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Première Partie : Le Cadre théorique

Chapitre 2 : La consommation alimentaire familiale

3. Cuisiner et nourrir

i) Cuisiner

L’idée que cuisiner est une activité qui définit l’être humain n’est pas nouvelle. Dans la Physiologie du goût, Brillat Savarin considère que cuisiner fait partie de nous, de la personne que nous sommes. Dans le cuit et le cru (1965a), Lévi-Strauss considère que la cuisine est un moyen pour l’homme de se distinguer de la condition animale. Pour lui, la cuisine est une métaphore de la transformation humaine de la nature vers la culture. Cuisiner s’avère ainsi être central à l’identité humaine.

Il apparaît dans le discours des mères américaines, une tension entre la cuisine maison et la cuisine industrielle (Moisio et al., 2004). Le fait maison vient du cœur. L’amour de la famille associé à la cuisine s’oppose aux produits commerciaux sans âme. Le fait maison crée un lien entre celui qui fait et celui qui consomme, que ne peut pas créer un produit du marché. Ainsi, le fait-maison se définit en opposition à la production de masse. Cette recherche montre que même aux Etats Unis, pays où l’individualisme alimentaire prévaut (Rozin et al., 2003 ; Fischer et Masson, 2008), le fait maison reste important dans la consommation alimentaire des familles. Ce fait maison ne consiste pas forcément à cuisiner de A à Z, il peut aussi consister à assembler les produits achetés (Wallendorf et Arnould, 1991). Il s’inscrit dans une perspective où la nourriture permet de marquer des liens d’amour et d’altruisme.

Contrairement à certaines recherches qui considèrent que l’individualisation de la nourriture et le fast food ont rendu obsolètes le repas et le fait maison (Ritzer, 1993 ; Oswald, 2003), le

96 fait maison pour Moisio et al. reste un symbole vital de la famille, marqueur de l’identité de la famille. De même, le temps passé à cuisiner ne s’apparente pas au temps économique de Becker (1965). Par exemple, Dalli et Romani (2007) montrent que le temps passé à préparer des pâtes est primordial, ce n’est pas du temps perdu, c’est un temps nécessaire à la réappropriation collective du produit.

Ces recherches amènent à penser que la nourriture du foyer a un statut particulier. D’une part, les marques jouent un rôle identitaire pour le foyer, mais elles sont systématiquement démunies de leur habillage par des stratégies de camouflage de la part des parents (Chang Coupland, 2005). D’autre part, malgré les pressions du marché à l’individualisation de la nourriture, le fait maison reste aussi au cœur de la vie et de l’identité familiale, et véhicule des valeurs telles que l’amour et le lien que ne peuvent apporter les produits achetés. Ainsi, tout se passe comme si les consommations à destination du foyer répondaient à des règles différentes des produits et marques de consommation. L’absence de personnalisation par une personne aimante leur fait subir toutes les méfiances. Ceci a été identifié par Fischler (2001) qui souligne que l’absence de dimension humaine dans la nourriture, la rend sujette à toutes les méfiances. Le produit a ainsi besoin d’être chargé de sens humain plus que de sens du marché, et doit correspondre à une certaine vision du « nous » en tant que famille.

ii) Nourrir

Une synthèse des différentes conceptions de l’activité « nourrir » rencontrée dans une littérature multidisciplinaire est ici présentée. Cette activité porte des noms aussi différents que « feeding », « provisionning », « cuisiner », « tâche ménagère », elles sont toutes considérées dans la mesure où elle concernent la production d’un repas à destination de la famille.

Nourrir son enfant, un discours très médicalisé

Le résultat d’une recherche de Fischler (1986) , basée sur 161 entretiens semi-structurés de mères (avec enfants de 4-14 ans), c’est que nourrir les enfants s’inscrit dans un discours fortement médicalisé. La santé est omniprésente. Quand il s’agit de nourrir l’enfant, le principe d’incorporation se met en marche. Le contrôle du régime alimentaire de l’enfant est vital. Non seulement pour la santé, mais pour sa future évolution, sa personne toute entière.

