• Aucun résultat trouvé

THESE DOCTORAT EN MEDECINE

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "THESE DOCTORAT EN MEDECINE"

Copied!
169
0
0

Texte intégral

(1)

UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS VI)

Faculté de médecine Pierre et Marie Curie

ANNEE 2008 N°2008PA06GO34

THESE

DOCTORAT EN MEDECINE

MEDECINE GENERALE

PAR

Clémentine AUREGAN

Née le 3 avril 1980 à Saint-Germain-En-Laye Présentée et soutenue publiquement le 17 décembre 2008

Les représentations cinématographiques de la relation médecin-malade

Sous-titre: illustration cinématographique du rapport du médecin aux trois dimensions du corps malade

Thèse dirigée par Le professeur Philippe CORNET

Jury :

Président : Professeur Arnaud BASDEVANT Professeur Philippe FOSSATI

Professeur Jean-Jacques ROUBY

(2)
(3)

A César

A Agathe, A Alexandra, A Michelle, A Laetitia A mes parents

A David et Gwenola, A Pauline, Marc et Gustave A Caroline, A Clément

A Bichette

Au Professeur Philippe Cornet, au Docteur Marie-Hélène André

(4)
(5)

TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION ... 7

II. MATERIELS ET METHODES ... 9

II.1. Histoire de la médecine ... 9

II.2. La définition des trois corps ... 10

III.3. La représentation cinématographique du rapport au corps dans la relation médecin-malade ... 10

III. RESULTATS ET ANALYSE ... 11

III.1. Evolution historique de la pensée médicale et du rapport de la science médicale au corps malade... 11

III.1.1. Le temps de la pensée chamanique ... 11

III.1.2. La désacralisation de la médecine ... 12

III.1.3. Le corps anatomique ... 14

III.1.4. Le temps de l’infectiologie et de la physiologie : l’accès à l’infiniment petit ... 18

III.1.5. Une nouvelle conception du corps fondée sur la génétique et l’immunologie ... 23

III.2. Les trois corps : une trinité "unitaire" ... 27

III.2.1. Le « corps réel » ... 27

III.2.2. Le « corps imaginaire » ... 30

III.2.3. Le « corps symbolique »... 34

III.2.4. Les trois corps appréhendés par les psychiatres au cours de l’histoire ... 38

III.3. Représentation cinématographique du rapport au corps dans la relation médecin-malade ... 45

III.3.1. La représentation de la relation du médecin au « corps objet » ... 45

III.3.1.1. Le corps examiné ... 45

(6)

III.3.1.2. Le corps expérimental ... 54

III.3.1.3. Le corps organe ... 69

III.3.2. Le médecin et le patient face au « corps imaginaire » dans le cinéma ... 79

III.3.2.1. Du point de vue du malade ... 79

III.3.2.1.1. Le rapport au corps identitaire et sexué ... 79

III.3.2.1.2 . Le rapport au corps malade et mortel : la représentation imaginaire du corps malade par le malade lui-même et son statut de corps mortel ... 91

III.3.2.1.3. Le rapport au schéma corporel ... 120

III.3.2.2. Du point de vue du médecin ... 121

III.3.3. Vision cinématographique du médecin face à l’aspect symbolique du corps malade ... 122

III.3.3.1. Le corps du patient et sa dimension sociale ... 123

III.3.3.2. Le corps malade en tant que « corps langage » ... 131

IV. CONCLUSION ... 153

V. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES, FILMOGRAPHIQUES, ET SITES INTERNET INDEXES ... 155

V.1. Bibliographie ... 155

V.2. Filmographie 1 ... 159

V.3. Sites Internet indexés ... 160

VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES, FILMOGRAPHIQUES, ET SITES INTERNET NON INDEXES ... 161

VI.1. Livres et ouvrages consultés non indexés... 161

VI.2. Filmographie 2 (films visualisés pour cette thèse) ... 162

VI.3. Sites Internet consultés non indexés... 168

(7)

I. INTRODUCTION

La relation médecin-malade n’a cessé d’interroger et de fasciner les médecins, les patients, les artistes, les médias, la société en général. En témoignent les nombreuses œuvres dédiées à ce sujet dans le domaine littéraire, pictural, cinématographique et télévisuel, avec, notamment, la multiplication des séries médicales télévisées. Celles-ci, couronnées de succès médiatique, montrent l’intérêt, jamais démenti, du public pour cette relation énigmatique du médecin au malade et à la maladie. Le rapport médecin-malade fait l’objet d’interrogations toujours renouvelées, alimentées par sa médiatisation croissante. Ainsi, il fascine et inquiète : la technicité toujours plus performante tend vers une médecine déshumanisée, toute puissante, source de préoccupations morales et éthiques. Cependant, malgré les prouesses techniques qui permettent d’explorer et de percer certains mystères du corps, le rapport médecin-malade a évolué quant à la forme, mais sans doute pas quant au fond. Il reste une confrontation entre deux êtres : le médecin armé de son savoir, et le malade qui lui confie son corps et son propre savoir.

J’ai choisi de m’intéresser à l’image de cette relation entre un médecin et son patient exposée dans un des médias majeurs : l’art cinématographique. Le cinéma, au même titre que la littérature, la sculpture ou les chansons, semble en effet traduire à travers la vision des réalisateurs le regard que porte la société sur la relation médecin-malade. L’outil cinématographique, art du mouvement, reflète la relation médecin malade qui, malgré son évolution, reste immuable, intemporelle. J’ai choisi d’explorer, au travers de ces images cinématographiques, le rapport du médecin au corps malade selon une approche particulière qui met en jeu le concept des trois dimensions du corps auxquelles le médecin est confronté dans sa pratique quotidienne. Tour à tour:

- « corps objet », sujet de médecine

- « corps imaginaire », double image de ce même corps, l’une celle du malade, l’autre, celle du médecin

- « corps symbolique », rapport entre le corps du sujet et l’extérieur, ce qui n’est pas le sujet lui-même mais dont il participe, plus précisément sa dimension sociale, politique et culturelle.

J’exposerai au cours de ce travail tout d’abord l’évolution historique de la pensée médicale qui éclaire le rapport du médecin au corps malade au travers d’influences successives puis

(8)

j’aborderai la notion du corps dans ses trois dimensions (« corps objet », « corps imaginaire » et « corps symbolique ») que je tenterai de préciser. Enfin j’illustrerai l’une et l’autre au travers de scènes cinématographiques choisies pour leur exemplarité.

(9)

II. MATERIELS ET METHODES

Mon approche méthodologique préalable a reposé sur trois axes de recherche principaux : - l’histoire de la médecine

- la définition des trois corps

- la représentation cinématographique du rapport au corps dans la relation médecin-malade.

II.1. Histoire de la médecine

J’ai réalisé une recherche sur Internet par une entrée initiale exhaustive : « histoire de la médecine », puis par des mots clés génériques ou conceptuels : « histoire de la santé publique », « histoire de la psychiatrie », « hépatoscopie », « solidisme », « animisme »,

« psychosomatique », « vitalisme », « pneumatisme », « humorisme », « variolisation » et par des noms illustres de la médecine et de la philosophie, dont : Averroès, Avicenne, Celse, Claude Bernard, Marin Cureau de la Chambre, Descartes, Galien , Galileo Galilei, Harvey, Hippocrate, Laennec, Maïmonide, Platon, Razès, Santorio Santorio.

