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Milieu visuel

Dans le document ÉQUIPE DE RÉALISATION TECSULT INC. (Page 123-127)

5. DESCRIPTION DU MILIEU RÉCEPTEUR

5.3 Milieu humain

5.3.7 Milieu visuel

La description et l’analyse du milieu visuel s’effectue en trois phases : l’inventaire, qui précise le contenu du paysage et ses caractéristiques; l’évaluation, à partir d’indices de la valeur intrinsè-que du paysage; et enfin, la détermination de la sensibilité visuelle. La méthode utilisée se base sur celle habituellement employée par le MTQ (1986), mais des modifications y ont tout de même été apportées afin de tenir compte du contexte et de rendre l’analyse visuelle facile à vulgariser.

L’inventaire identifie les principales caractéristiques visuelles à partir de composantes traitées auparavant, soit le relief, l’hydrographie, la végétation et l’utilisation du sol. À cela s’ajoute également une caractérisation au chapitre des types de vues, des éléments d’orientation et de la signification historique, symbolique, culturelle ou récréative. Selon les caractéristiques identi-fiées, la zone d’étude élargie est alors découpée en des unités homogènes de paysage. Ces unités sont après coup évaluées en fonction de critères qui se rapportent respectivement à l’accessibilité visuelle, à l’intérêt visuel et à la valeur attribuée au paysage. L’accessibilité visuelle est fonction de la capacité d’absorption du paysage, ainsi que du nombre et du type d’observateurs. L’intérêt visuel est pour sa part évalué à partir de l’indice d’harmonie et de l’indice des séquences. Enfin, la valeur attribuée au paysage est basée sur l’analyse de la mise en scène, sa valeur historique ou symbolique et sa vocation. La figure 5.9 permet de visualiser les principales composantes du paysage.

5.3.7.1 Grands bassins visuels

L’inventaire visuel se réalise selon un système hiérarchique qui permet de mieux cerner le paysage local dans un contexte plus global. C’est pourquoi la démarche repose d’abord sur une description du paysage régional montrant les grands bassins visuels dans la zone d’étude élargie. Ces bassins se subdivisent ensuite en des unités de paysage à caractère plus local à partir desquelles une description plus détaillée peut être réalisée.

Comme nous l’avons vu, la région de Lanaudière se divise en deux grands ensembles physio-graphiques, soit le plateau des Laurentides et les basses-terres du Saint-Laurent. Une zone de transition légèrement soulevée relie ces deux grands ensembles et se nomme le piedmont.

Dans le cas qui nous intéresse, le territoire à l’étude se situe dans la portion nord des Basses-terres du Saint-Laurent, presque à la limite du piedmont.

Le plus étendu des bassins visuels couvrant la zone d’étude élargie est sans contredit le bassin de la « Plaine agricole ». Il s’agit d’une entité au relief plat qui, malgré certaines influences à caractère urbain le long des routes, est nettement dominée par des terres cultivées et, dans une moindre mesure, par la présence de boisés. C’est ce qui explique pourquoi la quasi-totalité des unités de paysage dans ce bassin y sont agricoles ou agroforestières. Ce bassin s’étend du 1er Rang de la Chaloupe jusqu’au rang Frédéric.

À partir du rang Frédéric, le paysage commence à gagner en complexité et c’est à cet endroit qu’on trouve le second bassin visuel en importance sur le territoire à l’étude. Il s’agit du bassin de la « Basse terrasse ». Ce bassin se caractérise par un relief légèrement ondulé dans son ensemble, bien que la partie comprise à l’intérieur de la zone d’étude élargie est encore très agricole et qu’on y recense pas vraiment de dénivelées importantes; tout au plus quelques petites collines éparses y sont dénombrées. En réalité, ce bassin fait la transition entre la plaine agricole décrite précédemment et celui de la « Haute terrasse ».

La portion représentée du bassin de la « Haute terrasse » est toutefois minime dans la zone d’étude élargie. Celle-ci est localisée dans le coin nord-ouest de la zone d’étude élargie et on trouve à cet endroit un rebord de terrasse constituant une ligne de force bien définie. Il s’agit du lieu de rencontre entre les dépôts deltaïques de la rivière Assomption et de la mer de

Cham-plain qui s’est retirée progressivement. La ligne de force est toutefois très peu perceptible à partir des voies de circulation actuelles.

Finalement, rappelons la présence dans la zone d’étude élargie de lignes de transport d’énergie électrique. Ces lignes demeurent des éléments très visibles et sont même dominants dans le paysage à partir des axes routiers.

5.3.7.2 Unités de paysage

La zone d’étude élargie est principalement constituée de sept unités de paysage, six d’entre elles étant comprises dans le bassin de la « Plaine agricole » et une autre dans le bassin de la

« Basse terrasse » (figure 5.9).