Le contrôle de la nourriture veut dire contrôle de l’enfant, en le guidant dans son développement, c’est-à-dire assurer la fonction maternelle.

Un thème qui était central en 1956 (Chombart et Lauwe, cités par Fischler, 1986), celui que la nourriture doit être nourrissante et consistante est devenu très minoritaire. Aujourd’hui c’est léger et digeste. Cependant, les discours ont probablement évolué depuis 1986, cette recherche datant d’avant les crises alimentaires. Le discours d’aujourd’hui est-il toujours médicalisé, lorsqu’on parle de la nourriture des enfants, ou davantage moral et éthique, à l’image du discours général qui se dessine sur la nourriture?

Nourrir, une affaire de femme et d’enfant ?

La question du genre est souvent abordée par les sociologues. Ils sont unanimes pour dire que c’est la femme, le plus souvent, qui s’occupe des repas du quotidien et des « vrais repas ».

Les hommes cuisinent davantage pour les occasions exceptionnelles ou comme deuxième couteau en aide à la femme (Kaufmann, 2005).

Pourquoi la femme affiche-t-elle cette volonté de faire bien ? Non pas par devoir, comme dans la société d’hier, mais par amour, par passion, pour fabriquer du familial par des repas réussis (Kaufmann, 2005). Pour ce faire, les femmes prennent en compte les goûts de leur mari et des enfants avant les leurs (Murcot, cité par Valentine, 1999 ; DeVault, 1991).

Selon Kaufmann, les femmes adoptent deux stratégies pour gérer les repas familiaux, la rapidité la semaine et la cuisine le week-end.

« Face à un partage des tâches n’évoluant que lentement, les femmes se sont organisées pour préparer les repas plus vite, se réservant des moments choisis, surtout le week-end, pour donner libre cours à leur désir de faire famille par le don de soi sans calcul. » (Kaufmann, 2005).

Si la position de la femme a changé, elle est maintenant libre de s’investir ou pas dans la cuisine, aux moments qu’elle a choisis (Kaufmann, 2005). La position de l’enfant s’est aussi complètement modifiée. Autrefois, avec un statut de subalterne, n’ayant pas droit à la parole, aujourd’hui l’enfant est placé au centre. Il entraîne souvent sa famille vers des assouplissements disciplinaires en matière de repas (Kaufmann, 2005). Cette tendance a été également soulevée par Miller (1998) qui souligne la montée de l’enfant comme substitut du partenaire comme objet de dévotion. La consommation permet ainsi de créer un continuum entre la mère et l’enfant pour prolonger le lien biologique. Cette évolution des statuts au sein de famille serait une conséquence du féminisme des années 1970 (Miller, 1998). Avec l’arrivée du féminisme, le mari a cessé d’être l’objet de dévotion et de sacrifice. Il a été

98 remplacé par l’enfant. Ce phénomène de dévotion a été observé par Miller plus particulièrement chez des anciennes féministes, dont la préoccupation était l’autonomie financière et professionnelle, et qui renaissent comme mères, entièrement dévouées aux besoins de l’enfant. Rien de leur propre désir ne peut interférer avec ce qu’elles considèrent comme le bien de l’enfant.

Ainsi, il semblerait que la femme s’investisse « librement » dans une cuisine familiale en vue de se dévouer à l’enfant. L’homme, quant à lui, aurait sa place dans la cuisine pour les occasions ou comme « deuxième couteau ». Cependant, l’homme est de plus en plus présent auprès de la femme. Même si la femme reste globalement responsable des repas (Neuf femmes sur dix en Europe s’occupent du repas familial), l’homme intervient de plus en plus dans les courses ou en remplacement de la mère pour certains repas. Aussi, la perspective de l’homme qui nourrit, qui n’a pas fait l’objet d’étude, mériterait d’être éclairée.

Nourrir rapide ou par amour?