En complément, j’ai effectué une recherche bibliographique à la bibliothèque de la ville de Paris, à la Bibliothèque Interuniversitaire de Médecine (BIUM), ainsi qu’une série d’entretiens non directifs sur la thématique de l’histoire de la médecine auprès du Professeur Philippe Cornet et du psychanalyste Michel Durel qui m’ont conseillé des ouvrages et m’ont guidée dans les grandes lignes de l’évolution de la médecine et de l’histoire de la psychosomatique.

A partir de l’ensemble des sources documentaires retrouvées, j’ai opéré une sélection sur les critères suivants : les grands bouleversements et les grandes étapes de la pensée médicale et philosophique par rapport au corps du malade, puis j’ai choisi les étapes les plus illustratives de l’évolution du rapport au corps dans le continuum de la pensée médicale.

(10)

II.2. La définition des trois corps

Afin d’éclairer les concepts relatifs à la notion du « corps objet », du « corps imaginaire » et du « corps symbolique », j’ai choisi d’explorer plusieurs champs disciplinaires : la psychiatrie, la psychanalyse, l’art, au travers de la peinture et la sculpture, et l’anthropologie. Pour cela, je me suis référée à ma culture personnelle en faisant des choix représentatifs d’œuvres qui m’apparaissaient emblématiques. Par ailleurs, j’ai effectué des recherches sur Internet et à la B.I.U.M. par mots clés tels que « corps réel », « corps imaginaire » et « corps symbolique », et réalisé une série d’entretiens non directifs sur la thématique des trois corps auprès du Professeur Philippe Cornet, du psychanalyste Michel Durel et de Christine Aurégan, professeur de lettres. Ces derniers m’ont apporté une vision plus exhaustive et plus claire de l’approche psychanalytique de la notion des trois corps. Afin d’exploiter l’ensemble de mes sources, j’ai sélectionné parmi elles les éléments les plus illustratifs des concepts relatifs aux trois dimensions du corps.

III.3. La représentation cinématographique du rapport au corps dans la relation

médecin-malade

Je me suis appuyée sur mes connaissances personnelles et j’ai effectué des recherches à la Bibliothèque du Film (B.I.F.I.) par une requête informatique : « cinéma et médecine », afin de consulter des ouvrages consacrés aux films représentant des médecins. J’ai mené des entretiens non directifs auprès de cinéphiles connus de mon entourage. Ces recherches m’ont conduite à visualiser une centaine de films centrés sur la mise en scène de la relation médecin- malade. Parmi ces films, j’ai identifié ceux qui abordent les trois thématiques corporelles, puis j’ai sélectionné les films qui répondaient le mieux à ma question initiale de thèse, à savoir, leur exemplarité dans la représentation du rapport au corps dans la relation médecin-malade.

J’ai résumé ces films puis décrit et analysé les scènes les plus emblématiques de mon propos.

De plus ce choix a été opéré de telle façon qu’il illustre la permanence de cette représentation particulière dans l’ensemble des genres cinématographiques.

(11)

III. RESULTATS ET ANALYSE

III.1. Evolution historique de la pensée médicale et du rapport de la science médicale au corps malade

L’histoire de la médecine illustre l’évolution de la relation du médecin au malade et de la représentation du corps malade.

III.1.1. Le temps de la pensée chamanique

Depuis la nuit des temps la médecine n’a eu de cesse d’évoluer tant dans ses théories que ses pratiques, modifiant peu à peu son rapport au corps humain. La figure du médecin sous toutes ses formes est restée celle d’un « sujet supposé savoir » selon Jacques Lacan, d’un intermédiaire entre les hommes et une connaissance mystérieuse le rendant capable de soigner.

Les premières traces de médecines archaïques datent de la préhistoire, l’ « ante médecine » selon Henri Ey période où l’anatomie et le fonctionnement du corps sont ignorés. [1] Les pratiques religieuses - « religio » signifie « relier » en latin - permettent de soigner en recourant à la magie, la prière, la divination, l’exorcisme ou en invoquant des forces spirituelles. [2, 66] Il semble que les premières pratiques de chamanisme datent de la préhistoire comme le souligne le paléontologue Jean Clottes. [3] Le chamane est un intermédiaire entre l’homme et Dieu ainsi que les forces de la nature. Il est capable d’extraire le mal du corps, ce mal provenant souvent d’une faute commise par le malade - ces pratiques perdurent d’ailleurs aujourd’hui notamment dans les civilisations amérindiennes et en Afrique - . [4, 5] La transmission du savoir, de ce pouvoir de soin et de guérison, se fait alors oralement.

Les pratiques chamaniques prennent en compte la dimension spirituelle du sujet malade dans la représentation qu’il a de son corps et dans la façon dont il l’exprime. La dimension mentale

(12)

de la pathologie est prise en compte: le chamanisme peut être considéré comme un embryon de psychanalyse.

Il faut attendre l’époque sumérienne, culture écrite la plus ancienne vers 3300 avant JC, pour trouver les premières traces de ces médecines archaïques. [6, 7] Cette civilisation laisse le premier manuel de médecine: une tablette d’argile retrouvée dans les ruines de Nippur. Pour les mésopotamiens, la maladie est une malédiction envoyée par les dieux. De longues listes techniques nous renseignent sur les pratiques « médicales » présentées sous forme de phrases : en premier lieu une « protase » présente l’état du malade et une « apodose » précise le diagnostic et, parfois, à la suite, le traitement à prodiguer. Ces « diagnostics » recouvrent différents domaines comme la gynécologie, la psychiatrie ou l’ophtalmologie. On retrouve aussi de longues listes de pharmacopée. [6] Les Assyro-Babyloniens pratiquent également l’hépatoscopie, art divinatoire consistant à tirer des présages de l’examen de foies d’animaux sacrifiés, le foie étant considéré dans la haute antiquité comme l’organe noble par excellence où siégent toutes les émotions et les sentiments. Les bârû, prêtres babyloniens, exercent leur art sur le foie des moutons par l’intermédiaire duquel s’exprime le dieu, notamment pour ce qui concerne les affaires du royaume. L’hépatoscopie se répand ensuite chez les étrusques avant d’atteindre la Rome antique. [6]

III.1.2. La désacralisation de la médecine

A l’ère de l’Égypte ancienne (entre 3000 et 1500 ans avant JC) apparaît la première figure de médecin: Imhotep (né aux alentours de 2700 avant JC) à la fois médecin, haut fonctionnaire, moraliste, écrivain, astronome et architecte (pyramide de Sakkarah). [2, 6] Ce personnage représente la fusion entre une médecine divine, sacerdotale et praticienne ; les dieux tout puissants disposent de la santé du peuple et des mesures rituelles d’hygiène collective sont prescrites sous des prétextes religieux. Il représente une première tentative d’appréhender la maladie au travers d’un désordre inhérent au corps d’un individu et non dû à l’influence divine. Il pratique une médecine organisée avec une ébauche de terminologie en anatomie, des thérapeutiques, des tests médicaux. En témoignent un grand nombre de papyrus médicaux, qui montrent des hommes capables de diagnostics médicaux et de pratiquer des opérations chirurgicales, ainsi que de nombreux textes sur des tablettes d’argile ou sur les murs comme à Kom Ombo. Ces textes sont écrits en hiéroglyphes dont quelques uns reprennent des

(13)

fragments du corps humain. [3] Le corps devient écriture, concept que nous retrouverons dans la notion de « corps symbolique ».

