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Architecture et fonctionnement habituel d’un dispositif de surveillance

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 35-38)

1. Notions et définitions relatives à la surveillance épidémiologique en santé animale

1.5 Architecture et fonctionnement habituel d’un dispositif de surveillance

diffusion en temps réel (ou quasi-réel) de données en relation avec la santé permettant l’identification précoce de l’impact de potentiels dangers sanitaires nécessitant des mesures de santé publique (Triple S Project, 2011). D’après l’Institut de veille sanitaire (InVS), devenu Santé Publique France, la surveillance syndromique a pour principe « le recueil en routine et l’analyse automatisée de données ayant une relation avec la santé, avant qu’un diagnostic spécifique ne soit posé (ou confirmé) » (Ilef, 2008). Elle a ainsi une valeur « pré-diagnostique », c’est-à-dire qu’elle permet de détecter des signaux qui sont ensuite investigués pour obtenir un diagnostic et alerter les autorités sanitaires (Dufour et Hendrikx, 2011). Ces deux acceptions de la surveillance syndromique ne sont pas toujours à opposer. En effet, les avortements, les lésions et la mortalité peuvent d’une certaine manière être considérés à la fois comme des syndromes et comme des indicateurs de santé. Quelle que soit la définition retenue, la surveillance syndromique peut être envisagée comme une surveillance « globale » au regard de l’objet d’étude car, dans un cas, elle porte sur plusieurs maladies se manifestant par un syndrome similaire et, dans l’autre cas, aucune maladie n’est spécifiquement visée.

1.4.3 Dépendance vis-à-vis d’autres activités

Les dispositifs et systèmes de surveillance sont parfois créés indépendamment de toute autre activité et sont alors dits autonomes. Au contraire, d’autres sont dits intégrés car ils sont associés à des actions de prophylaxie, de diagnostic ou de contrôle des échanges internationaux (Dufour et Hendrikx, 2011). Les dépistages réalisés dans une démarche prophylactique peuvent fournir à moindre frais des informations utiles à la surveillance épidémiologique. C’est la raison pour laquelle des systèmes de surveillance sont adossés à des mesures prophylactiques, comme dans le cas de la surveillance de la brucellose bovine et de la fièvre aphteuse en France (Dufour et Hendrikx, 2011).

1.5 Architecture et fonctionnement habituel d’un dispositif de surveillance

Les dispositifs de surveillance peuvent être bâtis de diverses manières, mais des similitudes de structure et de fonctionnement sont souvent observées. Les principaux acteurs constituant habituellement un dispositif de surveillance sont présentés brièvement ici, en commençant par ceux qui sont au plus près des maladies et des animaux surveillés.

1.5.1 Sources de données et acteurs de terrain

Les sources de données sont les entités dans lesquelles sont localisées les données à collecter. Pour une maladie animale, il s’agit ordinairement des élevages -et par extension des éleveurs- mais également des abattoirs, des lieux de rassemblement d’animaux (dont marchés, lieux de compétition, moyens de transport et postes d’inspection aux frontières), des centres d’autopsie, etc.

(Dufour et Hendrikx, 2011; Hendrikx et al., 2011a)

Les intervenants ou acteurs de terrain sont les personnes chargées de recueillir les informations auprès des sources de données, de les examiner et de les transmettre à l’unité centrale, ou à un échelon intermédiaire s’il existe. Les acteurs de terrain doivent donc entretenir des liens réguliers avec les individus sources de données et les sensibiliser à la détection des suspicions cliniques (pour la surveillance évènementielle) et/ou à la mise en œuvre correcte des activités de surveillance programmée. Ces acteurs sont généralement des vétérinaires, qui ont également pour mission de transmettre les prélèvements biologiques aux laboratoires pour analyse. Mais il peut s’agir également d’agents de la fonction publique ou de structures sanitaires privées ou associatives, des éleveurs ou détenteurs eux-mêmes, des étalonniers1, etc. (Dufour et Hendrikx, 2011)

1.5.2 Rôles des laboratoires

On distingue généralement les laboratoires locaux des laboratoires centraux ou de référence. Les laboratoires de référence contrôlent la réalisation des analyses, assurent la confirmation des cas et garantissent un bon niveau de performance pour les laboratoires locaux. Ces derniers sont chargés d’analyser les prélèvements pour une aire géographique donnée (Hendrikx et al., 2011a).