Les femmes veulent s’inventer individus libres. Les produits prêts à manger permettent cette liberté et une individualisation de la cuisine. Les femmes abandonnent aussi leur casquette de

‘fourneaux’ pour être mangeurs comme les autres. Le frigo devient roi, un nouveau modèle alimentaire s’installe, qui diminue les tensions en même temps que les liens (Kaufmann, 2005). La singularité de la cuisine rapide c’est qu’elle est plus pénible parce qu’on n’a pas le temps. Bien qu’on fasse vite, on veut encore faire plus vite, pour être rapidement ailleurs, dans une autre séquence existentielle. La petite touche personnelle permet cependant de sortir cette tâche de son côté contraignant (Kaufmann, 2005). De même, les promotions ont cette qualité de réduire la complexité du choix, et d’imposer un produit organisateur de la suite des achats. Leur vertu est de diminuer la réflexion donc d’atténuer la pénibilité.

Mais plus ce modèle se développe, plus un contre-modèle s’affirme. L’amour n’est pas un sentiment abstrait, hors du monde ordinaire. Il se façonne au quotidien, et parfois avec les mains du chef (Kaufmann, 2005). A l’inverse, dans la cuisine plaisir, le chef ne voit pas passer le temps, celui-ci a la saveur du don de soi amoureux, attentif aux désirs et réalisant l’intensité familiale.

Les personnes distinguent systématiquement la cuisine rapide de la semaine – que l’on rêve d’être encore plus rapide, et la cuisine plaisir du week-end où l’on prend tout son temps. Si la

pénibilité n’est pas exprimée sur le fait de faire la cuisine, elle l’est sur le fait de faire les courses. Seul le luxe de prendre son temps diminue le stress de faire les courses. Quelques personnes ont même décrit les scènes de bonheur vécues sur les marchés, en oubliant les courses de la vie ordinaire.

Nourrir comme un travail

Nourrir dans les études statistiques est associé aux tâches ménagères, et s’inscrit dans les activités de travail non rémunéré qui pèsent sur les activités des femmes.

Dans une perspective féministe, les relations hommes femmes s’inscrivent dans des relations de pouvoir et de dominance. Ainsi, la présence des femmes au foyer s’explique par une logique capitaliste de la division du travail dominée par les hommes (Hartman, 1981), et est maintenue par l’état de dépendance économique auquel sont soumises les femmes (Feldberg, 1984). Ces approches ont tendance à aborder les soins aux autres comme des tâches ménagères.

DeVault (1991), dans une perspective féministe, a étudié l’activité de nourrir chez des mères américaines. Cette perspective féministe l’oriente dès le départ à considérer cette activité comme un travail non rémunéré, et à étudier pourquoi et comment l’organisation sociale de la famille les pousse à prendre en charge cette activité. Elle considère que le concept de famille (quelle qu’en soit sa forme) pousse les femmes à prendre le rôle d’épouse ou de mère, qui les pousse à prendre en charge les activités ménagères. En faisant ce travail, les femmes produisent la famille. Mais pour DeVault, leur engagement dans cette activité contribue à leur oppression sociale.

Malgré sa posture féministe, DeVault (1991) reconnaît que cette activité de nourrir est une source de satisfaction et de fierté pour grand nombre de mères qu’elle interroge. Elle reconnaît le mot « travail » comme imparfait pour définir cette activité. Il est souvent difficile de diviser leur tâche entre travail et loisirs et beaucoup d’activités sont à la fois travail et loisir. Les femmes elles-mêmes ont du mal à classer leurs activités entre travail et loisir même dans le cadre de recherches structurées et souvent optent pour « les deux » (Berk et Berk, 1979).

100 Cette recherche ne consiste pas à étudier les raisons historiques et sociologiques pour lesquelles les femmes s’occupent davantage des enfants. Nous le prenons comme un fait.

Cette recherche se situe au niveau microsocial (Desjeux, 1998), c’est-à-dire l’individu pris à la fois individuellement et dans ses relations familiales. A ce niveau microsocial, considérant le terme « nourrir » comme une activité à part entière, la question qui se pose c’est : que représente, quelles sont les constructions de sens autour de cette activité pour la personne qui en est en charge, que ce soit une femme ou un homme ?