Du point de vue des origines de la psychiatrie, le papyrus Edwin Smith datant de 1500 avant JC apporte la première description écrite des rapports entre le cerveau et le fonctionnement mental. [6, 8]

Les grecs achèvent de désacraliser la médecine. Tout d’abord dans la mythologie grecque, les anciens ont de nombreux dieux et demi-dieux capables de guérir tels Jupiter, Pantocator, Apollon et Asclépios (Esculape chez les romains), fils du dieu Apollon et de Coronis (fille de Phégias roi des Lapithes), dieu de la médecine (élevé par le centaure Chiron qui lui enseigne l’art de la guérison). [2, 6] Asclépios représente un trait d’union entre la médecine divine et la médecine humaine. La mythologie grecque est empreinte de notions médicales et psychanalytiques. Dans le complexe d’Oedipe, Sophocle (428 à 348 avant JC) évoque une épidémie de peste qui décime la population sous le règne d’Œdipe. La communauté devient un corps collectif : qu’un membre de la communauté ait commis une faute et tout le corps communautaire en est affecté. On retrouve également la notion de faute à l’origine des maladies source d’un sentiment de culpabilité. [3] Dans le domaine des maladies mentales, les poèmes d’Homère relatent la folie comme une offense des Dieux. [9]

Bien avant Hippocrate, dès le VIème siècle avant JC, les philosophes naturalistes, à l’image de Pythagore qui établit l’universalité des quatre éléments, ou Thalès de Milet, ou encore Alcméon qui fonde la théorie des quatre humeurs, poseront les bases d’une médecine dissociée de la magie. [1]

Hippocrate de Cos en Asie mineure (470 à 377 avant JC) né parmi les Asclépiades (famille médicale dont les membres prétendaient descendre du dieu de la médecine), est l’un des premiers médecins à vouloir écarter toute intervention divine dans le processus de maladie.

[2] Toute maladie est, selon lui, de cause naturelle et non d’origine divine. Lui et ses disciples mettent en avant l’intérêt capital de l’interrogatoire et de l’examen clinique; ils considèrent l’observation comme une clé fondamentale de la médecine qui prévaut sur la théorie.

Hippocrate effectue une première approche de la physiologie avec sa théorie des humeurs inspirée des philosophes naturalistes. Le corps humain est constitué de quatre éléments (le feu, l’eau, la terre et l’air) sur lesquels se plaquent quatre caractères (le chaud, le froid, le sec et l’humide) et à l’intérieur du corps circulent quatre humeurs (le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire) qui doivent se trouver en équilibre. [10, 11, 12] Selon Hippocrate « Il y a santé parfaite et bien être quand ces humeurs sont dans une juste proportion entre elles ». La maladie est un déséquilibre. Il convient de remarquer que les maladies, de l’âme et du corps

(14)

sont réunies dans cette théorie des humeurs : selon Hippocrate, toutes les maladies sont physiques. Il effectue une classification des troubles mentaux Ŕ la manie, la mélancolie, la paranoïa et l’épilepsie - en relation avec les quatre tempéraments. [9,10] Il tente d’organiser et de rationaliser la notion de soin. Le médecin doit aider le patient à prévenir la maladie en prescrivant une vie de sagesse qui associe le suivi d’un régime alimentaire adapté au patient et la pratique sans excès de la gymnastique. En cas de maladie, le médecin doit aider le malade à se guérir lui-même avec des mesures médicamenteuses, puisées dans une pharmacopée empirique issue de l’expérience seule. D’autres thérapeutiques telles que les saignées, les purgatifs et les vomitifs et la chirurgie peuvent aussi aider au rétablissement de l’équilibre selon Hippocrate. [10] Les théories hippocratiques marquent l’émancipation de la pensée médicale avec une tentative de nosographie, de nosologie et de compréhension des maladies qui influencent la médecine occidentale pendant des siècles. La notion d’homéostasie se rapproche de la physiologie et peut représenter une ébauche de la théorie moderne du rétrocontrôle endocrinien et même des concepts psychanalytiques de Freud sur l’équilibre entre les pulsions. Par ailleurs, Hippocrate introduit la notion d’équilibre du corps en interaction avec son environnement, les hommes étant influencés par le climat, la qualité des sols et des eaux… L’enseignement d’Hippocrate est contenu dans le « corpus Hippocratum ».

Il s’oppose à l’école de Cnide qui affirme la primauté de la théorie et prône le solidisme Ŕ théorie selon laquelle la maladie est la conséquence d’une lésion d’un organe solide - . Selon ses membres, à chaque maladie correspond un traitement spécifique identique, quelque soit le malade. [2] Par ailleurs, il convient de rappeler l’importance d’Hippocrate qui introduit des principes moraux dans la pratique de la médecine, énoncés dans le serment d’Hippocrate qui instaure la confraternité entre médecins, l’égalité des hommes devant la maladie, la défense de la vie avant tout et le respect du secret médical. Ces principes constituent la base morale et éthique de la relation médecin-malade.

III.1.3. Le corps anatomique

Dès le IIIème siècle avant JC jusqu’à la fin de l’époque romaine, on constate un recul de l’observation raisonnée au profit de systèmes philosophiques après la mort du « père de la médecine », même si l’hygiène reste une préoccupation importante : Platon (428 à 348 avant JC) introduit dans sa philosophie la notion de « pneuma » ou souffle vital, principe aérien immatériel errant dans nos vaisseaux et dont la perturbation des mouvements explique les

(15)

maladies. [2,6] Cette théorie donne une représentation symbolique du corps animé par le souffle vital. Il décrit une hiérarchisation du psychisme en distinguant l’âme supérieure, siège du courage et de l’ambition - localisée dans le cœur et l’âme inférieure nutritive située dans le foie. Aristote (384 avant JC), son élève, privilégie la philosophie pour connaître la nature, il relègue la médecine à une place secondaire. Selon lui le cœur a une place majeure; il est le siège de l’âme. Il distingue l’âme végétative et l’âme intellective humaine dont la volonté vise à l’obtention du plaisir et à l’élimination de la douleur. [2] Ces notions semblent préfigurer le Moi, le Çà et le Surmoi de Freud. Il pratique également de nombreuses dissections d’animaux.

