Voies centrales de virage à gauche dans les deux sens (VVG2S)

Cette variante complémentaire a elle aussi été analysée dans le cadre de la présente étude suite aux commentaires formulés lors des rencontres avec les intervenants municipaux et commerciaux, mais cette fois les commentaires concernaient les intervenants des trois munici-palités visées et non seulement ceux de Saint-Félix-de-Valois. Plus spécifiquement, la variante des VVG2S a été considérée pour trois endroits différents sur le tronçon à l’étude, soit de part d’autre du 1^er Rang de la Chaloupe à Notre-Dame-des-Prairies, dans le périmètre urbain de Notre-Dame-de-Lourdes et au nord du rang Frédéric à Saint-Félix-de-Valois. Cette variante ne pourrait être réalisée qu’en complément d’un aménagement préconisant un terre-plein étroit avec une glissière rigide en béton. Elle vise strictement à améliorer l’accessibilité locale pour les commerces situés en bordure de la route 131 par rapport à ce type d’aménagement d’un bout à l’autre du tronçon à l’étude. Il s’agirait, là où on retrouve les principales concentrations de commerces, de remplacer le terre-plein central avec la glissière par une voie centrale addition-nelle qui serait uniquement dédiée aux virages à gauche, sans avoir besoin d’emprise supplé-mentaire toutefois (l’espace occupé par le terre-plein central à la figure 4.4 serait en quelque sorte remplacé par la VVG2S).

Précisons que pour des considérations de sécurité routière, une VVG2S ne doit jamais croiser directement un axe transversal à un carrefour. En effet, à ces endroits, le MTQ préconise l’aménagement d’un terre-plein central de part et d’autre de l’axe transversal. Conformément à ses normes de conception pour une route nationale ou régionale, la longueur du terre-plein doit être de 130 m de chaque côté de la route secondaire (MTQ, 1994). En quelque sorte, aux carrefours, le profil en travers de la route avec une VVG2S serait comme celui déjà illustré à la figure 4.5. Il s’agirait donc d’un terre-plein en béton qui serait abaissé et il y aurait la présence de voies de refuge de chaque côté de l’axe transversal pour effectuer les manœuvres de virages à gauche.

Le principal avantage d’aménagements de type VVG2S serait évidemment de donner un accès direct aux commerces longeant la route 131 au lieu que des demi-tours soient requis pour y arriver. Cette variante complémentaire devrait amener moins d’inconvénients pour les activités commerciales par opposition à un aménagement avec un terre-plein. Sans terre-plein, les accès aux résidences bordant la route 131 seraient également facilités pour les trois segments visés.

Néanmoins, avec le terre-plein requis de chaque côté des axes transversaux, des difficultés d’accès persisteraient tout de même pour certains commerces. Au nord du 1^er Rang de la Chaloupe, cela ne devrait pas tellement changer par rapport à la situation actuelle parce qu’on trouve déjà un terre-plein abaissé d’une longueur d’un peu plus de 100 m à cet endroit (les commerces dans ce secteur sont montrés au chapitre 5 – figure 5.5). Un aménagement avec une VVG2S est actuellement présent au sud du 1^er Rang de la Chaloupe à Notre-Dame-des-Prairies et c’est ce terre-plein qui sécurise alors le carrefour à l’endroit de l’axe transversal.

Par contre, un terre-plein de 130 m de longueur de chaque côté de la route Principale à Notre-Dame-de-Lourdes aurait pour effet de bloquer l’accès direct à certains commerces compris dans le secteur villageois de cette municipalité. Cela viserait plus particulièrement un garage/station-service, un dépanneur/station-garage/station-service, une épicerie et un détaillant de VTT, motocyclettes et motoneiges (les commerces dans ce secteur sont montrés au chapitre 5 – figure 5.6).

Puis, au nord du rang Frédéric, un terre-plein de 130 m de longueur bloquerait également l’accès direct à quatre entreprises, soit à une entreprise de remorquage et une entreprise de

carrosserie (les deux sont dans le même bâtiment), de même qu’à une entreprise de camion-nage et de transport et à un fabricant de meubles (les commerces dans ce secteur sont mon-trés au chapitre 5 – figure 5.7).

Dans un autre ordre d’idées, il faut comprendre que la fluidité souhaitée pour le trafic de transit serait compromise parce que la vitesse maximale sur les segments de la route 131 où on trouverait des VVG2S ne pourrait être supérieure à 70 km/h, et ce pour des questions de sécurité routière. On aurait ainsi cette vitesse sur environ le tiers du tronçon à l’étude dans la perspective où un tel aménagement serait retenu pour les trois segments visés; ce qui va à l’encontre de l’objectif de fluidité poursuivi initialement avec le projet.

Par ailleurs, la présence d’une VVG2S à la sortie de la voie de contournement proposée pour l’agglomération de Saint-Félix-de-Valois réduirait la sécurité routière. Selon la variante de contournement retenue dans l’étude d’impact présentement en cours, la VVG2S se retrouverait alors à la sortie d’une courbe dont la vitesse affichée serait de 90 km/h.

La situation pourrait aussi être dangereuse à Notre-Dame-de-Lourdes étant donné que la voie centrale serait susceptible de devenir une troisième voie utilisée par le trafic ne désirant pas accéder aux commerces. En effet, comme il n’y a aucun commerce du côté ouest, des usagers pourraient être tentés d’utiliser la voie centrale comme une troisième voie de roulement en direction sud et compromettre la sécurité des mouvements de virage à gauche.

La situation de Notre-Dame-de-Lourdes est d’ailleurs particulière en ce sens que les commerces, contrairement à Notre-Dame-des-Prairies, dont la trame commerciale est beaucoup développée, ne se trouvent que d’un seul côté de la route. Le côté ouest n’est pas développé étant donné qu’il est compris à l’intérieur de la zone agricole provinciale. Une VVG2S dans ce secteur répon-drait partiellement à sa vocation car les virages à gauche ne se feraient que d’un seul sens. Le même commentaire vaut d’ailleurs pour la trame commerciale au nord du rang Frédéric à Saint-Félix-de-Valois. De plus, un tel aménagement amènerait inévitablement des pressions pour des demandes de dézonage agricole, plus précisément du côté ouest de la route 131 au sud du village de Notre-Dame-de-Lourdes et du côté est de la route au nord du rang Frédéric.