Nourrir comme acte d’amour

Une autre approche, celle de Miller (1998) qui s’intéresse au shopping, montre que cette activité est totalement orientée vers les autres et que l’objet du shopping est d’entrer en relation avec l’autre : l’objet n’est pas tellement d’acheter les choses que les autres veulent, mais de réussir à être en relation avec les gens qui veulent ces choses. Miller (1998) considère ainsi que le shopping est un acte d’amour envers l’autre, et peut se comparer à un acte de sacrifice, d’amour dévotionnel. Mais, contrairement à l’approche féministe de DeVault qui considère qu’à travers l’activité de nourrir, les femmes développent un statut « au service des hommes », Miller (1998) considère que l’objet principal de dévotion est l’enfant. Beck et Beck-Gernsheim (1995) ont souligné la montée de l’enfant comme substitut du partenaire et objet de dévotion. Ainsi, dans la première moitié du XXème siècle, la relation à l’enfant consistait plutôt à ne pas le gâter. Et d’après Miller, avec l’arrivée du féminisme, le mari a cessé d’être l’objet de dévotion et de sacrifice. Il a été remplacé par l’enfant. L’enfant est alors considéré comme une prolongation biologique de la mère et parfois une nouvelle naissance de la mère. Ce que constate Miller (1998) c’est que, parmi les mères les plus dévouées à leur enfant, on trouve des anciennes féministes.

Kaufmann (2005) illustre le repas comme acte d’amour à travers le cas du Japon qui connaît un effondrement de la fertilité des ménages, ce qui est à relier , selon lui, avec le fait que les repas pris en famille sont très peu nombreux (Jolivet, 2002 cité par Kaufmann, 2005). A l’inverse, les sociétés européennes ont promu l’engagement amoureux et familial comme antidote de la modernité avancée.

« Nourrir comme acte d’amour culmine » chez le philosophe Etchegoyen (2002) qui fait une analyse introspective de sa façon de « nourrir ».

« Je ne nourris jamais ni une bouche, ni un ventre, ni un corps anonyme. Je nourris une personne en l’aimant. Je nourris en cuisinant, en offrant, en approvisionnant. » (p14).

Nourrir, c’est aimer l’autre, c’est lui donner de son temps et de soi à travers la nourriture offerte. Si Etchegoyen n’associe pas dans son essai le « nourrir » au don, il en développe toutes les facettes : il parle de la joie de nourrir, de la récompense par la gratification, de la joie de donner de son temps, de la joie d’être ensemble.

« Un fantasme pour commencer et pour conclure : les corps de mes enfants sont imprégnés de mes mains, de mes potages, de mes viandes, de mes huiles, de mes poissons sauvages. Dans leur chair, dans leurs beautés si différentes, dans le ton de leurs peaux, se sont accumulés mon temps et mon amour. » (p32)

Nourrir prend ici une signification quasi métaphysique. La symbolique de l’incorporation va au-delà des vertus de l’aliment. L’aliment incorporé, comme dans la symbolique religieuse de l’eucharistie, permet à la fois d’entrer en communion, et est porteur de l’essence de celui qui nourrit.

Nourrir se distingue de cuisiner car nourrir ne présuppose pas une préparation élaborée.

Lorsqu’on nourrit un bébé, on ne fait que mélanger du lait en poudre avec de l’eau. Le parent est encore absent du contenu mais il donne de son temps, de sa présence, et de toute son attention. Etchegoyen distingue aussi une différence entre nourrir et faire-manger. « Faire manger c’est Nestlé, ça se délègue. ». C’est être à la fois absent du contenu et absent mentalement. A l’opposé nourrir c’est penser à l’autre.