Ainsi, on observe un recul de la pensée du soin d’Hippocrate, au profit de théories philosophiques abstraites. Cependant la connaissance du corps se précise avec la découverte du corps anatomique. Par la suite les anatomistes d’Alexandrie au début du IIIème siècle avant notre ère pratiquent des dissections sur l’homme, grâce à la bienveillance des Ptolémée, pharaons d’origine grecque : Hérophile (né en 330 avant JC) et Erasistrate (né en 320 avant JC) étudient respectivement le système nerveux et vasculaire. [2, 6] La seconde moitié du IIème siècle avant notre ère est marquée par l’arrivée des médecins grecs à Rome. Un peu plus tard, Celse, au premier siècle de notre ère, est le premier à avoir écrit un ouvrage complet sur la médecine classant les maladies. Une figure majeure apparaît au IIème siècle après JC : Galien. C’est un héritier spirituel d’Hippocrate, influencé par les écrits aristotéliciens et les acquis anatomiques de l’école d’Alexandrie. [2, 13, 14] Il effectue des dissections de gros animaux, dont les conclusions sont souvent extrapolées de façon erronée à l’homme. Il développe en parallèle une physiologie finaliste selon laquelle la position des organes est idéale pour leur fonctionnement; en outre, il affirme que chaque trouble provient de la lésion d’un organe, ce qui aboutit à un morcellement du corps. Galien conserve cependant la théorie d’Hippocrate sur les quatre humeurs et les quatre éléments auxquels il ajoute quatre complexions ou quatre tempéraments (bilieux, sanguin, lymphatique et mélancolique), l’équilibre de cet ensemble conditionnant la santé physique et mentale. Galien enseignait notamment que les femmes mélancoliques risquaient davantage de développer une lésion du sein que les femmes sanguines. [3] Galien effectue ainsi une première approche globale de l’individu en affirmant que son caractère peut influencer sa santé. On peut parler d’une première approche de la psychosomatique. [3] Aristote et Galien sont reconnus par l’Eglise bien plus qu’Hippocrate. Leurs données anatomiques et physiologiques erronées seront érigées en dogmes immuables par le christianisme pendant treize siècles. [2] Par ailleurs c’est à l’époque de Galien que remontent à Rome les débuts de la santé publique avec la construction d’égouts, de fontaines permettant la distribution d’eau propre, de latrines, de

(16)

thermes publics, et de valetudinaria (1ers hôpitaux). [6] On assiste ici à l’émergence d’une nouvelle notion : par opposition avec la malédiction du corps social évoquée précédemment dans le complexe d’Œdipe, la médecine tend à protéger le corps social au travers de l’hygiène collective.

Au Moyen Âge pèse la chape dogmatique de l’église chrétienne sur l’Occident. En Occident dans le monde chrétien, l’enseignement est placé sous l’égide de l’Eglise. Les médecins sont obligatoirement des clercs, ils pratiquent une médecine distante du corps du malade avec un examen limité à la prise du pouls et au mirage des urines. Les médecins sont formés à la philosophie, l’astrologie et l’alchimie et le grec se perd au profit du latin. [2, 6, 66] Les thérapeutiques sont influencées par les théories de Galien avec les saignées et les purges. Les médecins clercs prescrivent des médicaments fabriqués par l’apothicaire et ne peuvent pratiquer la chirurgie (« ecclesia abhorret a sanguine »). Ils s’éloignent du corps, lieu de péché. Etre malade signifie d’abord être pécheur. Guérir l’âme importe plus que de guérir le corps relégué au second plan, ce qui renvoie à la dimension symbolique du corps. Du point de vue des pathologies mentales, le spirituel l’emporte aussi sur l’approche scientifique des pathologies. Ainsi l’Eglise tranche entre le bien et le mal. La pathologie est interprétée comme un signe de Dieu. L’Eglise distingue deux types de pathologies mentales: les « crétins », les

«purs », considérés comme les enfants de Dieu et protégés par l’Eglise et les «possédés » ainsi que les sorcières qui sont soumis à l’exorcisme. [4, 9] La prière et la confession peuvent être considérées comme une forme de psychanalyse. L’hôpital de l’Hôtel Dieu est créé par l’Eglise pour recueillir les pauvres et les malades. Parallèlement, l’orient byzantin et judéo-islamique, perpétue la tradition médicale antique et pratique une médecine très moderne. [2] L’hôpital de Damas propose une pharmacie très développée et de nombreuses planches anatomiques, fruits de l’observation. De grands médecins font avancer la médecine arabe: Rhazès [15, 16]

(IXème au Xème siècle) responsable de l’hôpital de Bagdad décrit dans « de pestilentia » les signes permettant de reconnaître des maladies infectieuses telles que la rougeole et la variole, et fait progresser la nosologie. Avicenne (fin du 10eme siècle) est un médecin persan dont l’œuvre majeure « Quanun » ou « canon de la médecine » consacrée à une description nosologique des maladies constitue la base de l’enseignement de la médecine en Europe où il détrône Galien. Averroès (XIIème siècle), philosophe et médecin vivant en Andalousie, crée l’Averroïsme, philosophie selon laquelle l’âme dans chaque être humain est considérée comme une substance individuelle périssable mais capable de s’unir à l’intelligence dans l’acte de l’entendement. Ce médecin philosophe est condamné par l’Eglise pour ses tendances critiques et raisonnantes. Son élève Maïmonide est l’auteur d’un serment destiné aux

(17)

médecins. En Occident, des progrès s’effectuent au IXème siècle avec l’école de Salerne en Italie qui, grâce à l’enseignement de Constantin l’africain (XIème siècle) auteur de nombreuses traductions de l’arabe, aura un rôle phare en Occident. Il faudra ensuite attendre trois siècles pour voir se créer d’autres universités médicales en France à Montpellier, Paris, Toulouse et dans toute l’Europe, notamment en Italie à Padoue. L’enseignement est toujours très dépendant de l’Eglise. C’est à la fin du Moyen Age que des progrès sont réalisés par les chirurgiens barbiers tels Henri de Mondeville (1260 à1320) et Guy de Chauliac (14ème siècle) qui commencent à pratiquer quelques dissections humaines grâce à l’autorisation exceptionnelle de l’Eglise qui autorise ainsi officiellement l’intrusion dans le corps anatomique. [6, 15, 16]

A la Renaissance se produit une double émancipation. [2] La pensée médicale et les arts évoluent en partie grâce à la Réforme, portée par des figures tels que Galilée, Rabelais ou Luther, qui remet en question les idées du Moyen Âge de la toute puissance de l’Eglise; elle permet ainsi une ouverture au monde par la découverte de nouveaux continents et la reconnaissance de l’idée que le soleil se trouve au centre du monde. On voir ressurgir les goûts artistiques de l’Antiquité avec le perfectionnement de la représentation du corps humain à travers le retour à l’ordre universel numérique et géométrique élaboré par les grecs (nombre d’or…). Cette ouverture au monde détermine une approche anatomique moderne : en témoignent les œuvres de Léonard de Vinci (fin du XVème siècle) qui se met au service de l’anatomiste Della Torre en dessinant des muscles, des organes comme le cœur, des gros vaisseaux et l’utérus ainsi que des dissections de cadavres. [17, 18] Les dessinateurs de la perspective tels que Michel Ange (début du XVIème siècle), Dürer ou de Vinci restent malgré tout centrés sur une recherche de l’esthétique tandis que les anatomistes tels que Jacques Dubois et Charles Estiennes (XVIème siècle) s’appuient sur la rigueur scientifique. Parmi eux, Andréas Vésale né en Hollande, considéré comme le père de l’anatomie moderne, pratique de nombreuses dissections et critique Galien. [6, 15, 16]

Le domaine des maladies mentales bénéficie également de cette émancipation de la pensée : au XVIème siècle, Jean de Wier en Belgique défend la thèse médicale des troubles psychiques et écarte la théorie satanique. [9, 67]

(18)

III.1.4. Le temps de l’infectiologie et de la physiologie : l’accès à l’infiniment petit

La médecine fait aussi de grands progrès au XVIème siècle en infectiologie avec Fracastor qui réfute l’origine divine des épidémies et introduit l’idée des « seminaria », germes vivants responsables des maladies contagieuses. Il existait déjà des préoccupations sur l’hygiène mais la notion de l’existence d’éléments extérieurs au corps responsables des maladies est nouvelle.