La plus importante unité du bassin de la « Plaine agricole » est l’unité 5. Cette unité couvre toute la portion de la zone d’étude élargie comprise entre le rang Sainte-Rose et le rang Frédé-ric, en incluant également le noyau villageois de Notre-Dame-de-Lourdes. Elle est fortement dominée par des terres en culture et elle offre de vastes vues ouvertes aux horizons plats (photographie 1). Les rangs transversaux offrent une certaine fréquence d’éléments visuels, brisant ainsi la monotonie possible d’un paysage plat très étendu. La rencontre de la route 131 et de la route Principale à Notre-Dame-de-Lourdes crée un nœud visuel mineur. Il est à retenir que le noyau villageois n’a pas été retenu comme unité de paysage parce qu’il se limite aux abords de la route Principale et que la trame commerciale est quand même très peu dense du côté est de la route 131, les environs immédiats étant dominés par l’agriculture. À proximité de la route, il faut par ailleurs noter que l’église de Notre-Dame-de-Lourdes représente un point de repère de petite envergure en raison de son clocher qui est bas.

La seule autre unité agricole recensée est localisée à l’extrémité sud-est de la zone d’étude élargie (unité 1). Seulement une faible proportion de sa superficie est contenue dans le terri-toire à l’étude. Cette unité se trouvant de part et d’autre du 1er Rang de la Chaloupe n’est perceptible qu’à travers les bosquets le long de la route 131. Le paysage y est plat et ouvert et ses limites sont en quelque sorte définies par les boisés et le secteur urbanisé qui l’entourent.

De cette unité, on peut notamment percevoir la cimenterie à Joliette qui, bien que ne possédant pas d’intérêt visuel, n’en est pas moins un point de repère très fort (photographie 2).

En continuité de l’unité 1, on trouve une petite unité forestière (unité 4) longeant la ligne de transport d’énergie située du côté est de la route 131. De faible superficie, cette unité comprise entre le 1er Rang de la Chaloupe et le rang Sainte-Rose n’est perceptible que par son contour extérieur qui sert de limite aux unités adjacentes (photographie 3).

De l’autre côté de la route 131, soit du côté ouest, on dénote la présence de deux unités agroforestières (unités 3 et 6). Leur caractère agroforestier réside dans l’alternance de nom-breux boisés avec les espaces voués aux activités agricoles. La première (unité 3) se trouve de part et d’autre du 1er Rang de la Chaloupe et s’étend beaucoup plus à l’ouest que ce qui est montré à la figure 5.9. L’expérience visuelle dans cette unité varie en fonction des vues parfois ouvertes, parfois fermées, parfois ouvertes d’un côté et fermées de l’autre. Le cadre bâti non dominant s’insère harmonieusement au paysage (photographie 4).

La seconde unité agroforestière est localisée à l’extrémité ouest du rang Frédéric, à proximité de la rivière L’Assomption (unité 6). Malgré qu’elle soit très grande, une superficie négligeable de cette unité est comprise dans la zone d’étude élargie. Il s’agit d’une unité nettement mar-quée par la rivière qui la traverse du nord au sud et où le relief est généralement plat. Le couvert forestier encadrant la rivière se présente en alternance avec les espaces agricoles longeant les rangs. Ce couvert limite d’ailleurs la profondeur des vues et, par endroit, exerce une série d’ouvertures et de fermetures du champ visuel des observateurs. En outre, il s’harmonise bien avec certains îlots de villégiature dans ce secteur.

La dernière unité du bassin de la « Plaine agricole » correspond en quelque sorte au secteur commercial de Notre-Dame-des-Prairies situé de part et d’autre de la route 131 (unité 2).

Séparant les unités 1 et 3, l’unité 2 reflète l’influence de la proximité de Joliette et constitue une excroissance du milieu urbain empiétant sur le paysage rural. Bien qu’elle occupe une superficie somme toute restreinte, il n’en demeure pas moins que le caractère de cette unité est très fort en raison du contraste entre ce milieu commercial assez densément occupé et le reste du bassin visuel qui est plutôt à caractère agricole (photographie 5).

Finalement, pour la seule unité comprise dans le bassin visuel de la « Basse terrasse », le paysage révèle une unité au caractère bâti/rural (unité 7). Cette unité (photographie 6) voisine

cependant des unités agricoles importantes situées plus à l’est de la zone d’étude élargie. Elle se caractérise par la présence de deux nœuds visuels mineurs; l’un à l’intersection de la route 131 avec le rang Saint-Martin et la voie ferrée, l’autre à la jonction avec le chemin Barrette, là ou se trouve une certaine concentration de commerces. Des éléments symboliques sont aussi recensés et ceux-ci correspondent à des éléments patrimoniaux isolés (ex. : croix de chemin).

Le milieu bâti n’est quand même pas très dense et il partage l’unité de paysage avec des activités agricoles du côté est de la route 131 et des espaces boisés du côté ouest. Ces espaces boisés donnent des vues semi-ouvertes et orientent ainsi le regard vers l’est, du moins pour la portion la plus au nord dans l’unité de paysage. En outre, ils s’harmonisent assez bien avec la présence du terrain de camping en place.

Dans le document ÉQUIPE DE RÉALISATION TECSULT INC. (Page 123-127)