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3.2.1.2 . Le rapport au corps malade et mortel : la représentation

Dans le document THESE DOCTORAT EN MEDECINE (Page 91-120)

Le statut de malade apporte au sujet une identité mais il lui rappelle surtout sa dimension de corps mortel. Le corps en santé devient à la suite du verdict de la médecine, un corps malade.

On connaît la chanson [58]:

Film français, 1997.

Réalisateur : Alain Resnais.

Genre : Comédie.

Interprètes : Sabine Azema, Pierre Arditi, André Dussolier

Résumé: « On connaît la chanson » met en scène la valse des sentiments. Simon, modeste employé dans une agence immobilière, dont la véritable passion consiste à écrire des pièces de théâtre pour la radio, aime Camille, brillante étudiante en histoire, dont il devient le confident. Marc Duveyrier, patron de Simon, agent immobilier sans scrupule, séduit Camille suite à un malentendu. Marc tente de vendre malhonnêtement un appartement à Odile, la soeur de Camille, malgré la désapprobation muette de son mari Claude. Celui-ci supporte mal la réapparition de Nicolas, ancien amant d'Odile, après des années d'absence. Nicolas, qui se révèle être en pleine dépression, devient le confident de Simon...

Scène 1 : Nicolas en pleine crise de la quarantaine, en instance de divorce, qui présente tous les symptômes de la dépression et de l'hypochondrie, consulte de nombreux médecins afin de comprendre son mal: deux consultations médicales se succèdent, chacune introduite par les paroles de la chanson de Gaston Ouvrard, prononcées par Jean Pierre Bacri, « Je n'suis pas bien portant », « J'ai la rate qui s'dilate, j'ai le foie qu'est pas droit, j'ai le ventre qui se rentre, j'ai l'pylore qui s'colore...".

La première scène se déroule dans un cabinet chaleureux et douillet, face à un médecin à l'allure débonnaire avec son embonpoint et son noeud papillon d'un autre temps :

« [...] Et dans votre vie en général, ça va, vous n'avez pas de souci?

- Parfait, parfait, ma vie en général... Je ne sais pas si vous vous souvenez mais la dernière fois qu'on s'est vus, vous m'avez donné une cure de Stimusil pendant deux ou trois semaines ; j'ai l'impression que ça avait bien marché, ça.

- Je vais vous en mettre. Alors attention, le vitamose, y a des petits effets secondaires. Pas toujours mais ça peut arriver. Alors là vous arrêtez tout de suite.

- Quel genre d'effets secondaires ?

- Off, des rougeurs, des bouffées de chaleur, des picotements...

-Ah mais moi j'en ai tout le temps des rougeurs, des bouffées de chaleur, des picotements...

Nicolas, soupirant :

- Là ça me le fait, j'ai mal dans la poitrine, j'arrive plus à respirer, j'ai pensé à la tuberculose, moi, c'est ridicule?

Le médecin, sèchement, à bout de patience, lui tendant ses ordonnances :

Ridicule. »

Scène 2 : Dans la deuxième scène, Nicolas, l'air toujours désemparé et abattu, se retrouve confronté à une femme d'une cinquantaine d'année, l'air acerbe, le regard froid, aux gestes théâtraux :

« Qu'est ce que je peux faire?

- Pour l'instant rien du tout. [...] En tout cas arrêtez le Néparil, c'est un conseil que je vous donne, dit-elle d'un ton scandé, l'air menaçant. C'est aberrant pour moi de donner ça [...] En fait je vais vous expliquer, c'est très simple. Quand vous arrêtez, vos défenses immunitaires chutent et forcément la première cochonnerie qui passe elle est pour vous. Voilà. »

La scène se termine par un gros plan sur le visage de Jean Pierre Bacri, l'air plus égaré que jamais.

