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Le cas d’une quincaillerie

6. LE PROFIL DU CENTRE DE RÉNOVATIONS ET DE MATÉRIAUX ROCHEFORT

6.1 Le développement des pratiques de formation du Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

Le développement des pratiques de formation répond directement aux problématiques auxquelles le Centre de rénovations et de matériaux Rochefort est confronté depuis quelque temps.57 Effectivement, lors de l’enquête réalisée dans cette organisation, plusieurs difficultés rattachées aux questions de formation ont été soulevées. Parmi celles-ci, notons le manque d’étudiants dans les formations professionnelles du secteur des rénovations et des matériaux et la pénurie de spécialistes relié aux carences du bassin de main-d’œuvre disponible.

Le manque d’intérêt envers la formation professionnelle

« J’ai une vision différente. Depuis plusieurs années, le gouvernement et la société préconisent des bacheliers, des gens qui ont des maîtrises et des PhD., mais on a oublié les gens de métier. Nous, on est dans un domaine où on a une exigence de métier. Les techniques, les diplômes d’études professionnelles, puis l’argent disponible, pour ça, je pense qu’il est très limité ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

Le manque d’outils pédagogiques

« … Le marché change, que ça soit les regroupements de la construction, la CCQ (Commission de la construction du Québec), la RBQ (Régie du bâtiment du Québec), on n’a pas les outils nécessaires pour vraiment former nos gens correctement ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

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Pour cette partie de la monographie, les variables 2,3,4,5,6,7,11,12,13,14 (Guide d’entretien, Section 1, La participation des PME à la formation), ainsi que les variables 1,2,3,4,5,6,24,25,26,49 (Guide d’entretien, Section 2, Description de la formation) ont été analysées. Voir le détail en annexe.

La pénurie de main-d’œuvre spécialisée

« Actuellement oui, c’est difficile à trouver des employés dans tous nos secteurs d’activité, parce que ce n’est pas valorisé. Dans le fond, nous, la quincaillerie, on est vu comme «cheap labour» à cause des grandes surfaces, les Wal-Mart, les Home Depot, Réno-Dépôt (Rona l’entrepôt) de ce monde ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

« On n’a pas de misère, les manufacturières, on n’a pas de problème à trouver les techniciens, les dirigeants, mais les manuels. Trouver les gens qui fabriquent du côté manuel, on n’a pas de formation. Ça se fait à l’interne ou avec des professionnels, avec des gens qu’on engage qui étudient notre marché et le fabriquent. Mais il n’y a pas de valorisation non plus. La société ne valorise pas quelqu’un qui travaille dans la shop. Mais les gens gagnent bien leur vie dans les usines et la quincaillerie ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

Afin de faire face à ces problèmes de recrutement, le Centre de rénovations et de matériaux Rochefort a donc réagi en organisant lui-même la formation de son personnel. Il souhaite ainsi se démarquer de ses compétiteurs, car il est d’avis qu’un personnel bien formé et outillé fera la différence avec les autres organisations à vocation similaire. Pour ce faire, il a recours à des ressources externes pour donner les cours de base et les formations plus spécialisées. En règle générale, ces formations se donnent dans les périodes les moins achalandées de l’année. Idéalement, le parcours de formation continue conduira à l’obtention d’un diplôme professionnel. Des employés du Centre agissent aussi à titre de formateur et transmettent ainsi la culture d’entreprise. Celle-ci contient les valeurs essentielles de l’entreprise et légitimise en quelque sorte les moyens mis en œuvre en matière de formation. La culture d’entreprise est aussi le véhicule privilégié pour faire prendre conscience aux employés de l’importance de fidéliser la clientèle. Ainsi un employé bien formé est-il considéré comme susceptible d’offrir un excellent service..

La formation pendant les périodes les moins achalandées de l’année

« On aimerait quatre fois par année. Actuellement, on l’accentue plus l’hiver parce que c’est une période plus tranquille. C’est plus efficient. Écoute, on est dans l’entreprise privée. Il faut faire de l’argent. Il faut le faire dans un coût qualité /coût. Donc, l’hiver pour nous. Le cours de l’Institut est de 45 heures. Mais il y a d’autres cours qui durent deux jours intensifs, une fin de semaine intensive. Le cours d’électricité de base 1, la personne qui fait base 1 va faire plomberie 1 et 2. Ça c’est 45 heures au total. Il y a des employés qui vont prendre un cours dans l’année. L’avancement n’est pas le même par exemple ».