[6, 15] Comme nous l’avons évoqué précédemment, depuis l’Antiquité, les théories médicales expliquent les maladies comme le résultat de désordres internes, qu’ils touchent l’équilibre des humeurs de l’humorisme ou les organes solides selon le solidisme. La physiologie naît avec Paracelse, premier médecin hostile aux théories humorales, qui remet en question la théorie pneumatiste et l’existence du « souffle vital ». [6, 15, 16] Il critique les dogmes catholiques et affirme que le sang veineux est épuré par le poumon pour revenir ensuite au cœur. Il sera brûlé à Genève avec ses livres sur l’ordre de Calvin. Autre figure importante, Santorio Santorio (1561-1636), élève de Galilée, l’un des fondateurs de la physiologie expérimentale, mesure et compare les apports et les pertes de poids chez l’homme, ce qui lui permet de découvrir le phénomène de la transpiration et commence à mesurer rationnellement à l’aide d’instruments la température du corps humain. [15, 16] Avec la physiologie, la médecine tend à comprendre le fonctionnement du corps humain et non plus seulement à connaître sa structure. Par ailleurs le développement des armes à feu (arquebuse et mousquet) permet à la chirurgie auparavant dénigrée de progresser. Ambroise Paré, chirurgien de guerre, le premier à pratiquer la ligature des artères avant l’amputation, devient docteur en chirurgie sous Henri II [6, 15, 16]. En parallèle, les préoccupations de la santé publique sont marquées par l’installation dans les villes d’établissements d’hébergement en cas d’épidémies.

Cependant les hôpitaux et hospices servent toujours essentiellement à l’hébergement des pauvres et des infirmes.

Les XVIIème et XVIIIème siècles sont des périodes de grands conflits philosophiques entre fervents matérialistes et spiritualistes: l’une de ces doctrines matérialistes, le mécanisme, réduisait la vie à des phénomènes cinétiques et dynamiques dans lesquels la matière n’intervenait que par le jeu de forces en mouvement. [2] Cette théorie se rapproche de la notion de « corps objet », purement matériel. Elle s’oppose à deux conceptions statiques héritées de l’antiquité : d’une part l’humorisme selon lequel les pathologies résultent d’un déséquilibre des humeurs et d’autre part le solidisme qui met au premier plan les organes

(19)

solides. Les maladies affecteraient primitivement les parties solides du corps vivant. [2] Il s’ensuit un conflit d’idées entre les iatrophysiciens qui réduisent le corps à ses éléments solides et tendent à expliquer la vie par un ensemble d’actions mécaniques bien réglées, le corps est une machine soumise aux lois de la physique, et les iatrochimistes qui donnent une part prépondérante aux humeurs et qui affirment que les maladies sont dues à des phénomènes chimiques complexes. [2] Parallèlement perdurent les doctrines spiritualistes qui tendent vers la notion de corps symbole. L’animisme défendu par George de Stahl au XVIIIème siècle affirme que l’âme, entité immatérielle distincte des parties du corps vivant, préside à la vie physique du corps humain, et le vitalisme qui distingue les corps vivants des corps inanimés par l’existence d’un « principe vital » ou âme sensitive, principe régulateur des actes de la vie indépendamment de l’action de l’âme et des lois physiques. Cette dernière théorie nous rapproche un peu de la physiologie avec la notion de régulation du vivant sans lien avec une intervention de l’âme ou de la physique mais la définition de cette force régulatrice reste plus qu’imprécise. Descartes, éminent rationaliste du XVIIème siècle, rapproche les théories matérialistes et spiritualistes en prônant un dualisme entre le corps-machine et l’âme. Il affirme : « je ne suis point cet assemblage de membres que l’on appelle le corps humain ».

Malgré ces conflits entre théoriciens, la médecine fait à cette période des progrès considérables dans la connaissance du corps humain. Mirko Grmek, historien de la médecine, parle de « première révolution biologique ». [19] Cette période voit en effet la physiologie s’épanouir avec des découvertes majeures comme celle de la circulation sanguine par Harvey en 1628, complétée par celle de la circulation lymphatique en 1662. [15, 16] Antoine Laurent Lavoisier, grâce à ses expérimentations, découvre au XVIIIème siècle le second des grands mécanismes vitaux : la respiration. On s’intéresse au fonctionnement du corps et non plus seulement à sa structure et au classement des maladies. Le corps perd de son mystère, le médecin s’éloigne de l’âme.

Dans ce courant physiologiste, qu’en est-il de l’évolution de l’anatomie?

En effet la médecine ne s’est pas désintéressée du corps anatomique, préoccupation centrale au Moyen Age. La connaissance de la constitution du corps humain continue de progresser grâce à des anatomistes de renom tels que Giovanni Battista Morgagni auteur de nombreuses dissections humaines. [2] L’anatomie du cerveau avec les travaux de Sylvius et Willis est de mieux en mieux connue. Sous le Consulat et l’Empire, la dissection et l’enseignement au lit du malade deviennent obligatoires, l’enseignement médical est désormais laïc. Les progrès de l’instrumentation issus de l’ingéniosité de l’esprit humain, avec notamment l’invention du

(20)

forceps par Chamberlen contribuent à percer le mystère du corps anatomique. [6, 15, 16] La découverte du microscope par Leeuwenhoek (1632 à 1723) permet à l’homme d’accéder à l’infiniment petit, à la « microanatomie » : la découverte des capillaires complète la connaissance de la circulation sanguine et l’histologie voit le jour : Marcello Malpighi (1628 à 1694) décrit pour la première fois les cellules et Bichat écrit son « traité des membranes » en 1799.

L’accès à l’infiniment petit permet également le développement de l’embryologie : le danois Sténon et le hollandais Reiner de Graaf identifient les follicules ovariens en 1673 puis Leeuwenhoek découvre les spermatozoïdes en 1676. [15, 16]

De même, l’infectiologie ébauchée à la Renaissance connaît un tournant décisif : la microscopie permet la découverte des bactéries. Les maladies peuvent être dues à des éléments extérieurs au corps. En plus de la connaissance du fonctionnement du corps, la médecine tend désormais à expliquer l’origine des maladies, ce qui lui permet de mieux les soigner. Un autre progrès majeur est réalisé : le procédé de variolisation pratiqué en Europe par Edward Jenner à partir de 1796 consiste à injecter de la vaccine pour prévenir la variole et ouvre ainsi la perspective d’éviter de grandes épidémies. [15, 16]

Parallèlement, la chirurgie contribue à percer les mystères du corps humain : la première appendicectomie est réalisée avec succès par Claudius Aymand en 1763. [6, 15, 16]

Qu’en est-il de la santé publique ?