Discussion :

On est dans la représentation imaginaire que le patient se fait de son propre corps qu'il imagine malade, illustrée par la chanson : « J'ai la rate qui se dilate... ». Se considérer comme malade confère à Nicolas un statut, alors qu’il est en pleine déroute sentimentale et professionnelle. Sa quête de la guérison donne un sens à son existence. Ce film souligne également la représentation imaginaire que chaque médecin a du corps du patient. Leurs différents points de vue s’opposent : il n’existe pas une seule interprétation de la réalité de la maladie.

Se représenter son corps comme malade revient à accepter son caractère mortel. Dans « Le petit prince a dit » [59], la sentence de corps mortel s'abat sur un enfant chez qui l'image de la mort est particulièrement insupportable.

Le Petit Prince a dit :

Film français, 1992,

Réalisatrice : De Christine Pascal

Genre : Drame psychologique

Interprètes : Marie Kleiber, Anémone, Richard Berry

Résumé :

Violette, petite fille de dix ans replète et maladroite, vit avec son père Adam. Celui-ci est médecin et se consacre à la recherche dans un laboratoire. Il est séparé de sa femme Mélanie, comédienne fantasque et délurée. Adam voue une adoration à sa fille mais se montre exaspéré par sa voracité et sa gaucherie. Il entretient une liaison avec sa jeune assistante, Lucie, femme moderne et rationnelle, au corps mince et sculptural, mal acceptée par la petite Violette.

Alarmés par l'exacerbation des maladresses de leur fille, Adam et Mélanie adressent Violette à un neurologue qui lui découvre une tumeur cérébrale gliale, étendue et inopérable. Adam prend alors la décision de soustraire sa fille au corps médical afin de lui éviter un pénible acharnement thérapeutique. Ils s'enfuient tous deux vers l'Italie, dans une sorte de « road movie » en tête à tête, afin de rejoindre Mélanie qui répète à Milan une pièce avec sa troupe. Puis la famille reformée se réunit en Provence dans la propriété familiale. Lucie les y rejoint mais se voit exclue de ce drame : elle ne peut comprendre le refus des parents de prolonger la vie de leur enfant au prix de soins médicaux aussi pénibles soient-ils. Elle finit par s'éclipser. La cellule familiale se voit ainsi recréée autour de Violette afin qu'elle vive ses derniers mois dans la sérénité et le bonheur.

Scène 1: Adam vient chercher sa fille qui a passé une semaine de vacances avec sa mère dans la propriété familiale en Provence. La petite se précipite dans les bras de son père qui s'exclame avec une effusion sincère, la faisant voler dans ses bras :

« Tu m'as manquée, mon amour, la semaine m'a parue longue, longue, longue ! »

Violette signale à son père que Mélanie voudrait lui parler. Elle attend sagement dehors jouant à l'équilibre sur un tronc d'arbre suspendu au-dessus de l'eau. Adam rejoint Mélanie dans la cuisine.

Dans le plan suivant, Adam vocifère, l'air exaspéré :

« Elle a toujours été maladroite cette gamine, ça ne peut pas être pire que d'habitude ! »

Mélanie est assise fumant nerveusement une cigarette.

« Elle est gauche, elle est gauche, on va pas la refaire !

- Ça évidemment non !

- Bon alors !

- Alors elle a mal à la tête et elle a mal aux yeux aussi...

- Et alors ! C'est de son âge ça. C'est la croissance.

- Elle mange trop. Je t'avais prévenue.

- C'est toi le toubib ?... [...]

- Tu l'as montrée à Marie ?

-Ben oui, bien sûr!

- Alors qu'est-ce qu'elle lui a fait Marie ? Elle lui a imposé les mains, elle lui a fait mangé des graines et fait boire des tisanes ? lance Adam l’air goguenard.

- C'est elle qui m'a demandé de lui prendre rendez-vous si tu veux savoir. Elle est pas bornée, elle. Quand elle sait qu'elle peut rien faire pour quelqu'un, elle l'envoie à l'hôpital.

- Ah ben alors si Marie l'a dit, y a pas à discuter, elle a toujours raison, Marie!

- Mais qu'est-ce que ça te coûte de vérifier ?

- Mais rien ça ne me coûte rien en effet, sauf que j'ai autre chose à foutre que d'emmerder Violette avec des conneries pareilles. [...]

