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Caractérisation des connaissances à partir du cours d’expérience

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 136-141)

Démarche de traitement des matériaux

2. Caractérisation des connaissances à partir du cours d’expérience

Pour répondre à notre objet d’étude relatif à la construction d’un agir compétent chez les élèves, nous avons besoin de rendre compte de la typification des connaissances au cours de leur activité, c’est-à-dire la façon dont elles se transforment et se typifient, selon la dynamique des composantes de leur expérience.

2.1. Identification des composantes du signe

À partir des tableaux à deux-volets, nous avons documenté les composantes du signe retenues pour répondre notre objet d’étude sur l’agir compétent, lorsqu’il était possible de renseigner ces composantes en fonction des matériaux d’entretien collectés :

- L’Unité du cours d’action (U) : ce que fait l’élève, ce qu’il dit, ce à quoi il pense ou ce à quoi il fait attention, à l’instant t.

8 C : Chercheur

- Le Representamen (R) : ce qui fait signe pour l’élève, ce qu’il repère ou perçoit dans la situation, à l’instant t. Cette catégorie est renseignée par deux éléments : a) la forme du Representamen, c’est-à-dire si c’est un Representamen perceptif (perception visuelle, perception auditive, perception proprioceptive) ou mnémonique (un souvenir) ; b) le contenu du Representamen, c’est-à-dire ce sur quoi il porte.

- L’Engagement (eR) : les préoccupations et les intentions qui animent l’élève, à partir de ce qui fait signe pour lui dans la situation (R), à l’instant t.

- Le Référentiel (sR) : les connaissances (types) issues du Representamen (R) qui sont antérieurement acquises et qu’il mobilise à l’instant t dans la situation, à partir de ce qui fait signe pour lui et de son engagement.

- L’Interprétant (I) : les connaissances (types) qu’il transforme dans la situation, à l’instant t. Cette catégorie est renseignée à partir de deux éléments : a) la modalité de transformation de la connaissance, c’est-à-dire soit la construction d’une nouvelle connaissance, soit la validation ou l’invalidation d’une connaissance antérieure ; et b) le contenu de la connaissance, c’est-à-dire ce sur quoi elle porte.

Un exemple du renseignement de ces différentes composantes est présenté dans le tableau ci-dessous (Tableau 12). Lorsqu’apparaissent plusieurs Representamen, ou plusieurs connaissances, nous utilisons les codes R1 ou R2 pour identifier le Representamen 1 et le Representamen 2 ; et de la même façon pour les connaissances sR1 et sR2 ou I1 et I2. Lorsque les données recueillies ne permettent pas de renseigner une composante, elle est notée sous le sigle « NR » (Non Renseignée).

Tableau 12. Exemple de tableau à deux volets et renseignement des composantes du signe.

Leçon n°3 – 51min55-52min05

ont fait lors de la situation B et leur dit de faire le double : « toujours la règle des 5 points, et sachant qu’en double on joue chacun son tour hein »

Marielle et Maëlys vont vers leur table :

« bon nous on a pas fait ça tout le temps mais bon des fois t’as joué trois fois toi… » parler de la règle de touche en double

R2 : se souvient qu’elles ne faisaient pas cette règle

2.2. Caractérisation des types selon leur contenu

À partir du renseignement des composantes du signe, nous avons repéré les différentes connaissances au cours de chaque leçon et au cours de la séquence d’enseignement selon leur dynamique d’apparition. Les connaissances nous a permis d’identifier leur dynamique de typification. Ces différentes connaissances ont été regroupées dans des catégories de types à partir du moment où elles apparaissaient à plusieurs moments dans le cours d’action des élèves.

Par exemple pour l’Etude n°1, cinq catégories ont été identifiées : a) celles relatives aux règles du jeu ; b) celles relatives à l’évaluation de son niveau de jeu ; c) celles relatives à la position en défense ; d) celles relatives à la position en attaque ; et e) celles relatives à la qualité des passes.

