applique » ou « se rapporte » `a la conscience, le fait d’abord donc sur le mode non instantan´e, en tant qu’aspect des succes- sions des structures instantan´ees de la conscience. Pourtant : une repr´esentation correcte des structures instantan´ees de la conscience, permettant de penser la dynamique de ces structures instantan´ees comme continue, implique que cer- tains aspects dynamiques des successions de structures instantan´ees apparaissent d’une mani`ere ou d’une autre comme des aspects `a l’int´erieur des structures ins- tantan´ees `a des instants particuliers. Ce constat, voire cette contrainte sur une th´eorie susceptible `a supporter une pens´ee ad´equate de la dynamique, ´etait le th`eme de §2.3 et notamment de §2.3.4. `A force de r´ep´eter un point maintes fois soulign´e l`a, le sens de la continuit´e de la dynamique r´eside dans le rapport ´etroit entre l’int´erieur de l’´etat instantan´e et son ext´erieur, en l’occurrence, les ´etats qui le succ`edent et le pr´ec`edent dans la dynamique. ´Evidemment, dans la mesure o`u la continuit´e est une notion locale, ayant affaire aux ´etats ins- tantan´es `a des instants voisins, cette « r´eflexion » des aspects de la dynamique dans les ´etats instantan´es `a des instants particuliers ne se fait que pour des aspects dynamiques locaux, c’est-`a-dire relatifs aux successions courtes. Or, on vient de remarquer que les conduites et les circonstances particuli`eres o`u les croyances se mettent en jeu sont elles mˆemes locales, c’est-`a-dire limit´ees dans le temps. De telle sorte que, dans la consid´eration des conduites particuli`eres du sujet, il est parfois possible de profiter de ce rapport entre la dynamique de la conscience et la structure instantan´ee de la conscience `a un instant. De cette mani`ere, on peut rep´erer quelques aspects dans les structures instantan´ees de la conscience `a certains instants, qui « correspondent » aux propri´et´es des successions de ces structures instantan´ees, lesquelles, pour leur part, sont as- soci´ees `a des croyances particuli`eres. En un mot, comme anticip´e dans §2.3.4, on pourra parler des croyances en jeu, lesquelles sont d’abord associ´ees `a certaines successions de structures instantan´ees, dans les structures instantan´ees `a des moments particuliers. Un exemple ´eclairera ce point.

Dans la circonstance discut´ee ci-dessus o`u le sujet regarde la pluie hors de sa fenˆetre et puis sort avec son parapluie, il s’agit d’une succession des ´etats instan- tan´es de la conscience. Au d´ebut de cette succession, le sujet remarque la pluie

(la pluie est focalis´ee), laquelle correspond `a un objet il pleut85dans la structure

instantan´ee relative `a cet instant (appelons-la S1). `A la fin de cette succession,

au moment o`u il saisit le parapluie, son attention est au moins partiellement prˆet´ee `a ce parapluie, et notamment au fait de le prendre : dans la structure instantan´ee `a cet instant (appelons-la S2), il y a l’objet prendre le parapluie86.

On associe sa croyance que le parapluie le prot`ege de la pluie au rapport dyna- mique, de succession, entre ces structures instantan´ees de la conscience (S1 et

S2).

Pourtant, comme on l’a vu dans §2.3.3, dans une repr´esentation continue de la dynamique, les structures instantan´ees de la conscience `a des instants voisins se chevauchent, c’est-`a-dire, ils ont des aspects en commun (ou, pour reprendre la terminologie plus prudente pr´econis´ee dans §§2.2.1 et 2.4, des aspects qui « correspondent » les uns aux autres). Dans le cas des deux structures instan- tan´ees aux bouts de la succession, S1 et S2, l’une avec l’objet il pleut, l’autre