- Jean-Pierre l'a prise en urgences le 29 à 18h30 [...]. Je serai pas là, tu iras ? implore-t-elle.

- Oui j'irai, bien sûr que j'irai, répond-il sur un ton rassurant.

- Mmh... Quelque chose pour le chèque... T'as l'intention de participer aux frais pour cette semaine ? Ah oui c'est vrai avec tout ce qu'elle bouffe ! »

Scène 2 : Cédant aux instances de Mélanie, Adam conduit sa fille consulter un ami neurologue, Jean-Pierre. Tous trois sont réunis dans une salle de consultation. Jean-Pierre est penché sur la petite et Adam les observe assis, l'air pensif et distant dans un autre plan. Il ne partage nullement les inquiétudes de sa femme. Jean-Pierre procède à un examen neurologique. La petite, vêtue d’une culotte et d'un maillot de corps qui souligne ses rondeurs observe l'examinateur d'un air concentré. Il lui montre chaque mouvement afin qu'elle les exécute.

« Alors tu vas prendre ton index et tu vas le poser sur ton nez, une fois comme ça et l'autre main, voilà. Maintenant, tu vas fermer les yeux, et tu refais la même chose... Ouais vas-y un peu plus vite, un peu plus vite, oui ! »

Le médecin observe d'un air bienveillant l'enfant qui réalise parfaitement les manœuvres. L'examen semble ludique aux yeux de l'enfant.

« Bon d'accord, tu connais les marionnettes, et bien, fais-le, fais le vite parce qu'elles vont très vite ! Bon très bien d'accord [...]. Est-ce que c'est vrai que tu as souvent mal à la tête ?

- Mais non, intervient le père sans attendre la réponse de sa fille, Enfin, tu connais Mélanie ?

- Si c'est vrai ! rétorque la petite d'un air de défi, et quand je me réveille le matin je suis pas très bien. »

Jean-Pierre posant la main de manière protectrice sur la tête de l'enfant :

Violette s'allonge avec confiance sur la table d'examen.

« Et on va voir si t'es forte. Tu résistes, ouais d'accord, tu mets tes doigts comme ça, tu serres, ouais très bien, ouais très bien et maintenant tu tends comme ça tes bras les paumes en l'air, voilà, et tu fermes les yeux. »

Pour la première fois, le test montre une anomalie : Violette ne parvient pas à maintenir son bras gauche qui effectue des mouvements pendulaires de bas en haut.

Jean-Pierre hésitant : « Ouais, ouais… »

Le père fixe la scène d'un air imperturbable.

Le médecin poursuit rapidement son examen comme pour effacer la scène. Il teste les réflexes ostéo-tendineux qui se révèlent normaux.

« Très bien, voilà, parfait, et maintenant une petite torture inattendue ! »

Il teste les réflexes cutanés plantaires, Violette éclate d'un rire sonore.L'examen se poursuit en position debout.

« Tu fais comme si tu marchais le long d'un fil, tu vois un pied devant l'autre et tu feras ça les yeux fermés, hein, alors voilà tu peux y aller, viens ! »

Il se tient face à elle et lui tend les bras. L'enfant dévie de la ligne et paraît complètement ataxique. Le père observe la scène toujours silencieux, impavide, dans l'attitude du penseur.

Le médecin, embarrassé, masquant son inquiétude :

« Ouais bon, bon tu vas t'asseoir là, voilà tu t'assois près du lit et on va regarder un peu ces yeux. [...] Ouais tu regardes bien en face de toi, tu la vois bien ma lampe de poche et tu vas me dire si tu la vois là. »

Il place la lampe dans l'hémichamp visuel droit puis gauche de Violette. Celle-ci s'exclame en souriant, croyant à un tour de magie :

« Tiens c'est marrant, elle est double. »

Le médecin observe un silence puis reprend : « Tu la vois double, bon. [...] »

Il se retourne à peine, et évite de regarder le père.

« Bon... Et bien écoute... Euh... On va faire un petit scanner.