La santé publique demeure une préoccupation essentielle : Joseph Ignace Guillotin met en place sous le Consulat le premier programme de santé publique : une surveillance sanitaire est mise en place. On assiste parallèlement à une diminution de la mainmise du clergé sur les établissements de charité : au XVIIème siècle, les rois créent des hôpitaux généraux pour les contagieux, les incurables et les pauvres. [6]

Concernant la prise en charge des maladies mentales, le XVIIème siècle est marqué par un personnage emblématique : Marin Cureau de la Chambre - 1596 à 1669 -, médecin personnel du Chancelier Pierre Séguier sous le règne de Louis XIII, qui dans un de ses ouvrages intitulé

« les charactères des passions » (1640) traite de « l’art de connaître les hommes ». [3, 20] Il y évoque l’effet des passions sur le corps et constitue en cela un précurseur de la psychosomatique. Selon lui, les esprits, instruments de l’âme, jouent un rôle dans les manifestations physique des passions. Par ailleurs ses têtes-à-têtes réguliers avec le cardinal Mazarin seraient d’après Salomon Diamond (1906 à 1998), historien de la psychologie, « le

(21)

premier exemple connu d’une psychothérapie programmée ». A partir du XVIIIème siècle, on assiste à l’émergence de la psychiatrie moderne avec l’apparition d’une nosologie: Cullen en 1785 utilise le terme de névrose et propose une classification des troubles psychiques d’essence neuro-fonctionnelle et Pinel écrit un traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale dont la diffusion en Europe marque la naissance de la psychiatrie. Les premiers asiles naissent et une loi sur les aliénés est promulguée. [9]

Au XIXème siècle, le médecin se rapproche toujours davantage de l’intimité du corps du patient et la médecine devient de plus en plus scientifique. [2, 6, 66]

L’examen clinique du patient devient fondamental, rendant le rapport du médecin au corps du patient de plus en plus tactile : le médecin palpe, ausculte, percute le corps malade : L’examen cardiopulmonaire se perfectionne grâce à l’apport du stéthoscope inventé par Laennec en 1819. Il introduit l’auscultation médiate et établit une nosologie des affections thoraciques. La percussion thoracique inventée par Auenbrugger au siècle précédent est répandue par Corvisart. [15,16] L’examen neurologique progresse aussi grâce à des cliniciens tels que Charcot et Babinski. La médecine se spécialise aboutissant à un morcellement du corps humain : on démontre qu’une pathologie peut être localisée, limitée à un organe, ce qui rend la théorie des humeurs et des tempéraments définitivement obsolète, et ce qui n’est pas sans rappeler l’approche cnidienne prônant le solidisme. L’examen clinique peut s’aider d’examens paracliniques qui contribuent à déchiffrer les désordres du corps humain : le premier dosage de l’urée est effectué en 1836. Les progrès de la physique participent également : Einthoven étudie notamment l’activité électrique du cœur avec son elektrokardiogram, l’endoscopie permet d’explorer toujours plus profondément le corps humain mais c’est surtout la radiologie annoncée par les découvertes faites à la fin du XIXème siècle (découverte des rayons X en 1895 appliquée dès 1897 en médecine par Béclère avec la radioscopie et les travaux de Pierre et Marie Curie sur la radioactivité) qui achève de percer l’enveloppe charnelle de l’homme.[2]

Qu’en est-il de la physiologie ?

Le développement de la physiologie et de la physiopathologie connaît son apothéose au XIXème siècle avec les travaux de Claude Bernard qui met au point de nouvelles méthodes fondées sur la rigueur du raisonnement expérimental : il crée une pensée scientifique en développant une médecine basée sur les expériences et leur reproductibilité à l’instar de la physique et la chimie. [2, 6, 21] Il introduit la notion de milieu intérieur, de sécrétion interne, d’autorégulation du vivant et affirme l’unicité du monde vivant. Une de ses découvertes

(22)

fondamentales est celle de la sécrétion de glucose par le foie en 1853. Par la suite Brown Sequard en 1889 définit l’existence de substances circulantes dans le sang, ouvrant la voie à l’endocrinologie qui se développe au siècle suivant. Le corps n’est plus considéré comme une machine mais plutôt comme une usine chimique. La physiologie contribue à une meilleure compréhension de l’origine des maladies, préoccupation majeure au XIXème siècle : la médecine ne se contente plus d’observer et de classer les maladies, elle cherche à les expliquer.

Qu’en est-il du domaine de l’infiniment petit ?

L’histologie aide à mieux expliquer l’origine des maladies grâce notamment à l’étude des cancers par Virchow en 1862. Parallèlement, en infectiologie, les découvertes s’enchaînent : les microorganismes responsables des maladies infectieuses sont isolés à partir de 1876 par Robert Koch en Allemagne, Louis Pasteur en France et leurs élèves. A la fin du siècle, les sérums, les antitoxines et les vaccins donnent l’espoir de vaincre des infections jusque là incurables. Dans le domaine de la génétique, Mendel publie en 1865 ses travaux sur l’hérédité qui resteront longtemps ignorés. [6, 15, 16]

Qu’en est-il de la chirurgie ?

A la fin du XIXème siècle, la chirurgie fait de grands progrès: elle profite des débuts de l’anesthésiologie (découverte en 1846 par les dentistes de l’anesthésie générale à l’ether), des avancées dans le domaine de l’asepsie (en 1847 Semmelveis à Vienne prône l’importance du lavage des mains) et de l’antisepsie (Lister en 1866 propose des solutions à base de phénol), et des perfectionnements de l’instrumentation (à noter l’invention des pinces hémostatiques).

[15, 16] La chirurgie peut enfin devenir audacieuse: les premières exérèses d’organe sont effectuées et les traitements chirurgicaux se banalisent à la fin du siècle.

Dans le domaine des maladies mentales, le XIXème siècle est marqué par l’essor de la psychiatrie : la description nosologique se poursuit avec les travaux notamment d’Esquirol et de Kraepelin, à l’origine de systèmes de classification des désordres psychiques, comme la schizophrénie et la psychose maniaco-dépressive. Des progrès s’observent également dans les traitements : Charcot, connu pour ses études sur l’hystérie effectuées à la Pitié-Salpêtrière, et Bernheim, développent l’hypnose. [9]

(23)

III.1.5. Une nouvelle conception du corps fondée sur la génétique et l’immunologie

Le XXème siècle est marqué par une révolution de la conception du corps humain grâce aux progrès de la médecine :

Les examens paracliniques toujours plus perfectionnés continuent de décrypter le corps humain: la radiologie se développe, de nouvelles techniques toujours plus invasives émergent telles que le cathétérisme à partir de 1953. [2, 66]

La recherche de l’étiologie des maladies se poursuit, une importance croissante étant accordée aux troubles pathologiques liés aux altérations cellulaires, enzymatiques, immunologiques et génétiques d’une grande complexité. Ainsi l’oncologie apparaît. [2, 66]

L’endocrinologie se développe considérablement : la période de 1900 à 1923 est marquée par la découverte de plus en plus d’hormones dont l’insuline en 1921. Au cours de la période allant de 1920 à 1950, ces hormones sont synthétisées chimiquement et utilisées dans un but thérapeutique. [2]

La génétique vit également un véritable essor (à noter entre autres : la redécouverte en 1900 par De Vries des travaux de Mendel, la mise en évidence en 1953 de l’ADN par Watson et Crick et en 1997 le clonage du premier mammifère: Dolly). [15, 16] La notion d’hérédité bouleverse la vision du corps par la médecine. Ainsi, le corps malade, à travers l’héritage génétique, renvoie au corps de l’autre et au corps social. Le corps et les maladies qui l’affectent sont le symbole d’une filiation, d’une liaison aux autres.