avec l’objet prendre le parapluie, le chevauchement n’est pas ´evident. Mais le rapport entre les deux structures est clair : il tient au rapport entre les deux ob- jets il pleut et prendre le parapluie, rapport que l’on associe intuitivement `a une sorte de « passage de l’observation `a l’action », une sorte de « prise de d´ecision » sur la base d’une observation, une sorte de « d’inf´erence `a l’action », pour ainsi dire. Normalement on dit que la croyance relative aux propri´et´es protectrices des parapluies ´etaie (ou justifie) cette « inf´erence ». Dans la mesure o`u les deux structures ne contiennent chacune que l’un seulement des objets pertinents, ni l’une ni l’autre de ces structures instantan´ees comporte ce rapport entre les deux objets comme relation de la structure. N´eanmoins, dans la mesure o`u la succession de structures instantan´ees est continue, et dans la mesure o`u cette continuit´e est caract´eris´ee par un chevauchement, il faut que l’une des structures instantan´ees `a un instant interm´ediaire chevauche avec les deux structures S1et

S287. Une telle structure comporte les deux objets il pleut et prendre le parapluie

et une relation entre eux qui correspond au rapport « d’inf´erence `a l’action »

85On rappelle encore le sens large d’objet employ´e ici, §2.1.3.

86On rappelle qu’e l’on discute ici des exemples typiques et tout probablement simplifi´es

(§§2.3.1 et 2.4).

87Plus pr´ecis´ement : il faut que ces deux structures soient « li´ees » par une chaˆıne de struc-

tures instantan´ees, ordonn´ees par l’instant appropri´e, telle que chaque paire de structures adjacentes se chevauchent. On consid`ere dans le texte l’exemple simple d’une seule structure interm´ediaire. Remarquons que, puisque la structure est ouverte et la notion ordinaire d’ins- tant temporel est peu raffin´ee (voir note 38 et §2.3.3), pour des conduites `a courte dur´ee, il est non seulement possible, mais effectivement n´ecessaire pour ´eviter une th´eorisation excessive et peu soutenue, de penser en termes d’une seule structure (ouverte) interm´ediaire qui se chevauche avec les deux autres. Voir ´egalement la note 54.

discut´e. Une telle structure chevauche la structure pr´ec´edente (S1) et la struc-

ture suivante (S2) dans la mesure o`u elles ont des objets en communs. Elle fait

le pont, pour ainsi dire, entre les deux structures S1 et S2, pont qui est appel´e

par la continuit´e de la dynamique des structures instantan´ees. Enfin, et voici le point capital, cette structure comporte une relation entre il pleut et prendre le parapluie que l’on interpr`ete comme « l’inf´erence `a l’action » et que l’on associe `

a la croyance que le parapluie prot`ege de la pluie. Dans ce sens, on identifie un aspect interne `a cette structure instantan´ee `a une croyance qui se pense d’abord comme propri´et´e de la succession des structures instantan´ees dont cette struc- ture fait partie. On pense, avec cette structure `a cet instant, la croyance comme aspect d’une structure instantan´ee.

Ainsi, aux propri´et´es des (courtes) successions des structures instantan´ees de la conscience correspondent des aspects – objets, relations, configurations d’ob- jets – dans certaines de ces structures. Mais le rapport entre l’´etat instantan´e et la dynamique qui est impliqu´e par la continuit´e est sym´etrique : non seule- ment la dynamique d’un syst`eme consid´er´e comme continu pose des exigences sur les ´etats instantan´es (le chevauchement des ´etats instantan´es successifs dans le temps), mais `a l’inverse un ´etat instantan´e pose des contraintes sur la dyna- mique (seuls des ´etats avec lesquels il chevauche pourrait lui suivre ou pr´ec´eder imm´ediatement). On a d´ej`a vu dans §2.3.4 comment les propri´et´es de la tota- lit´e de la structure, par exemple, peuvent avoir des cons´equences importantes sur les structures qui la suivent imm´ediatement. Dans cette mesure, les aspects