- D'accord, répond docilement la petite.

- C'est rien du tout, c'est juste pour voir », la rassure-t-il.

Scène 3: Violette est étendue sur l'appareil. On entend le vrombissement de la machine. Tandis qu'une infirmière pose la perfusion, elle écoute silencieusement les paroles rassurantes de Jean-Pierre qui caresse sa cuisse et son bras à plusieurs reprises, protecteur, et lui chuchote :

« C'est moi qui suis de l'autre côté, la rassure-t-il. Allez mon vieux, tu sais la règle, pas de parents ici, va te boire un café, t'inquiète pas, c'est juste pour la forme, je suis pas inquiet. »

Il presse le bras de son ami tout en tentant de le repousser, doucement.

« Je suis pas inquiet ! », affirme-t-il, en effectuant des mouvements de dénégation de la tête.

Le père se retrouve seul dans le couloir et semble saisi d'une idée. Il prend l'ascenseur d'un air déterminé et se rend dans une pièce reliée à la salle d'examen ; il assiste ainsi plan par plan au déroulement du scanner de son enfant.

Adam procède par étape, calmement, tel un somnambule. Il allume l’ordinateur, voit les coupes défiler, s'assoit et branche le son.

On entend le neurologue commenter les images avec un manipulateur de radiologie.

« Les espaces péricérébraux sont fins m'enfin à son âge c'est...

Des mots nous échappent, Adam amplifie le son.

- Pas d'asymétrie entre les hémisphères, belle ligne médiane, pas d'hémorragie, pas d'effet de masse. En tout cas c'est rassurant pour la partie sus-tentorielle. »

La caméra fait un plan sur la petite étendue immobile dans l'espace clos du scanner, comme dans un tombeau, le vrombissement de la machine donne un caractère inhumain et terrifiant à la scène. Son corps progresse lentement dans la machine.

Jean-Pierre poursuit ses commentaires.

« Mmh, là c'est vrai que les ventricules sont un peu dilatés, je me demande si elle ne nous fait pas un peu d'hydrocéphalie.

- Toujours pas de lésion dans les hémisphères en tout cas », réplique son assistant.

Jean-Pierre reprend : « Ah voilà les carrefours ventriculaires... Ouais c'est un peu, c'est un peu...Vas-y encore, vas-y avance... Le troisième ventricule, il est un peu dilaté tu vois, mais faut attendre de voir les cornes temporales, avance encore... »

Les coupes défilent inexorablement. La caméra fixe le visage du médecin qui semble rendu muet par ce qu'il découvre. Puis le visage du père s'affiche, l'air sombre, comme s'il savait déjà. Lui parviennent les commentaires de son ami, consterné.

« Ah merde, c'est quant même un peu bizarre. Ah ! Merde, le tronc est complètement tuméfié... Vas-y avance... Ah c'est pas vrai, regarde moi ça, les cornes temporales sont toujours là, le tronc est tout gonflé, tu veux voir les coupes après, ouais, ouais, vas-y, vas-y... Ah là c'est clair, y a sûrement une lésion. Ah ouais, pas de doute, y a sûrement une tumeur, vraisemblablement une tumeur gliale, reviens voir deux coupes en arrière... »

Le père se lève, le visage résolu ; il enfile sa veste machinalement et sort de la pièce, il fait irruption dans la salle d'examen sans émettre un mot, arrache sa fille avec violence de ce tombeau mécanique, la saisit par la main et l'entraîne hors de la pièce, ignorant son ami qui tente de l'arrêter :

« Attends, attends, mais qu'est-ce que tu fous ? »

Il traîne la petite qui tente fébrilement de le suivre sans résistance, trottant à ses côtés, confiante en son père, vêtue simplement de sa culotte et de son justaucorps.

Ils se précipitent dehors sous une pluie torrentielle, Adam installe sa fille dans la voiture, et démarre brutalement. Violette silencieuse se rhabille, jette quelques regards sur son père ; elle semble avoir compris.

« T'as oublié mes chaussures ! s'exclame-t-elle d'un ton de reproche.