L’immunologie, autre façon d’envisager la physiologie humaine, voit aussi le jour au XXème siècle: les groupes sanguins sont identifiés au début du XXème siècle, par Landsteiner, et le système HLA est mis en évidence par Dausset en 1958, ouvrant la voie aux greffes (à noter la première greffe cardiaque en 1966): le morceau du corps d’un étranger ou d’un animal peut être intégré à un autre corps. La notion d’auto-immunité permet aussi d’expliquer de nombreuses pathologies et introduit l’idée que notre corps peut se retourner contre lui-même et le détruire. [6]

Qu’en est-il de l’infectiologie ?

Les vaccinations Ŕ notamment le BCG en 1921- et les sérums voient leur utilisation se généraliser dans les pays occidentaux faisant disparaître les grandes épidémies infectieuses.

(24)

Les antibiotiques tels que la pénicilline découverte en 1943, permettent de soigner bon nombre d’infections jusque là incurables. [2, 6, 15]

L’utilisation des médicaments, intermédiaires entre le médecin et le patient, s’appuie sur la pharmacologie expérimentale, qui permet d’étudier avec une rigueur scientifique les médicaments et leurs effets : on est bien loin des thérapeutiques symboliques du chamane et de l’empirisme des thérapeutiques des siècles précédents.

Qu’en est-il de la santé publique ?

La santé des populations devient une préoccupation majeure au XXème siècle: l’accent est mis sur les mesures d’hygiène collective et individuelle et les techniques de dépistage se généralisent. La notion de prévention rappelle les théories hippocratiques prônant un juste équilibre dans l’hygiène de vie afin de maintenir la santé. Cependant cette attention est portée particulièrement sur la santé des populations, du corps social dans son ensemble, et non plus sur le corps individuel.

Enfin le XXème siècle constitue une époque floride dans le domaine de la psychiatrie. La classification des troubles psychiques et de la psychopathologie progresse : sont décrits le délire chronique interprétatif, la bouffée délirante aiguë par Magnan et la PHC par G. Ballet.

S. Freud - 1856 à 1939 -, figure pour le moins emblématique, crée la psychanalyse. Différents courants se développent : la psychopathologie générale, la psychanalyse, la phénoménologie d’Husserl, la psychologie biologique, les théories cognitivo-comportementales et les approches socio-culturelles. [9]

(25)

Conclusion :

Dans l’ensemble de cet exposé, apparaît une continuité des différents courants de la pensée médicale qui s’inscrivent, malgré leur complexité, dans une pensée homogène: ces différents points de vue ne s’annulent pas, mais s’ajoutent les uns aux autres, et se complètent pour aboutir à la complexité et la diversité de la médecine contemporaine. Les médecines modernes sont multiples, et le médecin est amené à endosser tour à tour le rôle d’anatomiste, de physiologiste ou de chamane, comme nous le montrerons par la suite au travers des représentations cinématographiques de la relation médecin-malade.

Par ailleurs, au cours de l’évolution de la pensée médicale, nous assistons à l’émergence d’une médecine des trois corps consacrée à l’étude des organes, de la physiologie et influencée par des notions métaphysiques mettant en jeu l’âme et le corps. Ceci nous conduit à une réflexion sur les notions de « corps objet », « corps imaginaire » et « corps symbolique » que nous expliciterons par la suite. En effet le médecin ne peut restreindre sa relation de soins au seul corps anatomique ou « corps objet », il se doit d’intégrer les dimensions particulières des

« corps imaginaires et symboliques » tels que le patient les livre dans son discours.

(26)
(27)

III.2. Les trois corps : une trinité « unitaire »

Il existe de multiples façons de définir les différentes dimensions du corps. Notre but est de montrer le rapport du médecin au corps malade. Nous avons choisi d’illustrer cette relation en nous appuyant arbitrairement sur une approche singulière. Nous avons considéré le corps selon trois aspects, le corps en tant que « corps objet », « corps imaginaire » et « corps symbolique », qui permettent de structurer notre propos. Dans cette partie, nous allons tenter de définir et d’expliciter ce point de vue par les notions qui s’y rapportent. À cet effet, nous utiliserons des exemples issus de notre pratique clinique, mais aussi des apports de la psychiatrie, et d’illustrations artistiques. D’autres points de vue auraient eu leur pertinence, mais nous avons souhaité explorer plus particulièrement cette approche.

De quels corps parlons-nous lorsque nous évoquons le « corps réel », le « corps imaginaire » et le « corps symbolique » ?

III.2.1. Le « corps réel »

Le « corps objet » est le corps sujet de médecine, exploré dans sa structure en tant que corps anatomique, voire de corps atomique. Il s’agit du corps autopsié, manipulé, observé, soumis à l’expérimentation et analysé dans son fonctionnement par la physiologie : le médecin s’y trouve chaque jour confronté et l’explore, le palpe, l’écoute au cours de son examen clinique avec l’aide de ses instruments, notamment le stéthoscope hérité de Laennec. Comme nous l’avons vu précédemment ce « corps objet » prend toute son importance, assez tardivement dans l’histoire de la médecine à partir du XIXème siècle avec la création des premières Universités ou écoles de médecine telles Padoue, Montpellier, ou Paris ; [2] elle se poursuivra jusqu’à nos jours. Le médecin l’explore également grâce aux examens paracliniques qui donnent accès à l’infiniment petit notamment par le biais de l’histologie, mais aussi par les examens radiographiques qui le pénètrent au-delà de l’enveloppe charnelle. Ce « corps objet » de science, morcelé par les différentes spécialités médicales, est étudié organe par organe, ce qui renvoie au courant du solidisme de l’Antiquité évoqué précédemment.

Dans le domaine artistique, ce « corps objet » ou corps anatomique est représenté dans l’Antiquité sous la forme de statues à la nudité fièrement dévoilée : les statues des grecs

(28)

Illustration 1: Statut de Phidias

Illustration 2: Plafond de la chapelle Sixtine

Illustration 3: Planche anatomique

de Léonard de Vinci Illustration 4: La leçon d'anatomie de Rembrandt, 1632

(29)

Phidias (illustration 1) au Vème siècle avant JC et Praxitèle au IVème siècle avant JC donnent à voir des corps nus, fidèles représentations de la plus simple des vérités anatomiques. Il s’agit du corps nu, sans voile, auquel le médecin est confronté. Cependant le but premier de cette statuaire est esthétique, elle expose un corps magnifié qui tend à un idéal symbolique de perfection. À la Renaissance, de nombreux peintres, fortement inspirés par la tradition antique, explorent le corps humain au-delà de son enveloppe charnelle pour nous livrer sa vérité anatomique. Michel-Ange, au-delà de l’œuvre magnifique de la Chapelle Sixtine (illustration 2), effectue par sa représentation des corps, un véritable travail d’anatomiste.