Généralement, ils assurent uniquement les analyses de diagnostic et de dépistage de première intention et transmettent les échantillons au laboratoire central pour confirmation si nécessaire.

Pour la santé animale en France, ces deux types de laboratoires sont appelés laboratoires d’analyses agréés (LDA), publics ou privés, et laboratoires nationaux de référence (LNR), publics. Tous ces laboratoires restituent les résultats d’analyses au demandeur (vétérinaire par exemple), au détenteur ou propriétaire de l’animal (très souvent le payeur) et habituellement à l’unité centrale également (voir infra).

Les LNR, du fait de leur expertise, sont généralement représentés au sein des comités scientifiques et techniques et dans les équipes d’investigation qui réalisent les enquêtes épidémiologiques en cas de foyers.

1 Le terme étalonnier peut désigner le propriétaire, le détenteur ou l’éleveur d’étalon ou toute autre personne qui s’occupe de la monte

1.5.3 Unité centrale

L’unité centrale est considérée comme le cœur d’un dispositif ou système de surveillance car elle assure l’animation et la coordination des activités et des autres acteurs. Elle regroupe les personnes responsables de la centralisation des données collectées, de leur analyse et de leur diffusion. Elle est chargée d’animer le comité technique et de rendre compte au comité de pilotage des résultats de la surveillance (Dufour et Hendrikx, 2011; Hendrikx et al., 2011a). L’organisme hébergeant l’unité centrale peut aussi être appelé « gestionnaire » du dispositif/système de surveillance.

1.5.4 Instance de pilotage

L’instance de pilotage, qui peut avoir différentes appellations, est l’organe qui fixe les objectifs du dispositif ou système de surveillance et valide les résultats obtenus. Idéalement, elle rassemble tous les partenaires impliqués dans la surveillance pour tenir compte de leurs attentes et prendre collégialement les décisions stratégiques. L’instance de pilotage peut aussi avoir pour mission d’encadrer les relations entre les organismes mobilisés dans le système lorsqu’ils sont multiples (Dufour et Hendrikx, 2011; Hendrikx et al., 2011a).

1.5.5 Comité scientifique et technique

Un système de surveillance est généralement doté d’une instance d’appui scientifique et technique, souvent dénommée comité scientifique et technique (CST), regroupant les personnes compétentes pour concevoir, élaborer et adapter le cas échéant les protocoles de surveillance à mettre en place pour répondre aux objectifs fixés. Le CST propose toute modification permettant d’améliorer les outils (fiches de collecte des données, systèmes de déclaration, définitions de cas, etc.) et les résultats de la surveillance (tels que les indicateurs sanitaires et de fonctionnement, les supports de formation et d’information ou les méthodes d’analyse de données). Il apporte ainsi un appui scientifique et technique à l’unité centrale (Dufour et Hendrikx, 2011). Pour les dispositifs de petite taille, ce comité peut se confondre avec l’unité centrale si celle-ci comporte l’expertise nécessaire (Hendrikx et al., 2011a).

1.5.6 Echelon intermédiaire

Pour les systèmes de surveillance de grande taille, des unités intermédiaires sont parfois nécessaires.

L’unité centrale peut alors leur confier un rôle de coordination des activités de terrain sur une zone géographique donnée. Par ailleurs, elles sont habituellement chargées de valider et éventuellement corriger les données recueillies par les collecteurs de données et de les transmettre à l’unité centrale (Hendrikx et al., 2011a).

L’architecture globale d’un dispositif de surveillance peut être représentée de diverses manières.

Nous proposons ici la forme d’un « bonhomme » dont les pieds seraient les acteurs de terrain au sens large (éleveurs, vétérinaires et LDA), tandis que l’unité centrale en constituerait le cœur et l’instance de pilotage la « tête » pensante et décisionnaire (figure 2). Le LNR et le CST, de par leurs rôles d’expertise scientifique et technique, peuvent dans ce cadre être considérés comme les « bras armés » du dispositif.

Figure 2. Représentation schématique d’un dispositif de surveillance sous la forme d’un « bonhomme de la surveillance ».

2. Surveillance épidémiologique de trois maladies

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