- …

- J'ai faim! », lance-t-elle comme pour affirmer qu'elle est toujours vivante.

Elle attache sa ceinture. Le père conduit muet, imperturbable, les essuie-glaces sont lancés à pleine vitesse.

Dans le plan suivant, il fait nuit, la voiture est à l'arrêt. Violette se réveille seule, à l'arrière, du sommeil profond et candide des enfants. Lentement, avec application, elle refait la manœuvre doigt-nez de l'examen neurologique, qui semble avoir déclenché un déchaînement d'événements.

Scène 4 : Il fait jour. Adam est dans la chambre d'un motel, au téléphone, il prévient la nourrice Minerve de leur départ tout en surveillant sa fille à travers la fenêtre qui joue autour de la piscine. Il s'exprime avec une légèreté feinte mais très vite, il comprend que la nourrice est au courant. Lucie se saisit du téléphone :

« Adam, c'est moi ! Adam j'ai vu Jean-Pierre, il m'a montré le résultat du scanner. J'ai téléphoné à De Vries, il est à San Francisco, il serait d'accord pour poser un drain mais à Détroit seulement et avec son équipe. Adam tu m'écoutes ? Adam tu es là ? Adam ! Adam ! »

Adam oppose un silence inébranlable à son amie, et fixe sa fille qui fait de l'équilibre autour de la piscine. Soudain Violette crie et tombe dans la piscine, son père lâche le combiné. Et se précipite tout habillé dans l'eau. Il ramène sa petite vers le bord.

« Oh ! Mais tu m'as fait peur !

- Oh ! Mais toi aussi tu m'as fait peur, espèce de folle. »

Ils jouent et s'éclaboussent.

« Allez nage, que je t'attrape. »

L'enfant rit, confiante. Adam sort de la piscine et l'encourage à nager :

« Allez tu barbotes là. On se dépêche, allez c'est bien ! Allez vite on revient, allez c'est pas comme ça que je t'ai appris à nager. Allez ça traîne là. Tire sur les bras, sors-moi les fesses [...] Qu'est-ce que t'es molle, Allez. »

L'enfant se soumet du mieux qu'elle peut à cet entraînement mais finit par s'interrompre essoufflée, épuisée.

« Continue bon dieu, continue !

- J'en peux plus papa, j'ai mal à la tête ! »

Violette prend sa tête dans ses mains, son père se jette dans la piscine, la prend dans ses bras en l'embrassant.

« Serre-moi fort. Pardon mon bébé, pardon mon amour, c'est fini, c'est fini !

- Pardon, pardon ! »

Scène 5: Adam et Violette prennent leur petit déjeuner sur la terrasse déserte d'un hôtel au bord de la mer. Le père observe silencieusement sa fille avaler gloutonnement des beignets. La petite s'aperçoit du regard distant de son père, s'interrompt, gênée, la bouche encore maculée de crème, puis s'effondre de la chaise. Adam se précipite vers sa fille et lui caresse tendrement les cheveux. Les yeux cernés, soulignant son état, elle relève le visage et interroge son père :

« Papa, c'est quand que je vais mourir ?

- J'ai quelque chose dans la tête, je l'ai bien vu. »

L'enfant parle calmement, avec sérieux.

« On ne meurt pas seulement parce qu'on a quelque chose dans la tête, c'est idiot de faire des réflexions de ce genre.

- Tu veux pas me dire la vérité ?

- Si pourquoi tu dis ça ?

- Tu sais, quand j'étais sur la montagne à la frontière, et bien je me suis vue.

- Comment ça tu t'es vu ?

- Je me suis vue d'en haut, couchée dans l'herbe, je m'étais envolée avec le papillon, vers le papillon, vers la lumière blanche.

- Ah bon !

- Mais oui je te l'ai déjà raconté le papillon qui est venu sur la montagne.

- J'avais pas compris ça, reraconte-moi alors.

- Quand t'es parti chercher la voiture, ma tête est devenue lourde. Petit à petit elle est devenue

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