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La formation de La Quincaillerie du Québec

« Oui, actuellement il y a une école, la Quincaillerie du Québec. C’est un plan de formation qui est de niveau très limité. Je pense que cette institution-là, si on pourrait coordonner une stratégie de toutes les quincailleries, les grandes surfaces, ce serait bien. On a des cours durant l’hiver, mais pas durant l’été. C’est des cours de base ».

La formation : un remède pour faire face à la compétition

« Nous autres, on est dans un monde complexe et très compétitif. Donc, pour se démarquer des grandes surfaces américaines ou européennes, il faut que les gens se spécialisent ou soient plus de service. On offre un meilleur service. Ça veut dire qu’à chaque année, nous autres, nos périodes plus tranquilles, on engage un professeur dans différents domaines avec l’Institut du Québec, la Quincaillerie du Québec ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

Les pratiques de formation du Centre de rénovations et de matériaux Rochefort font partie de sa stratégie de développement des ressources humaines, afin non seulement de satisfaire à ses besoins de personnel, mais aussi de résoudre les difficultés de pénurie de main-d’œuvre avec lesquels il est confronté. La formation s’intègre à ses règles de promotion et offre par le fait même des possibilités d’élévation dans l’échelle des qualifications professionnelles.

Le Centre de rénovations et de matériaux formant son propre personnel

«On a choisit l’alternative qu’on prend des gens de base. Dans le fond, on les éduque à notre entreprise, notre culture, en même temps à une formation pour que ces gens-là évoluent avec l’entreprise. En même temps qu’ils restent avec l’entreprise. L’objectif après formation et montage de catégories, c’est qu’ils ont une équivalence d’un diplôme d’études professionnelles à travers l’entreprise ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

Le cycle de formation continue au sein du Centre de rénovations et de matériaux

« Mettons je donne un exemple. L’estimation, on envoie la personne suivre un cours d’estimation de base. Là actuellement, il travaille avec le chef estimateur pendant huit semaines. Pendant huit semaines, il va faire tout ce que l’autre chef estimateur va faire. Un, on va évaluer l’individu et deux, on va avoir transféré notre culture, notre procédé. Je pense qu’on ne pourrait pas donner ça à l’externe ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

Former le personnel à la culture d’entreprise de l’organisation

« La quincaillerie, c’est des visses, des bolts. On ne peut pas former quelqu’un à dire regardes, ça c’est une visse « un pouce et demie ». Mais quelqu’un qui vend de la plomberie, une salle de bain, c’est comme vendre une voiture. Donc, il y a une toilette à 59 $, comme il y a des toilettes à 18 000$. Mais il y a des gens qui achètent à 18 000$ et des gens qui achètent à 59 $. Mais cette culture-là, il faut être capable de la transposer. On veut donner l’impression que c’est quelqu’un que ça fait vingt ans qu’il vend des toilettes de 18 à 60. Nos clients s’habituent à ces gens-là. Même si on aurait le meilleur plombier du monde, s’il ne connaît pas la façon qu’on procède, notre culture, nos approches, connaître notre clientèle. Même si ce serait le meilleur employé, il faut le former à nous connaître, connaître notre culture ».

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Le cheminement professionnel de l’employé dans l’organisation

« L’autre affaire, c’est que nous autres, notre magasin est par département. Donc, on oblige un peu les employés de faire le tour du magasin pour monter de classification. L’employé qui veut évoluer doit aller à la formation. On a quatre secteurs d’activité qu’il doit faire, puis on lui donne

quatre activités complémentaires qu’il doit choisir. C’est sa progression. C’est à lui à les faire ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

« Il faut qu’ils (les employés) aillent à l’école pour apprendre, pour mieux servir l’entreprise, mais aussi pour monter d’échelons, de classe ».

Extrait d’entretien, Responsable – Centre de rénovations et de matériaux Rochefort

En résumé donc, le développement de la formation au Centre de rénovations et de matériaux Rochefort se réalise en tenant compte de la pénurie de main-d’œuvre spécialisée dans les domaines de la rénovation et des matériaux. Le Centre doit pallier ces difficultés en organisant lui-même la formation de son nouveau personnel, notamment en ayant recours aux services d’établissements spécialisés (La Quincaillerie du Québec). Les employés s’inscrivent donc dès leur embauche dans un cycle de formation continue, qui peut les conduire à l’obtention d’un diplôme professionnel s’ils ont suivi tous les cours requis..

6.2 Le fonctionnement de la formation du Centre de rénovations et

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