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1 INRA SADAPT, 65 bd de Brandebourg 94205 Ivry-sur-Seine cedex ; 2 INRA Unité Ecodéveloppement, Centre de recherche PACA, CS 40509, Domaine St Paul, site Agroparc, 84914 Avignon cedex 09

Contacts : Lucie.dupre@ivry.inra.fr - 01 49 59 69 15 ; Mireille.navarrete@avignon.inra.fr - 04 32 72 25 86 ; Claire.Lamine@avignon.inra.fr - 04 32 72 25 73

Résumé : La diversification est encouragée par l’AB. Elle permet par ailleurs de sécuriser les revenus de l’exploitation agricole, qui la plupart du temps, combine alors différents circuits de commercialisation, souvent directs quand l’exploitation est petite. Le travail de production et de vente évolue : plus gratifiant, il est aussi plus complexe et plus lourd en travail.

Mots-clés : diversification, travail, commercialisation, durabilité, maraîchage Projets dans lesquels s'intègrent les travaux :

Projet EPAB du programme INRA-AgriBio3 (2010-2012), Evolution des Performances et formes d’organisations innovantes dans les transitions vers l’Agriculture Biologique)

Contexte

Comment favoriser la conversion à l’AB et mieux accompagner la diversification non seulement des petites structures, mais aussi des moyennes ou grandes exploitations maraîchères ? Comment accompagner des projets de diversification en prévenant mieux les vulnérabilités ?

Objectifs et enjeux du travail de recherche

Les enjeux sont : 1) d’éclairer la construction de compromis entre diversité des espèces et optimisation "socio-technico-économique" des systèmes de production ; 2) de repérer les vulnérabilités des systèmes de production diversifiés ; 3) d’identifier des formes d’innovation organisationnelle à l’échelle des exploitations et des territoires facilitant la diversification de façon durable.

Démarche scientifique

La question de recherche est : en quoi et comment la diversification en maraîchage contribue à garantir la pérennité agronomique, sociale et économique des exploitations agricoles AB ? Nous avons conduit des enquêtes socio-économiques et agronomiques auprès de 30 maraîchers du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône qui couvrent une diversité de SAU, de mode de commercialisation, de degré et de forme de diversification représentatives de la région.

Acquis scientifiques

L’étude montre la grande complexité des interactions entre diversification, commercialisation et organisation du travail. Les fonctionnements diffèrent selon le degré de diversification et la surface maraîchère des exploitations. Dans le cas des exploitations diversifiées, petites ou grandes, on note la combinaison d’une diversité de circuits de vente, longs ou courts et plus ou moins nombreux. La diversification est perçue à la fois positivement comme source de motivation au travail et de sécurisation économique, mais aussi négativement du fait de la forte charge mentale et de la complexité augmentée de la conduite des cultures. Si elle redonne au maraîcher une assise professionnelle, sociale et économique, le choix d’espèces est raisonné prioritairement sur la base d’impératifs commerciaux et sur la disponibilité de la main-d'œuvre, et très secondairement pour des raisons agronomiques. Cela ne garantit donc pas une réduction des risques sanitaires sur les cultures comme le sous-tendent les principes de l’AB.

A l’échelle des territoires, des OPA et des points de vente collectifs permettent d’assurer coopération et régulation économique et agronomique entre maraîchers, et donc de réduire une partie des difficultés liées à la diversification. Ces leviers collectifs sont cependant largement sous-utilisés. Quant à l’emploi salarié, il est souvent saisonnier et issu de circuits de l’immigration. Toutefois, cet enjeu de taille est rarement pensé au-delà de l’échelle de l’exploitation agricole.

Impact des résultats / applications / résultats opérationnels

A l’échelle de l’exploitation agricole, ces résultats permettent de réfléchir au degré de diversification souhaitable en fonction des caractéristiques de chaque exploitation. Au niveau d’un territoire, ils peuvent contribuer aux réflexions : i) sur l’installation de points de vente collectifs permettant à la fois de maintenir une diversité d’espèces intra-exploitation et de réduire, en la mutualisant, la charge en travail liée à la commercialisation ; ii) sur la création de dispositifs d’emplois et/ou de matériel partagés ainsi que de services de remplacement qui sont encore peu développés.

Perspectives

Les principales limites portent sur la faiblesse de l’échantillonnage, notamment la faible représentativité des grandes exploitations maraichères, au regard des facteurs de variabilité potentiels et sur la spécificité de la région PACA. Il serait nécessaire de poursuivre cette étude sur des zones de production ayant des fonctionnements collectifs plus développés. Par ailleurs, l’analyse de l’organisation du travail gagnerait en finesse et en complexité en intégrant encore plus finement les autres productions (notamment les associations cultures pérennes / cultures annuelles ; productions animales / productions végétales) et les activités non agricoles de l’exploitation.

Néanmoins l’étude, combinée aux autres résultats de projet EPAB, donne une vision pluridisciplinaire plus complète, à défaut d’être exhaustive, des formes de maraîchage biologique dans la région PACA. Ces réflexions se prolongent dans le cadre du projet DynRurABio par la comparaison de territoires très différents du point de vue des réseaux de commercialisation et des systèmes de production.

Publications relatives au projet

Dupré L., Navarrete M., Lamine C., 2012. Getting more satisfaction? How species diversification and direct selling reshape labour’s organization in organic market gardening. A French case study. 13th world congress of Rural sociology, IRSA, Lisbon, 29 juillet - 4 août 2012

Jean E., 2011. Maraîchage biologique et organisation du travail : Enjeux et conséquences de la diversification. Etude de cas : Vaucluse et Bouches-du-Rhône, PACA. Mémoire Master AgroParisTech et Muséum National d’Histoire Naturelle, 72 p.

Lamine C., Navarrete M., Cardona A., (in press). Transitions towards organic farming at the farm and at the local scales: the role of innovative production and organisational modes and networks. In: Organic Farming, prototype for sustainable agricultures? Penvern S. & Bellon S., (Eds), Springer

Navarrete M., Dupré L., Lamine C., Marguerie M., 2012. Species diversification in market-garden farms and consequences on crop management, labour organisation and marketing strategies at farm and territorial levels. Coll IFSA Aarhus, Juillet 2012.

Autres références sur le sujet

Jansen K., 2000. Labour, livehoods and the quality of life in organic agriculture in Europe. Biological agriculture and horticulture 14: 247-278. Letourneau D.K., Armbrecht I, Rivera B.S., Lerma J.M., Carmona E.J., Daza M.C., Escobar S., Galindo V., Gutierrez C., Lopez S.D., Mejia J.L.,

Rangel A.M.A., Rangel J.H., Rivera L., Saavedra C.A., Torres A.M., Trujillo A.R., 2011. Does plant diversity benefit agroecosystems? A synthetic review, Ecological applications 21, 9-21.

Marguerie M., 2011. Diversification des cultures dans les exploitations maraîchères biologiques : conséquences sur les gestions agronomique et commerciale, mémoire M2 SupAgro, 72 p.

Rickson R.E., Saffigna P., Sanders R., 1999. Farm Work Satisfaction and Acceptance of Sustainability Goals by Australian Organic and Conventional Farmers”, Rural Sociology 64(2), 266-283.

Shreck A., Getz C., Feenstra G., 2006. Social sustainability, farm labor, and organic agriculture: Findings rom an exploratory analysis, Agriculture and Human Values (2006) 23: 439-449.

Session "Innovations en production végétale" Présentation orale

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