« Quand je nourris les personnes que j’aime, je pense à elles plusieurs jours à l’avance : en concevant le menu, en faisant les courses, en préparant ce qu’elles aiment. Peut-être n’ont elles pas conscience de ce temps qui mesure mon affection, mais peu importe cette ignorance. » (p164)

Nourrir comme acte d’amour se retrouve dans la littérature. Dans le roman Laura Esquivel (1989), l’héroïne, qui vit un amour interdit avec son beau-frère, choisit de l’exprimer à travers sa cuisine. Chaque jour, chaque plat est un message d’amour qui lui est secrètement adressé.

Nourrir comme acte de don

o Donner s’inscrit dans un contexte culturel

Fischler et Masson (2008) proposent une différence culturelle dans la conception du rite alimentaire du repas partagé. Pour les « latins » (composé dans leur étude de la France, l’Italie et la Romandie), le repas est basé sur le mode communiel, alors que pour les tenants de la

102 liberté individuelle (Etats-Unis et Angleterre), il repose plutôt sur un mode contractuel. Dans la première façon de voir, il s’agit de faire corps, les convives partagent un repas préparé par un hôte qui donne de lui même. L’acte culinaire est une sorte d’auto-sacrifice dédié aux participants. Selon le principe de la pensée magique, en incorporant une même nourriture, on produit la même chair et le même sang. C’est la symbolique de l’eucharistie: en incorporant la même substance, on entre en communion avec les autres. Dans la deuxième façon de voir, il s’agit de permettre à chacun le maximum de satisfaction individuelle. Le fait que chacun mange son propre plat entre tout à fait dans cette logique.

o Faire la cuisine comme acte de don de soi

Faire la cuisine c’est donner (Poulain, 2001). Contrairement à toute attente, la transformation des modes de vie n’a pas affaibli le goût des femmes pour la cuisine. Faire la cuisine n’est pas une simple activité domestique. Elle remplit une fonction identitaire et sociale qui prime. Les dimensions négatives attachées à la répétitivité des tâches et aux contraintes passent au second plan. Cuisiner c’est aussi un art de donner et de partager et d’entretenir une identité culturelle, une façon de rechercher une certaine harmonie. Faire la cuisine est un don de soi (Kaufmann, 2005). Ainsi le don se situerait dans les occasions particulières, quand on prend le temps de cuisiner pour construire le lien social. Cette idée liée à l’exceptionnel se retrouve chez Moisio et al., (2004) qui souligne dans le fait-maison une forme de don de type

« agapè » (Belk et Coon, 1993).

Ainsi, pour Kaufmann (2005) c’est parce que l’acte culinaire passe par le don que la

« pénibilité » de la tâche est occultée, elle est énoncée brièvement, d’une voix faible, comme à regret (contrairement à une enquête menée sur le ménage où l’on clame haut et fort la pénibilité, Kaufmann, 1997). Pourquoi se cache-t-on à soi-même le caractère « pénible » de cette tâche ? Parce que la cuisine plaisir est un pôle d’identification autour duquel l’individu se regroupe, dans une vision du don de soi amoureux producteur de lien familial. Comment peut-on dire qu’il est pénible de façonner sa famille en la nourrissant, de faire en sorte qu’elle forme un groupe vivant autour de la table ? Pensée culpabilisante et inacceptable (Kaufmann, 2005).

o Le don de nourriture dans la sphère marchande

Encore plus surprenant, le don de nourriture ne se limiterait pas à la sphère domestique. Ainsi l’étude des fermes-auberges d’une région française (Téchoueyeres, 2004) montre que la relation interpersonnelle qui se crée entre le client et l’aubergiste passe par le don. En effet, le client de la ferme auberge vient pour le lien social qui se crée, ainsi que pour le caractère culturel de la cuisine proposée. L’aubergiste, à travers sa démarche de « promotion » culturelle d’une région et de son savoir-faire, cherche une reconnaissance de ce qu’il est et de ce qu’il fait. Le don pourrait ainsi même se trouver sur le territoire marchand dans une démarche de valorisation du lien social et de célébration du caractère culturel de la nourriture.

Ce point rejoint la proposition de Cova (1993) concernant la présence du don au sein de la sphère marchande.

Conclusion sur le don et le repas

Conclusion sur le don et le repas