Léonard de Vinci réalise des planches anatomiques en collaboration avec l’anatomiste Della Torre ( illustration 3) et dessine des muscles, des organes, comme le cœur et l’utérus. Quant à Rembrandt, il peindra un peu plus tard « La leçon d’anatomie » (illustration 4), un tableau qui met en scène le maître et ses élèves face à un cadavre. Les peintures religieuses (illustration 5), n’échappent pas à la tentation de cette représentation lorsqu’elles montrent le corps du Christ sur la croix, soulignant la vérité anatomique du corps cadavre. Toutefois ce corps est toujours partiellement recouvert, tel un corps sans sexe, échappant symboliquement à la réalité humaine.

Par la suite, nous reviendrons sur la relation du médecin au « corps objet » à travers sa représentation cinématographique. Le médecin, par sa fonction même, se doit d’explorer soigneusement le corps anatomique au cours de son examen clinique et paraclinique, mais il ne peut s’y limiter. Il se trouve confronté au cours de sa consultation aux autres dimensions du corps malade ; le « corps imaginaire » et le « corps symbolique ».

Illustration 5: Le corps du Christ mort dans la tombe de Holbein, 1521

(30)

III.2.2. Le « corps imaginaire »

Nous entendons par « corps imaginaire » ce qui concerne l’inconscient accessible à la psychanalyse et la psychiatrie. Il s’agit de la représentation qu’a le malade de sa maladie et de son corps, et qu’il nous livre à travers son discours et son histoire. Nombreuses sont les théories psychanalytiques sur la définition du « corps imaginaire ». Nous les évoquerons par la suite.

Au cours de la consultation, les patients nous parlent de leur corps et de la façon dont ils interprètent leurs maux. L’anorexique au corps décharné percevra une image spéculaire déformée d’un corps obèse. A l’inverse, nous avons choisi d’illustrer cette notion à travers une situation clinique impliquant une patiente obèse que nous avons rencontrée dans notre pratique :

Au cœur d’une journée de consultations se présente une femme au visage triste, la cinquantaine, vêtue d’une longue robe noire à la coupe ample et droite visant sans doute à masquer son corps obèse. Cette femme, suivie régulièrement depuis quelques mois, apporte consciencieusement toutes les trois semaines son carnet alimentaire. Malgré son désir manifeste de maigrir, son corps semble résister. A l’écouter plus avant, elle nous révèle sa façon singulière de se représenter son corps :

« Comment vous voyez vous lorsque vous vous regardez dans une glace ?

- Je n’ai pas de glace chez moi, docteur. Cela fait des années que je les ai toutes supprimées.

Mon seul miroir est mon miroir de poche qui me permet de me maquiller les yeux le matin. » Cette femme ne se voit pas parce qu’elle ne se regarde pas. Elle n’a jamais une vision globale de son corps, et se limite à une vision réduite à ses yeux. Tout se passe comme si elle avait oublié son corps dont l’image globale reflétée par le miroir ne lui correspond plus. La patiente en cessant de se confronter à la glace, finit par ne plus se représenter. Cet exemple souligne l’importance de l’image spéculaire du corps à travers le miroir et à travers le regard de l’autre dans la notion de « corps imaginaire ».

Dans la mythologie grecque, la figure de Narcisse est particulièrement emblématique. Fils du dieu fleuve Céphise et de la nymphe Liriope, Narcisse, alors qu’il s’abreuve à une source, voit son image dans l’eau et en tombe amoureux. [22] Il reste alors de nombreux jours à se contempler dans l’eau et désespéré de ne pouvoir saisir sa propre image, il finit par dépérir et par mourir. Narcisse voit dans le miroir un reflet si parfait qu’il ne se reconnaît pas et se consume d’amour pour un objet inatteignable. Le « Narcissisme » est évoqué pour la première

(31)

fois par Sigmund Freud dans ses théories sur l’homosexualité en tant que pulsion sexuelle concentrée sur le « moi » du sujet. [23, 24, 25] Ce mythe n’est pas aussi sans rappeler le

« stade du miroir » évoqué entre autres par Jacques Lacan, notion que nous développerons par la suite. [26, 27]

L’image perçue par le patient à travers le miroir, déformée ou fidèle, haïe ou vénérée, nous renvoie à sa vision imaginaire du corps et de ses pathologies.

Tout autant, le médecin a sa propre représentation imaginaire du corps du malade. Comme nous l’avons évoqué dans notre première partie, les médecins entretiennent depuis l’Antiquité un rapport imaginaire avec le corps humain : en témoignent notamment la théorie des humeurs d’Hippocrate, reprise par Galien (131-201), et les idées de Platon (428-348) décrites dans la Timée : « Chez les femmes, ce qu’on appelle matrice ou utérus est un animal qui vit en elles avec le désir de faire des enfants. [3, 28] Lorsqu’il reste stérile après la période de la puberté, il a peine à le supporter, il s’indigne, il erre par tout le corps, bloque les conduits de l’haleine, empêche la respiration, cause une gêne extrême et occasionne des maladies de toutes sortes… ». C’est de ce mal utérin que s’origine sémantiquement le mot « hystérie ». [3]

(32)

Illustration 9: Autoportrait de Lucian Freud, 1985

Illustration 10: Crépuscule à Venise de Claude Monet, 1908

Illustration 11: Nature morte avec coupe de fruits et mandoline de Juan Gris, 1919

Illustration 12: Personnages sur la plage de Pablo Picasso, 1931

Illustration 13: Nu descendant l'escalier de Marcel Duchamp, 1913

Références

Documents relatifs

- Si vous avez repris votre pilule à 21 comprimés en retard, prendre la pilule d’urgence pour tout rapport non protégé dans les 7 jours qui suivent. II- QUE PEUT-IL SE

Savoir dire non c’est donc se protéger, mais c’est aussi rendre réellement service au patient, comme l’a souligné le médecin M3 « Notre décision du « non

d‟aimer les gens. L‟enseignement de la méde ine devrait être restreint à ertaines personnes. Vous ne devez pas dire à d‟autres e que vous apprenez à propos des

-Voilà (...) c'est que le rapport après avec la patiente peut être faussé le rapport de confiance et tout et je pense qu'en tant que médecin généraliste pas médecin

GENDRE Jean Pierre (surnombre), Gastro-entérologie et nutrition, Hôpital SAINT-ANTOINE GIRARD Pierre Marie, Maladies infectieuses et tropicales, Hôpital SAINT-ANTOINE.. GIRARDET

Dans la méta-analyse d'Oxford [18,19], seules 27 études ont permis de regrouper les informations concernant le contenu des différentes pilules. La majorité des femmes avaient

Pour les femmes de 50 ans et plus, une palpation des seins tous les ans n’était pas associée à la réalisation d’une mammographie de dépistage organisé dans les 2 ans (p =

En effet, pour le conseil national de l!ordre, « la télémédecine est une des formes de coopération dans l!exercice médical, mettant en rapport à distance, grâce