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Synthèse sur les dispositifs et systèmes de surveillance de l’AIE, de l’AVE et de la MCE

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 75-78)

2. Surveillance épidémiologique de trois maladies infectieuses équines en France

2.3 Systèmes et dispositifs de surveillance en filière équine

2.3.4 Synthèse sur les dispositifs et systèmes de surveillance de l’AIE, de l’AVE et de la MCE

2.3.4.1 Diversité des dispositifs de surveillance

La présentation des trois systèmes de surveillance met en évidence que les dispositifs/réseaux existants en filière équine sont nombreux et hétérogènes (tableau 5). Seuls certains d’entre eux ont été mis en place avec un réel objectif de surveillance, c’est-à-dire pour décrire la situation sanitaire de certaines maladies et pour la suivre dans le temps et l’espace, à l’échelle d’une population.

Certains dispositifs sont en effet portés par des structures qui cherchent en premier lieu à garantir le statut sanitaire individuel d’équidés destinés à la vente, à l’export ou à la reproduction. Néanmoins pour les reproducteurs, l’objectif est également de suivre l’incidence (pour in fine la réduire) de l’AIE, de l’AVE et de la MCE dans les races surveillées.

Tableau 5. Dispositifs de surveillance de l’anémie infectieuse des équidés (AIE), de l’artérite virale équine (AVE) et de la métrite contagieuse équine (MCE) en

non Equidés achetés Faible Faible (MCE)

à élevée (AIE) Faible

* S’agissant des données sanitaires relatives aux équidés testés vis-à-vis de l’AIE, de l’AVE et/ou de la MCE.

ND : non déterminé, du fait de la récence du dispositif.

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L’hétérogénéité des dispositifs peut aussi être observée sous l’angle des critères de classification des réseaux de surveillance proposés par Dufour et Audigé (1997). Pour le présent travail, seules les activités de surveillance portant sur des maladies présentes en France ont été prises en compte, excluant celles portant sur des dangers exotiques ou émergents (critère de classification n°1). Un autre point de convergence est l’étendue de l’aire de surveillance (critère n°3), qui est nationale pour tous les dispositifs étudiés. En revanche, seule la surveillance évènementielle règlementaire a vocation à suivre l’ensemble de la population équine, les autres dispositifs ayant pour population cible certains équidés seulement (critère n°5). Cette situation n’est pas problématique en soi, car la multiplicité des dispositifs et de leur champ de surveillance peut être complémentaire en vue de suivre la situation sanitaire globale d’une maladie. Il en est de même pour les différentes modalités de surveillance appliquées : évènementielle ou programmée (critères n°4 et 6). Enfin, le type de surveillance en termes de nombre de maladies surveillées varie fortement entre dispositifs. La majorité exerce une surveillance ciblée mais le Respe et Resumeq assurent une surveillance dite globale (critère n°2).

Par ailleurs, d’après la présentation rapide des dispositifs faite précédemment, il est possible de les distinguer selon d’autres critères comme :

- leur niveau de structuration,

- leur gestion par des acteurs publics et/ou privés,

- le caractère obligatoire ou volontaire de la surveillance exercée, - la quantité de données sanitaires générées,

- le niveau de valorisation et de diffusion des données sanitaires.

Le niveau de structuration des activités de surveillance est très hétérogène. Il est faible pour la surveillance des ventes et des exports, étant donné que ces activités n’ont pas pour objectif premier d’évaluer la situation sanitaire. Il est en revanche plus élevé pour la SER et surtout pour le dispositif de surveillance des reproducteurs, le Respe et Resumeq qui possèdent des instances d’animation, de pilotage et d’appui scientifique et technique.

Les données sanitaires générées sont parfois difficiles à quantifier. Il est en outre délicat de juger si ces quantités sont faibles ou élevées, car aucun cadre précis n’existe pour réaliser une telle appréciation (Vergne, 2012). Toutefois, il est possible de réaliser une classification relative, en comparant le nombre d’équidés testés (ou d’analyses réalisées) par chaque dispositif avec le nombre total d’équidés testés, pour chacune des trois maladies. Toutes ces données ne sont malheureusement pas disponibles. On sait cependant que la surveillance des reproducteurs génère plusieurs milliers d’analyses par an pour chaque maladie. Seule la surveillance de l’AIE dans le cadre

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des ventes semble fournir une telle quantité de données. Quelques centaines d’équidés sont testés par les sous-réseaux du Respe cités précédemment. Le nombre de tests AVE réalisés dans le cadre des ventes est vraisemblablement du même ordre de grandeur. En revanche, le nombre d’équidés testés pour l’AIE, l’AVE ou la MCE via la SER ou Resumeq est faible, ne dépassant probablement pas quelques unités ou quelques dizaines par an.

Enfin, le niveau de valorisation épidémiologique et de diffusion des données est également très variable selon les dispositifs. Il est dépendant du degré de structuration des activités de surveillance et du fait que le dispositif ait plus ou moins vocation à décrire la situation sanitaire. La valorisation transversale pour une maladie donnée, c’est-à-dire tous dispositifs confondus, est rare en dehors des cas confirmés, mais la réalisation de bilans réguliers par le Respe pour chacun de ses sous-réseaux et de synthèses annuelles pour l’AIE par la DGAL et le LNR sont à noter.

2.3.4.2 Une surveillance peu coordonnée

Les dispositifs de surveillance existant en filière équine ont été créés successivement pour répondre à des besoins différents et légitimes. Chacun permet d’appréhender un aspect de la situation sanitaire française vis-à-vis de l’AIE, de l’AVE et de la MCE, mais uniquement de façon partielle (voir figure 34 sur les sous-populations surveillées, dans la troisième partie du deuxième chapitre sur les travaux personnels). La mise en place progressive de ces dispositifs s’est faite sans chercher à mutualiser leurs résultats. Aucune gestion transversale n’a été instaurée. Tout au plus, les informations relatives aux cas confirmés sont centralisées auprès de la DGAL et du LNR, ou l’ont été avec le Cesame pour la MCE jusqu’en 2005. Pour les dispositifs les plus structurés, la participation de représentants d’autres dispositifs au sein de leur instance de pilotage est cependant à souligner.

L’IFCE est ainsi représentée au conseil d’administration du Respe et au comité de pilotage de Resumeq ; celui-ci rassemble également des agents de la DGAL et du Respe. Si ces participations croisées sont des signes encourageants de communication et de partage de compétences et d’expériences entre dispositifs, ils ne permettent pas d’aboutir à une surveillance coordonnée de chaque maladie.

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