Ces catégories ont été réalisées à partir d’une classification thématique du contenu des types, inspirée des procédures d’analyse qualitative des données (Chaliès, 2002). Trois critères nous ont guidés dans la constitution et la nomination de ces catégories de connaissances : a) elles sont nommées à partir du contenu des connaissances qui la composent, c’est-à-dire les objets sur lesquels les connaissances portent ; b) elles sont nommées de façon exclusive afin qu’elles ne se chevauchent pas ; c) les catégories sont identifiées à partir de deux niveaux de catégorisation, à savoir la catégorie et la sous-catégorie. Par exemple, « le score se compte en enlevant le nombre de fautes au nombre total d’échanges » et « il faut enlever 3 points à chaque faute » ont été regroupés dans la sous-catégorie : « Règles du jeu de la Situation A », au sein de la catégorie : « Types relatifs aux règles du jeu des situations ».

2.3. Caractérisation du processus de typification des connaissances

Pour rendre compte de la construction d’un agir compétent, nous avons cherché à identifier à chaque apparition d’une connaissance, le processus par lequel cette connaissance était typifiée. Quatre modalités de typification des connaissances ont été repérées. Trois modalités relèvent de l’Interprétant : la construction, la validation ou l’invalidation d’une connaissance, c’est-à-dire l’évolution de la fiabilité d’un type (Durand, 2007; Rossard et al., 2005; Sève, 2000;

Terré, 2015; Theureau, 1992). Une quatrième modalité relève du Référentiel : l’actualisation des connaissances.

La construction de connaissances était identifiée lorsqu’une nouvelle connaissance apparaissait dans le cours d’expérience de l’acteur, c’est-à-dire lorsque la connaissance n’était jamais apparue dans les cours d’action passés.

L’actualisation de connaissances était renseignée lorsqu’une connaissance apparaissait dans le cours d’action de l’acteur, et qu’elle avait déjà été construite ou actualisée dans une autre situation : elle était alors repérée dans le Référentiel.

La validation d’un type était identifiée lorsqu’une connaissance était actualisée dans une situation et que l’acteur lui donnait une fiabilité ou une familiarité plus importante : elle était alors repérée dans le Référentiel et/ou dans l’Interprétant. Cette validation était renseignée lorsque l’élève confirmait la connaissance mobilisée sous plusieurs modalités : la comparaison avec une expérience antérieure ; l’évaluation d’une efficacité ; ou la reconnaissance de traits familiers.

L’invalidation était identifiée lorsqu’une connaissance était mobilisée mais invalidée dans le cours d’action d’un individu : elle était repérée dans le Référentiel et/ou dans l’Interprétant.

L’élève évoquait alors un jugement d’inefficacité, un doute ou le caractère inapproprié d’une connaissance.

À partir de cette catégorisation des types et des modalités de typification, nous avons cherché à rendre compte du processus de typification des connaissances, constitutif d’un agir compétent. Pour cela, nous avons reconstruit la dynamique d’apparition et de transformation des connaissances dans l’activité des élèves au cours du temps pour chaque leçon, comme par exemple ici pour Jean lors de l’Etude n°1 (Figure 8). L’objectif de ce graphique est de rendre compte de la dynamique de typification des connaissances en fonction des situations mises en place par l’enseignant, et de pouvoir ensuite repérer quelles sont les conditions plus ou moins favorables à la construction d’un agir compétent.

Figure 8. Exemple de la dynamique de typification des connaissances dans l’activité de Jean au cours de la leçon n°3.

Les catégories de types sont représentées sur l’axe des ordonnées (n = 5) : chaque point (bleu, vert, jaune, rouge) correspond à l’apparition d’une connaissance relative à une catégorie de types. L’axe des abscisses correspond au déroulement temporel en minutes et la succession des différents moments de la leçon : moments de consignes collectives (CC), d’échauffement, d’attente et des situations A et B mises en place.

La légende de couleur concernant les points de connaissances permet de caractériser les différentes modalités de typification :

- un point bleu correspond à une connaissance construite ; - un point jaune à une connaissance actualisée ;

- un point vert à une connaissance validée ; - un point rouge à une connaissance invalidée.

Ce code couleur permet de rendre compte de la dynamique de typification des connaissances au cours de chaque leçon, et d’identifier des moments dans la leçon où l’on observe une construction, une actualisation, une validation ou une invalidation de connaissances selon les catégories de types repérées.

3. Caractérisation du Representamen dans la dynamique de typification

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